Chapitre 2 | 2

"You make me take what I can get.

Your love is a poison that won't let me live.

You make me drunk and desperate,

'Cause it helps me to forget what you don't give."

Love Me Wrong – Isak Danielson. (En média).


— Ninnah !

Je ne sais pas ce que je fais ici, je n'ai même pas la moindre idée de la manière dont je me suis retrouvé dans cette rue sombre, mais je hurle de toutes mes forces. Je crache mes poumons devant cette maison parce que je suis convaincu que Savannah est à l'intérieur. Elle est là-dedans et je refuse de partir d'ici sans avoir pu discuter avec elle.

Allez, sors de là ! De quoi t'as peur ? Je suis pas... pas dangereux ! Bon, un peu cuité, peut-être... gloussé-je.

La tête levée vers la salle de l'étage, je fais un pas en avant puis deux en arrière pour garder un équilibre incertain. Je sais pas comment je le sais, mais je suis sûr qu'elle est dans cette pièce. De toute façon, que cette impression soit fondée ou qu'elle provienne d'une vague de Talisker un peu trop puissante, elle m'empêche de me concentrer sur quoi que ce soit d'autre que cette fenêtre.

— Je suis pas complètement con, tu sais ! Je sais qu'on se remettra pas ensemble, je suis pas... je suis pas là pour ça. Je veux juste que tu m'expliques, putain ! J'ai le droit... Je mérite des explications. Parce que je suis pas n'importe qui ! Je t'aime, Savannah. Je t'aime comme c'est pas permis ! Enfin comme un abruti idiot qui tombe amoureux de la mauvaise fille...

À moitié conscient de ce qui sort de ma bouche, je fronce les sourcils devant ma propre phrase. Un abruti c'est forcément idiot, imbécile ! Les bras en l'air autant pour essayer d'attirer l'attention de Savannah que pour ne pas me casser la figure, je m'apprête à crier de nouveau quand une voix familière m'interrompt.

— Gale, qu'est-ce que tu fous ?

Je me sens sourire comme le dernier des crétins, alors que j'entre en collision avec un regard émeraude et un air mécontent.

— Wayne, mon pote ! m'exclame-je avec un peu trop d'enthousiasme, avant d'encore froncer les sourcils. Attends, Wayne ?

Mon ami lève les yeux au ciel, puis me rejoint d'un pas rapide.

— T'es encore ivre... Viens, on rentre.

Je tente tant bien que mal de me dégager de son emprise pour lui montrer la fenêtre du doigt, mais le Whisky semble avoir beaucoup plus d'impact sur moi que la poigne de Wayne. Lorsqu'il finit par me lâcher pour que je cesse de me débattre, tout mon corps bascule et je m'étale de tout mon long sur le goudron glacé.

— Mais non mais elle est là, Wayne. Je l'ai vue, je te jure que je l'ai vue, grogné-je tandis qu'il me relève.

J'ai beau râler, m'insurger, lutter, rien n'y fait. Il ne m'écoute pas. Il se contente de me traîner jusqu'à sa voiture grise sans prendre mes objections en compte. D'ailleurs il m'ignore tellement longtemps que je finis par me taire pour me concentrer sur la musique qui passe à la radio. De la musique, je passe bien vite au ciel d'encre parce que, ce soir, les étoiles sont au rendez-vous. J'ai pris l'habitude de les observer chaque nuit comme pour montrer à West que je pense toujours à lui, comme pour lui prouver que même sans lui parler, je tiens debout. Parce que c'est le seul truc qui m'aide à tenir ma promesse.

— Tu sais... commencé-je en me laissant tomber dans le canapé.

Pendant que je tente de m'installer dans le sofa sans me retrouver par terre, Wayne verrouille la porte, puis la déverrouille pour la reverrouiller et s'assurer une énième fois qu'elle est bien fermée. Depuis qu'on vit à Chicago, il fait ça tous les jours. Au début, je trouvais ça bizarre mais en y réfléchissant, je crois que je suis mal placé pour le juger : lui, il vérifie les serrures encore et encore, et moi je surveille l'entrée une bonne partie de la nuit. Chacun a ses démons infatigables et à défaut de réussir à vivre avec les siens, chacun a dû apprendre à vivre avec ceux de l'autre. Ça ressemble à une étrange cohabitation qui fait parfois des étincelles quand on se bat un peu trop contre le pouvoir qu'ils peuvent avoir sur nos esprits fracassés.

— ... Y'a des jours où j'ai envie de briser ma promesse. J'veux dire, je sais que j'ai promis à West, tu vois ? Et je sais qu'une promesse est une promesse, mais putain, il avait pas le droit de me faire promettre ça. C'était cruel, genre... cruel, continué-je en essayant de ne pas prêter attention à la salle qui tourne autour de moi.

Wayne semble paralysé, mais j'ai un peu trop la gerbe pour tenter de comprendre ce qui lui arrive. D'ailleurs, je crois que même si je le voulais, je serais pas capable de comprendre quoi que ce soit. Je saisis à peine les mots qui s'échappent de ma bouche, alors analyser la situation dans son ensemble n'est pas une option vraiment envisageable pour mon cerveau surchargé.

— Parce que je veux bien qu'il ait une bonne raison et toutes ces conneries, mais ça m'empêche pas d'avoir mal. J'ai envie de briser cette promesse chaque putain de seconde de ma vie ces derniers temps. Mais on brise pas une promesse, tu vois ? Parce qu'une promesse, c'est une promesse et... Et qui a inventé cette merde de pas briser une promesse, d'abord ? Avec tout ce qui se passe, je crois que je pourrais... non, j'ai besoin de briser cette promesse. Promesse ou pas promesse, il faut que je le fasse, tu comprends, ça ?

Wayne fait volte-face, l'air grave. Les sourcils foncés, il me dévisage, pourtant je ne m'arrête pas. Moi qui ne parle jamais, on dirait bien que l'alcool s'est infiltré dans les fissures de mon château-fort. Comme s'il avait ouvert les vannes et que les sentiments que je retiens toujours prisonniers s'échappaient en courant pour être enfin libres.

— J'ai dit beaucoup de fois le mot « promesse », là, non ? Faut croire que trop de promesses tuent les promesses ! m'exclamé-je avant d'éclater de rire.

— De quoi tu parles, Gale ? Qu'est-ce que tu as promis à West ?

Je fronce les sourcils.

— Ah. Merde. T'étais pas censé savoir ça. 


___________________

Coucou tout le monde, comment ça va ? 

Notez bien cette date dans votre calendrier, ce jour où Moonicane n'a pas été en retard. Incroyable. 

Je vous retrouve pour une partie un peu plus courte que les autres, mais qui je l'espère, restera riche. Je vous avoue que j'ai eu un petit coup de mou ces derniers jours, mais le retour de certain.e.s d'entre vous m'a remotivé. Pour vous donner une idée de mon avancement, j'ai entamé la réécriture du chapitre 7, il me reste encore 2 chapitres avant de me remettre à l'écriture de la suite. J'ai un peu hâte et un peu peur à la fois. Des fois je me demande si je sais toujours comment on fait pour écrire cette saga, mais je me rassure en écrivant LMS. Si j'arrive à écrire sur LMS, c'est que je sais encore écrire, pas vrai ? Alors je vais écrire cette saga, je vais pas lâcher et j'espère de tout cœur qu'elle vous plaira. D'autant que des petits projets se dessinent doucement pour moi, alors ce n'est pas le moment d'abandonner, n'est-ce pas ? 

Et ça vaut aussi pour vous, quoi que vous fassiez en ce moment, si vous attendiez un signe pour vous prouver qu'il ne faut pas laisser tomber, le voilà. Accrochez-vous, ça vaut la peine et y'a qu'en essayant qu'on peut finir par y arriver. On est ensemble les potes. 

Bon, et si on papotait un peu ? 

On l'aime bien la version de Gale bourrée ? 

D'ailleurs, vu qu'il a un peu trop ouvert la bouche, que pensez-vous de cette mystérieuse promesse ? Vous avez des hypothèses ?

Et si c'était vraiment Savannah, dans cette maison, que pensez-vous de son attitude ?

La musique, petite protégée de à Milledya, qu'est-ce qu'on en pense ? N'est-elle pas magnifique ? 


Voilà, c'est tout pour moi. On se retrouve jeudi pour la troisième partie du chapitre 2. 

En attendant, prenez bien soin de vous. 

À très vite. 

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