"Take me to heaven, wake me up from this dream (I love you)

Even in sunlight, the cloud shadows over me (Shadow on me)

It's now or never, wake me up from this dream."

I Fell In Love With The Devil – Avril Lavigne. (En média). 

Je n'arrive toujours pas à réaliser. Je n'arrive toujours pas le croire. Je ne peux pas. Ça ne peut pas se finir comme ça. Gale ne peut pas être parti. Son absence est partout, tout le temps. Personne n'est en mesure de passer à côté. C'est comme un vide immense que rien ne comblera jamais plus. Comment c'est possible ? Est-ce que je viens vraiment de perdre deux frères en à peine quelques jours ? Je voudrais avoir rêvé. M'être réveillé dans des draps trempés à détester ces cauchemars qui me pourrissent la vie depuis des années. Pourtant cette fois, je n'ai pas eu à sortir du lit. Tout était bien réel, et ce que j'ai vu me hantera pour le restant de mes jours.

Je n'arrête pas de le revoir, là, étendu sur le sol. Autour de lui, de sa tête, la flaque de sang n'en finissait plus de grandir. West en était recouvert, mais il n'avait pas l'air d'en avoir conscience. Je doute qu'il ait eu conscience de quoi que ce soit, en réalité. Il a complètement perdu pied. Plus je le tirais vers moi pour que la police ne nous trouve pas sur les lieux du drame, plus il s'accrochait à Gale, et plus il se tachait. Cette vision d'horreur me revient tous les soirs avant de m'endormir, tous les matins quand je me réveille, à chaque fois que West se retrouve devant moi...

Le pire, ça a été le retour à l'hôtel, juste après la tragédie. West ne bougeait plus, il ne parlait plus. Le regard dans le vague, il ne réagissait plus à rien ; ni à ma voix, ni à mon contact... il existait juste. Son corps était là, mais son âme avait déserté. Il s'est laissé déshabiller, laver, sécher sans rien dire, je l'entendais à peine respirer. Ensuite je l'ai allongé dans sa chambre, et il y est resté pendant des jours entiers. Toujours dans la même position. Si je n'avais pas entendu ses pas le traîner jusque dans la salle de bain, de temps en temps, j'aurais pu jurer qu'il était resté cloué sur son matelas sans bouger. Même quand Liv a débarqué en lui hurlant dessus pour obtenir des explications et pour l'accuser de la mort de son petit ami, West n'a pas esquissé le moindre geste. C'est moi qui ai dû attraper Liv pour la forcer à le laisser tranquille. Pour lui faire comprendre qu'il était loin d'être en état d'expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit. Et puis de toute façon, quel intérêt de tout savoir ? Gale est mort. Ça ne changera pas. Même une fois qu'on saura la vérité.

Je m'en veux un peu, tu sais. Liv était dévastée, pourtant je me suis mis en colère contre elle. J'ai élevé la voix, et je l'ai écartée de West avec une violence qui ne me ressemble pas. J'ai agi comme si elle ne souffrait pas, elle aussi. Comme si la douleur de West était la seule qui comptait à mes yeux. Je n'ai pas été capable de la regarder l'accuser, l'insulter, lui crier toute son aigreur. Je ne l'ai pas supporté. Et puis... je dois bien avouer que la détresse de West m'a beaucoup plus impressionné que les crises de Liv. Si je croyais que je ne l'avais jamais vu aussi fragile qu'à la réapparition de Lola dans sa vie, j'avais tout faux. C'est depuis la mort de Gale qu'il s'est réellement écroulé. Il s'est enfoncé si loin dans sa souffrance que je ne suis plus sûr de croire qu'il pourra en sortir un jour.

Pour lui, je suis resté fort. Robuste. Je me devais d'être son roc, et j'y suis parvenu avec brio. Je n'ai pas fléchi une seule fois. Je me suis occupé de lui, j'ai essayé de le faire manger, et la nuit, je l'ai même regardé dormir. C'est un peu étrange d'écrire une chose pareille ; j'ai l'impression d'être un psychopathe, mais je crois que c'était une nécessité. Comme si une partie de moi avait besoin de vérifier qu'il respirait toujours, même quand personne n'était plus censé être là pour le surveiller. Il est hors de question que je le perde, lui aussi. Je refuse de le voir s'en aller, et pourtant... Hier, quand j'ai voulu retourner le voir, la pièce était vide. Il était parti. Encore. Bordel, encore une fois.

Comme à l'hôpital, je me suis retrouvé face à un lit défait. Face à son absence étouffante. À ce moment-là, je crois que quelque chose a lâché dans ma tête, dans ma poitrine, dans mon estomac. Tout s'est cassé la figure. Mes angoisses ont explosé, le chagrin m'a submergé et je me suis laissé emporter. Pour la première fois depuis de longues semaines, j'ai craqué. J'ai flanché, et c'est Sky qui m'a ramassé. Je lui avais demandé de ne pas disparaître, je l'aurais presque supplié. Mais il n'en a fait qu'à sa tête. Il ne s'est pas intéressé le moindre petit instant à ce que son départ pourrait provoquer. Sur le coup, je lui en ai voulu. Plus que je ne lui en avais jamais voulu depuis que je le connais. Il me laissait seul alors qu'on venait de perdre Gale. Il m'abandonnait une deuxième fois et je l'ai détesté pour ça. Tout ce que je voulais à ce moment-là, c'était l'avoir en face de moi pour m'acharner sur lui. Pour lui balancer tout ce que j'avais dans le ventre à la figure. Mais je n'avais que Sky, alors j'ai juste pleuré tout ce que je ne pouvais pas exprimer.

Au début, elle a essayé de défendre West, mais j'étais tellement en rage qu'aucun de ses mots ne m'atteignaient. Elle n'aurait rien pu dire pour alléger ma peine, pour rendre ce retour en arrière supportable, alors elle s'est contentée de me frotter le dos. Et puis, après de longues minutes, ça a été à son tour de couler. Elle s'est perdue dans la peur, et toute ma colère s'est envolée. Je ne la connais pas beaucoup, je n'ai observé d'elle que cette fille au caractère bien trempé et au cœur énorme qui a versé toutes les larmes de son corps sur mon épaule quand elle a appris pour la mort de Gale. Pourtant, en faisant face à sa terreur, j'ai su que quelque chose de grave se passait. J'ai su que ce n'était pas son genre de paniquer comme ça. Je l'ai senti. Elle ne s'inquiétait pas pour West parce qu'il s'était évaporé dans la nature, non. Elle s'inquiétait pour West comme si elle savait ce qu'il risquait de faire. Comme si elle était persuadée qu'il allait se mettre en danger. À la seconde où j'ai compris ça, j'ai oublié mon ressentiment, j'ai oublié mon amertume, tout ce que je voulais, c'était revoir West sain et sauf.

Il m'a fallu un temps considérable pour faire parler Sky. Elle résistait à toutes mes tentatives d'obtention d'informations. Mais à force de la cuisiner, de la harceler, de tenter de la convaincre que je pourrais être utile pour aider West parce que j'ai un lien particulier avec lui, elle a fini par tout m'avouer... Et plus elle parlait, plus la descente aux enfers était vertigineuse. Pour être honnête, je n'ai même pas voulu la croire, au début. Encore aujourd'hui, j'ai du mal à me dire que c'est vrai, que c'est bien de West dont il est question. Comment j'ai pu passer à côté de ça ? Comment est-ce qu'il a pu omettre de me dire qu'il avait un passé chargé avec la drogue ? West est un toxico. Un ancien toxico, si j'en crois Sky. Pourtant c'est bien de ça qu'elle a peur. Elle est terrorisée à l'idée qu'il replonge dans l'héroïne. Lui qui parait si dégoûté dès qu'il s'agit de drogue ou de consommateurs de toutes ces substances... peut-être qu'en fin de compte, il se dégoûtait lui-même. Peut-être que ce n'est pas seulement sa mère qu'il voit dans tous ces gens qui finissent avec de la poudre dans le nez ou des aiguilles dans les veines, peut-être qu'il se voit lui aussi...

Je dois admettre que je ne sais pas quoi en penser. Quand j'ai su pour Savannah, je me suis dit que ça arrivait à tout le monde et que je parviendrais à la sortir de tout ça. Quand j'ai su pour Liv, j'étais convaincu que ce genre de personne ne savait que détruire la vie des autres avec leur comportement égoïste. Mais maintenant que ça concerne West... je suis incapable de faire la part des choses. J'ai envie de lui en vouloir comme j'en ai voulu à Liv. Parce qu'aucun des deux ne m'en a parlé, parce que les deux me rappellent ce qui est arrivé à ma sœur et à Charlie. Mais je n'y arrive pas. Sky m'a expliqué comment il a plongé là-dedans. Elle m'a expliqué que la culpabilité qu'il s'était mis sur les épaules à la mort de Hannah le rongeait et qu'il se tuait à petit feu. L'imaginer aussi détruit m'a fait beaucoup trop mal pour que je ressente une quelconque rancœur envers lui.

Et puis, d'après Sky, il était clean depuis des années. C'est pour ça qu'il a été muté à New York, à la base. Gambino lui laissait une seconde chance. Une chance de ne plus consommer la marchandise. Il était sur la sellette avant même que je n'entre dans sa vie pour l'implorer de quitter ce monde avec moi. Il a tout risqué pour me sauver, et aujourd'hui, on en paye tous le prix fort. Alors même si je prie Dieu pour qu'il ait résisté à l'appel de ses démons, pour qu'il y résiste jusqu'à ce que je le retrouve, je ne sais pas si je pourrais lui en vouloir de replonger. Gale n'était pas juste son meilleur ami ou son frère. Gale était sa seule famille, il était sa force, sa raison de continuer à se battre. C'est d'ailleurs lui qui l'a aidé à se sevrer la première fois, c'est à lui que West avait juré de ne plus jamais toucher à ce genre de produit...

Et maintenant il n'est plus là. Maintenant, West l'a perdu. Il pense avoir tout perdu, même moi. 

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Coucou tout le monde, comment ça va ?

Ça y est, on arrive au dernier journal de Wayne. Après ça, il ne restera que le chapitre 27 et l'épilogue sera déjà là. ça me fait bizarre d'écrire ça, c'est quand même plusieurs années de travail, ce roman. Bon, je sais que mon travail n'est pas terminé parce qu'il va passer à la correction quand j'aurais terminé la correction de N'aie Pas Peur, mais quand même, ça me fait un truc de voir que j'arrive à la fin de ce livre sur Wattpad. Et ça me fait aussi bizarre de ne plus écrire avec mes lascars préférés. Ils n'ont pas été mes premiers personnages, mais ils ont été les premiers qui m'ont mené jusqu'à la fin d'un roman. De deux romans, maintenant. Du coup, je les considère un peu comme mes premiers et c'est compliqué de devoir les quitter. 
Enfin, je ne les quitte pas vraiment, on va les retrouver dans R, le roman qui suit cette saga, mais ce sera un peu différent. Ce ne sera plus l'histoire d'Eleven Stars, il n'y aura plus Gale, et même si je pense que l'histoire peut valoir le coup d'être lue, ça va changer. Je suis un peu nostalgique. 

Mais enfin bon, la fin c'est pas maintenant, alors venez on range les violons et on blablate :

West est parti. Qui pense qu'il va revenir ? Qui pense qu'il va péter les plombs et se barrer pour de bon ? 

Wayne avait demandé à West de ne pas disparaître, c'est ce qu'il a fait. Est-ce que vous pensez qu'il va lui pardonner ? Il découvre qu'en plus il a une histoire avec la drogue, lui qui en a voulu à Liv pour la même raison, vous croyez qu'il va réussir à passer au-dessus de ça ? 

Avec tout ça, toutes ces révélations, tous ces choix foireux, vous croyez que leur relation va tenir le coup ? Qu'ils vont se retrouver que ce soit en tant qu'amis ou en tant qu'amants ? 

La musique, je me souviens, c'est l'une des premières que j'avais mise dans la playlist de Wayne. (Disponible sur Deezer et Spotify, si jamais vous voulez l'écouter). Je n'avais même pas encore écrit le début de ce tome. Tout ce que je savais de ce tome, c'est que West était parti et cette chanson faisait pas mal écho aux sentiments de Wayne à ce moment-là. Vous aimez ? 

Voilà, voilà, c'est tout pour moi. 

On se retrouve mardi ou jeudi pour la suite, j'ai pas encore décidé. 

Mais en attendant, prenez bien soin de vous les potes. 

Je vous envoie plein de bonnes ondes.