Chapitre 23 | 2

"If I told you what I was,

Would you turn your back on me?

And if I seem dangerous,

Would you be scared?"

Monster – Imagine Dragons. (En média).


Après encore de longues minutes à essayer de dissiper mes émotions ravageuses, nous retournons tous les trois à l'intérieur. Gale part rejoindre sa dulcinée, alors que Wayne et moi préférons nous installer à une table, au fond de la salle. On ne parle pas beaucoup, on se contente d'observer Gale et Olive. Ils ont l'air vraiment bien, ensemble. Comme s'ils se complétaient, qu'ils étaient chacun le morceau fêlé qui manque à l'autre. Ces deux-là ont un truc. Un vrai truc qui doit durer depuis bien plus longtemps qu'on ne le pense. Depuis bien plus longtemps qu'eux-mêmes ne pourraient l'admettre. Plus je les regarde, et plus je vois cette lueur dans les yeux de mon frère. Cette étincelle que je n'avais plus vue depuis des années. Cette fille lui va bien, et même si je ne la connais pas, je crois que Gale lui va bien aussi. À force de les fixer, de les voir rire, s'enlacer et danser à moitié sur les derniers slows de la soirée, j'en viens à me demander si Wayne et moi, on a déjà eu ce genre d'éclat dans les pupilles. Est-ce qu'en nous voyant, quelqu'un s'est déjà dit « ouais, ceux-là, ils s'aiment, c'est clair. Ils sont faits l'un pour l'autre. » ? Comme s'il pouvait répondre à ma question, je lance un regard en coin à mon ancien amour, et la discussion entre nous renaît.

On aborde d'abord le sujet de nos deux tourtereaux, de la joie qu'on a pour eux, et puis on s'étend sur tout un tas d'autres choses. Tant qu'on est au milieu de tous ces gens déchaînés, on reste sur des éléments futiles de nos histoires. Des souvenirs un peu nostalgiques, des explications sur quelques moments légers qu'on a pu vivre pendant nos trois ans séparés, des anecdotes un peu drôles sur nos enfances respectives... et puis on termine avec un débat musical. Wayne aime la musique, bien plus que je ne le croyais. C'est une passion pour lui. Quelque chose de fort, quelque chose qui lui rappelle ses grands-parents. Il a appris la guitare avec son grand-père, mais ne chantait que devant sa grand-mère. Il avait un groupe avec un nom ridicule quand il était au lycée, et a gagné quelques prix en participant à des concours locaux dans sa petite ville anglaise. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point ça pouvait le captiver, ni à quel point j'aimais l'entendre parler de ce qui le fait vibrer. Il pourrait déblatérer pendant des heures que j'en redemanderais encore. D'ailleurs, je crois que je voudrais qu'il m'interprète chacune des chansons qu'il a écrites dans ce carnet qu'il dit planquer quelque part dans ses affaires comme un secret honteux.

Au bout de quelques heures, nous quittons les festivités précédés par Gale et Liv qui ne se dévorent pas que des yeux. Comme des adolescents un peu moqueurs, on leur indique qu'ils peuvent avoir la chambre pour eux ce soir, et ils ne se font pas prier. J'invite Wayne à s'installer sur mon lit en attendant que j'aille me doucher, puis fait de même quand son vient son tour. Un peu mal à l'aise, j'hésite à rester sur le matelas lorsqu'il s'y allonge, mais il arrête mon geste fuyard en entourant mes épaules nues de son bras encore bouillant. Sa peau contre la mienne, son souffle qui se dépose sur mon front et son cœur qui bat contre ma joue m'enveloppent dans une bulle de coton que je ne mérite pas, mais de laquelle je profite avec gourmandise. D'abord, un doux silence nous tient compagnie, mais peu à peu, nos langues se délient. On ose enfin s'avouer notre douleur, le manque insupportable qu'on a dû supporter pendant trois ans, et on se pose toutes les questions qui nous passent par la tête. Wayne me demande comment c'était, de se retrouver en prison, et moi je lui demande comment c'était, le retour à la vie normale. On se dit tout, le positif, le négatif, l'inavouable... et je crois qu'on en avait besoin.

Je ne sais pas combien de temps on reste là, à se confier, mais quand le jour finit par se lever, on ne bouge pas d'un poil. L'angoisse de voir Lola ou Blondie débarquer me noue les tripes, pourtant je reste blotti contre Wayne. Nous ne sortons du lit que pour manger ou aller à la salle de bain, et même si je ne peux pas en être certain, j'imagine Gale et Liv faire la même chose ; se réfugier l'un dans l'autre le temps d'une journée. D'un moment hors du temps, hors de la réalité, hors du cataclysme qui menace de nous terrasser tous les quatre. Je ne sais pas pourquoi Lola n'intervient pas, pourquoi elle me laisse un instant de répit, et si je m'écoutais, je serais probablement en train de me torturer pour essayer de comprendre, de trouver des réponses, d'anticiper son prochain mouvement, mais je n'ai pas envie de tout gâcher. Si elle doit refermer son filet autour de moi, alors autant vivre mes dernières minutes de légèreté à fond.

— Vas-y, pose-la, ta question, murmuré-je. De quoi t'as peur ?

Depuis une heure ou deux, je sens Wayne dans la retenue. Comme s'il avait quelque chose à me dire, mais qu'il n'osait soudainement plus. Il soupire contre moi, et referme son étreinte autour de mes reins pour me rapprocher de lui.

— Quand on a prévenu le FBI, que j'y suis allé sans toi, l'agent m'a raconté quelque chose à ton propos. Une chose que je n'ai jamais voulu croire. Mais je n'ai jamais pu te demander non plus.

— Pourquoi ?

— Ce n'est pas le genre de chose qu'on demande à quelqu'un.

— On a dépassé ce stade, toi et moi, tu penses pas ? raillé-je doucement.

Wayne souffle du nez comme toute réponse, puis prend une longue inspiration.

— Il m'a dit que tu avais organisé une exécution, quand tu étais le bras droit d'Eleanor. Il a sous-entendu que tu avais tué quelqu'un. De sang-froid. Est-ce que c'est vrai ?

Je serre les dents. Les doigts de mon ancien amour effleurent mon flanc, effaçant la raideur naissante qui se propageait sous ma peau.

— Pas tout à fait, non. Mais ce n'est pas tout à fait faux non plus, lâché-je avec une nonchalance feinte.

Wayne garde le silence, et je l'imagine esquisser sa petite moue d'incompréhension. Celle qui me supplie de continuer sur ma lancée, de ne pas le laisser avec si peu d'informations analysables.

— J'ai bien fait tuer quelqu'un. Mais c'est pas moi qui ai appuyé sur la détente, même si j'aurais dû.

Le regard assassin de Tom s'allume devant mes prunelles alors que je le revois s'agenouiller face à moi. Il ne me craignait pas, même en sachant qu'il allait mourir. Il me méprisait simplement. Et pendant qu'il jouait au héros insensible, Ian se débattait contre les molosses d'Eleanor pour m'arracher l'arme des mains. C'est le seul truc que j'ai regretté de ce jour-là, le seul truc pour lequel j'ai ressenti de la culpabilité : Ian a été obligé de regarder son grand-frère se faire exécuter.

— Raconte-moi, chuchote mon binôme, peu confiant.

— T'es sûr que c'est un truc que t'as envie de savoir de moi, Wayne ?

— Oui, souffle-t-il.

Je ferme les yeux. Heureusement que je ne peux pas voir l'expression qui traverse ses traits, je ne pourrais pas supporter de le décevoir.

— Pour te la faire courte, Tom, le frère de Ian, a assassiné Hannah. Ma meilleure amie. La sœur jumelle de Sky. À cette époque, Sky et moi, on bossait en équipe au New Jersey, pour Eleanor. Elle avait pas encore autant de pouvoir que quand tu l'as connue, mais elle en avait suffisamment. Sky et moi, on a tenté de sauver Hannah, mais on a pas réussi. J'ai failli crever en essayant, d'ailleurs. Mais c'est pas moi qui y suis resté.

Wayne se raidit, et je ravale la boule douloureuse qui gonfle dans ma gorge. J'aurais préféré que ce soit moi.

— Pour venger la mort de Hannah, je me suis chargé de l'exécution de Tom. J'ai parlé à Gambino et sa fille, puis tout s'est enchaîné. Je me suis retrouvé le flingue à la main, avec l'envie de lui exploser la cervelle. Mais quelqu'un en avait plus besoin que moi, alors je lui ai laissé ma place. Officiellement, et dans les mémoires de tous, le tueur de Tom, ça reste quand même le Prodige. Sans moi, il serait toujours en vie. Alors ce serait pas mentir de dire que j'ai tué un mec de sang-froid.

— C'est pour ça que Ian te haïssait autant...

Un sourire amer soulève un coin de mes lèvres.

— Ouais... je peux pas trop lui en vouloir, sur ce point.

— Est-ce que ce Tom était aussi monstrueux que Ian ?

— Il était pire que Ian. Bien pire. Ian prenait pas son pied à voir les gens souffrir sans raison, Tom était purement sadique.

— Alors t'a bien fait.

Étonné, je relève la tête vers Wayne, et remarque la colère diffuse qui assombrit son visage.

— Je suis pas sûr que ce soit comme ça que ça marche... Je reste aussi monstrueux que lui, au final.

— Si je te dis que ma vision de toi ne change pas, est-ce que ça fait de moi un monstre aussi ?

Je souris avec plus de sincérité, cette fois.

— J'en sais rien, mais moi, ça me va comme ça.

***

Une vibration bruyante m'oblige à ouvrir les yeux alors que je tente d'attraper mon téléphone sur la table de nuit sans me détacher des bras de Wayne, qui somnole encore. Quand je parviens enfin à me munir de l'appareil et que l'écran s'illumine, mon binôme grogne. Ce son rauque et ensommeillé pourrait m'attendrir si le nom de Blondie ne s'allumait pas devant mes yeux. Eh merde. Soudain abattu, je me redresse dans un long soupir, hésitant à ouvrir le message qui risque de faire basculer ma journée. Peut-être même ma vie.

Devant l'hôtel dans 10 minutes. Lola veut vous voir. Tous les deux.

Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique. Pourquoi veut-elle que Wayne soit présent ? Est-ce qu'elle va l'utiliser comme moyen de pression ? Est-ce que l'un de nous va mourir aujourd'hui ? J'ai beau essayé de me convaincre que ce n'est qu'un rendez-vous comme un autre, mon angoisse ne fait que s'accroître. Lola ne m'aurait pas envoyé dans les Hampton pour rien. Elle n'aurait pas pris un tel risque sans avoir déjà calculé son prochain coup, et je suis terrorisé à l'idée que l'échec et mat ne concerne quelqu'un d'autre que moi. Contre mon flanc, Wayne remue alors que mes neurones tournent à plein régime. J'essaie de trouver des solutions, des plans, quelque chose qui pourrait garantir sa sécurité si jamais notre patronne décidait de me punir par le biais de sa souffrance à lui, mais rien ne me vient. C'est le néant le plus total. Je sais déjà que contre elle, je n'ai pas la moindre chance de m'en sortir. Tout ce que je peux faire, c'est prier pour qu'elle ait décidé de me torturer encore quelque temps et que mon ancien amour sorte vivant de cette dangereuse entrevue.

— West, tout va bien ?

Tout à coup, Wayne semble complètement éveillé. Je sens son regard me brûler la joue, mais je ne suis pas capable de le soutenir. Tout ce que je suis en mesure de faire, c'est serrer les dents et secouer la tête. J'ai un putain de mauvais pressentiment.

— Habille-toi, lâché-je. On doit retrouver Blondie en bas.

Mon coéquipier se raidit, et je regrette tout de suite ma froideur. Coupable, je tourne la tête vers lui en tâchant de prendre un air rassurant, puis pose ma main sur son avant-bras.

— Ça va aller, Wayne. N'aie pas peur.

Un demi-sourire se dessine sur son visage toujours crispé tandis qu'il hoche la tête. Nous nous habillons en silence, puis retrouvons Blondie en bas. Il nous ordonne de le suivre, mais j'ai un moment d'hésitation. Le cœur battant, je me retourne vers la mezzanine qui nous surplombe et y croise le regard choqué de mon frère. Mon estomac se noue. Même si je ne comprends pas pourquoi une telle expression ravage ses traits, je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir de ne pas lui avoir dit au revoir avant de descendre. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que c'est la dernière fois que je le vois ? Gale me montre Blondie du doigt comme s'il avait vu un fantôme et articule une question que je ne comprends pas. J'ai beau me concentrer sur ses lèvres, le stress me déstabilise. Au bout de quelques minutes, le larbin de Lola revient vers moi pour m'attraper par le bras et me sortir de l'hôtel de force alors que mon meilleur ami se précipite dans les escaliers. Mais qu'est-ce qui lui prend ?

Une fois devant une voiture noire un peu fracassée, Blondie m'aveugle avec un sac en tissu sombre avant de me pousser brusquement dans le coffre. Quand ce dernier claque à quelques centimètres de mon visage, mon angoisse est à son comble. Mon cerveau fatigué alterne entre la réaction inattendue de Gale et l'absence de Wayne. Si mon frère s'en mêle, c'est sa vie qu'il risque. Et si Wayne n'est pas avec moi dans ce coffre, alors où est-il ? Plus le trajet s'éternise, plus je me sens à l'étroit. Je ne sais pas si c'est la peur qui m'oppresse ou si ce cercueil mouvant me rend claustrophobe, mais il va falloir que je sorte de là, et vite.

Comme si l'univers avait entendu ma prière sourde, la bagnole s'arrête au bout d'une vingtaine de minutes et on me fait sortir de mon trou sans ménagement. J'essaie de tendre l'oreille pour repérer Wayne, mais je n'entends rien d'autre que des pas. Les miens. Ceux de Blondie, et sûrement ceux de quelqu'un d'autre, mais je n'ai aucun moyen de savoir qui se trouve à mes côtés. Une arme dans la nuque, j'avance sans opposer la moindre résistance. Pour tenter de me rassurer, je me focalise sur l'odeur iodée qui s'empare de mes narines et imagine que le vent s'apaise, qu'il me laisse percevoir le chant des vagues qui ne doivent pas être bien loin. Respirer. Rester calme. Tout va bien se passer. Personne ne va mourir. Ma méthode fonctionne, mon rythme cardiaque diminue, mais lorsqu'un bruit métallique retentit et que quelque chose grince, ma respiration s'emballe de nouveau. J'ai trop chaud, je commence à étouffer et je n'entends toujours pas Wayne près de moi. Est-ce qu'ils lui ont dit de se faire discret ? Est-ce que c'est une idée de Lola ?

— Ah, West, te voilà enfin !

Surpris, j'ai un mouvement de recul brusque quand je reconnais la voix de ma patronne, mais le canon qui m'écrase les cervicales me force à rester où je suis. On me retire ce que j'ai sur le visage d'un geste sec et je découvre l'intérieur de ce qui semble être un conteneur de marchandise vide. Autour de moi, c'est presque désert. Un mec se tient dans mon dos, deux devant les portes fermées et deux autres derrière Lola. Personne d'autre n'est présent. Wayne n'est pas là. Trois lampadaires industriels m'éclairent comme des espèces de projecteurs sur leur trépied, et je ne comprends pourquoi il y a si peu de monde ici qu'au moment où Lola fait un pas dans la lumière. Elle est à visage découvert. En tenue de sport, elle semble confiante. Elle frappe dans ses mains enveloppées de bandages noirs, tire sur son débardeur gris puis pénètre mon espace vital.

— Alors, la pêche aux informations a été bonne ? se délecte-t-elle en attrapant ma mâchoire entre son pouce et son index.

Sa façon de m'infantiliser devrait me faire bouillir, pourtant la seule chose qui me traverse l'esprit, c'est Wayne. On est parti en même temps. J'étais sur ses talons avant de me tourner vers Gale. Il ne peut pas avoir disparu comme ça, il est forcément quelque part autour de cet endroit. Il va bien. Ce n'est qu'une ruse de Lola pour me faire paniquer. Rien d'autre. Il faut qu'il aille bien.

— Où est Wayne ? soufflé-je.

Ma patronne sourit, et son regard s'assombrit de satisfaction. Ça y est, le piège se referme. 


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Coucou tout le monde, comment ça va ?

Ici ça bosse. Si vous me suivez sur Instagram, vous savez que je travaille sur un manuscrit mystère, qui avance très bien. Sinon, j'essaie d'avancer sur l'écriture de LMS, et ça me plait assez de retrouver Raven, Willow et quelques autres que vous ne connaissez pas. Je suis aussi content de retravailler avec un personnage que vous connaissez et que vous allez pouvoir découvrir sous un angle différent. J'ai hâte de voir vos réactions concernant ce personnage-là. Bref, en plus je bosse encore sur le tome 3 d'Alive avec Hazel et sa ME, et croyez-moi j'ai hâte que vous le découvriez, lui aussi. Je vous préviens, il vaut le coup d'oeil. Il est incroyable. Je n'ai pas envie de trop vous en parler parce que je pense que c'est à thelatestbeliever de le faire, mais franchement, restez connecté.e.s. Le 1 est sorti en broché en février, le 2 est sorti en broché il y a quatre jours et maintenant on (parce que moi aussi) attend le 3 et je vous assure que vous allez pas être déçu.e.s du voyage. Si vous avez aimé le tome 1, je pense que vous ne pourrez qu'être conquis.es par les deux autres parce que Hazel monte en crescendo à chaque fois. Sa plume s'affine, ses personnages évoluent, c'est une merveille. Si vous n'avez pas lu cette histoire, foncez. Même si vous prenez que les eBooks, elle vaut vraiment le coup. 

Bref, bref, en gros ça bosse dur et j'espère pouvoir vous proposer de nouvelles choses très vite en dehors de Wattpad. Même si je continue mon aventure Wattpad avec grand plaisir et j'espère de tout coeur que cette aventure continue de vous plaire. 


Du coup, Wayne apprend quelque chose d'hyper important sur West, mais il le prend bien. Et vous, vous le prenez comment ? Vous êtes d'accord avec Wayne ? Vous voyez West différemment ? Vous aviez deviné en lisant le tome I ?

Et Gale alors, pourquoi il a réagi de cette façon ? Qu'est-ce qui lui arrive ? Vous avez une idée ? 

Maintenant face à Lola à visage découvert, vous pensez que ça pue ? Qu'elle va tenter quelque chose ? 

Pour la musique, j'étais pas inspiré, je vous avoue. Je suis pas hyper fan de mon choix, mais j'ai pas trouvé mieux. Vous en dites quoi ? 


Voilà, voilà, c'est tout pour moi. 

Je vous retrouve samedi pour la suite, et en attendant, portez vous bien, les potes. 

Prenez soin de vous. 

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