Chapitre 21 | 4

"Just 'cause the stars in the sky, they aren't shining,

Just 'cause I told you it was over,

That doesn't mean I don't need you by my side.

No, it doesn't mean goodbye."

Doesn't Mean Goodbye – Jon McLaughlin. (En média). 


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ATTENTION : La suite de cet avertissement peut contenir un élément de spoil, donc si vous n'avez pas besoin de trigger warning pour poursuivre votre lecture, ne lisez pas cette suite. Pour les autres, sachez que cette partie de chapitre contient une scène de sexe consenti. Faites bien attention à vous si c'est un sujet qui vous met mal à l'aise.

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Bouleversé, j'acquiesce sans pouvoir contrôler la tristesse qui dégouline sur ma peau. Wayne la rattrape au vol, l'essuie avec ses pouces, puis embrasse le chemin qu'elle emprunte comme s'il essayait de l'effacer. De l'absorber. De l'obliger à fuir. Il se positionne ensuite à califourchon au-dessus de mes hanches, mais cesse tout mouvement lorsque nos respirations se mélangent.

— Je peux ? souffle-t-il en effleurant ma bouche de la sienne.

— Je t'en prie, fais-le, le supplié-je sans parvenir à calmer la tempête qui menace de me ravager.

Son baiser ne se fait pas attendre. Il est puissant, passionné, douloureux. J'ai la sensation qu'il contient tout l'amour qu'il me porte, mais aussi toute sa rage, toute sa souffrance, toute sa rancœur. Et quand je le lui rends, je lui offre tous les sentiments que je ressens pour lui, toute ma culpabilité, tous mes regrets. Nos langues se caressent autant qu'elles se hurlent leur peine. Nos corps s'attirent autant qu'ils se déchirent. Sa main se glisse sous ma chemise trop grande alors que mes doigts s'aventurent dans ses cheveux courts. Nous nous embrassons alors avec plus d'ardeur. Plus d'urgence. Comme si nous avions tout à perdre, comme si nous avions gâché trop de temps et que nous tentions de tout rattraper dans cette ultime étreinte.

Rapidement, je me redresse pour débarrasser Wayne de son tee-shirt tandis qu'il m'arrache presque sa chemise. Maintenant à moitié nu, je me délecte un peu plus de son épiderme qui se dépose sur le mien. De la chaleur explosive qui irradie de lui pour réanimer tout ce qui semblait mourir dans ma cage-thoracique. Mon souffle devient rauque quand je le sens parcourir mon torse avec ses mains alors que les miennes se hasardent à découvrir les muscles de son dos. Plus nos caresses s'intensifient, plus nos bassins dansent en rythme l'un contre l'autre. Ce frottement répétitif manque de me faire perdre la raison, mais je ne m'abandonne réellement à Wayne que lorsque ses lèvres visitent ma peau. D'abord, elles se referment sur le lobe de mon oreille, puis s'emparent de mon cou, avant de s'amuser à me faire entrevoir des sensations que je n'avais jamais ressenties auparavant. Sa langue joue avec mes tétons chacun leur tour, puis ses dents les mordilles et je me surprends à aimer ça. Je me surprends même à en gémir. Putain, je pensais pas que c'était possible de vivre un truc pareil. Wayne trace un couloir humide jusqu'à la limite de mon pantalon, puis relève la tête vers moi en me fixant droit dans les yeux lorsqu'il le déboutonne et le fait glisser le long de mes jambes. Il introduit ensuite ses doigts sous l'élastique de mon boxer pour l'envoyer rejoindre le reste de nos vêtements.

Silencieux, concentré, Wayne remonte vers moi, reprend ses embrassades, mais cette fois, sa rage semble l'avoir quitté. Il n'y a plus rancœur, plus d'ardeur destructrice, que de la douceur et peut-être une pointe de nostalgie. Plus sa bouche s'accapare la mienne, plus je m'accroche la lui, à sa nuque. Comme si je n'avais plus que ça, que ce lien physique pour me rappeler que j'ai un jour su respirer, et qu'aujourd'hui, c'est ma dernière chance d'attraper un peu d'oxygène avant de sombrer dans l'apnée. Dans une caresse appuyée, sa main descend dangereusement vers mon entre-jambes et mon rythme cardiaque s'accélère. Les soupirs de Bellick me reviennent. L'angoisse m'embrase. Je suis de nouveau dans les douches de Cook County. Non. Non, pas ça. Pas maintenant.

— Eh... West, West, West... Regarde-moi.

C'est en rouvrant les yeux que je me rends compte que je les avais fermés, tandis que je tombe nez à nez avec les prunelles inquiètes de Wayne, qui caresse ma joue de son pouce encore une fois.

— On est pas obligés de faire ça, okay ? On est pas obligés, murmure-t-il alors que mes remparts s'effondrent.

— Non, Wayne, s'il te plaît... S'il te plaît... Je veux pas que ça s'arrête là, que ça s'arrête comme ça...

Si jamais tout ce termine sur cet échec, je n'aurai plus que Bellick en tête, et je ne pourrai pas le supporter.

— J'ai besoin de ça, j'ai besoin qu'on se dise au revoir. J'ai besoin de toi... ajouté-je au bord du précipice.

J'ai besoin que tu effaces ses mains de mon corps.

— Okay... Okay... souffle-t-il en douceur. Alors parle-moi, West. Dis-moi ce qui t'a fait peur, dis-moi ce que t'as envie que je fasse, qu'on fasse.

— Embrasse-moi, l'imploré-je, embrasse-moi encore.

Il s'exécute avec tendresse tandis que son pouce continue de former des cercles sur ma mâchoire. Son baiser me détend, il m'éloigne de la prison, il me ramène à ses côtés.

— C'est ta première fois avec un garçon ? chuchote-t-il en déposant son front sur le mien.

J'acquiesce sans un mot, attrapant la perche qu'il me tend pour taire la véritable raison de ma chute.

— Tout va bien, rétorque-t-il. Tu es en sécurité. Qu'est-ce que je ne dois pas faire ? Qu'est-ce qui te fait peur ?

— Tes mains... m'étranglé-je. Ne... ne les mets pas là.

— Je ne te touche pas à cet endroit ?

Sa bienveillance me rassure, elle m'aide à sortir de mon embarras, elle me convainc presque que je n'ai rien fait de mal. Que je n'ai rien foutu en l'air.

— Si... enfin...

J'hésite. Je suis incapable de dire ça. Incapable de vraiment entrer dans le vif du sujet. Je sais que j'ai envie qu'il me fasse... Qu'il me... eh merde.

— Pas de problème, m'assure-t-il avec un sourire en coin. Je peux faire ça sans les mains.

J'écarquille les yeux, alors que mon cœur se remet à battre la chamade. Pourtant cette fois, aucun stress ne m'attrape à la gorge. Aucun prisonnier ne me plaque contre un mur carrelé. Je ne vois plus que Wayne et ses prunelles vertes. Je ne ressens plus que ce désir implacable qui s'enflamme dans mon ventre.

— C'est ce que tu veux ? ajoute mon ancien amour.

— Je... Oui. Oui, c'est ce que je veux, chuchoté-je en me sentant rougir.

— Ça va, West. T'as le droit de dire non à tout moment. Si t'as besoin que j'arrête, tu me le dis, tu me repousses, tu me le fais savoir comme tu veux, et on arrête, okay ?

— Okay...

Ses mots me soulagent, pourtant je ne peux pas m'empêcher d'angoisser. Et si je sentais encore les mains de Bellick sur moi ? Et si plus personne n'était en mesure de me toucher sans que je me retrouve contre le corps répugnant de ce mec ? Décelant sans doute mon stress, Wayne s'éloigne un peu, retire le reste de ses vêtements, puis se colle à nouveau à moi en passant ses doigts dans mes cheveux. Voilà, c'est ça qu'il me fallait : sa peau sur la mienne sans aucune barrière, sans aucun obstacle. Juste lui et moi. Lui avec moi. Lui contre moi. Peu à peu, l'intensité reprend sa place dans le regard de mon binôme, qui dépose de doux baisers sur mon menton, ma mâchoire, mes joues jusqu'à ce que je n'en puisse plus et que je cherche sa bouche avec avidité. Loin de cette douceur par laquelle il avait démarré, j'écrase mes lèvres contre les siennes en agrippant fermement sa nuque. Plus nos respirations s'alourdissent, plus je perds le contrôle. Je laisse ma main libre descendre jusqu'à son bassin, et je crois que c'est le geste qui lui fait perdre pied à son tour. Haletant, Wayne s'attaque à mon cou avec gourmandise en reprenant son petit jeu sur mes tétons et quand je gémis près de son oreille, son désir s'enflamme contre ma cuisse.

À cette simple idée, mon ventre se déchaîne. Il a envie de moi. Il a envie de moi autant que j'ai envie de lui. Dans une nouvelle urgence bouillante, mon ancien amour trace un parcours trempé jusqu'à mon abdomen pour s'arrêter au bas de mon ventre. Wayne relève le nez, une interrogation sourde dans les yeux, puis esquisse un léger sourire bienveillant quand j'opine pour lui donner ma permission. Une chaleur humide se dépose successivement dans le creux de mes deux cuisses, et surpris par une telle puissance, j'inspire un grand coup. Des dizaines de frissons m'envahissent, une complainte empreinte de plaisir m'échappe et je me cambre contre lui sans pouvoir m'en empêcher. Tout ce que je veux, là, maintenant, c'est qu'il me touche, qu'il arrête de me faire languir. Je pourrais presque le supplier tellement l'envie me consume le ventre. Comme s'il avait entendu mon désespoir, Wayne embrasse mon entre-jambes, et je ne peux plus retenir aucune de mes réactions bruyantes. Mon souffle est rauque, saccadé, pourtant je comprends que je ne suis pas au bout de mes peines à l'instant où ses lèvres entourent cette partie de mon corps que Bellick s'était appropriée. À l'instant ou sa langue me caresse comme jamais personne ne l'a fait.

— Oh putain... soufflé-je, à peine conscient de vraiment prononcer ces mots.

Contre moi, mon ancien amour sourit, mais se reprend bien vite pour entamer de lents va-et-vient, et là c'est le feu d'artifice. Mes sensations explosent, je m'accroche aux draps comme à ma rédemption sans pouvoir anticiper l'accélération progressive des gestes de Wayne, qui m'arrachent un puissant gémissement.

— Wayne...

Je l'aime. J'ai envie de lui dire que je l'aime. Mais ma respiration ne me le permet pas, et comme s'il pouvait le pressentir, il me lance un regard empli de passion. Un regard que je soutiens. Un regard qui fait sauter mes dernières inhibitions. Un regard qui me fait complètement vriller.

— Attends, je vais... je vais...

Mais c'est trop tard, je suis secoué de spasmes irrépressibles. Tous mes muscles se contractent, je me cambre contre sa bouche, je ferme les yeux et l'orgasme qui gronde à l'intérieur de moi me terrasse. Comment est-ce qu'on peut ressentir un truc aussi fort ? Comment mon cœur fait-il pour ne pas imploser ? C'est inconcevable, incroyable, inattendu. Wayne se rallonge à côté de moi en douceur, puis caresse mon torse le temps que je retrouve mes esprits. À bout de souffle, je finis par ouvrir les paupières et tourner la tête vers lui. J'aimerais pouvoir lui dire quelque chose, mais j'en suis incapable, alors je me contente d'inverser les rôles. Je roule sur lui, plante mes genoux de chaque côté de ses hanches et laisse ma langue retrouver la sienne avec autant d'ardeur que tout à l'heure. Les coudes au-dessus de ses épaules et mes doigts dans ses cheveux, j'essaie d'imprimer ses sensations sur mon épiderme pour ne jamais les oublier. Pour toujours les avoir avec moi une fois nos adieux achevés. À cette pensée, ma gorge se noue, mes tripes se tordent et je serre Wayne contre moi le plus fort que je peux. Mes mouvements s'affolent, mes caresses s'accentuent mon désir se transforme en détresse.

Je l'aime. Je l'aime et c'est la première et dernière fois que je pourrais le lui montrer de cette façon. Je l'aime. Je l'aime et bientôt, tout sera terminé. Je l'aime, et je le perds. Sans réfléchir, je passe par le même chemin que lui. Je suçote le lobe de son oreille, me repais de la douceur de son cou, goûte à chaque centimètre de son torse. Ses réactions m'enivrent, la tessiture si spéciale de ses gémissements m'électrise, pourtant lorsque j'arrive au niveau de sa taille, j'hésite. Je n'ai jamais fait ça. Je ne sais pas faire ça. Un peu timide, je l'observe une seconde et lorsque ses prunelles réapparaissent de derrière ses paupières, il place son index sous mon menton pour m'inciter à revenir vers lui. Il attrape ensuite ma main et la dépose entre ses jambes sans pouvoir s'empêcher de fermer les yeux quand la chaleur de mes doigts incertains se referment autour de lui. Appréhensif, j'ose à peine bouger, alors il me guide. Il m'entraîne dans des gestes horizontaux langoureux et plus son bassin ondule en rythme, plus sa respiration se saccade, plus je prends confiance. Au bout de quelques secondes, il me laisse faire sans plus intervenir et j'écrase une énième fois mes lèvres contre les siennes. Plus je l'embrasse, plus j'accélère la cadence, et à la seconde où il n'est plus en mesure de répondre à mes baisers, je laisse ma langue assaillir son cou. Il se cramponne soudain à mes épaules alors que son corps s'arque contre moi. Wayne se met à trembler, et une satisfaction étonnante me réchauffe le cœur lorsqu'il prononce mon nom dans un jouissement guttural. Quand il rouvre les yeux pour les planter dans les miens, un sentiment indescriptible les noie. Nous noie.

— Au revoir, West, souffle-t-il en passant un bras autour de moi pour me serrer contre lui.

— Au revoir... murmuré-je sans parvenir à ignorer la douleur qui éclate dans ma poitrine alors que je cale ma tête sur son épaule. 


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Salut tout le monde, 

Comment ça va ? Moi je suis un peu dans la déprime, j'ai fini le chapitre 25, et il était pas facile facile. Le début du 26 ne l'est pas beaucoup plus, mais j'essaie de me consoler en me disant que je vais retrouver certains personnages, maintenant... ça me fait un peu bizarre de me dire que dans deux ou trois chapitres, mon histoire est finie, aussi. Bref, que des états d'âme pas intéressants. 

Je ne sais pas si vous avez tou.te.s remarqué, mais j'ai posté une nouvelle version du prologue de ce roman. Comme je l'ai expliqué sur Instagram, j'ai une façon de fonctionner bien précise quand j'écris et à cause de cette méthode, j'ai parfois besoin de modifier certaines choses que j'écris à l'avance comme le prologue et c'est ce qui s'est passé ici. Le prologue tel que je l'avais écrit ne collait plus avec la suite de l'histoire, il a donc fallu que je le réécrive d'un autre point de vue. La scène reste la même, il n'y a pas de différence majeure qui pourrait nuire à votre compréhension de l'histoire si jamais vous ne souhaitez pas le relire, mais il y a deux trois petites choses qui diffèrent. Certaines personnes ont même de nouvelles hypothèses concernant ce nouveau prologue, alors si jamais le coeur vous en dit, vous pouvez aller le lire et me faire part de vos ressentis !

Je profite d'être ici pour vous rappeler (ou vous annoncer, si jamais vous ne me suivez pas sur les réseaux sociaux) qu'il vous reste 6 jours pour participer au concours que j'ai organisé sur mon compte Wattpad. Vous pouvez y gagner un exemplaire broché ou numérique de mon livre ainsi que des marque-pages. Donc si jamais vous vouliez lire mon livre mais que vous n'aviez pas les moyens ou que vous n'êtes pas majeur.e.s, sachez que vous avez deux chances d'avoir un exemplaire et une dédicace. 

Maintenant que j'ai bien raconté ma vie, passons au blablatage. 

Pour vous, c'est un au revoir ou c'est pas un au revoir ce qu'il vient de se passer ? Pourquoi ? 

Comment avez-vous trouvé la réaction de Wayne face au malaise de West ? 

D'ailleurs, leur rapprochement vous fait plaisir ou il vous rend triste parce que c'est le dernier ? 

Pour la musique, je l'ai toujours trouvé magnifique, et vous, elle vous plaît ? 


Voilà, voilà, c'est tout pour moi. J'espère que cette partie vous a plu, d'autant que les parties plus sexuelles ne sont pas celles en lesquelles j'ai le plus confiance. J'ai toujours peur que ce ne soit plus que physique et que je ne sois plus en mesure d'assez retranscrire l'émotionnel... En tout cas, on se retrouve mardi pour la suite, les potes. 

Prenez bien soin de vous. 

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