Chapitre 3


Rapidement je suis arrivée chez mes amis sans rencontrer de quelconques problèmes. Au départ, lorsque je suis sortie de mon travail, j'avais l'impression que l'on me suivait mais ce n'était pas le cas et heureusement.

Ayant la clef de leur appartement, je commence à ouvrir la porte avant de leur signaler ma présence, mais ça, j'aurais dû le faire avant car je peux entendre des gémissements qu'ils ne retiennent pas.
Après tout j'ai l'habitude de les entendre, surtout lorsque nous partons tous les trois en vacances. J'ai beau mettre mon casque, leur cri de plaisir arrive à atteindre mes oreilles.

Je vais donc m'asseoir sur le canapé de leur salon en mettant mon casque sur les oreilles et en lançant une playlist d'opening d'animé. J'augmente le son et me laisse tomber sur le canapé pour m'allonger et par la suite fermer les yeux.
Une dizaine d'opening ont pu être écouté avant que je ne sente une main touchée mon épaule droite.
Mes yeux s'ouvrent presque instantanément en me dévoilant les visages de mes amis qui sont rouges et tout transpirant.

Le temps qu'ils aillent prendre leur douche, je m'assois de nouveau sur le canapé en retirant mon casque. Rapidement ils me rejoignent, Tommy assis sur le sol et Jonathan assis à côté de moi.

- Bon ! Tu nous racontes petite cachottière ??? Demanda Tommy tout impatient

J'hoche doucement la tête en souriant avant de commencer à leur raconter ma petite aventure.

- Cette petite aventure avait commencé il y a plus d'un mois lors d'une inauguration privée d'une exposition qui dévoilait de magnifiques dessin. J'y avais été invité car l'un de mes dessins y étaient exposés. Il représentait une femme, assise en pleine milieu d'une forêt noire où des formes monstrueuses s'approchaient d'elle, mais au loin, il était possible de voir une toute petite silhouette représentant la lumière qui venait éloigner ces formes et donc sauver la femme.
Puisque mon tableau était exposé, j'avais la possibilité d'expliquer mon tableau à certaines personnes qui voulaient en savoir d'avantage. Mais les explications donnaient soif alors j'ai pris une petite pause pour aller me prendre un verre de champagne qui était, par ailleurs, excellent.
En retournant vers mon œuvre, j'ai pu apercevoir la silhouette d'une femme que j'avais l'impression de connaître et je ne m'étais pas trompée, il s'agit de madame Skinty.
Je m'étais alors rapprochée d'elle pour, premièrement, la saluer et ensuite je répondais aux questions qu'elle me posait. De fil en aiguille je sentais qu'il y avait un bon feeling entre nous. Au départ j'avais peur de lui faire du rentre dedans, mais après deux trois verres d'alcool, cette peur s'était dissipée.
À la fin de l'inauguration, on s'était rendue dans un taxi qui devait la déposer en premier chez elle, mais à peine on referma la portière qu'on se jeta dessus pour s'embrasser langoureusement.
Par la suite, lorsqu'elle sortit du taxi, elle attrapa ma main pour que je monte avec elle dans son appartement. Et après, je vous laisse imaginer la suite...
Après cette nuit là, on se voyait tous les soirs après mon travail. J'allais chez elle ou bien Momo me laisser son appartement pour que l'on puisse profiter, mais à chaque fois on devait changer ses draps, c'était sa seule condition...

Après avoir terminé de raconter mon histoire que Tommy avait déjà des questions.

- C'était comment ? Elle t'a appris des trucs ? Elle est encore mieux sans vêtements ? T'es amoureuse ?Vous allez continuer votre aventure jusqu'à temps que tu sois diplômée ?

Toutes ses questions il les a posé sans s'arrêter et prendre une inspiration pour reprendre son souffle.

- C'était vraiment bien ! Et oui. Encore oui. Et non ! Et de nouveau nan, ça s'est fini aujourd'hui !

- Fuck... c'est à cause de moi ? Demande Jonathan qui est très gêné

- Absolument pas ! C'est juste qu'elle veut fonder une famille et qu'elle est ma prof, c'est tout. Donc détends toi Jona', tu vas faire un infarctus ! Lui répondis-je en riant

- Mais qui l'eût cru quoi... Luna se tapant la plus belle des profs ! Un fantasme pour la plupart des étudiants... enchaîna Tommy en riant à son tour

- Qu'est-ce que tu veux ? J'ai du charme écoute hein. "Je suis jolie pour une grosse" comme dirait des connards ! Bon par contre je vais rentrer ! Il se fait tard !

Je me lève immédiatement sans attendre une réponse de leur part car je sais que s'ils commencent à me reparler, je ne pourrai jamais rentrer chez moi. Même si je suis majeure et que j'ai un petit job, je vis toujours chez ma mère et l'autre. Étant dans une grande ville, trouver un logement pas cher est très difficile.

Tous les trois nous nous enlaçons avant que je ne reprenne le bus pour rentrer chez moi...

Le trajet étant plutôt rapide, j'arrive à la maison après avoir marché une dizaine de minutes puisque notre habitat est au milieu d'une petite forêt qui nous appartient.

À peine je franchis la porte que j'entends de petit sanglot qui sont ceux de ma mère. Immédiatement je comprends ce qui arrive et cela me fait serrer la mâchoire ainsi que les poings.
Je jette mon sac sur le sol et me précipite vers la salle de bain que je tente d'ouvrir, mais la porte est fermée.
Ayant l'habitude de ça, je vais prendre un couteau dans la cuisine pour enfoncer la pointe dans le verrou et le tourner doucement, ce qui arrive à débloquer la porte.

J'entre alors doucement, le coeur serré, en m'attendant au pire.
Mes yeux se posent immédiatement sur ma mère qui est recroquevillée sur elle-même, sa tête sur ses genoux.

- Maman ?

Je viens doucement me mettre à genoux juste en face d'elle. Je la regarde quelques secondes avant de poser ma main droite sous son menton pour lui faire redresser la tête.

Ma plus grande crainte s'est reproduite. Son visage, qui normalement est d'une grande beauté, est en ce jour détruit par des bleus mais aussi des égratignures.
Cet enfoiré a recommencé comme je m'en doutais.

- Elle est où Alanna ?

- Dans... dans ton armoire.. je.. je l'ai mise là dedans...

- Et il est où l'autre connard ?

- Sorti...

Si seulement je pouvais avoir le pouvoir de tuer sans avoir de sévère répercussion. Je pourrai me débarrasser de lui pour que ma mère soit tranquille.

- Faut que t'ailles porter plainte maman merde ! Moi je peux pas le faire à ta place ! J'ai juste dénoncer mais ça n'a servi à rien ! J'ai beau le faire il faut que tu ailles porter plainte.

- Je... je peux pas... il s'en prendrait à toi et à ta sœur.

- Il s'en prendra jamais à elle, c'est aussi sa fille, elle a son sang. Il ne la touchera pas, seulement moi et je m'en fiche, bien au contraire. S'il lève la main sur moi je vais porter plainte. Il va finir par te tuer et à la fin on se retrouvera seules avec lui. C'est ça que tu veux ?!

Je sais qu'élever la voix n'aide pas, mais il faut qu'elle réagisse. Cela dure depuis plus d'un an et jamais elle n'est allée porter plainte. Un jour, en rentrant de la fac, je l'ai retrouvé étalé sur le sol tandis que le connard était assis sur son fauteuil de cuir en train de regarder un match de basket.
Je m'étais précipitée vers elle en insultant l'enfoiré par tous les noms possibles et inimaginables pendant que je redressai doucement ma mère pour l'emmener dans la salle de bain. Il s'apprêtait à me frapper mais ma mère l'en avait empêché.

- Faut que t'ailles porter plainte maman. Vraiment.

Elle ne me répond rien, elle continue seulement de pleurer, faisant couler son mascara le long de ses joues. À ce moment précis je sais très bien que je ne peux rien faire pour elle, que ça ne sert à rien de lui parler car elle ne m'écoute pas.

Je décide de la laisser seule dans ses pensées, en espérant que mes paroles résonnent dans sa tête.

Comme mes paroles n'ont pas l'air de l'atteindre, je me dirige rapidement dans ma chambre.

- Alanna ? C'est moi, Luna...

Je n'ai même pas à attendre qu'elle sort rapidement de mon armoire, les larmes aux yeux. Elle se jette dans mes bras pour que je puisse l'enlacer à mon tour et la soulever.
Mes bras entourent son corps, je lui caresse le dos pour essayer de la calmer mais c'est compliqué.
Une enfant de 7 ans ne devrait pas avoir à voir ce genre de scène, elle ne devrait pas la vivre.

Ma mère à rencontrer cet homme lorsque j'avais 10 ans, deux ans après que mon père soit décédé.
Au début tout se passait bien, je l'appréciais même. Il était vraiment gentil et adorable, je passais d'excellent moment avec lui.
Mais quelques années plus tard, lorsque ma mère tomba enceinte, sa gentillesse avait disparu et je ne comprends toujours pas pourquoi.

- Ça va soeurette ? Demandais-je en prenant une voix douce

Elle hoche tout simplement la tête avant de l'enfouir dans mon cou. Je sens ses larmes couler le long de mon cou pour venir se faire éponger par mes vêtements.

- On dort ensemble ce soir, ça te va ? Et on va même regarder ton Disney préféré et demain, je t'achèterai la poupée, d'accord ?

Doucement, elle redresse la tête pour me regarder dans les yeux. Les siens sont rouges et très peu ouverts à cause des larmes qui ont coulé. Son nez est tout dégoulinant aussi.

- Mulan ?

- Bah oui Mulan gros bêta, y'a pas meilleur Disney que ça ! Alors, partante ?

- Ouiiiii !

La peur et la tristesse qu'elle éprouve viennent tout simplement de disparaître. Un immense sourire enfantin apparaît sur son visage comme si tout ce qu'elle avait vécu venait de disparaître...

*

La nuit se termine plutôt bien, enfin Alanna a pu s'endormir tranquillement sans repenser aux événements passés.
Lorsqu'elle s'endort, je rejoins ma mère qui se trouve dans le salon. Je la prends dans mes bras pour l'enlacer, lui montrant toute l'affection que j'ai pour elle. En étant dans cette position, je lui dis d'aller porter plainte pour, premièrement, se protéger elle, mais aussi Alanna...
Sans grande surprise, je n'ai pas de réponse, mais un simple baiser sur la joue avant qu'elle n'aille se coucher. Je fais de même, mais les bras de Morphée n'arrivent pas à m'enlacer...

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Et voici la chapitre 3 ! J'espère qu'il vous a plu et que vous aimez le début de cette histoire !
En tout cas merci de la lire !

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