Chapitre 16

Hello lecteurs fidèles !

Quand il me tombe un oeil ou que je reçois un message trop mignon sur insta me demandant de poster la suite d'une de mes histoires, je pense à venir ici...

C'est ce qui est arrivé (pour le message, je vous rassure j'ai toujours mon oeil) donc tadaaaam, voilà le chapitre 16 ! Non corrigé, cela va de soi.

Bonne lecture ! 


J'écarquillai les yeux et retins ma respiration.

Ça ne pouvait pas être possible. Ça n'était pas possible !

Ma meilleure amie vint s'installer en face de Théo et de moi, l'innocence peinte sur son visage. Si je ne la connaissais pas si bien j'aurais presque pu croire à son petit numéro.

Comment pouvait-elle me faire un coup pareil ? fulminai-je en silence. Je laissai la question transparaître dans mes yeux en un regard noir.

- Lionne Noire, qu'est-ce que tu fais ici ? signai-je lentement en pinçant les lèvres.

Elle papillonna plusieurs fois des paupières.

- Moi ? Mais figure-toi que c'est une histoire de fou !

Je croisai les bras.

- Je serais curieuse de l'entendre.

Elle hocha la tête.

- Je t'explique. Ce matin je me lève et ma mère est déjà partie au boulot. Je me dis donc que c'est fichu pour qu'elle m'amène plus tard au lycée. Jusqu'ici rien de bien nouveau. J'arrive à notre arrêt de tram habituel, après avoir pris le bus et là, bim ! L'illumination, dit-elle en frappant dans ses mains, faisant reculer un Théo abasourdi. Pourquoi n'irai-je pas boire un petit café au lieu d'aller directement en cours ? Après tout j'ai deux heures devant moi et je préfère les passer dans un endroit chaud et douillet, puisque ma meilleure amie m'a dit qu'elle ne pourrait pas venir en cours les deux premières heures d'études. Je n'ai rien à perdre puisqu'elle est tranquillement en train de dormir dans son lit. Et là, rebim ! Je tombe sur toi qui prends aussi un café dans le même bar ! C'est juste hallucinant.

Théo se tortilla sur son siège, mal à l'aise. Nala secoua la tête d'un air incrédule. Faussement incrédule, me dois-je d'ajouter.

- Le destin ma vieille. Je te le dis, ça ne peut être que le destin.

Théo grimaça et se leva de la banquette.

- Je vais vous laisser, Lou, me dit-il avec un sourire gêné. Je dois aller en cours.

Je n'osai lui rappeler que ses cours ne commençaient pas avant une heure et demi, comme il me l'avait dit la semaine dernière. Mais je savais ce qui le rendait mal à l'aise. C'était noir, ça avait les cheveux longs et ça mettait les pieds dans le plat à tous les coups.

Sans réfléchir à ce que je faisais, je lui fis signe d'attendre. Je saisis mon crayon qui traînait encore sur la table et retournai le portrait de Sam. J'y inscris mon numéro de téléphone, rouge comme une pivoine, ne pouvant croire à l'audace dont je faisais preuve.

Je lui tendis le portrait qu'il prit avec lenteur.

- Mais... tu ne veux pas le garder ?

Je secouai la tête en souriant.

- Non, je t'en fais cadeau. Comme ça tu pourras le montrer à Sam. Je pense qu'il sera heureux de le voir. Tu pourras même lui offrir s'il l'aime bien. Et si tu veux... voir les autres tu peux me contacter à ce numéro.

J'avais parlé à toute vitesse en mangeant des syllabes de peur qu'il ne m'interrompe en me disant que cela ne l'intéressait pas. Mais il n'en fit rien. Il se contenta de hocher la tête et de me faire son demi-sourire qui me faisait tant fondre.

- A la prochaine, Lou. Nala, dit-il avec un hochement de tête austère à l'adresse de ma meilleure amie.

Puis il sortit du bar.

Une fois hors de sa vue, je me tournai vers Nala, qui me regardait de travers. J'avais envie de l'étrangler. De quel droit était-elle venue gâcher un moment aussi magique ? J'allais la tuer pour ce qu'elle venait de me faire subir et surtout je ne lui pardonnerais jamais.

Elle semblait penser sensiblement la même chose, d'ailleurs, car nous prîmes la parole en même temps, moi en langue des signes, elle à voix haute :

- Comment as-tu pu me faire ça ?

Je pinçai les lèvres. Elle ne manquait pas de culot de me poser une question pareille, tout de même !

- J'ai une vie privée je te rappelle. J'étais en train de passer un merveilleux moment en bonne compagnie et tu es venue tout gâcher !

Elle posa ses mains sur les hanches.

- Oh ! Excuse-moi d'être curieuse de savoir ce que ma meilleure amie me cache ! Ce n'est pas comme si je lui disais tout, moi ! Je n'arrive pas à croire que le fameux mec du tramway soit Bob Marley. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter que tu me caches une information aussi essentielle ?

- Arrête de l'appeler comme ça, sifflai-je entre mes dents. Son nom est Théo et je...

Je me tus avant de prononcer l'irréparable. Je n'arrivais même pas à croire moi-même que j'en sois venue à une telle conclusion. Même Nala s'arrêta dans sa lancée pour me regarder d'un air grave.

Elle finit par reprendre la parole, plus calme qu'auparavant.

- Tu es amoureuse de lui, n'est-ce pas ?

Je ne lui répondis pas, me contentant de la fixer d'un œil mauvais.

- Oh ne me fais pas cette tête-là, bourrique. Tu sais que j'ai raison. Et tu sais aussi que tu ne veux pas te l'avouer. Ça fait des mois que tu es obsédée par ce type. Tu crois que je ne vois pas l'air rêveur que tu portes sur ton visage H24 ? Assume-toi un peu et avoue, pour une fois dans ta vie !

Je poussai un cri de rage qui fit se retourner Mat le taulard. Mais j'avoue qu'à ce moment même l'importuner était le cadet de mes soucis.

- Oui, je suis amoureuse de lui ! Tu es contente ? Je suis complètement obsédée par lui depuis l'incident du tram, comme tu dis. Il m'a tapé dans l'œil, je ne peux pas l'expliquer autrement. Je le dessine tout le temps, je pense à lui tout le temps, je cherche tout le temps une occasion pour le revoir et le jour... bon sang ! Le jour où cette occasion se présente enfin, toi tu arrives avec tes gros souliers et tu viens tout gâcher !

J'en avais les larmes aux yeux. Je l'aurai bien occis, là tout de suite. A tous les coups Théo m'avait pris pour une tarée, ou tout simplement il avait pris Nala pour une tarée et refuserait à tout jamais de me revoir. A tous les coups j'avais perdu l'occasion de le côtoyer plus souvent. Tout cela à cause de ma meilleure amie, trop imbu de sa personne pour se rendre compte du mal qu'elle faisait autour d'elle.

Je pris ma tête entre mes mains, réprimant un sanglot de colère et d'injustice.

- Parfois je te déteste, je te jure, marmonnai-je entre mes dents.

Elle me prit dans ses bras mais je la repoussai avec colère.

- Ah ça non ! Certainement pas. Tu ne vas pas jouer la carte de la meilleure amie fidèle et consolatrice ! Cette fois-ci tu as merdé et je vais m'en rappeler longtemps !

Nala ne semblait pas se rendre compte que j'étais réellement en colère. Ses yeux brillaient et elle avait l'air émue.

- Ma petite meilleure amie chérie est enfin tombée amoureuse. Je n'arrive pas à le croire c'est tellement beau !

Je fronçai les sourcils, exaspérée mais un peu moins en colère.

- Je viens de te dire que je te détestais, tu t'en es rendue compte, j'espère.

- Bon c'est sûr que tu aurais pu trouver mieux que Bob... Théo. Mais je ne vais pas critiquer tes goûts. Après tout nous sommes tous différents.

Elle m'attrapa soudain par les mains et me regarda dans les yeux, une lueur fervente dansant dans ses prunelles.

- Tu vas le revoir, fais-moi confiance. Je suis désolée d'avoir gâché ce moment mais je voulais absolument faire connaissance de ce fameux inconnu, puisque tu refusais de m'en parler. Et je ne regrette pas de l'avoir fait. Mais si j'avais su qu'il s'agissait de B... Théo, je te promets que je n'aurais jamais interrompu.

- Tu parles !

- Non, je te jure. Je voulais vérifier que tu ne sortais pas avec un pervers ou un drogué. Tu es tellement naïve et fragile. Je refuse qu'on te fasse du mal.

J'essuyai mes larmes, plus en colère contre moi-même et mon moment de faiblesse que contre elle, à présent.

- Tu n'es pas ma mère, Nala. Je fais ce que je veux et je n'ai sûrement pas besoin de ton aval.

Cela dut la choquer car elle fit les yeux ronds à ma répartie et j'en retirai un certain plaisir. Elle ne croyait tout de même pas que j'allais l'accueillir un bouquet de roses à la main, tout de même ?

Je me rappelai soudain de ce qu'elle venait de me dire et je feignis l'innocente :

- Et comment est-ce que tu sais que je vais le revoir ? lui demandai-je avec amertume, mais également une certaine lueur d'espoir. Tu as dû tout gâcher en apparaissant du milieu de nulle part. Il va croire que tu me fliques et que je ne pas aller quelque part sans que tu suives derrière. Quel homme voudrait de ça comme relation ?

Nala, toujours un peu vexée par ma déclaration, leva les yeux au ciel.

- Je t'en prie. Ne me dis pas que tu n'as pas vu la façon dont il te regardait en partant.

Je levai les yeux vers elle, tout à coup intéressée.

- Non, je n'ai pas vu. Pourquoi ? Comment m'a-t-il regardé ?

Elle se pencha en avant en souriant de toutes ses dents. On pouvait voir que la situation l'excitait à l'extrême. Elle était toute émoustillée de voir que j'avais des sentiments pour quelqu'un d'autre qu'elle et qu'il s'agissait d'une toute autre sorte de... sentiments.

- Il te regardait comme s'il se sentait obligé de te protéger. Comme si cela le rebutait de partir et de s'éloigner de toi. Ça ne trompe pas chez un gars, ça.

Je secouai la tête, complètement atterrée.

- N'importe quoi ma vieille. Tu racontes n'importe quoi. C'était sûrement toi qu'il regardait. Encore une fois, si j'ose dire et pour changer. Il devait penser que j'allais te tuer et qu'il se devait de rester sur place pour limiter la casse sur ton beau visage.

Nala éclata franchement de rire.

- C'est toi qui racontes des bêtises, ma vieille. Je te signale que d'une tu serais incapable de me faire du mal, tu m'aimes trop, de deux il ne peut pas me sentir ton Théo, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Seule une aveugle ne le remarquerait pas. Je croyais que tu avais une bonne vue ?

L'espoir rejaillit en moi telle une vague destructrice.

- Tu crois ?

Elle s'appuya contre le dossier de sa banquette d'un air décontracté.

- Je ne le crois pas, j'en suis sûre. Attends quelques heures, quelques jours tout au plus et tu auras un message de la part de ton beau Théo.

- Arrête de l'appeler comme ça ! M'énervai-je sans raison.

Elle me fixa comme si j'étais folle.

- Mais comment veux-tu que je l'appelle, alors ?

Je pinçai les lèvres pour tenter de rester agacée, mais être en colère contre la personne à laquelle je tenais le plus au monde n'était pas quelque chose qui me venait naturellement.

- Théo tout court, dis-je d'une voix que je voulus ferme mais qui ne cachait en rien mes sentiments.

Nala remarqua que je n'étais plus énervée contre elle et me sourit.

- D'accord. Donc je te paris que dans très peu de temps tu vas avoir un petit message de Théo-tout-court te filant rencart. Et promis, cette fois-ci je te laisserais tranquille.

Je la regardai avec méfiance.

- Tu as promis, Nala, attention !

Elle porta une main à son cœur.

- Croix de bois, croix de fer. Je ne t'embêterais plus, à part si tu m'invites, bien sûr.

Je fis une grimace.

- Ce qui ne risque pas d'arriver avant un moment, crois-moi.

Elle rit de ma mauvaise humeur et me prit dans ses bras. Cette fois-ci je ne la repoussai pas et lui rendit son étreinte. Nala était insupportable, curieuse, têtue, butée même. Parfois elle m'étouffait, me rendait folle, me menait à ma perte, c'est sûr, mais c'était aussi ma meilleure amie. Et rien ni personne (et surtout pas un garçon) ne pourrait jamais briser ce lien-là.

Elle me relâcha finalement et se leva.

- Tu viens ? Autant aller en cours maintenant, il n'y a plus rien à voir ici.

- La faute à qui ? demandai-je, plus pour la taquiner que par amertume.

Tout à coup, je repensai à ce qui s'était déroulé un peu plus tôt. Je souris et Nala me lança un regard interrogateur.

- Tu ne devineras jamais qui est venu me rendre visite et s'est retrouvé les quatre fers en l'air parce que je l'avais poussé.

Nala haussa les sourcils, sincèrement impressionnée.

- Toi, pousser quelqu'un ? Il y a de l'amélioration dis-moi. Qu'est-ce qu'il t'avait fait ? Il avait tué ton chat ? Jeté ta grand-mère dans le caniveau ? Ça devait être assez grave pour que tu en viennes aux mains.

Je ris à mon tour.

- D'une je n'ai pas de chat et tu le sais très bien, de deux Mamou ne se laisserait jamais jeter dans le caniveau, de trois il s'agit de Maxime et c'était bien fait pour lui.

Les yeux de Nala se mirent à pétiller de plaisir.

- Tu as poussé Maxime et il s'est retrouvé les quatre fers en l'air ? s'esclaffa-t-elle. Pourquoi ne suis-je pas arrivée un peu plus tôt ?

Je rougis en pensant à ce qui s'était passé par la suite. Théo m'avait sauvé la mise pour le coup. Je racontai tout à Nala et elle me regarda d'un air entendu.

- Et après c'est sur moi qu'il a flashé ? Deux contre un qu'il te rappelle dans la matinée. Si ça n'est pas le cas je veux bien laisser reboucler mes cheveux pour toujours, tiens.

Elle aurait peut-être mieux fait de se taire.

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