Tempête

La fin de la semaine c'est très bien passé. Non je n'ai pas explosé lorsque j'ai appris pour Lana. Pense pas à ça, respire. Inspire, expire... Voilà c'est bien. Aujourd'hui c'est Dimanche soir. Mais je ne dors pas. Demain aura lieu la tombola organisé par ma classe. J'ai hâte, j'espère gagner quelque chose. Durant ces derniers jours, j'ai fini d'emménager. Oui je me trouve actuellement a New Sky. Je vais vivre ici à partir d'aujourd'hui. Je m'approche de la fenêtre en soupirant. Le panorama est magnifique. Nouveau soupire. Un éclat argenté attire mon regard. Une porte. J'attrape mes chaussures et sors. Je longe le mur du fond de la cour. Les roses rouges s'emmêlent et se démêlent formant un halo inextricable d'épines, de feuilles et de fleurs. Fascinée par la beauté sauvage de ce piège, je le touche du bout des doigts. Un vague effleurement, semblable à la caresse d'un amant. Revenant à moi, je cherche, malheureusement en vain, la mystérieuse porte. Je m'apprête à partir, déçue, lorsque je le voie. L'éclat. Je pivote mais, de nouveau, il a disparu. C'est alors que cela ce produit. Je me sens attirée par les roses. Je les entends chanter. M'appeler. Je laisse mes pas me porter. Sans hésiter, je tends la main en direction des buissons. Une rose, couleur rubis, s'enroule autour de mon bras. Une douce chaleur m'envahie. Le sang, MON sang coule. Mais je ne sens rien. Les rosiers s'écartent, dévoilant la fameuse porte. La rose se déplace et viens ceindre mon cou. Au moment où elle se retire j'entends, chuchoté en un souffle un merci. Un collier a remplacé la rose. Je fronce les sourcils et baisse les yeux vers ma tenue. Non pas seulement un collier... Une robe (voire média) a remplacé ma tenue. Je sais d'instinct que ma magnifique robe peut redevenir collier. Le collier de mon choix. Collier que je peux changer à volonté, cependant je ne dois jamais m'en séparer. La porte est fermée à clef. A peine cette pensée a-t-elle pris forme qu'une clef (aussi gothique romantique que la robe) apparaît. Je la glisse dans la serrure et, presque sans effort, déverrouille la porte que je m'empresse de franchir avant de regarder autour de moi. Woah! Un vieux parc s'étend. Il n'est pas très grand, mais magnifique. Une ancienne balançoire en bois m'accueille. Je reste à me balancer et à me promener une bonne demi-heure avant de rentrer. Je n'oublie pas de refermer derrière moi. Je rentre, m'allonge et m'endors. Mon sommeil est agité et je passe une nuit chaotique. Je me lève, me prépare, m'habille et fini par m'apercevoir que mon collier est redevenu un simple pendentif papillon au bout d'une chaîne argentée. La matinée se passe sans encombre. Vient enfin l'après-midi et avec lui, le tirage. Je remporte un cal-porte en forme de lingot d'or marqué 100,000. Une fille de ma classe ayant reçu un livre que je voulais me propose un échange. Elle me passe le livre en me disant de lire le résumé. Il me reste 1h de cours. Techno. Bon au moins j'en aurais raté une bonne demi-heure. Le soir papa me récupère et je lui demande de me déposer à la maison. Maman est assise dans le canapé et je sais.

"-Bonjour, maman

-Bonjour

-Ça va?

-Il faut que je te parle

-Attends parce que j'ai l'impression qu'après ce que tu veux me dire gâcheras ce que je te te dirais

-Vas-y

-Je voudrai savoir si je peux échanger le cal-porte contre le livre?

-Fais comme tu veux, voyons!

-Merci, à ton tour

-J'ai appris ce matin que tata est morte."

Je me glisse sur le canapé et la serre dans mes bras. Papa arrive et, en larme, maman lui explique. Il vient la prends à son tour dans ses bras. Je laisse quelques larmes coulées, puis je me rends dans ma chambre. Je fonds en larmes. Mais aucun ne vient. Papa entre et me demande si ça va. Je lui réponds vaguement oui et lui dit de rejoindre maman. J'envoie un SMS à Jena lui demandant de me ramener. Elle ne me demande aucune explication. 5 minutes plus tard je rentre dans sa voiture. Pour moi le temps s'écoule lentement. Je n'ai même pas dit à mes parents que je partais. Il trouverons, si ils le cherchent, un mot, déposé sur la machine à coudre, en-bas. Ne voulant croiser personne, je passe par les escalier attenant à ma chambre. Une fois dans la dite chambre je me laisse choir sur le lit. Je permet enfin à mes larmes de couler. Je ne prête guère attention aux rideaux de mon lit qui, comme mut par une volonté propre, se referment, m'accordant une intimité méritée. A 21h soit 3h après que la cloche annonçant la fin des cours est sonnée, je descends manger. Il y a énormément de monde dans la salle des repas. Jena me fait signe mais je refuse d'un signe de tête est vais m'installer plus loin. Je frissonne. J'ai l'impression d'être en hiver. Les cuisinières me voient,et, sans plus de tergiversations me font entrer dans leur entre. Les cuisines sont modernes et agréables. Elles me guident vers une table, m'y assied et déposent sur mes épaules (qui me paraissent soudain bien frêles) une grosse couverture. Ensuite, elles me forcèrent à manger. Je me retrouve dans ma chambre, les rideaux à nouveau clos. Je pleure. Puis la nuit vient. Telle une mère aimante, elle me prends en son sein, m'apaise et, finalement, m'endors.

Soudain, je me réveille en larmes, haletante. Une nouvelle crise me prends. Je ne peux plus réfléchir, je ne peux plus respirer. J'ai tellement mal... Ma tête, mon ventre... Mais plus que tout mon cœur. La douleur aussi physique qu'émotionnelle à raison de mes dernières résistance. Alors que je me mets à hurler, mes objets se mettent, quand à eux, à tourbillonner dans la pièce. Une véritable tornade. Je hurle encore et toujours, la douleur est insoutenable. Dans ma chambre comme dans mon corps, la tempête fais rage. Je n'ai aucune conscience des personnes tentant (vainement) d'entrer. Mais là, je le sais. C'est LUI derrière la porte. Sous les yeux ébahis des différentes personnes ayant voulu entrer, la porte s'ouvre devant lui. Sans vraiment m'en rendre compte, j'ordonne à la tornade de ne pas le blesser. Elle s'écarte sur son passage, se refermant, à l'instar de la porte, derrière lui. Il s'assied sur le lit. Je le sens plus que je ne le voit. Il s'allonge contre mon dos et effleurant par inadvertance mon front, chuchote:

"-Tu as de la fièvre."

Je suis incapable d'articuler deux mots, toujours aux prises avec ma crise, pourtant, la surprise doit se lire sur mon visage car son regard se fait rassurant. Mais comme je savais qu'il était derrière la porte, je sais que son regard ment. Mais j'ai envie d'y croire, aussi, je me retourne et m'accroche à lui. Il niche ma tête dans son épaule, me permettant de sentir son odeur si suave, si particulière, si caractéristique de lui. Serrée au creux de son corps chaud, et blottie dans l'obscurité, je commence à me détendre. Peu à peu tout s'envole, ne laissant en moi que ma tristesse et la chaleur qu'il dégage.

"-Tu peux pleurer, me chuchote-t-il, tu n'as pas besoin d'être forte..."

Lisant mon manque de conviction dans mes yeux, il ajoute:

"-Non, pour l'instant, juste pour quelques heures, voir quelques jours tu n'as pas besoin d'être forte."

Alors, je m'abandonne. Je laisse les larmes jaillir. Ma crise d'angoisse se transforme en crise de larmes. Dans ses bras je ne sanglote pas. Non. Pour la première fois depuis longtemps je pleure. Réellement. Je permet à ma tristesse, à mes doutes, à mes angoisses et à mes peurs de s'exprimer. Doucement, la colère pointe le bout de son petit nez. Ma culpabilité et mes années de silences douloureux s'expriment. Alors je parle. Et les mots sortent tout seule. Ils volent et viennent se poser dans son oreille, qui s'est faite attentive. Je lui dit, que je m'en veux. Que je m'en veux de ne jamais être restée dans la chambre de Tata jusqu'au bout. Je lui dit pour ma famille qui se déchire. Je lui dit que je culpabilise de ne pas être restée jusqu'à ce que l'âme de Benji quitte son corps lors de l'euthanasie. Je lui dit que ma Tata est morte 1 an 1 saison et 1 jour après Poupouille. Je lui dit que je me sens seule. Je lui dit aussi que j'en ai marre de me taire. Que j'en ai marre d'écouter la douleur des autres et de taire la mienne. Que Jena est l'une de mes seules amies. Je lui parle. Et il m'écoute. Les mots tourbillonnent sans cesse. Ils glissent d'entre mes lèvres sans discontinuer. Malgré les sanglots dans ma voix et les larmes sur mes joues. Malgré ma fièvre et ma douleur. Je lui dit que mon cœur me fait mal. Et je lui parle de mes larmes qui ne coulent pas et noient mon cœur. Je lui dit la fatigue de ce dernier. Je lui parle des douleurs psychosomatique et je lui dit la même chose que j'ai écrite dans A cœur ouvert: Mon corps, ce lâche. Je lui dit que j'ai souvent rêvé que quelqu'un me prenne dans ses bras comme il le fait et qu'il me dise que tout va aller mieux. Je lui parle de tout les "Ça va?" resté sans réponse. Je lui parle de la douleur que cela provoque en moi quand la personne ne relève pas. Je lui parle d'Audrey et de ma vie. De la dépression de ma mère et des colères de mon père. Du 20/20 pour lequel j'ai été fâchée par ce dernier. La tempête à complétement cessé et tout mes objets sont sagement retourner (et en un seul morceau!) se reposer à leur point de départ. Je lui parle, encore et encore. Peu à peu même si je ne le connais pas, mon cœur lui parle. Et moi je me tais et je lui prête ma bouche. Il lui dis qu'il y a des fois où je ne suis même pas sûre d'être vivante. Il lui dit qu'il ne sait pas si il tiendra. Il lui parle des griffures sur mes poignets, celles faites avec les bouts de verre qui ne me quitte jamais. Il lui dit mots pour mots ce qui est écrit dans Brisée. Et Liam l'écoute. Il ne nous fâche pas pour les griffures mais à chacun de mes mots il me sert plus fort. Et mon cœur lui répète qu'il à tellement souhaité que quelqu'un me sert aussi fort et qu'il me réconforte. Il lui dit qu'il aurait envie de croire cette personne. Mais personne n'est pas là et mon cœur lui dit qu'il ne croit plus en rien. Et que au contraire, il croit. Mais qu'il croit aussi que ce n'est plus utile de croire. Il lui dit que je mets tant de force dans mes combats, contre les crises en tout genre, contre moi, contre les autres, contre la douleur... Que j'ai des nausées et la tête qui tourne. Puis trop secouée par les sanglots, ma voix s'éteint. Mon cour reprends son souffle. Ma tête compte les larmes. 1,3,5,6,8,9... Ma tête ne fait pas attention à ce que dit mon cœur. Pourtant, moi je sais. Même si je n'écoute pas vraiment. Il pose son menton sur mon crâne et, même si je continue de compter, je ne sens plus que lui. Il est mon seul port d'attache. Et doucement, il me les dit, ces mots que mon cœur, ma tête et moi souhaitions tant entendre:

"-Tu n'es plus seule, me murmure-t-il, tout iras mieux je te le promet"

Et même si je sais qu'il ment et qu'il ne pourra pas tenir sa promesse , je veux y croire. Pour quelques heures, voir quelques jours.

"-Tu as des amies maintenant et tu n'est pas un monstre. Ce n'est pas ta faute, ce n'est pas à cause de toi que les gens meurs ou souffre. Il y a sans aucun doute une raison pour que ce soit elle plutôt que toi. C'est normal que tu lui en veuille. Même si c'est parce qu'elle est morte dans un hôpital. Tout finira bien, parce que tu le mérite. T'as le droit d'être en colère de te taire, tu as le droit de vouloir envoyer le monde entier se faire foutre, parce que tu le mérite. Le monde entier , ou presque a été un vrai salop avec toi."

En me serrant contre contre lui je me griffe le poignet une goutte de sang perle et vient toucher sa peau. Le temps d'une seconde si fugace que je crois avoir rêvé, son visage se crispe de douleur. Lorsque je cligne les yeux son visage et de nouveau apaisant et j'oublie l'incident. Cramponnée à lui comme à une bouée, comme je me suis cramponnée à la vie, je finis, les larmes coulant toujours sur mes joues(100, 110,115....), par m'endormir.

Point de vue de Liam (à la troisième personnes)

Il reste longtemps à la regarder dormir. Elle est vraiment belle... Il ressent en elle un mélange de force et de douceur. Vous savez, des fois les femmes rigole entre elles de la femme idéale des hommes à la fois pute et vierge comme dise certaines, et bien cet idéal à représentant à la fois la force et la fragilité est allongé à côté de lui. Avec une telle précaution qu'il donne l'impression d'avoir peur de a brisée, il repousse une mèche de ses cheveux. Elle a une beauté sauvage un peu mystérieuse et il se rends compte que même si elle vient de se livrer à lui, il ne la connait pas. Il est subjugué par ce petit bout de femme qui peut lui tenir tête devant ses parents... Bon OK, elle était pas au courant, mais il a galéré a expliquer à sa mère qui c'était. Sa mère, l'ancienne reine, avait adorée la jeune fille. Ce qu'il admire aussi chez elle, c'est son côté ironique, le fait qu'elle n'ai pas peur de lui et que l'instant d'après, elle s'effondre en larmes. Non, mais écoutez le parler! Il secoue la tête. Mon pauvre, pense-t-il, on dirait que tu es amoureux d'elle! Trois coups sont frappés à la porte. Encore une réunion à la con. Il soupire.

Point de vue Clémentine

Je me réveille, encore à 4h du mat'. Il n'est plus là. Je m'apprête à soupirer, quand je vois un bout de papier sur ma table de chevet.

Désolé réunion urgente, je passe te voir dés que possible

Liam

Je souris faiblement. Il a pensé à moi, au fait sue je paniquerais peut-être. Je me saisis de mon téléphone et appelle Elisa. Elle m'a envoyé un message me disant qu'elle est au courant et qu'elle s'inquiète pour moi. Quand elle décroche je lui dit de me parler de tout et de rien. Ce qu'elle fait. Après avoir raccroché je suis longue à m'endormir. Morphée fini quand même par m'enlacer dans ses bras tellement agréable. Oui mais pas aussi agréable que ceux de ton roi, me susurre mon petit démon ( vous savez, celui qui est perché sur votre épaule et qui passe son temps à vous donner des conseils et à ce chamailler avec l'ange?) et cet instant fais parti des rares où je n'ai rien à répondre...

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