Épilogue

"And then I can tell myself

What the hell I'm supposed to do?

And then I can tell myself

Not to ride along with you."

The Night We Met – Lord Huron. (En média). 


La boule dans mon estomac enfle de seconde en seconde, m'obligeant à quitter la pierre tombale des yeux pour observer le ciel bleu. Aujourd'hui, il y a du soleil. Aujourd'hui, la nature n'est plus triste, et je crois que je lui en veux d'avoir retrouvé la joie si vite. Gale n'est parti que depuis quelques semaines, elle devrait encore broyer du noir, elle devrait encore enrager et faire tomber la foudre de sa colère et la pluie de ses larmes sur cette terre qui aspire les plus belles âme du monde sans aucune pitié. Je ravale mes larmes dans un soupir, mais ne parviens plus à parler à mon frère. Me confier à lui en regardant cette photo immobile devient de moins en moins supportable. Tout ce que je voudrais, c'est le revoir. Juste une fois. Pour le prendre dans mes bras et lui hurler ma douleur. Pour le serrer contre moi et m'excuser encore et encore. Pour sentir son cœur qui bat à travers son tee-shirt et le supplier de ne jamais s'arrêter.

— Je suis désolé... c'est trop dur, là... mais je vais revenir. Je reviendrai aussi souvent que je le peux, frérot. Je te le promets...

Deux ruisseaux s'éclatent sur mes joues, pourtant je ne me détourne pas de la tombe. Je reste planté devant cette phrase que j'ai fait graver sur le granite spécialement pour lui :

« Please come back home »

Cette chanson qui nous a toujours sauvés, mais qui n'a pas su le maintenir en vie résonne dans mon esprit tandis qu'un sanglot m'échappe. Je sais que je devrais arrêter de lui parler comme s'il était toujours là et me décider à lui dire au revoir, mais je refuse toujours de le laisser partir. Je refuse toujours de croire que je l'ai tué et qu'il ne reviendra jamais plus pour poser ses mains sur mes épaules, pour m'assurer que tout va bien, qu'il ne va nulle part.

— Je savais que je te trouverais là, se satisfait une voix qui me fait immédiatement bouillir.

Alors que je m'apprête à me retourner pour me jeter sur James, ce dernier passe son coude autour de mon cou en déposant ce que je devine être le canon de son arme sur mes côtes. Les doigts agrippés au tissu de son manteau et prêts à le casser en deux, j'ai du mal à contenir toute la rage qui s'enflamme dans ma poitrine.

— Détends-toi, West. Je ne suis pas là pour provoquer quoi que ce soit, j'ai juste quelque chose à t'annoncer, et ensuite je m'en vais.

Deux armoires à glace plus épaisses que des gorilles se placent de part et d'autre de James et moi, nous cachant sans doute des regards curieux. Elles me montrent leur calibre chacune leur tour comme une dissuasion musclée, avant de les remettre dans leur ceinture puis de les recouvrir de leur veste noire.

— Si tu veux ma peau, dépêche-toi parce que je te jure que...

— Allons, allons, on sait tous les deux que tu n'as qu'à bouger ne serait-ce qu'un cil pour que l'un de mes hommes ne t'abatte. Même si tu voulais t'en prendre à moi, tu n'en aurais pas le temps.

Son ton confiant et hautain me file la gerbe. J'ai envie de le fracasser. De le frapper jusqu'à ce que sa respiration s'arrête pour de bon. De remplacer le sang de Gale sur mes mains par le sien.

— Des rumeurs courent sur toi, West. Alors je suis venu pour te prévenir. Je suis venu en ami.

Un rire mauvais m'arrache la gorge, mais James ne relève pas. Tu parles d'un putain d'ami.

— Vois-tu, certaines personnes m'ont avoué qu'elles pensaient t'avoir vu fréquenter certains gangs... comme si tu préparais une vengeance. Je leur ai dit qu'elles se trompaient, que tu n'étais pas prêt à perdre le peu qu'il te restait en osant t'attaquer à Eleven Stars encore une fois... Après tout, je te connais. Je sais que tu es plus intelligent que ça. Je sais que tu as conscience que même si tu en crevais d'envie, tu ne pourrais pas t'attaquer à l'entreprise, et encore moins à celui qui en est maintenant à la tête ; moi.

— Ouah, félicitations pour la promotion, vieux. Devenir le plus pourri des pourris à la place de Gambino, ça, ça se fête, sifflé-je alors qu'il resserre son étreinte autour de mes voies respiratoires pour me faire taire.

— Écoute-moi bien, West. Mes hommes ont interdiction de te toucher, de s'approcher de toi ou de ton petit copain. Tu es libre, ta dette est payée parce que je t'ai pris ce que tu m'as pris. Mais je t'assure que si tu essaies de venir foutre la merde dans mon business, si tu essaies de t'attaquer à qui que ce soit, je reviendrai te prendre le peu de personnes que tu as encore autour de toi. Je t'arracherai jusqu'à la derrière once de bonheur que tu pourrais garder quelque part, en veillant à ce que tu restes en vie pour avoir à le supporter année après année. Est-ce que je me fais bien comprendre ?

Sa menace me refroidit, mes muscles se tendent tous un par un mais, même si je sais qu'il le sent, je ne me démonte pas.

— Va te faire foutre.

— Bien, mais avant d'y aller, j'ai un cadeau pour toi. Comme une avance sur investissement, ricane James trop près de mon oreille.

Il fait signe à l'un de ses clébards, et ce dernier glisse quelque chose dans ma poche avant de reprendre sa position initiale.

— Adieu, West... ou peut-être à bientôt.

James me lâche inopinément, me faisant trébucher sur la pelouse alors que l'air frais qui s'engouffre violemment dans mes poumons me provoque une quinte de toux. Le temps que je reprenne mes esprits et que je me relève, le nouveau patron d'Eleven Stars est déjà loin. Je pourrais lui courir après pour lui envoyer mon poing dans la figure, mais je n'esquisse pas le moindre geste. Ça me ferait sans doute un bien fou, mais les conséquences n'en vaudraient pas la peine. Je connais James, il ne m'a pas averti à la légère ; il honore toujours sa parole. Dans un soupir résigné, je fouille dans la poche du blouson de Isa que je porte depuis plusieurs jours, et y trouve une pochette en plastique. Enfoiré. L'idée qu'il ait été mis au courant de mon petit achat près du bar où j'ai rencontré le rocker me file des frissons, mais je les oublie aussitôt. L'envie profonde de faire ce que je n'ai pas fait ce soir-là me prend, et cette fois, aucune prunelle claire ne se mettra en travers de ma route.

***

— Putain, mais où est-ce que j'ai foutu cette merde ? maugréé-je.

Plus je m'agite en retournant l'appartement que Wayne a trouvé non loin de celui dans lequel il habitait quand tout a commencé pour lui, plus la frustration me gagne. Je ne sais pas pourquoi j'ai besoin de ça tout à coup. Pourquoi je ressens cette nécessité déchirante de m'injecter ce truc dans les veines alors que les souvenirs de mon sevrage font partie des pires de mon existence. Peut-être que je veux simplement ressentir cette sensation de flottement que je connais par cœur pour oublier. Pour effacer la réalité. Quand j'étais défoncé, mes problèmes n'existaient plus. Pendant un court moment, ils disparaissaient avec le reste de l'univers. Il ne restait plus que l'euphorie, le bonheur artificiel, et moi. J'aimerais les retrouver. J'aimerais qu'ils m'engourdissent encore, quitte à m'assassiner à coup d'overdose pour que je rejoigne Gale une bonne fois pour toutes.

— Oh, je sais !

Mon enthousiasme résonne dans la pièce chaude que les talents de Sky et Wayne ont rendue aussi cosy que fonctionnelle. Ils ont passé des heures à aménager cet endroit au papier peint orange pour en faire un véritable petit paradis de confort. Même si le résultat est bluffant, je ne peux pas m'empêcher de prendre ce salon comme le reflet de la tristesse qu'ils tentaient de dissimuler derrière de longs moments d'efforts. Je crois que ça a été leur manière de surmonter cette épreuve, et je m'apprête à mettre la main sur la mienne. D'un mouvement pressé, je fouille la veste que je portais le jour où le Yakuza des bacs à sable m'a offert un échantillon de son business, mais n'y trouve rien. Comme si je ne voulais pas y croire, je plonge à nouveau mes mains dans mes poches pour finalement en sortir un morceau de papier que je déchiffre en fronçant les sourcils.

« Ne cherche pas, je l'ai foutue en l'air quand tu dormais.

De toute façon, le rouge n'irait pas bien avec ce bleu abyssal que j'aimerais revoir briller sous les étoiles.

Mais si t'as besoin d'un remontant, retrouve-moi au bar de la dernière fois.

Signé : Le mec qui sauve des bons à rien dans les cimetières.

PS : Je t'ai mis l'adresse au dos, au cas où ta mémoire aurait décidé de faire comme pour ta caisse. »

En temps normal, j'aurais pété les plombs. J'aurais eu envie de tout ravager, mais étrangement, la seule chose que j'arrive à faire, c'est sourire. Qu'est-ce que ce mec est en train de faire de moi ? Comment est-ce qu'il fait ça ? La porte d'entrée s'ouvre en grand, et je fourre le petit mot du rocker dans son blouson en vitesse, comme si je venais d'être pris en flagrant délit.

— Oh, tu es là...

Le soulagement que je perçois dans l'intonation de mon ancien amour me détruit le ventre. J'aimerais tellement qu'il n'ait plus peur à chaque fois qu'il me voit partir, qu'il trouve ça normal de me voir revenir...

— Et toi, tu reviens d'où ? demandé-je en douceur en le laissant s'approcher de moi.

— De l'aéroport. L'avion de Liv partait à 16h40.

— Je suis vraiment désolé, Wayne... J'ai jamais voulu qu'elle parte...

Wayne secoue la tête et dépose son index sur mes lèvres dans une légère caresse. Ce simple contact calme une partie de ma culpabilité, et je me décrispe.

— Elle ne te pardonnera probablement pas tout de suite. Peut-être qu'elle ne te pardonnera jamais. Mais elle avait besoin d'entendre tes explications pour pouvoir reprendre sa vie à zéro, et ce départ, c'est sa façon à elle de vivre son deuil. Je ne vais pas te mentir en te disant que ça me fait plaisir de la voir s'en aller, mais si ça peut l'aider à retrouver quelque chose ou quelqu'un qui la ferait sourire à nouveau, alors je suis content qu'elle ait le courage de le faire.

Je hoche la tête sans conviction alors que les réactions de Wayne, Olive et Sky tournent en boucle dans ma tête. Quand je leur ai raconté la mort de Gale, ils se sont tous effondrés. Ils ont tous craqué, mais Olive était hors de contrôle. Sa souffrance m'a arraché le cœur. Elle n'a pas aimé mon frère longtemps, mais je crois qu'elle l'aimait au moins autant que j'ai aimé Wayne, et pour ça, je ne pourrais jamais assez m'excuser auprès d'elle. Elle m'en a voulu de ne pas avoir tiré, elle m'a hurlé que je n'étais qu'un lâche et que si j'avais eu les couilles d'appuyer, Gale serait encore vivant, et elle a raison. Si j'avais mis fin à mes jours sans me poser de question, son petit ami serait encore dans ses bras. J'aimerais pouvoir revenir en arrière, changer le passé, lui rendre ce que mes conneries lui ont volé, mais la seule chose que j'ai pu faire a été de lui demander pardon, encore et encore. Je leur ai demandé pardon à tous les trois, et je crois que ce récit a été la chose la plus difficile que j'ai eu à raconter de toute ma vie. Même parler de ce qui s'est passé à Cook County, même parler de la mort de mes parents, même parler de toutes les tortures qu'on m'a fait subir ne m'a pas fait aussi mal.

— Je dois y aller... murmure Wayne, les émotions plein les yeux. Mais arrête de t'en vouloir, okay ? Pas pour ça, West. Moi, en tout cas, je ne t'en veux pas.

Même si je ne suis pas en mesure de comprendre comment il peut prononcer une phrase pareille, ses mots me font du bien. Ils me soulagent jusqu'à ce que je me rende compte qu'il s'en va.

— Mais attends, tu... Tu pars ?

— Oui je...

Mon ancien amour me dévisage, et j'ai l'impression qu'il analyse mes traits pour y déceler tout le stress que j'essaie tant bien que mal de dissimuler derrière mon masque impassible.

— Hey, West, non, je reviens.

Il dépose son front contre le bien alors que ses mains se déposent dans ma nuque brûlante.

— Ce n'est pas parce que Liv est partie et que je pense que c'est positif que j'ai envie de faire la même chose qu'elle. Je reste avec toi, je reste avec toi... répète-t-il dans un chuchotement alors que ses pouces effleurent mes joues.

Son souffle tiède fait tomber mes paupières, et je me délecte de la bulle si intime que Wayne est en train de former autour de nous. Il évince les alentours en un claquement de doigts.

— J'ai juste un rendez-vous avec ma sœur, ajoute-t-il.

Mes prunelles s'ancrent brusquement dans les siennes alors que les mots de Lola me reviennent en tête.

« J'ai même fait en sorte que sa petite sœur chérie puisse approcher ton nouveau coéquipier pour qu'elle court cafter toutes les informations que je faisais venir jusqu'à elle. »

Je n'ai pas parlé de ça à Wayne. Je n'ai pas mentionné sa sœur une seule fois quand on a discuté de la mort de Gale. Je ne voulais pas qu'il pense que je rejette la faute sur elle, et surtout, je ne voulais pas qu'il en souffre. Qu'il déduise de mauvaises choses de l'implication de Savannah dans cette histoire. Même moi, je ne suis pas sûr qu'elle y soit pour quoi que ce soit. Et puis, j'étais tellement focalisé sur Wayne retenu en otage, sur l'arme pointée sur Gale et sur l'ultimatum qui venait de m'exploser en pleine figure que j'ai préféré me dire que j'avais mal compris. Que ça ne pouvait pas être elle qui avait foutu la merde encore une fois.

— Tu l'as vue ? m'enquiers-je pour faire taire mes réflexions intenables.

— Elle était au cimetière. Elle m'attendait à la sortie. Elle m'a dit qu'elle avait un truc important à m'expliquer. Un truc qui concernait Gale. Alors j'ai accepté de la voir. Je crois qu'avec tout ce que j'ai perdu, j'ai... j'ai envie d'essayer de renouer avec ma sœur. Elle me manque, tu vois ?

Un peu que je vois...

L'image de Beth apparaît dans mon esprit, mais je la chasse avec vigueur. Je ne peux pas me permettre de ressentir un manque de plus, mon cœur ne le supporterait pas.

— Alors fonce, chuchoté-je en souriant.

Wayne acquiesce, dépose un baiser sur mon front, puis tourne les talons.

***

Concentré sur l'écriture soignée de Isa, je vérifie trois fois l'adresse qu'il a noté sur mon morceau de feuille, avant d'enfin jeter un œil à la devanture du bâtiment. Bien plus sobre que dans mon souvenir, celle-ci est noire et parsemée de quelques illustrations et menus qui permettent aux clients de comprendre dans quoi ils mettent les pieds en arrivant ici. Au-dessus de la double porte d'entrée en verre trône le nom du bar dans une police d'écriture fine et cursive.

The Rebirth... déchiffré-je dans un murmure.

Déboussolé par cette appellation pour le moins étrange, je décide de ne pas trop m'y attarder et de pénétrer dans le pub. Une atmosphère chaleureuse s'ouvre à moi, et cette fois, personne ne se retourne à mon arrivée. Les gens ont tous le nez dans leur boisson ou la tête dans leur conversation, et cette sensation d'anonymat me fait du bien. Là, maintenant, tout de suite, je ne suis plus West Hutchins. Je ne suis plus le bras droit, le fils ou le petit-fils de qui que ce soit, je ne suis plus le criminel dangereux, je ne suis plus le dealer ou le drogué... je ne suis plus personne. Juste un type qui vient prendre un remontant en espérant en croiser un autre.

— Salut, m'accueille une voix enjouée. Je me souviens de toi ! Je te serre quoi ?

La dénommée Ashley me sourit de toutes ses dents en soufflant sur une longue mèche brune qui semble la gêner. Elle dégaine son carnet de commandes, puis attend patiemment que je m'installe au comptoir.

— Salut... soupiré-je en observant les alentours à la recherche du rocker. Un whisky, s'il te plaît.

— C'est noté !

Même si elle tente de rester professionnelle en me servant mon alcool, je ne passe pas à côté des coups d'œil insistants qu'elle lance au blouson que je porte. Elle le reconnaît. Après quelques minutes à tenter de tomber nez à nez avec des prunelles vertes, je lâche l'affaire et me perds dans l'écran obscur de la télé éteinte en sirotant la boisson préférée de mon frère. Soudain mélancolique, je n'arrive pas à maîtriser le sentiment de déception qui m'envahit. Pourquoi je me sens aussi désemparé ? Après tout, il y avait peu de chances pour qu'on se retrouve dans le même bar à la même heure une seconde fois. C'était ridicule de ma part de penser que je le reverrais aussi facilement. Et puis...

— Tu sais, la télé, c'est plus intéressant quand elle est allumée.

La voix cassée que j'attendais tant me coupe dans mes pleurnicheries, et je tourne la tête vers le rocker, qui s'installe sur le tabouret à côté du mien. Un air aguicheur sur le visage, il me reluque sans vergogne, un sourire satisfait sur les lèvres. Pris au dépourvu, je ne parviens pas à articuler le moindre mot. Il me déstabilise.

— C'est moi que tu cherchais, peut-être ? s'amuse Isa en levant un sourcil provocateur.

— Oui, enfin non... Enfin si...

Et merde.

Le rocker se met à rire et mon malaise s'évapore. Ce son est merveilleux. Je l'avais déjà entendu, mais maintenant que je suis sobre et que je n'ai pas de grand discours auquel prêter attention, il me paraît encore meilleur. Encore plus touchant. Encore plus apaisant. Faudrait qu'il fasse ça plus souvent.

— Je suis venu te rendre ça, balbutié-je en m'apprêtant à retirer le blouson que je trimballe depuis presque deux semaines.

— Non, me coupe-t-il dans mon mouvement, garde-le. Il te va mieux qu'à moi.

— Mais je...

— T'auras qu'à m'offrir une veste à la place, ça t'obligera à revenir.

Un léger sourire effleure le coin de ma bouche alors que quelque chose s'envole dans mon ventre.

— Parce que tu veux déjà me revoir ? lâché-je en essayant de masquer mon désarroi.

— Pour passer une autre nuit dans ta baraque de luxe, je suis prêt à subir d'autres histoires sur des mecs bourrés qui finissent le cul dans un étang.

Je pouffe d'un rire sincère, et le rictus de Isa s'agrandit alors que ses yeux clairs s'attardent sur le bas de mon visage. Il interpelle ensuite Ashley pour commander un soda qu'il boit à petites gorgées sans prononcer le moindre mot supplémentaire. Le silence nous enveloppe, mais il ne me pèse pas. Je me sens bien, là, avec lui. Je me sens presque... serein.

— Au fait, me lance-t-il soudain, c'est quoi ton nom ?

Hésitant, je le scrute un instant. Est-ce que j'ai vraiment envie de briser cet anonymat ? Est-ce que je veux qu'il connaisse mon nom ? Ce nom chargé d'une histoire que je voudrais réduire en cendres ? Je crois que oui. Je crois que j'aimerais savoir comment il sonne quand il s'échappe de ses lèvres à lui.

— West, soufflé-je.

— West... répète-t-il, songeur.

J'aime ce que donne mon nom dans sa bouche. J'aime sa manière de le prononcer. Je voudrais qu'il le dise encore.

— Et toi, comment tu t'appelles ?

Ashley l'a appelé Isa la dernière fois, mais je pense que ce n'est qu'un diminutif. Je suis curieux de savoir quelles lettres se cachent derrière cette personnalité qui oscille entre douceur et cynisme.

— Moi, c'est Isaiah.

Il m'offre un nouveau sourire et je le lui rends sincèrement.

Isaiah... quel joli prénom pour une renaissance. 


__________________

Et voilà, c'est la vraie fin... Je suis un peu triste, j'avoue, quand même. Mais j'espère que cette histoire, cette duologie vous a plu, qu'elle vous a permis de découvrir ma plume et surtout de la voir évoluer. J'espère qu'elle vous a donné envie d'en lire plus de ma part, qu'elle vous laisse un peu sur votre faim, aussi, pour que vous ayez envie de découvrir R et EA, la duologie d'Isaiah et de certains autres personnages que vous commencez à connaître maintenant. R sera postée juste après LMS, histoire que j'aie un peu de temps pour l'écrire mais aussi pour me permettre de faire une pause et d'initier ma plume à d'autres univers un peu différents de celui de la fear Series et de la B series. J'espère que vous me suivrez dans cette nouvelle aventure, parce que sans vous, ma passion ne me sert pas à grand chose, mes mots sont vides de sens. En tout cas, que vous restiez pour mes prochaines histoires ou non, qu'on se retrouve sur LMS ou que vous attendiez R, merci d'avoir lu ces deux tomes. Merci pour vos commentaires, vos étoiles, votre temps. Merci d'avoir été là. Merci d'avoir été vous. 

Du coup, dites-moi tout, comment vous trouvez cette fin ? Est-ce que vous avez encore des questions en suspend dont vous voudriez découvrir les réponses dans l'un de mes prochains livres ? 

Quel a été votre personnage préféré de ce tome et surtout pourquoi ? 

Quel a été votre moment favoris dans ce livre ? 

Quel a été le moment que vous avez le moins aimé ? 

Quelle a été la chanson que vous avez le plus aimée dans la playlist du livre ? 


Voilà, voilà, c'est tout pour moi. Je m'en vais de ce pas écrire les remerciements et je reviendrai sans doute vendredi ou dans le week-end pour vous poster le casting de ce tome. 

Ensuite, je ferai une pause d'une semaine ou deux sans rien poster pour prévoir l'arriver de LMS, mais je vous rappelle que si vous ne voulez pas attendre si longtemps, vous pouvez toujours aller lire Ne Saute Pas, qui est le récit de ce qui se passe juste avant LMS. Et si vous voulez un chapitre de LMS ainsi que son titre, vous pouvez toujours vous procurer mon livre Et si l'espoir s'éteint, qui est disponible sur Etsy et sur Amazon en version brochée et numérique. (Je peux aussi m'arranger pour vous le faire parvenir sans passer par Etsy si vous ne voulez vraiment pas passer via un site internet). 

Après ces deux semaines de pause, je reviendrai sans doute jeudi pour vous poster le résumé et la couverture de LMS, puis le jeudi d'après pour vous faire découvrir le prologue. Je posterai ensuite une à deux fois par semaines, comme pour Je N'ai Plus Peur. 

Je vous souhaite une belle fin de journée. Un joyeux mois de la Pride. 

Et je vous dis à très vite les potes. 

Prenez soin de vous. 

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