"You'll never know that I loved,

You'll never know that I trusted you in every way.

You'll never know that I miss,

You'll never know that I think about you everyday."

You'll Never Know – Lawson. (En média).

Cher Journal,

Aujourd'hui, des centaines de pensées m'assènent de toutes parts et j'arrive pas à les contrôler, j'ai l'impression qu'elles s'infiltrent dans mes veines et qu'elles m'habiteront bientôt tout entier si je fais rien... Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Gale est parti tôt ce matin et, même s'il a pas été très clair, je sais où il est allé. Je sais qu'il est allé voir West, mais je sais pas quoi faire de cette information. Je croyais que je pourrais le supporter, que je serais en mesure de passer outre les émotions qui me tiraillent dès qu'il est question de ce mec, mais j'en suis incapable. Imaginer Gale face à West... les imaginer dans les bras l'un de l'autre... ça me rend malade. Je te jure, j'ai vraiment du mal à l'accepter.

J'ai essayé de me demander pourquoi je réagissais comme ça alors que revoir West va sûrement faire beaucoup de bien à Gale. Après tout, il a le droit de pas lui en vouloir, il a le droit de s'autoriser à penser à son frère et à...

En fait, je voudrais réussir à faire pareil, je crois. Je voudrais ressentir cette sensation exceptionnelle encore une fois. Quand ses bras m'entouraient, je sentais mon cœur battre, je me sentais serein et tout ce que je voudrais, c'est pouvoir me sentir en sécurité un jour de plus... Je suis fatigué, tu sais ? Tellement fatigué d'avoir peur à chaque instant. De trembler au moindre bruit. De me méfier de tout et de tout le monde sans arrêt. Ne plus parvenir à vivre normalement même en sachant que toute cette histoire effroyable est derrière moi me rend faible. Je suis exténué.

Ça fait des heures que je suis là, à fixer ces deux lettres qu'il m'a laissées et, ces jours-ci, les avoir près de moi est une véritable torture. La première, je la connais par cœur. C'est qu'une vulgaire feuille blanche pliée en trois, celle qui a fait voler le reste de mon univers en éclats. Quant à l'autre, je ne l'ai même pas ouverte. Je n'ai jamais pu. C'était au-dessus de mes forces ; ce tampon qui provenait de la prison de Chicago m'a fait trop de mal. Il m'a terrassé, et la fureur qui m'envahit à chaque fois que je pense à West et à ses satanés yeux bleus m'empêche de trouver le courage de lire ce qu'il a bien pu m'y écrire.

J'ai essayé pourtant. J'ai essayé de me persuader que son absence ne me touchait pas, que c'était facile de passer à autre chose et qu'il m'était pas indispensable pour vivre, mais... maintenant que je sais que Gale va le voir, lui parler, le toucher... tous ces sentiments remontent à la surface et j'ai l'impression de me noyer. J'ai l'impression de perdre pied, de ne plus pouvoir me voiler la face. Il me manque.

West me manque.

Voilà, peut-être que si je le souligne, ça va m'aider à plus le ressentir. Peut-être qu'en ayant réussi à l'admettre et à l'écrire ça va me passer... Qu'est-ce que je raconte, encore ? Rien ne pourrait effacer ça, rien. Le manque de ce type est bien plus puissant que celui de n'importe quelle addiction. Tout me manque, chez lui. Tout. La chaleur de ses bras, son cœur qui bat plus fort contre le mien, son odeur boisée et même sa capacité à me faire parler... Tu vois, j'ai posé des mots sur tout ça, sur ce vide que j'ai dans la poitrine, mais il s'en va pas pour autant. Je me sens peut-être même encore plus misérable qu'avant. Liv a vraiment des idées ridicules, quand elle s'y met ; c'est à cause d'elle que je fais ça. C'est elle qui m'a conseillé d'écrire parce que selon elle, poser sa souffrance quelque part l'aiderait à s'échapper... Bah je crois que c'est faux. Complètement faux. Pourtant ça fait deux ans que je force, que je tente, encore et toujours, sans jamais m'arrêter. Deux ans que je pose ce maudit stylo sur ce papier vide et deux ans que ça change rien. En fait, tout ce que ça me fait, là, tout de suite, c'est du mal. Ça me déchire parce que ça me rappelle tout ce que représentait West. T̶o̶u̶t̶ c̶e̶ q̶u̶'i̶l̶ r̶e̶p̶r̶és̶e̶n̶t̶e̶ t̶o̶u̶j̶o̶u̶r̶s̶...

Désolé pour l'affreuse rature, mais je m'en voulais trop d'avoir écrit ça. J'ai pas le droit de d'écrire ça, tu comprends ? Je ne peux pas dire que West représente toujours quoi que ce soit pour moi. Ce serait horrible. Impardonnable. Ce serait horrible parce qu'il me déchire tous les soirs quand l'océan vient immerger mes cauchemars, ce serait horrible parce que je peux pas lui laisser autant d'importance alors qu'il m'a abandonné, ce serait horrible parce que je ne veux pas ressentir un truc pareil. Et puis ce serait impardonnable parce que je devrais pas éprouver tout ça alors que je suis avec Liv. C'est injuste pour elle. Elle fait tout ce qu'elle peut pour me comprendre, pour m'aider, pour m'aimer, et moi, je pense à West ? Je suis le pire des salopards, c'est pas possible.

Je sais que je lui avais dit, que je l'avais prévenue qu'elle ne pourrait pas me réparer, que j'étais plus capable de lui offrir ce qu'elle attendait, mais c'est pas une raison. C'est vrai, quoi... elle a jamais lâché, elle. Elle a toujours persévéré. Elle s'est battue contre mes silences, contre mes renfermements. Elle m'a soutenu et elle m'a jamais laissé tomber. Plus j'y pense, et plus je me déteste. Elle essaie tellement fort, bordel, tellement fort... mais je me tourne jamais vers elle. Je me réfugie toujours dans les bras de Gale ou dans les souvenirs de West, ceux qui me hantent jour et nuit. Le seul truc que je devrais faire, c'est m'excuser auprès d'elle. Je me sens si coupable, là, c'est pas vivable...

Je le savais... Je savais qu'écrire dans un journal pour se soulager ne mènerait jamais à rien. Mais je suis encore là, comme un abruti, à former des lettres qui doivent plus ressembler à grand-chose vu comment les sanglots me ravagent... C'est un enfer, mais la seule chose dont j'ai envie, c'est le revoir. Qu'il me serre contre lui... Ça m'aiderait probablement pas à comprendre quoi que ce soit, ni même à lui pardonner ce qu'il m'a fait, mais je suis sûr que ça m'apaiserait. J'ai beau détester cette réalité, je sais que c'est la seule personne capable de faire fuir cette détresse constante qui me pourrit la vie.

Il a assisté à des dizaines de crises d'angoisse, des centaines de noyades, des milliers d'explosions... Il sait comment je fonctionne, il sait comment réagir, il l'a toujours su. Il est le seul qui peut rallumer cette sensation de sérénité, de sécurité que je ne connais plus depuis si longtemps. Alors c'est peut-être égoïste, mais j'ai besoin de lui, besoin de ses étreintes et de ses mots parce qu'il faut que je reprenne mon souffle. Je suis trop à bout de nerfs pour réussir à continuer comme ça et même si c'est dégueulasse pour Liv, West restera l'unique personne en mesure de me soulager.

Te méprends pas, je sais à quel point c'est tordu. D'ailleurs je m'en veux. Je m'en veux vraiment. Je n'ai pas envie que West soit le seul être humain capable de me faire du bien. Je n'ai pas envie que son sourire et ses prunelles claires soient les premières choses auxquelles je me raccroche quand je ne parviens plus à me calmer. Je n'ai pas envie de me laisser ronger par son absence. Il mérite que je le haïsse, que je lui en veuille, que je lui balance ma colère et ma rage en pleine figure avant d'enfin l'oublier et tourner la page, mais je suis trop anéanti pour trouver la force de faire ça. Je ne sais même pas si je pourrais lui hurler dessus si je l'avais en face de moi...

Je suis désolé, mais là, écrire est un vrai calvaire. Ça réveille toutes mes blessures alors ça devient trop compliqué d'aller plus loin. Ma respiration commence à se saccader de plus en plus... Si je lutte, je vais encore finir par me faire détruire par l'angoisse et je ne peux pas me le permettre. De toute façon, mon écriture doit être illisible désormais. Je vois plus rien et je tremble comme une feuille donc je ferais mieux d'y aller.

Au revoir, cher Journal. 

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Coucou tout le monde,

Comment ça va ? Moi ça va. Je suis bien rentré chez moi. C'est encore un peu compliqué la convalescence, mais on fait avec. J'espère que cette petite partie vous fait plaisir, j'avais fait exprès de ne pas préciser de qui était les parties "journal" dans la playlist pour que ça reste une surprise pour les nouvelleaux de retrouver Wayne. 

Du coup qu'est-ce que vous pensez de ce journal ? De l'état de Wayne ? 

Il a l'air de savoir où est West, alors pourquoi lui en veut-il, à votre avis ? 

Son amour pour West, il est intact, selon vous ? Est-ce que vous pensez que leur couple a encore une chance ?

Et la musique, qu'est-ce que vous en pensez ? Je l'aime d'amour, celle-ci. Je la connais par cœur (merci Dégradation). 

Voilà, voilà, c'est tout pour moi. Je suis un peu crevé, alors je suis pas hyper bavard, mais n'hésitez pas à être bavard.e.s à ma place, je vous lirai avec grand plaisir ! 

Je vous souhaite une belle fin de journée. 

Prenez bien soin de vous et hydratez-vous en cette chaleur !