Chapitre 21 | 1

"I threw it all away,

Those are the things I've hated,

Then I went and caved in,

I'm a mess right now."

I Lost Myself – Munn. (En média). 


Le paysage défile devant mes yeux, mais je ne le vois pas. Je suis encore dans le bureau du vieux Hutchins à me repasser la scène en boucle. À me maudire d'avoir laissé mes émotions me dicter ma conduite. Quand il a menacé Wayne, il bluffait. Il bluffait et j'ai rien vu. J'étais tellement déboussolé, focalisé sur l'angoisse, la douleur et tout ce qui explosait dans ma poitrine au même moment que j'ai à peine réfléchi. J'ai pris son avertissement au pied de la lettre sans même imaginer qu'il pouvait jouer avec moi. Jouer avec ma corde sensible. Se débarrasser de mes questions en un claquement de doigts. Pourtant, j'ai été formé mieux que ça. La négociation, les coups de poker, l'intimidation, tout ça, je connais bien. J'ai appris à m'en servir et à les reconnaître, mais là je me suis fait avoir comme un bleu. Je me déteste. Je le déteste. Je déteste toute cette putain de famille et leurs secrets de merde.

— West...

Les mots de ma sœur se mélangent avec ceux du grand-père et j'ai l'impression de perdre pied. De me noyer. Pourquoi ça fait aussi mal ? Pourquoi je refuse de les croire ? Les criminels, je sais à quoi ça ressemble. Je sais qu'on peut en croiser tous les jours dans la rue sans en avoir conscience. Ils se faufilent partout, ils ont des airs de monsieur-tout-le-monde, on pourrait même penser qu'ils sont sympas quand on les connaît pas. Alors pourquoi je n'arrive pas à me foutre dans le crâne que mon père aurait très bien pu être l'un d'entre eux ? Après tout, il en avait les moyens. Il avait les contacts. Et puis j'ai vu des preuves de son amitié avec Gambino, j'ai eu tout ce qu'il fallait sous les yeux pour me convaincre que cet homme que j'ai vénéré toute ma vie n'était en fait qu'une enflure de plus. Mais ça ne veut pas rentrer dans ma tête. Je ne veux pas le voir comme ça. Je ne peux pas. Parce que ça voudrait dire que toute mon existence n'était qu'un mensonge, que j'ai toujours été destiné à devenir un monstre et que je n'ai aucun moyen d'échapper à ça. J'ai pas envie que ce soit dans mon ADN. J'ai pas envie de n'être que la descendance d'un empire véreux. Je voudrais être plus que ça, avoir plus que ça, mais d'un autre côté ça expliquerait peut-être la raison qui me pousse à toujours tout faire foirer. Comment je pourrais réussir dans quoi que ce soit d'autre que dans le crime ? Je suis né pour ça. Même si mes parents n'étaient pas morts, j'aurais été embarqué là-dedans. L'univers était contre moi avant même que je ne vienne au monde.

— West, s'il te plaît...

Quelle vie est-ce que j'aurais eue si mon père n'avait pas été assassiné ? Est-ce qu'elle aurait été si différente de celle que je subis aujourd'hui ? Quand on y pense, il bossait avec Gambino, donc j'aurais de toute façon fini dans les rouages d'Eleven Stars. Peut-être qu'avec lui dans le milieu, tout aurait été plus simple pour moi. Ou alors les mêmes tragédies se seraient enchaînées avec quelques années de retard parce qu'il n'aurait fait que risquer sa vie chaque jour. Est-ce que si on l'avait exécuté plus tard, ma mère aurait pu être épargnée ? Qu'est-ce que je raconte ? Je ne sais même pas si c'était une exécution... J'ai fait tout ce chemin, je me suis pris tout mon passé dans la figure pour au final me retrouver au point de départ : je n'ai toujours aucune idée de ce qui a provoqué la mort de mes parents.

« Tu es un criminel déloyal. Exactement comme ton père. »

La voix du vieil enfoiré a beau résonner dans mon esprit, le souvenir de ce héros qui me bordait le soir ne change pas. Il devrait pourtant. Il devrait se ternir, devenir aussi sombre que ses actes mais, à l'image des regards protecteurs avec lesquels mon père me couvait, il reste clair et limpide. Même en essayant de dessiner sa silhouette pointant une arme sur la tempe de quelqu'un, je ne parviens pas à effacer toutes les fois où il se levait pour me rassurer après mes cauchemars remplis de lames sous ma gorge. Je ne parviens pas à oublier toutes les balades en mer qu'il m'offrait quand maman faisait ses crises de manque et que je me recroquevillais dans un coin de la maison, terrorisé par ses gémissements incessants. Le monde entier pourrait me dire ce qu'il veut, je crois que je ne pourrai jamais voir l'homme qui me racontait des histoires sur les étoiles au beau milieu de l'océan comme quelqu'un de mauvais. S'il était capable de m'emmener sur son bateau en pleine nuit simplement pour calmer ma panique alors qu'il devait partir tôt le lendemain, il ne pouvait pas être le même genre de tortionnaire que Gambino. C'est impossible.

— West, je t'en prie... j'ai besoin de toi...

La détresse qui émane de Wayne m'extirpe de mon enfer, et je lâche la fenêtre du taxi londonien des yeux. Je n'ai pas pipé un mot depuis que nous avons quitté le gala et que j'ai obligé Wayne à prendre le premier avion en direction de l'Angleterre. On avait prévu de se reposer à l'hôtel dans les Hampton avant de repartir pour une nouvelle épreuve, mais je ne supportais plus d'être dans la même ville que tous ces gens, de respirer le même air qu'eux. Il fallait que je m'en aille, que je les fuie, que je m'évade des chaînes qu'ils ont toujours attachées à mes poignets. Près d'eux, je me sens captif du passé. Je me sens oppressé, étouffé, broyé.

Wayne ne m'a pas contredit une seule fois. Il n'a pas cherché à me faire changer d'avis. Il s'est juste contenté de me suivre et de me laisser du temps pour reprendre mon souffle sans jamais me forcer à parler. Il a été là pour moi, il a été l'échafaudage qui maintenait la structure de ma forteresse branlante en place mais maintenant, sa force flanche. Les rôles s'inversent, et si je ne me décide pas à laisser de côté tout ce qui me vrille le cerveau, ce sont ses remparts à lui qui vont s'écrouler. Submergé par les larmes qui bordent le bas de ses iris verts, je lui tends la main.

— Je suis là, Wayne. Je suis là.

Il me fixe alors que ses doigts serrent les miens dans un tremblement déchirant. Mon cœur se serre ; il a l'air à deux doigts de s'effondrer. Comme moi hier, je pourrais jurer qu'il n'a qu'une envie, c'est de se barrer en courant. De retourner à Chicago et d'imaginer que cette situation n'existe pas. Mieux encore, partir pour un pays inconnu, loin d'ici, loin de tout. Loin de la mort de Charlie, mais aussi loin de Lola et de ses plans destructeurs. Si je pouvais, je dirais au conducteur de nous ramener à l'aéroport pour qu'on le fasse ensemble. Qu'on quitte tout pour reprendre une vie meilleure dans un endroit qui n'a connu aucun de nos cataclysmes. Je donnerais tout ce qu'il me reste pour pouvoir lui offrir ça et le voir sourire à nouveau, pourtant je me contente de plonger dans sa détresse en tentant de lui éviter la noyade.

— Je vais pas y arriver... Même sortir de cette voiture me paraît impossible, West...

Ses traits crispés, sa respiration rauque, les perles salées qui finissent par dégringoler sur ses joues donnent à son murmure la puissance d'un hurlement et j'ai l'impression qu'on m'arrache les tripes.

— Prends ton temps, on peut rester là des heures s'il le faut, chuchoté-je en essayant d'oublier que c'est exactement ce que je ressentais dans les Hampton.

Je restais là, face à ce destin pourri qui me narguait, et j'étais pas capable de faire un pas. J'étais paralysé, comme si j'étais plus assez solide pour affronter la vie. Plus j'avançais vers mon calvaire, moins mon corps tenait le choc. Ma seule force, mon seul mur porteur, c'était lui. C'était ce mec mal à l'aise et impressionné par toute cette mascarade qui a su absorber ma vulnérabilité pour me maintenir debout.

Laisse-moi faire ça pour toi, Wayne. Laisse-moi porter ta souffrance, ta fragilité. Fais-moi confiance...

— Si je fais ça, je pourrais définitivement pas te rembourser le taxi, lâche-t-il avec un demi-sourire.

Incrédule, je lance un coup d'œil vers le compteur qui tourne toujours, et prends conscience de ses propos avec un cran de retard.

— Arrête tes conneries, tu vas rien me rembourser du tout, argué-je, les sourcils froncés.

À mon grand étonnement, Wayne pouffe de rire.

— J'étais sûr que tu dirais ça.

La nostalgie qui perce dans sa voix me rappelle toutes les fois où il a essayé de batailler pour payer nos dépenses à ma place, et un faible rictus se dessine sur mon visage. Cette époque me manque... On avait presque une vie normale, à ce moment-là. En dehors des crises de d'angoisse, des traumatismes et des instants où notre passé nous rattrapait, on vivait comme les autres. On allait faire nos courses, on regardait des films, Wayne et Gale cherchaient du boulot... on allait même au restaurant parfois, comme une famille. La plupart du temps, Wayne nous traînait dans des endroits qu'il connaissait parce que mon frère et moi avions jamais vraiment trop eu l'occasion de découvrir ce genre de plaisirs avant, et on finissait par manger des trucs qu'on avait jamais essayés en remerciant Wayne de ne pas venir du même monde que nous.

— Oh non, c'est pas vrai...

La paume de Wayne quitte la mienne avec précipitation, m'arrachant à ma rêverie. Mon ancien amour renifle, se frotte les yeux, remet ses cheveux en place comme s'il cherchait à paraître présentable et je fais la moue. Il indique la fenêtre qui se trouve derrière moi du menton dans une explication sourde mais je n'ai pas le temps de me retourner qu'il ouvre déjà sa portière. Je paye le chauffeur en quatrième vitesse, attrape nos sacs, puis me rue hors du véhicule pour tomber nez à nez avec les parents de Wayne. Sa mère, parfaitement apprêtée, le serre contre elle avec bien plus d'intensité qu'elle n'a l'air de vouloir en laisser paraître alors que son père reste en retrait. Une casquette poussiéreuse sur la tête, il semble épuisé. D'immenses cernes soulignent ses prunelles foncées, il passe sa grosse paluche sur une barbe de trois ou quatre jours puis se focalise sur moi. J'ai beau essayer de décrypter son regard, il semble totalement vide. S'il me reconnaît, s'il n'aime pas l'idée de ma présence ou s'il s'en contrefout, il n'en montre rien. Quelque chose a aspiré la lueur de vie qu'on est censé voir dans les pupilles des gens. Celle qui continue de briller même quand tout va mal. Cet espoir, cette rage de survie, ce truc qui nous pousse tous à rien lâcher, il l'a perdu.

— Entre mon chéri, Mark et Katy sont à l'intérieur, propose la mère de Wayne d'un ton éraillé.

Ce dernier hoche la tête avant de me lancer un coup d'œil en biais, que sa mère remarque tout de suite. Les yeux verts de cette femme qui ressemble trait pour trait à Savannah s'arrêtent sur moi, puis s'écarquillent. Elle lisse sa jupe noir avec ses paumes dans un embarras évident, puis s'approche. Elle m'adresse un sourire poli et me prend dans ses bras sans que je ne m'y attende. Un peu tendu, je cherche les prunelles de mon binôme qui se mettent à pétiller d'amusement quand il comprend mon malaise.

— Madame, la salué-je alors qu'elle me relâche.

— Ravie de te revoir, jeune homme, me répond-elle d'une voix douce.

Je ne sais pas si elle est sincère, mais le sourire que je lui adresse, lui, ne l'est qu'à moitié.

— Moi de même, madame.

Prévenant, je m'incline légèrement vers elle, puis maudis ce réflexe insupportable qui me pousse à me perdre dans le clan Hutchins une énième fois. C'est pas le moment de penser à ça, putain.

***

Concentré sur la tasse de thé chaude à laquelle je n'ai pas touché, je n'écoute la conversation que d'une oreille. Les parents de Wayne, chacun à un bout de la table ovale recouverte d'une nappe à fleurs jaune, parlent de tout et de rien alors qu'un couple de quarantenaires leur répond sans conviction. La mère de Wayne ne cesse de demander à ses invités si quelqu'un veut quelque chose, elle ne tient pas en place. Elle se lève toutes les cinq minutes pour préparer du thé ou du café dont personne n'a besoin, puis repart de plus belle dans des questions inutiles qu'elle pose à son fils ou aux deux amoureux collés l'un à l'autre. Mon binôme esquive l'interrogatoire avec des réponses qui n'en sont pas mais qui semblent convenir à la pile électrique qui maintient toutes les langues en mouvement. Parfois, la jambe de Wayne remue sur ma droite et j'ai l'impression que lui aussi, il sent que sa mère est à bout de nerfs et qu'elle peut imploser à tout moment.

Cet état d'hyperactivité, mêlé à des rires trop brusques qui sonnent faux, je le connais un peu. Quand Nicholas s'est fait exécuter devant les yeux de Wayne, j'ai passé des heures entières avec Kacey, sa petite amie. Elle se tenait occupée, elle prenait soin du petit frère de Nico comme une véritable mère poule, elle faisait le ménage dans l'appartement plusieurs fois par jour, elle astiquait le sol, les fenêtres, les meubles. Elle préparait beaucoup trop de bouffe, elle allait même jusqu'à plier les fringues sales du gosse quand elle avait épuisé tout ce qu'il y avait à faire dans le deux-pièces qui leur servait d'appartement. Silencieux, je la regardais toujours faire, je l'écoutais toujours me raconter des tas de choses sans queue ni tête qui avaient pu se passer dans sa journée ou qu'elle avait dans la tête. En réalité, j'attendais. J'attendais qu'elle finisse par craquer, qu'elle sorte de son mode de survie et qu'elle chute enfin. Ça lui a pris deux semaines, mais au bout d'un moment, alors qu'elle se chargeait encore des vêtements, elle est tombée sur un tee-shirt. Un tee-shirt que Nico adorait et qu'il avait perdu quelques mois plus tôt. Ce jour-là, ses défenses ont flanché, et j'étais là pour la rattraper au vol. Je crois que c'est exactement ce que Wayne s'apprête à faire. À chaque flottement de sa mère, à chaque mot plus aiguë, à chaque geste plus rapide, il se tient prêt à lui éviter de se fracasser sur le sol.

Contre toute attente, la petite brune finit par se taire. Lentement, et les yeux brillants de tristesse, elle reprend sa place à côté de Wayne puis pose sa main sur celle de son fils. Ce dernier se tend, mais soutient le regard de sa mère. Le rythme de stress de sa jambe se décuple et je ne peux pas m'en empêcher, je lâche ma tasse des yeux et dépose mes doigts sur son genou avec le plus de discrétion possible. Il s'immobilise une seconde, avant que ses épaules ne s'affaissent dans un léger soupir.

— Mon chéri... murmure la mère de Wayne en essuyant les ruisseaux qui coulent sur ses pommettes avec un mouchoir en tissu. Tu m'as tellement manqué.

Mon ancien amour serre les dents alors que je sens ses muscles se raidir sous mes doigts.

— Je suis désolé, maman, lâche-t-il en baissant la tête.

— En trois ans, après cette histoire que tu nous as racontée...

Un rire caustique coupe le ton émotif de la brune. Intrigué, je me tourne vers l'air sombre du père de Wayne, qui semble en vouloir à la terre entière.

— Cette histoire qu'on a apprise aux infos, tu veux dire, Joanna !

La dénommée Joanna fusille son conjoint du regard, qui secoue la tête avec une exaspération impressionnante.

— Peu importe, nous n'avons pas eu beaucoup de nouvelles de toi et j'aimerais te retrouver. Je voudrais retrouver mon petit garçon.

Mon binôme relève le nez, interloqué.

— Reviens habiter près d'ici. Quitte l'Amérique et retourne à tes racines... On pourrait t'héberger le temps que tu trouves du travail et tu pourrais reconstruire ta vie ici, en Angleterre.

L'homme à la casquette ne semble pas d'accord avec sa femme, mais cette fois il garde le silence. Wayne, lui, paraît profondément touché par la proposition, mais nous savons tous les deux qu'il ne peut pas accepter. Même si Lola ne l'a pas dit de manière explicite, elle s'attend à ce qu'on soit de retour à Chicago tous les deux. C'est la vie de Gale qui est en jeu. Celle de Olive. La nôtre. On ne peut pas se permettre de prendre plus de risques qu'on n'en prend déjà en étant ici. Mon ancien amour prend une longue inspiration, déglutit, puis brise le lien que sa mère avait tissé entre eux pour passer ses doigts dans sa nuque.

— Je... je ne peux pas, maman.

Sa voix est à peine audible, pourtant j'ai l'impression de me prendre toute sa déception dans la figure. Il aurait voulu lui dire oui. Il aurait voulu tout quitter pour revenir ici et reprendre sa vie d'avant. Une décharge électrique puissante me traverse, et j'ai la sensation de recevoir un uppercut en plein milieu de l'estomac. Même si je n'en ai aucun droit, même si je le comprends, l'idée qu'il puisse disparaître à 7000 kilomètres des Etats-Unis me retourne le cœur.

— J'ai des choses à terminer à Chi... en Amérique, ajoute Wayne sans savoir que je l'imagine déjà ici, essayer de m'oublier dans les bras de quelqu'un d'autre, encore une fois.

— Alors finis ce que tu as à faire, et déménage, le supplie presque son interlocutrice.

Mon binôme commence à secouer la tête, mais sa mère le coupe dans son élan.

— S'il te plaît... j'ai perdu deux de mes enfants, je ne peux pas perdre le troisième...

La détresse qui s'échappe de la gorge de cette femme me noue la gorge, pourtant, sous mes doigts, Wayne semble bouillir.

— Peu importe les erreurs que tu as faites, on peut trouver un moyen de te faire revenir dans le droit chemin, termine la brune.

Au tour de Wayne de se marrer. Plus cynique que jamais, son ricanement me fait froid dans le dos.

— Tu n'as pas perdu deux enfants, maman. Savannah est toujours là.

— Ah oui ? s'énerve une voix grave à l'autre bout de la table. Et elle est où au juste ? Tu peux me le dire, Wayne ? Parce que moi je ne la vois pas.

Son père fait mine de fouiller la pièce du regard.

— Est-ce qu'au moins tu as la moindre idée d'où elle se trouve, de ce qu'elle fait, hein, mon garçon ?

— Évidemment que je sais où elle est, crache Wayne avec beaucoup trop de précipitation pour que sa réponse ne soit crédible.

— Alors explique-moi pourquoi elle n'est pas là pour enterrer sa sœur, hein ?

Le souffle de Wayne s'alourdit, tandis que je fronce les sourcils. Même une fois mort, ce gamin n'a pas droit au respect de son père, putain. Ça me fout la gerbe. En apparence très calme, mon binôme ne prononce pas le moindre mot. Personne ne semble s'en inquiéter, mais moi je connais bien cette rage froide qui est en train de se propager à l'intérieur de lui. Je peux la sentir grandir à des kilomètres. Pour l'instant, il se contient, mais si son père le pousse un peu trop, la tempête pourrait bien se réveiller.

— C'est bien ce que je pensais, lance le cinquantenaire face au silence de son fils.

— Qu'est-ce que tu voudrais qu'elle fasse, au juste ? s'emporte Wayne. Si elle avait pris la peine de venir, vous l'auriez chassée comme une malpropre ! Qu'elle vienne ou qu'elle ne vienne pas, elle aurait de toute façon eu tous les torts.

— Et comment que je l'aurais chassée ! Cette gamine est un aimant à problèmes !

— Robby... tente de s'interposer le quarantenaire qui me fait face sans lâcher sa fiancée un seul instant.

— Non, Mark ! Non ! C'est à cause d'elle, tout ça ! C'est elle qui a provoqué cet accident, elle qui s'est droguée, elle qui a emporté mon fils dans sa destruction ! Je ne laisserai personne dire qu'elle mérite d'être présente aujourd'hui ou qu'elle mérite quoi que ce soit d'autre. Si elle avait été là, elle aurait encore été capable de venir avec... avec... avec l'une de ses conquêtes répugnantes !

— Robert, pour l'amour du ciel, ça suffit maintenant ! gémit la mère de Wayne qui se fait balayer d'un revers de main par son mari.

— Quoi, Joanna ? Quoi ? Tu es la première à te soucier du regard des autres ! Qu'est-ce que tu crois que les gens de la paroisse auraient bien pu raconter sur nous en voyant Savannah dans son accoutrement sataniste au bras d'une autre fille, hein ? En train d'embrasser une autre fille ?

La brune baisse les yeux et c'est à mon tour de sentir la colère monter en moi. Alors c'est ça leur plus gros problème ? Leur fils est mort et leur priorité se porte sur l'orientation sexuelle de leur fille ? Vraiment ? Putain, vraiment ?

— Pourtant, moi, je suis bien venu ici au bras d'un garçon, lâche Wayne comme une bombe.

Tous les regards se posent sur moi. Tout le monde se fige. L'univers est à deux doigts d'exploser.


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Coucou tout le monde, 

Comment ça va ? 

Désolé pour le jour de retard, mais je me suis fait vacciner et la 3ème dose m'a mis KO, c'était l'enfer. Aujourd'hui, je suis encore un peu dans le mal, mais ça va mieux alors me voilà ! J'espère que cette partie de chapitre aura valu le coup d'attendre ! 

En ce moment, j'avance sur le chapitre 24, j'en suis presque à la moitié et j'arrive bientôt à un chapitre fatidique, j'ai pas hâte... Mais bon, après on rencontre Isaiah normalement, alors j'essaie de me dire ça pour pas rester bloquer comme un abruti sur le chapitre 25.

Sinon, rien à voir, mais sachez que quelques exemplaires dédicacés de mon recueil (toujours disponible sur Amazon en version brochée et numérique) seront bientôt disponibles sur mon Etsy avec 3 jolis marque-pages (ensemble ou séparément) ! Un concours sera également annoncé sur mon Instagram dans les prochains jours pour vous donner une chance de gagner le recueil et les marque-pages gratuitement ! 
D'ailleurs je tenais à remercier toutes les personnes qui ont acheté mon livre encore une fois. Si jamais vous l'avez aimé, n'hésitez pas à me laisser votre avis sur Amazon, c'est hyper important pour ma visibilité, ça m'aide beaucoup et ça me fait toujours plaisir de lire vos avis! 

Bref, instant promo terminé, promis, maintenant on blablate comme d'habitude. 

Déjà, rien à voir avec le chapitre particulièrement, mais j'ai eu un débat avec deux personnes qui lisent la saga alors j'aimerais bien avoir l'avis de tout le monde : est-ce que Wayne et West sont faits pour être ensemble ? Et pourquoi, surtout ? 

Vous pensez quoi de la proposition de la mère de Wayne ? Vous croyez que Wayne va accepter ? Vous aimeriez qu'il accepte ?

Qui pense quoi du fait que Savannah ne soit pas là ? Est-ce que certaines personnes la comprennent au vu de ses parents ? Est-ce que d'autres sont plus de l'avis du père (en dehors de son homophobie, hein, je veux dire) à penser qu'elle mérite même pas de venir ? 

Et la musique, alors, on aime ? 


Voilà, voilà, c'est tout pour moi, je voulais passer sur vos commentaires aujourd'hui, mais j'ai pas eu le temps, du coup je croise les doigts pour avoir un peu plus de temps pour moi demain pour enfin pouvoir me poser et vous lire ! 

En attendant je vous souhaite une belle fin de soirée.

Je vous envoie plein de bonnes ondes, les potes. 


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