Immortel
Le lendemain, je ne me sens pas la force d'affronter mes amies et les profs. Comme une limace, et avec la même tête d'ailleurs, je me traine dans la salle au fond de mon dressing. Là-bas, je passe la majeur partie de ma matinée à chanter et à pleurer. Quand viens 12h30, j'entends frapper à la porte de mon antre. C'est Jena. Je la laisse entrer et elle se met à cuisiner ( vous ai-je parler de cette magnifique cuisine cacher par la porte derrière le mini-bar (pas si mini que ça d'ailleurs...). Sans un mot, je dresse le couvert sur l'îlot. Nous nous installons fasse à fasse. Dans ses yeux je lis la douceur et l'incompréhension. Alors quatre mots, quatre tout petits mots mais chargés de tant de chose, quatre petits mots si dure à entendre, porter et dire :
« -Ma tante est morte. »
Ma voix est atone. Vide. Morne. Voilà. Je les ai dit ces quatre petits mots. Et, désormais, dans les beaux yeux de Jena je lis autre chose. La compréhension. Et avec la compréhension viens la compassion. Car ses quatre petits mots veulent dire tellement plus. Ils veulent dire que plus jamais je ne passerais la pentecôte à ses côtés. Plus jamais je ne pourrais lui demander en chuchotant pendant que mes parents parlent, la permission de m'éclipser pour aller scouater son lit et regarder sa télé. Plus jamais mon père ne s'endormira devant son petit écran en regardant le rugby. Plus jamais elle ne m'offrira les bâtons d'encens du Bricaunote où elle TRAVAILLAIT (et oui au passé... Et ça fait mal) sous la direction de mon tonton Regis et tata Martine. Cela veut aussi dire que la maison sera sans doute vendue. J'irais très certainement moins à Aigurande, cette ville où reposent mes grands-parents maternels. Cette ville où j'ai mes derniers souvenirs d'une famille unie. Où je nous revoie, moi et mon petit cousin Manu (mon aîné de 2 ans lol ) sauter sur le lit de mes parents et, malheureusement, par le fruit d'un quelconque hasard (Notez l'ironie) rater le Père Noël. Nous n'avions le droit de sauter sur ce lit qu'une fois par an. Je me souviens de la pièce de bois triangulaire en-haut des escaliers. Assise à même le sol combien de fois ai-je ainsi joué à la retirer puis à la remettre à sa place où elle s'emboîtait si bien ? Je ne saurais le dire. Et ses Pierrots ! Elle en avait toute une collection ! ( la plupart offerts par maman). Oui ces quatre petits mots veulent dire tellement plus...
« -Je vais essayer. Je vais essayer d'aller au collège »
Aujourd'hui, en son honneur, je porte du noir. Certes parce que c'est la couleur du deuil mais aussi parce qu'elle ne s'habillait que de noir. J'ai un leggins simili cuir et mon haut « de danseuse » comme je me plais à l'appeler. Il est doté de manche longue évasée en-bas et d'une point sur la hanche droite. J'ai assorti le tout à une ceinture (noire elle aussi), en simili cuir comme mon bas, à boucle ronde. Je chausse mes bottines (devinez la couleur!) et elle me dépose au collège. Arrivée dans la cours je vois Mélo et Margaux s'approcher de moi. Je les salue et leur demande de m'indiquer Za. Elles me répondent qu'elles ignorent où elle se trouve. Nous ne tardons cependant pas à la trouver. Dés que nos regards se croisent, elle m'ouvre les bras et je m'y jette. Elle me sert fort. Et je sais que même si je suis un vampire, même si nous nous disputons souvent, je peux compter sur elle. Et ça, ça me fait du bien...
Sur le trajet du retour je ne pipe mot. Le lendemain, mercredi, j'accompagne maman à Aigurande. Pour la première fois depuis deux ans je vais revoir tonton Bernard, tata Liliane, Charline, son mari et ses deux bébés. En réalité c'est la première fois que je vois Nathan , le petit dernier. Théoriquement, j'ai vu tata, Chacha et Philippe à l'hosto, mais, pour des raisons qui me semble évidente, ça ne compte pas vraiment.
J'ai accepté d'écrire un texte que je lirais lorsqu'on la porteras en terre. J'ai beaucoup travaillé dessus et le soir il est presque terminé. Une fois rentrée, je fais un saut aux cuisines, quémande un peu d nourriture que la cuisinière en chef s'empresse de me donner. Je mangerais seule. Soupire. Je monte péniblement les escaliers la douleur pesant comme du plomb sur mes épaules. Une fois dans mon antre, je pose mon assiette et mets la musique à fond "Evidemment" repris par Jenifer se déverse des enceintes et je chante. Et je pleure. A tout moment je m'attends à voir surgir quelqu'un pour me demander de baisser le son qui, malgré l'insonorisation des murs, doit s'entendre dans le couloir. Jen pénètre ma chambre et me prend dans ses bras. Elle berce impuissante à tarir le flot de mes larmes. Le roi entre, et sans s'arrêter à mes côtés traverse la pièce, change la musique "Evidemment" est remplacée par "résiste" (toujours la reprise), il me lève fait signe à Jen de partir, se saisit d'un oreiller et me dit d'un ton ferme:
"-Frappe"
J'hésite puis me lance; au début je ne me sers que de mes poings mais bientôt mes pieds et me jambes se joignent à la dance. Il pose l'oreiller et d'un geste m'entraîne dans la salle de combats. Des grands hauts parleurs "Danse". Il me fait signe de le rejoindre sur les tatamis et se met en position de combat. Nous nous déplaçons un cercle et je ne fais aucun effort pour choisir mes coups, je laisse mon corps me guider et mon esprit oublier. Le premier coup le prend par surprise mais il le pare. A son tour de m'attaquer. "Sur le fil " commence et je tournois en rythme évitant son coup d'un salto arrière. Mes nouvelles capacité m'embrasent. Je vois ses mouvements avant qu'il ne les fasse comme si je le connaissais par cœur. Il en vas de même de son côté mais, visiblement moins bien que pour moi, et je contre-attaque de plus en plus efficacement. Un public c'est formé et nous acclame. "Les jours électrique" transforme notre combat qui a depuis longtemps dérapé en une danse. Étonnement la "vampirisation" semble avoir augmentée ma capacité physique car je n'ai jamais, je dis bien jamais étais douée en sport.... Sauf en impro de danse. Nous finissons haletant et en sueur.
"-TU finis haletante et en sueur, me susurre mon petit démon.
-Ouais bon, je te merde... 1 point partout."
Je disais donc je fini en sueur et haletante alors que lui semble a peine avoir forcé. Connard. Ça m'a fait du bien. Je le remercie du regard et sors, saluant les spectateurs d'un signe de la main. J'ai besoin d'action. De m'occuper. Je me dirige vers le potager, saisis un panier et, sans un mot, commence la récolte des haricots. Et soudain une pensée me frappe. Ces haricots, ce monde, ces vampires, ces humains et tout les autres font partis de moi comme je fais parti d'eux. Je respire l'air qu'eux même ont respiré et vice-versa. Je réalise que nous prenons sans jamais donner et les larmes perlent aux coins de mes yeux. Je remercie la nature et la terre pour leurs divers sacrifices. Les gouttes salées roulent désormais sur mes joues. Avec délicatesse, je continue ma besogne en m'assurant de laisser des haricots par-ci par-là. Je rentre dans New Sky, légèrement différente. Soudain, tandis que je m'avance dans les couloirs, un homme apparaît dans un nuage de fumée. Je ne peux retenir le commentaire qui me brûle les lèvres:
"-Un nuage de fumée? Sérieux? Dieu que c'est cliché!" dis-je bien fort
Je m'attire un regard sévère. Cependant le commentaire n'était pas dit par hasard et il résonne à travers cette partie du manoir. Une porte s'ouvre et Liam ainsi qu'une poignée de personnes surgissent. L'homme semble mal à l'aise. Je le connais. J'en suis sûre. Oui... Mais qui est-ce?
"- A qui ai-je l'honneur? demanda Liam.
- Je ne suis pas là pour vous. Je cherche une certaine Clémentine."
Sans que quiconque n'ai pu s'interposer, je fais un pas en avant;
"-Que me voulez-vous, je vous prie? l'interrogeai-je
-C'est impossible ce ne peut-être toi!
-Et pourtant! Nous connaissons-nous, monsieur?
-Il y a très longtemps... Tu ne te souviens pas?"
Un mal de tête affreux me prends et je m'écroule. Les images reviennent telles des flashs en un douloureux kaléidoscope.
Flash back;
Je viens de perdre mes parents. J'ai 15 ans aujourd'hui. Ma tante ma recueillie lorsque j'en avais 6. Je suis souvent punie. Elle, malgré sa richesse, s'est accaparée la fortune de mes défunts géniteurs. Ce jour-là, je dois retrouver ma meilleure amie. Elle est blonde, à les cheveux ondulés, les yeux bleus, un visage d'ange. Elle est superbe, gentille et intelligente. Nous nous sommes rencontrées quand je suis arrivée et nous ne nous sommes plus quittées. Ce jour-là, je suis privée de nourriture. Je me suis procurée un peu de pain dur. Alors que je marche aux côtés d'Elione, j'aperçois deux jeunes garçons sales et visiblement affamés. Je m'approche d'eux m'agenouille et leur tends le pain que je sépare en deux. Ils me regardent, incertains, avant de le saisir et de le manger.
"-Bonne appétit les garçons," souris-je.
Dans ce village ma tante est importante et par conséquent personne ne traîne avec moi ou ne m'aime. J'ai parfois étais lynchée à coups de cailloux mais je ne leur en veux pas. Je ne déteste personne. Seule Elione me témoigne de la gentillesse et de l'amitié.Ce jour-là, je me heurte à un jeune inconnu. Hors je connais tout le monde au village. Il me sourit et m'aide à me relevé. Il est beau. Le temps passe et je tombe amoureuse de lui. Lui aussi. Nous décidons de nous marier. Le jour J arrive un mois avant mes 16 années. Elione, lui et moi sommes devenus un trio soudé. Elle est ravie pour nous. Lorsque j'arrive devant l'autel, il n'est pas là. Je les supplie de rester, d'attendre. Je sais qu'il va venir. C'est obligé. Pourtant il ne vient pas. Je ne sors pas de l'église. Jour après jour je l'attends. Devant la porte je trouve de quoi manger et de l'eau, tout les matins et tout les soirs. Je suis entrain de mourir. La seule chose qui me fais m'accrocher c'est l'espoir qu'il revienne. Elione n'est plus là non plus. Je ne comprends pas. Je m'y refuse. Cela fais maintenant un mois qu'il est parti. Je ne suis toujours pas sortie de l'église. A minuit j'aurais 16 ans. Au premier coup, j'arrache un morceau du tissu qui recouvre l'autel. Au deuxième je m'entaille et écrit à l'aide d'une plume un mot que je vais, au troisième coup déposer devant la porte. Au quatrième coup, je nettoie et dégage l'autel. Au cinquième je me saisis de mon bouquet,maintenant fané. Au sixième j' arrange ma robe. Au septième j'avance lentement dans l'allée. Au huitième je m'assieds sur l'autel. Au neuvième je réarrange ma robe. Au dixième je m'allonge. Au onzième coup je ferme les yeux et inspire un grand coup. Au douzième j'expire, et ce, pour la dernière fois.
Fin du flash back.
"- Tu n'as jamais vu la robe, chuchotais-je lentement, Je ne voulais pas que tu la vois avant le mariage, on croyait que cela porte malheur.
-Non, me répond -t-il, je ne l'ai jamais vu.
-Tu es partie avec elle.
-Oui.
- Je l'ai découvert une fois morte. Tu l'as torturée et rendue folle. Elle s'est suicidée mais c'est toi qui l'a tuée. Tu as recommencé. Encore et encore.
-...
-C'était il y a 211 ans. Nous nous sommes rencontré il y a 212 ans. Tu es partis il y a 211 ans et 11 mois. Tu n'es pas un vampire. Tu es immortel.
-Mais je t'aime, viens avec moi.
-Non."
Il tenta de me saisir par les bras mes des lianes s'enroulèrent autour de lui, l'immobilisant.
"-Pourquoi? demandais-je à la force qui m'aidais.
-Parce que tu as pleuré," me répond-elle.
Le lendemain, mes parents viennent me chercher. Mon texte est prêt et moi... Bah plus ou moins. J'envois un sms à Elisa en arrivant:
Moi: Sommes arriV Enterrement de Ma tata aujourd'hui.
Elle: Bon courage mon cœur je suis avec toi
Moi: Merci mon chou
Je descends de la voiture. Le reste est assez flou. Je m'assieds dans le canapé puis sans que je ne sache ce qu'il se pense entre ce moment et celui où nos avons repris la voiture, je suis à l'arrière de la voiture et mon père se gare. Nous sommes aux salon funéraire. Mon père m'interdit de rentrer pour voir Tata. Je les attends lorsqu'une crise me prends. Mon père tente de me calmer. Re-flou. Je me calme vaguement. Nous arrivons au cimetière, je respire dans un mouchoir à la menthe pour me calmer et le corbillard est déjà là. Je suis à côté de mes parents. Nous, sa famille, sommes ensemble prés du cercueil. Tata Jephe est au fond.Loin de nous, comme d'hab. La file est longue. Elle sors du cimetière. Dans le village tout le monde ou presque connaissait Maryline. Ma mère, son frère et ses sœurs on choisi le poème Âme sœur , que le mec massacre. Il m'appelle pour que je lise mon texte. Je n'ai, jusqu'à présent, versé une seule larme. J'ai donner des mouchoirs à ceux qui en avait besoin dans ma famille. Je m'avance, il me prête son porte document pour que j'y pose ma feuille et me tends le micro:
"-Je suis ici pour vous parler de ma tata. Que dire? Vous savez c'était ma tata Gaga et elle le restera toujours. (ma voix est presque stable, mes mains sont agitée de tremblement et je retiens mes larmes). Lorsque je l'évoquerai c'est ainsi que je la nommerai. Le reste t'est adressé Tata, s'il-te-plaît écoute-moi. Je souhaite que tu ai retrouvé Mamie, Papi, Chaning, Grumuche, Poupouille, Benji et tout ces chats comme Samsarah ou Titounet dont j'ai si souvent entendu parler. Je sais que peu importe là où tu te trouve tu ne souffre plus car tu ne le méritais pas. Nos plaisenteries vont me manquer. Nos délires aussi. Je n'imaginais pas écrire un jour un tel texte. Je ne m'imaginais pas te dire te dire ces mots, pourtant c'était inévitable, pas vrai? Tu avais sans cesse le bon mot pour me faire rire. Te souviens-tu de notre délire à ton anniversaire? Nous avons passé un merveilleux moment.
Tu sais Tata, je n'ai pas peur de mourir pourtant je n'irais jamais jusqu'à dire que mourir est plus facile que vivre.
Je ne veux pas dire "adieu" ni utiliser le mot "dernier" car ce ne sont pas les dernier mots que je t'adresse.
Pour l'instant je vais vivre, mais nous nous reverrons Tata. Alors attends-moi. Et s'il-te-plaît regarde. J'espère que je saurais te rendre fière.Je te remercie.Pour tout. Sache que je ne t'oublierais jamais. Aurevoir. Tu vas me manquer. Je t'aime."
Je retourne auprès de mes parents en recevant au passage des compliments de mes oncles et tantes. Je ne pleure toujours pas. Je me rends compte que j'ai oublié de rendre son machin au mec. Je le lui rends. Nous procédons à la suite de l'enterrement. Nous nous avançons tour à tour. Quand viens mon tour, j'embrasse le cercueil et dépose une fleure dans le panier. Je vais m'assoire. Nous recevons les condoléances de dizaine de personnes puis uniquement la famille et la "presque famille" assistons à la mise en terre. Nous restons un peu devant. Nous buvons un peu d'eau maintenant chaude. Je m'éloigne et vais m'assoire sur un banc de pierre. Des gens avec qui Jephe parle me font signe. Il me complimente sur mon texte et l'homme (plutôt vieux) me dit qu'il m'a connu petite. Je rentre seule à la maison des France pour me désaltérer. Une heure plus tard ils rentrent et nous mangeons. Une fois à New Sky,chez moi, je vais me coucher. Je ne m'endors que très tard.
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Hey!
Dsl de vous enquiquiner avec cette intervention. C just epour vous dire que les erreurs dans le discourt de l'héroïne à l'enterrement sosnt justifiée. En réalité c'est le texte que j'ai écrit et lu à l'enterrement de ma tante (comme dans le texte) et que suite à la douleur je n'ai guère fait attention à l'orthographe. J'ai choisi de rester fidèle à ce texte en en recopiant mm les fautes! Allez, à + !
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