CHAPITRE 4 : Un rêve éveillé difficile à croire

On fini par se retirer à cause du manque d'air. Mes joues étaient devenues plus que rouges et même celles d'iwa-chan avaient prit une teinte plus rosé. Il me souriait en me regardant avec son air si calme et serein. Sa main se déposa avec délicatesse sur ma joue et essuya quelque unes de mes larmes qui coulaient encore à flot.

- Arrête de pleurer baka...Tu ressembles à rien quand tu pleures. Me dit­-il en se moquant un peu de moi.

J'hoche ma tête en souriant stupidement, avant de la laisser se déposer contre son épaule. Ses bras toujours autour de moi, me serraient un peu plus laissant l'une de ses mains me caresser légèrement le dos.

Les minutes passaient laissant un long silence régner en maître dans une atmosphère des plus calme et agréable. C'était si apaisant...étant donné que ces temps ci, ce genre d'ambiance était devenu complètement inexistante pour moi. Plus le temps passait à être dans ses bras, plus l'apaisement me gagnait suivit d'une légère fatigue. Mes yeux se fermèrent en laissant une délicate brise s'engouffrer dans mes cheveux bruns. Je sentis peu de temps après, sa tête se déposer par-dessus la mienne - comme une seconde protection en plus de ses bras.

Après être resté une bonne paire de minute ainsi dans un calme agréable, je relève ma tête assez lentement avant de poser mon regard sur lui, plongeant mon regard vide dans le sien. Quand celui-ci vit que je le regardais, il se retira de l'étreinte dans laquelle nous étions plongés, puis embrassa ma joue.

- On va rentrer, ta mère s'inquiète pour toi. Dit-il d'une voix des plus calmes.

Mais je ne voulais pas rentrer comme ça, alors que j'étais parti sans avoir dit un seul mot à ma mère. Mon regard se baissa dans les quelques secondes qui suivit, puis ma main vînt agripper son haut.

- On est obligé de rentrer maintenant Iwa-chan..?

- Mh..tu ne veux pas lui faire face maintenant ? Bon..tu m'as déjà fait face alors pour aujourd'hui ça ira..tu veux dormir chez moi pour cette nuit je suppose ?

Je fais un petit hochement de tête avant de relever mon regard vers lui. Il n'avait pas l'intention de m'obliger à faire quoique ce soit à voir comment il s'adressait à moi. On se releva tout les deux en s'éloignant du bord, puis un léger frisson me parcouru l'entièreté du corps. Le contact de sa main dans la mienne m'avait immédiatement rassuré et détendu..mais l'angoisse que j'éprouvais été encore présente au fond de moi.

- Mais je te donne une seule condition. En rentrant tu envoies un message à ta mère pour lui dire que tout va bien et que tu dors chez moi, puis demain, tu iras voir ta mère et t'excuser auprès d'elle. Promets le moi Oikawa.

Je me pince légèrement ma lèvre inférieure en regardant mes pieds, mais sa main se resserra sur la mienne, et son regard posé sur moi devenait pesant.

- Oikawa. Je ne t'ai pas entendu.

- ...Je te le promet

- Merci baka-kawa. Aller, viens, on rentre, ça commence à rafraîchir.

Il sourit légèrement en me regardant dans les yeux, laissant sa main se glisser dans la mienne puis sans que je ne puisse réagir il m'embarqua. Aucun mot ne fût prononcé sur le chemin. Iwa-chan était devenu comme muet pendant ce trajet, n'ayant plus aucune expression compréhensible sur le visage. Moi même, j'ai baissé le regard sur mes pieds me demandant si ceci était bien réel et non qu'une simple mise en scène d'iwaizumi pour m'empêcher de faire l'irréparable. Mais l'expression qu'il arborait précédemment n'avait pas l'air d'être mensongère, bien au contraire. Iwa-chan ne mentait que rarement voir jamais. Il a toujours été honnête avec moi, même s'il était plus dur qu'autre chose, mais c'était ce que je méritais et ce que je mérite toujours.

Une fois arrivé devant chez lui, il ouvre la porte en attrapant ses clefs dans sa poche, mais il ne lâcha pas ma main pour autant. Il ouvre, puis entre en me traînant avec lui à l'intérieur. Pas un seul mot ne sort de nos bouches, et pourtant l'ambiance n'est pas aussi désagréable que ça.

On se déchausse tout deux, puis on retire nos manteaux respectives avant de les ranger. Je me tourne ensuite vers lui et me pince nerveusement la lèvre en jouant avec mes mains. Je me sentais subitement angoissé, mais par quoi ? Le fait qu'il ne parle pas, ou l'expression qu'il tire ? Ou encore le fait d'être seul avec lui ? Je ne sais pas. Aucunes réponses ne me viennent à l'esprit, avant qu'il ne prenne enfin la parole.

- Reste pas comme ça dans l'entrée. Me dit-il en partant vers la cuisine d'un pas lent. Tu veux boire quelque chose de chaud pour te réchauffer un peu ou tu préfères que j'essaie de cuisiner un truc ?

- Mh...un thé devrait suffire s'il te plaît.

J'étais encore un peu hésitant dans mes mots mais aussi dans les gestes que je faisais. J'avance alors jusqu'à l'encadrement de la porte de sa cuisine, puis je mis adosse en le regardant faire ; le contemplant de dos. Mon regard se baisse après quelques secondes sans que je ne puisse les empêcher, puis mes paupières se fermèrent peu de temps après à cause de la fatigue que j'avais accumulé depuis plusieurs jours. C'est alors qu'une main se déposa sur mon épaule et me fit rouvrir les yeux. Face à moi, se tenait Iwa-chan un peu inquiet même s'il ne le montrait pas franchement. Sa main remonta sur mon visage, et caressa délicatement ma joue légèrement teinte d'un rose clair.

- Mh..?

- Je vais aller te préparer ton futon, puis tu pourras aller te reposer juste après.

- ...J'suis pas aussi fati- je ferme ma bouche sans finir ma phrase tout en baissant mon regard suite à l'expression qu'il venait de s'afficher sur son visage. J'irais me coucher après mon thé...

- Pour le moment, va t'installer dans le canapé, je vais te rapporter ton thé.

J'hoche timidement ma tête avant de faire ce qu'il m'avait dit à l'instant. Je me dirige alors jusqu'au salon et m'assieds dans le canapé en remontant mes jambes sur celui-ci et les collant ainsi contre mon torse. Dans la pièce, pas un bruit, c'était le silence complet. On entendait seulement Iwaizumi qui était dans la cuisine en train de préparer le thé. Je visite l'endroit du regard, reconnaissant chaque recoin de la pièce. Ça faisait déjà quelque temps que je n'avais pas mit un pied chez les Iwaizumi et ce n'est pas pour autant que l'endroit avait changé. Ça devait bien faire un an que je n'étais pas venu... Sa mère a toujours été là, avec son sourire si rassurant et ses mots doux quand on en avait besoin, mais elle était aussi présente pour nous disputer et nous réprimander dès que l'on faisait une bêtise quelconque. Que ce soit lui ou moi le fautif, on prenait tout le temps ensemble,« pour qu'il n'y ait pas de jaloux » disait-elle si bien.

Je sors alors de mes pensées quelques instants plus tard en sentant le canapé s'affaissait à mes côtés. Ce n'était autre qu'Iwaizumi qui venait de s'installer à côté de moi, deux tasses de thé bien chaud entre les mains.

- Voilà ton thé shittykawa.

- Merci Iwa...Dis-je difficilement en baissant mon regard vers l'objet en question.

Je pris finalement la tasse en main avant de me mettre à regarder longuement son contenu me perdant peu à peu dans mes pensées. Mais la chaleur rongeant les paumes de mes mains, me fit revenir à la réalité.

- Fais attention, c'est chaud gros baka.

Il avait un léger sourire inscrit aux lèvres. Son regard baissé à présent sur sa propre tasse, je viens quant à moi déposer la mienne sur la petite table basse pour éviter de me brûler les mains plus longtemps. Mais le silence régnait sur toute la pièce. L'atmosphère se faisait de plus en plus lourd. Un malaise s'était comme installé entre lui et moi. Et pourtant je préféré cette ambiance à ma solitude de dépressif.

Iwa-chan se lève quelques minutes après, cassant ainsi ce silence interminable. Sa tasse toujours en main, il se posta face à moi. Mon regard, était toujours porté sur le vide, mais ses lèvres se déposèrent sur le haut de ma tête avant de s'en décoller. Ma tête enfin relevé, je lève mon regard vers lui avec une mine d'incompréhension.

- Je vais te préparer ton lit, reste ici pendant ce temps. Sauf si tu souhaites prendre un bain ou une douche. Dans ce cas là, tu devrais pouvoir te souvenir où se trouve la pièce.

Il sourit de nouveau – ce qui n'est pas vraiment dans ses habitudes – avant de partir et de me laisser seul de nouveau.

Le silence s'abat encore une fois dans la grande pièce. Me laissant comme seule compagnie ; une grande solitude. La pièce était grossièrement éclairée par une simple lampe, avec un abat jour qui atténuait - un peu trop - la lumière que celle-ci produisait. 

Subitement, un frisson me parcourut l'ensemble du corps. Mon regard se releva avant que mon corps ne fit de même. Puis la phrase que Makki m'avait dit il y a de cela plusieurs jours, me revînt à l'esprit. Sur le coup je ne l'avais pas comprise, mais à présent, j'en comprends enfin le sens. « il se préoccupe de toi et s'inquiète beaucoup à ton sujet, Oikawa. » m'avait-il dit. Il parlait effectivement d'iwaizumi, mais je ne comprenais pas pourquoi il me disait ça alors qu'à mes yeux j'avais largement l'impression que c'était le contraire. Mais tout compte fait, il n'avait pas tord. C'était moi. encore moi qui avait tord. Je doutais de lui, j'avais peur de lui mais j'avais surtout peur de moi-même. Et c'est toujours le cas. Je n'arrive toujours pas à avoir confiance en moi. ça m'est totalement impossible. Je ne suis encore qu'un boulet à mes yeux. Et je me demande toujours comment est-ce possible qu'Iwaizumi m'aime. 

J'arrive enfin face à la porte de sa chambre. Unsilence engloutissait la maison dans son entièreté. Aucun bruit ne se faisaitentendre, seul le tic tac de l'horloge du salon était présent. Ma main se posalentement sur la poignée de la porte, mais je mis du temps avant d'ouvrircelle-ci. Lentement mais sûrement, j'apercevais la chambre de Hajime qui étaitassez assombri. Un pas, suivit d'un deuxième et la porte se referma derrièremoi. Le dos plaqué contre le mur. Mes yeux cherchaient éperdument Iwa-chanmalgré le manque de lumière dans la pièce et le temps d'adaptation à mes yeux dese familiariser à cette obscurité.     

A peine avais-je fait un pas de plus, que je heurtais le torse musclé du brun. Je déglutis en me crispant légèrement, commençant à me poser diverses questions mais un frisson me parcouru l'ensemble du corps en un instant. Les bras du garçon venaient de m'entourer. Le silence était devenu de plus en plus pesant et le souffle de ma respiration n'était plus sur un rythme normal.

Il faut que je dise quelque chose, ou que je fasse quelque chose pour changer cette atmosphère intenable. Juste, juste une simple chose. Mais quoi..? Réfléchis bordel !

« Excuse-moi. » Venait-il de dire à l'instant. Mais pourquoi ? Pourquoi s'excuse-t-il ? Je ne comprends pas.

- J'aurais dû le voir. Le remarquer et réagir. Mais je n'ai jamais fait attention aux détails. J'aurais dû faire attention à la manière dont tu me regardais et non comment tu me fuyais. Je ne faisais pas attention à ce qui était réellement important, mais seulement aux choses qui m'agaçaient venant de ton comportement. Je suis sincèrement désolé Oikawa de ne jamais t'avoir regardé comme toi tu me regardais. Désolé de ne pas avoir ouvert les yeux plutôt. De ne pas avoir été là quand tu en avais besoin. De t'avoir gueulé dessus à plusieurs reprises alors que tu n'allais pas bien. J'aurais dû être là. Mais je n'ai rien fait. J'étais un incapable tout ce temps et j'en suis toujours un maintenant. Il a fallut que ta mère m'appelle pour que je réagisse vraiment. Si elle n'avait pasappelé tu...tu- 

- Iwa-chan...s'il te plaît...

- Tu ne serais plus là. Je ne t'aurais pas dans mes bras à cet instant.

- Iwa...-

Iwa-chan commençait à me serrer un peu plus et sa tête se calla contre mon épaule. Je pouvais sentir qu'il n'était pas très bien. Sa voix était légèrement tremblotante mais surtout elle commençait à craquer.

- Excuse-moi Oikawa...Je ne voulais pas que tu en arrives là...

Je ne savais que faire dans cette situation. Je l'enlace alors en le gardant contre moi, le laissant parler sans oser le couper dans ses paroles. Mais l'entendre ainsi me faisait mal, jusqu'au moment où je lui fis relever la tête pour qu'il me regarde et que je puisse lui répondre. Mais à ma grande surprise, ses yeux étaient inondés. Les larmes dévalaient ses joues sans coupures. J'étais encore moins à l'aise. Le voir pleurer ainsi par ma faute, c'était juste insoutenable. Je le reprends alors dans mes bras en le serrant contre moi, ajoutant d'une voix quelque peu joyeuse.

- S'il te plaît Iwa-chan, ne pleure pas. Je ne t'en veux pas. Arrête de t'excuser je t'en supplie.

Mais au fur et à mesure de mes paroles, ma voix se brisa à son tour.

- J'peux pas te voir pleurer comme ça pour moi...Tu n'y es pour rien...Tu n'as pas à t'excuser pour l'abrutis que je suis... - dis-je en souriant légèrement.- Je ne pourrais jamais t'en vouloir...

- Mais tu as faillit mourir par ma faute...

- Pense plus à ça s'il te plaît Iwa-chan. Je ne referais pas ce genre de chose. Je te promet d'aller mieux. Et puis...maintenant tu es là...

- J'ai été un abrutis...excuse-moi encore Oikawa...

- On aura été deux abrutis alors. – dis-je plus joyeusement en lui faisant relever la tête. – Maintenant ça ira mieux...et grâce à toi Iwa-chan...

- ...

- ... - mes joues prirent une teinte sur le coup à cause de la gêne, puis d'une petite voix plus douce, j'ajoutais. – Je t'aime Hajime...

- ...Je t'aime aussi Tooru...

M'avait-il répondu après hésitation. On fut tout deux gêné de la situation dans laquelle on s'était retrouvé, mais pour une fois, je pris mon courage à deux mains, venant ainsi déposer tendrement mes lèvres sur les siennes – encore humides dû aux pleures.

On resta ainsi à s'embrasser pendant un instant avant que je ne vienne à retirer mes lèvres par manque d'air, laissant mon regard se perdre dans le sien.

J'avais l'impression de vivre enfin mon rêve ; celui d'être enfin en compagnie Iwa-chan, être plus qu'un ami à ses yeux, être heureux avec lui et pouvoir m'épanouir dans ses bras.

Il se retira finalement de mes bras un peu embarrassé puis demanda :

- Un futon c'est pas très agréable pour dormir. Tu...tu ne veux pas plutôt dormir...dans mon lit ?....avec moi....

Je reste quelque peu surpris et je me mis à détourner mon regard.

- Ou-ouais...ça ne dérange pas...

Avais-je dis d'une voix de fragile embarrassé alors que de base j ne parle jamais comme ça. C'est vraiment gênant...

Iwaizumi alluma la petite lampe de son bureau par manque de luminosité dans la pièce puis il me proposa quelques habits à lui pour dormir. J'acceptais, prenant les vêtements. Je sors ensuite de la chambre pour aller dans sa salle de bain pour aller me changer et enfiler la tenue. Mais...mes bras me gênaient. Ils étaient couvert d'entailles à peine cicatrisés...Si il voyaient ça, il allait s'inquiéter encore plus en voyant que je me faisais autant de mal. Je lâche un futile soupir puis me regarde dans la glace pour m'encourager.

Je dois reprendre des couleurs, récupérer des forces et guérir même si cela n'allait pas être facile.

Je sors de la pièce et reviens dans sa chambre. Il finissait de faire le lit avant de se retourner vers moi avec un léger sourire de réconfort sur le visage. Mes mains dans mon dos, je lui rends le sourire en venant jusqu'à lui.

On s'installa tout deux dans le lit avec toujours cette atmosphère légèrement embarrassante. Mais finalement, on finit par s'endormir paisiblement dans les bras de l'un et de l'autre. Je me sentais en sécurité dans ses bras, et le sommeil me prit plus rapidement que ces derniers jours. En m'endormant, on pouvait apercevoir un léger sourire rassuré aux coins de mes lèvres.

Mais ce rêve sera-t-il toujours réel ?

Ou alors deviendra-t-il un cauchemar au fil du temps ?

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