Chapitre 23, jour 1 : séjour au ski

Bien le bonjour, alors ce chapitre se divisera en trois parties : une pour chaque jour. Chacune de ces parties sera assez longue, alors je vous conseille de prévoir un peu plus de temps que d'habitude.
Pour une fois, ce chapitre se passe loin de Riverdale, alors j'espère que vous apprécierez !
😋

Deux semaines plus tard, le voyage au ski arriva enfin. En prime, même Nolan et Jughead venaient. Nolan s'était remis sur pied assez rapidement, il avait même pu reprendre le sport la semaine dernière, de manière moins intensive que d'habitude, bien sûr. Mais j'étais franchement contente qu'il soit du voyage, parce qu'il était vraiment très gentil et que je commençais à beaucoup l'apprécier. Avant qu'il sorte de l'hôpital, je passais le voir tous les jours. 

Quant à Jughead, il avait réuni les sous dont il avait besoin. Grâce aux aides octroyées par le lycée, il ne restait que 60€ à payer. Jughead avait sorti 30€ de sa poche, et après avoir insisté longuement, nous nous étions partagé les 30€ restant entre Archie, Betty, Veronica et moi. De toute manière, Jughead savait qu'il n'avait pas le choix : il fallait à tout prix qu'il vienne avec nous au ski.

Nous étions donc mardi 04 décembre, et il était 7h50. Sur le parking derrière le lycée, quatre cars nous attendaient. Nous étions environ 220 terminales, sans compter les professeurs accompagnateurs, alors il fallait bien cela. Ceux qui possédaient leur propre matériel de ski pouvaient les ranger dans la soute du bus. C'était par exemple le cas de Veronica, ou de Nolan. Chacun déposa ensuite ses bagages. Inutile de vous préciser que Cheryl avait emporté trois valises.

À 7h55, arriva l'heure de monter dans le bus. Quelques parents, ceux très inquiets pour leurs enfants -de 17 ans-, restèrent dehors, attendant le dernier moment pour partir. Je pris place à côté de Veronica. Archie et Jughead se placèrent juste derrière nous, et derrière eux, s'assirent Betty et Kevin. Betty et Jughead ne se saluèrent pas : décidément, ils ne semblaient pas s'être réconciliés, depuis l'anniversaire de Jughead. Cela commençait à faire du temps.

- Oh la la, je suis super excitée ! s'exclama Veronica. Tu te rends compte, on va faire du ski, et tous ensemble, c'est ça qui est génial ! Ça va, je n'ai quand même pas tout perdu en venant à Riverdale.

- C'est certain, répondis-je, un grand sourire aux lèvres. Ça va être top.

Je balayai rapidement le bus du regard. Un peu plus au fond, je vis Cheryl à côté de Josie. Elle me fit un petit sourire. Cette fois-ci à l'avant du bus, j'aperçu Nolan, à côté d'un joueur de l'équipe de football. Lui aussi avait l'air enthousiasmé de ce séjour.

Le bus démarra enfin, suivi des trois autres bus. C'était parti pour quatre heures de trajet. Certains commencèrent à parler bruyamment -à crier même-, tandis que d'autres écoutèrent tranquillement leur musique.

On s'arrêta au bout d'une heure et demi. Je n'avais nullement envie d'aller aux toilettes, mais c'était la règle : tout le monde devait descendre. Sur l'aire d'autoroute, j'en profitais pour me prendre un café brûlant, bien cher, et bien dégueulasse. Super.

Je discutais debout quand Archie arriva, tout sourire.

- Tiens, s'exclama-t-il à l'intention de Veronica, je t'ai pris un croissant. Tu es sûre que tu n'as pas faim, Jenna ?

J'hochai la tête. Il donna le croissant à Veronica. Et là, il se passa quelque chose d'étrange. Leurs mains se touchèrent quand Archie donna la viennoiserie à Veronica, ils se regardèrent rapidement, d'un regard un peu fuyant, sourirent un peu maladroitement et s'écartèrent d'un coup. Ils demeurèrent silencieux jusqu'à ce que nous remontâmes dans le bus.

- C'était quoi, ça ? demandai-je à voix très basse à Veronica, une fois assises à nos places.

Archie et Jughead étaient assis juste devant nous.

- De quoi tu parles ?

- Avec...

Je lui montrai Archie d'un signe de la tête.

- Rien du tout, s'empressa-t-elle d'ajouter. J'espère que la neige sera bonne.

- Veronica, insistai-je en la regardant avec un petit sourire. Ne change pas de sujet. Et ne fais pas comme si de rien n'était.

- Bon... soupira-t-elle.

- Bon quoi ? voulus-je absolument savoir.

Elle regarda autour d'elle, ne sachant que faire. Finalement, elle saisit son téléphone et marqua un message qu'elle me tendit : "Archie et moi nous sommes mis d'accord pour ne pas en parler. Pas encore. On s'est toujours un peu tourné autour mais le week-end dernier, on a couché ensemble".

- Mais non ! ne pus-je m'empêcher de m'exclamer, totalement surprise. Et tu ne me le dis que maintenant ?

- C'est un secret ! me dit-elle à voix très basse. On ne sait pas encore à quoi ça va nous mener, alors on attend de voir.

- C'est stupide, répondis-je doucement. Vous êtes faits l'un pour l'autre.

Elle haussa les épaules, puis enchaîna :

- Et toi, avec Jughead ?

Ce dernier, assis juste devant nous, se retourna. Je sentis le feu me monter aux joues.

- On parlait de ton bonnet, lança Veronica. Je me demandais si tu avais prévu de le garder, ou si tu en avais un spécial ski.

- Heu oui, j'en ai un autre, dit vaguement Jughead, comme s'il sentait que Veronica n'était pas totalement franche avec lui.

Puis il se retourna. Comme il était aux aguets, je saisis mon téléphone et écrivis : "Il m'a embrassé, deux fois, il y a environ deux semaines. Mais je ne veux rien qu'il se passe tant que sa relation avec Betty n'est pas clarifiée." Veronica regarda le message et sourit largement, puis elle se stoppa. Elle devait être certainement contente pour moi, mais en même temps triste pour Betty. Elle était dans une situation assez inconfortable, et ce ne devait pas être facile.

Quoi qu'il en soit, la suite du trajet fut rapide. On s'arrêta une deuxième fois, et je réussis même à faire un petit somme. Le bus n'avait pas retard, puisque nous arrivâmes vers midi.

- Bien, lança Mme Hamilton d'une voix forte pour que l'intégralité du bus entende, nous allons arriver d'ici cinq minutes. Si vous avez pris vos vestes avec vous, mettez-les, car il ne fait pas très chaud. Si vous les avais laissées dans vos valises, ne vous en faîtes pas : nous allons directement aux chalets, vous ne resterez pas longtemps dans le froid.

De nombreux élèves se mirent à parler bruyamment, certainement excités d'enfin arriver. Mme Hamilton se racla la gorge :

- Je n'ai pas fini. Une fois dans les chalets, vous sortirez votre repas que nous vous avions demandé d'apporter. Pendant ce temps là, nous vous remettrons vos forfaits électroniques pour les remontées mécaniques. Ensuite, vous vous mettrez en tenue de ski, et vous ferez deux groupes : ceux ayant déjà leur matériel pour skier, et ceux devant le louer. Est-ce que c'est clair ?

Personne ne répondit vraiment, mais tout le monde avait compris. Mme Hamilton poussa un soupir de désespoir, et retourna s'asseoir. Nous arrivâmes deux minutes plus tard. Nous marchâmes brièvement, puis nous arrivâmes devant trois chalets énormes.

Je ne savais même pas qu'il était possible d'en construire de cette taille là. En même temps, chaque chalet était prévu pour 75 personnes. Ils étaient en bois très foncé, et le toit était pointu et immense. De l'extérieur, on voyait des chambres de certainement deux ou trois personnes, avec pour chacune un petit balcon et une grande fenêtre -peut-être même une baie vitrée. En bas du chalet, il y avait une immense terrasse avec quelques tables et chaises. Il ne faisait pas très chaud mais le soleil brillait fortement et aucun nuage ne semblait le cachait : les conditions météorologiques avaient l'air favorables.

Nous rentrâmes donc chacun dans un chalet. En fait, le rez-de-chaussée n'était qu'une immense salle commune. Les murs étaient en bois foncé, de la même couleur que le bois de l'extérieur, tandis que le parquet au sol était plus clair, et couvert à de nombreux endroits par de fausses peaux de bête. Nous n'étions pas les premiers à débarquer ici car certains tapis étaient bien abîmés. Dans la partie droite de la pièce, il y avait quatre immenses et longues tables, en bois foncés, avec un banc de chaque côté pour s'asseoir. À gauche de la pièce, il y avait d'innombrables canapés, fauteuils et tables basses. Au milieu, tout au fond de la pièce, se trouvait une immense cheminée. Et sur les murs, de la décoration diverse : une vieille paire de skis en bois, des photos de montagne, des lumières, ou encore une grosse pendule. Tout était dans les tons de marron et de beige.

- Un peu de silence ! cria Mme Hamilton. Avant de manger, vous allez aller poser vos bagages dans vos chambres. Ce sont des chambres de deux. Les chambres mixtes sont interdites, évidemment.

Certains soufflèrent pour signifier leur mécontentement :

- C'est sérieux, madame ?

- Oui, Thomas, c'est très sérieux. En cherchant bien, je suis sûre que tu comprends pourquoi.

Ce dernier souffla davantage.

- On fait comment, pour les chambres ? me demanda Veronica. On ne peut pas laisser Betty toute seule.

- T'inquiète, je vais me mettre avec Cheryl, lui répondis-je avec un sourire. Vas avec Betty.

- Tu es sûre ? me demanda-t-elle, les sourcils légèrement froncés.

- Sans soucis, lui assurai-je.

Cheryl accepta volontier de se mettre avec moi. Cela avait même l'air de lui faire plaisir. Comme avant, lorsque l'on passait tout notre temps ensemble.

Arriva donc le moment où il fallait porter nos valises jusqu'à nos chambres. Cheryl me suivit, sans rien dans les mains.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je. Tu ne prends pas tes valises ?

- Quoi ? Il faut que je les porte ? s'exclama-t-elle, comme si cela était inhumain ou impossible.

- Évidemment, pouffai-je. Tu pensais qu'ils nous avaient prévu des domestiques ?

- Tu es en train de me dire que je dois descendre tous les escaliers que je viens de monter, pour ensuite prendre mes trois valises dans mes petites mains, et ensuite tout remonter ?

- C'est exactement ce que je voulais dire, lui assurai-je avec un large sourire.

Réellement, je crus qu'elle allait pleurer, et je dus me retenir fortement de rigoler. J'arrivai donc seule devant la chambre 27. Coïncidence ou pas, nous étions juste à côté de celle d'Archie et Jughead.

- Tu as besoin d'aide ? me demanda Jughead en me voyant arriver avec ma valise.

- Ça va, lui assurai-je. Tu as déjà posé tes affaires ?

- Oui, m'affirma-t-il. Tu vas voir les chambres ne sont pas bien grandes, mais elles sont pas mal.

- En même temps, pas facile de faire tenir 75 personnes dans un unique chalet.

- Tu m'étonnes, me répondit-il. Tu es toute seule dans ta chambre ?

- Non, Cheryl arrive. Elle attendait qu'un majordome imaginaire lui porte ses valises, alors je crois qu'elle pouvait attendre longtemps. Du coup, elle est retournée chercher ses affaires.

Jughead pouffa :

- On ne la changera pas.

- C'est certain, rigolai-je en tournant la clé dans la serrure. Je te laisse.

Il me fit un petit signe de la main et j'entrais dans la chambre. Certes, ce n'était pas immense, comme l'avait dit Jughead, mais c'était très mignon et accueillant. Par contre, il n'y avait que deux lits simples, et j'étais sûre que ça n'allait pas plaire à Cheryl.

D'ailleurs cette dernière arriva, complètement essoufflée : elle respirait comme un bœuf, et j'étais sûre que tout l'étage pouvait l'entendre.

- Ça... y... est. Je suis... arrivée, parvint-elle à dire difficilement.

Elle regarda la chambre rapidement et s'écria :

- Je suis venue pour ça ?

- Arrête un peu de te plaindre et profite de ce que tu as, la grondais-je gentiment.

Elle entra en trombe dans la chambre et s'exclama :

- Il n'y a qu'une pièce ? Mais où est la salle de bain ?

À vrai dire, je n'en avais pas la moindre idée. Elle se mit presque à hurler :

- Où est la salle de bain ?

Archie sortit en courant sa chambre pour nous rejoindre :

- Ça ne va pas, Cheryl ? Tu es folle de crier comme ça ! Il y a une salle de bain par étage.

- C'est une blague ? Dis-moi que c'est une blague ! supplia Cheryl à l'intention d'Archie. Je vais devoir me doucher dans la même douche que les autres ?

- Exact. Et pour le coup, c'est mixte, lança Jughead qui venait de débarquer. Ça devrait faire plaisir à Thomas.

- Oh non, ma vie est fichue, soupira Cheryl en se cachant la tête dans ses mains.

- Allez, courage, me moquais-je. Dis-toi qu'avec un peu de chance, tu pourrais tomber sur Archie, nu.

- Vu comme ça, c'est tout de suite plus intéressant, dit Cheryl avec un sourire un coin.

- Il ne faut pas qu'on traîne, dit Archie, visiblement un peu mal à l'aise. Mme Hamilton veut qu'on descende pour manger.

Une fois en bas, et mon sandwich avalé, Archie vint me voir :

- Tu n'as pas vu Jug ?

Je balayai rapidement la salle du regarde, mais effectivement, aucun signe de lui.

- Je crois qu'il n'est même pas descendu manger, me lança Archie.

- Tu veux que j'aille voir s'il est dans votre chambre ? proposai-je. De toute manière je dois remonter, j'ai oublié mon dessert dans mon sac.

Ce dernier accepta et je grimpai les escaliers quatre à quatre. J'arrivais devant la chambre de Jughead et Archie, mais la porte était fermée.

- Jug ? lançai-je au travers de la porte.

D'un côté, les portes étaient en bois et assez épaisses, alors je doutais qu'il puisse m'entendre. Je me risquais donc à actionner la poignée. La porte n'était pas fermée à clé, alors je la poussais. Et là, certes, je vis Jughead. Mais pas seulement. Il était sur Betty, tous deux allongés sur le lit. Dieu merci, ils étaient encore à peu près habillés, sauf Betty qui avait dû perdre accidentellement son pull, son t-shirt à manches longues et son caraco. Pour vous faire un dessin, elle était en soutient-gorge.

- Jenna ! s'exclama Jughead en se redressant.

Je ne restai pas une seconde de plus et filai dans ma chambre. J'étais tellement énervée que mes joues commencèrent à brûler. Je n'avais même pas envie de pleurer tellement j'étais en colère.

Je saisis ma pomme dans mon sac et sortis de ma chambre, en direction des escaliers.

- Jenna, attends ! me cria Jughead en sortant de sa chambre.

Je ne me retournai même pas. Je descendis simplement les escaliers le plus vite possible, manquant de tomber une ou deux fois. J'avais les idées qui s'embrouillaient, j'étais en fait plus qu'énervée. Heureusement, en retrouvant tout le monde en bas je réussis à me calmer un peu. Jughead arriva à son tour et je pris bien le soin de ne pas croiser son regard, je ne voulais pas qu'il voit à quel point il m'affectait. Betty arriva une ou deux minutes plus tard, certainement pour ne pas éveiller les soupçons. Elle me regarda avec un sourire. J'eu envie de l'étrangler.

Mme Hamilton, aidée d'un professeur de sport, passa pour nous distribuer à chacun notre forfait de ski, en nous avertissant de ne pas le perdre. Ensuite, les personnes comme moi n'ayant pas de matériel partirent en louer. Heureusement pour moi, ce fut assez rapide car je passai dans les premières. Je pris bien le soin de passer devant Betty.

Coïncidence ou pas, Jughead passa juste derrière moi. Et quand je fis tomber mon bâton dans la boutique, il se précipita pour me le ramasser. Je ne lui dis même pas merci, puis je sortais de la boutique. Il me courut après.

- Jenna, attends ! On peut parler ?

- Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a à dire, lançais-je. Ah si, tu voulais peut-être me dire que tu t'étais réconcilié avec Betty.

- Ce n'est pas ce que tu crois, murmura-t-il.

- Ah ouais ? Tu n'étais pas sur elle ? Sur un lit ? Elle n'était pas en soutien-gorge ? Ah non excuse-moi, j'ai dû rêver.

- On ne s'était pas parlé depuis au moins trois semaines, m'expliqua Jughead en regardant le sol enneigé.

- Vous avez bien rattrapé votre retard en tout cas.

- On n'avait pas prévu que ça se passerait comme ça...

- Mais tu fais ce que tu veux, Jughead, lançais-je froidement. Simplement, dis-toi qu'à partir de maintenant, moi aussi je fais e que je veux.

Et je partis. Un peu plus loin, je vis Nolan. Sachant que Jughead me regardait encore, c'était parfait. Je l'approchai donc de Nolan en lui faisant un signe de la main.

- Jenna ! s'exclama-t-il visiblement content de me voir.  Tu vas bien ?

- Comment cela pourrait-il en être autrement ? mentis-je avec un sourire. J'ai hâte que tu me montres ce que tu sais faire, histoire que je te donne deux ou trois leçons.

- Quelle blague ! pouffa-t-il. On verra ça.

- Dis-moi, tu pourrais m'aider à resserrer mon masque ? Il tombe un peu.

- Sans soucis, sourit-il. Tourne-toi.

Je m'exécutai. Je tiens le devant de mon masque tandis qu'il resserra l'élastique. J'en profitais pour me reculer un peu, afin de me coller davantage à Nolan.

- Merci beaucoup ! m'exclamai-je en posant une main sur son bras. C'est beaucoup mieux. Dis-moi, j'ai une dernière question. J'ai mis mon forfait comme il faut, dans ma poche gauche, mais j'ai aussi mon téléphone et un paquet de mouchoirs dedans. Ça ne fait rien tu crois ? Mon forfait va quand meme marcher ?

- Attends, fais-voir, dit-il en fronçant les sourcils.

Il mit la main dans la poche de ma veste, au niveau de ma taille. Il fouilla un peu dedans et ressorti mon téléphone. Il dézippa ma poche droite, pour y mettre le téléphone dedans.

- Ce sera mieux comme ça. On ne sait jamais avec les ondes ou quoi, ça pourrait faire merder les bornes électroniques.

- C'est gentil, lançai-je. Je retire ce que j'ai dis, c'est peut-être toi le pro du ski.

- Évidemment, sourit-il de plus belle.

Il fallait avouer qu'il était quand même mignon. En tout cas, son sourire était à tomber. Jughead n'avait pas perdu une miette du spectacle.

Arriva donc l'heure de monter sur les skis. Ceux n'en ayant jamais fait partirent faire du ski de fond, mais ils étaient minoritaires. Archie, Veronica, Betty, Kevin, Jughead, Cheryl et moi, en avions déjà tous fait. 

L'après-midi passa bien trop vite. Le soleil brillait haut dans le ciel, et la neige était bonne, à part quelques petits endroits légèrement verglacés. Comme nous étions en période scolaire, il y avait relativement peu de skieurs dans la station, et nous avions parfois les pistes pour nous tous seuls.

Les pistes fermaient à 17h. À 17h30, nous étions de retour aux chalets. Certains partirent se doucher tandis que d'autres, en attendant, se firent servir du chocolat chaud et de la brioche. D'ailleurs, j'étais affamée, et je repris trois fois de la brioche.

- Bon, j'aimerais bien aller me doucher. Tu penses qu'il y de l'eau chaud pour tout le monde ? demandais-je à Veronica qui descendit dans la salle commune, les cheveux encore mouillés de sa douche.

- Oui, je pense que c'est fait pour, rigola-t-elle légèrement. Vas voir s'il y a de la place.

Je montai donc au troisième étage -l'étage où se trouvait ma chambre-, pris ma serviette de bain et mes produits de douche, et me dirigeai vers la salle de bain au fond du couloir. Effectivement, il y avait de la place, il y avait même deux douches de libre.

La salle de bain était relativement grande, et tout en longueur. À gauche et droite, se trouvaient cinq douches de chaque côté, fermées par des cabines beiges. Le sol était en carrelage blanc, humide par les nombreux passages dans cette salle de bain. Heureusement que j'avais pensé à prendre des claquettes ! Je détestais marcher sur du sol humide, là où tout le monde avait déjà posé ses pieds nus. Beurk.

Comme j'étais une des dernières à me laver, je pus prendre mon temps. Effectivement, l'eau était chaude, brûlante même, et c'était très agréable. Je mis ma serviette autour de moi et sortis de la douche. Pour une fois, ma serviette était bien longue, elle m'arrivait au milieu des mollets.

Je sortis donc de la salle de bain et croisai Cheryl :

- Je descends, m'annonça-t-elle. J'ai laissé la porte de la chambre ouverte.

- Ça marche, souris-je.

J'arrivai donc jusqu'à notre chambre, ouvris la porte, entrai, et pris le soin de la fermer à clé le temps que je me change. Je fis tomber ma serviette au sol, et me retournai.

- Ah ! criai-je en me dépêchant de ramasser ma serviette au sol.

Jughead était là, assis sur mon lit, et se retourna immédiatement.

- Tu aurais pu dire que tu étais là ! criai-je. Je me croyais seule.

- Je suis désolé, dit-il toujours retourné. Comme on est un peu en froid, je ne savais pas quoi dire quand tu es arrivée, et je ne pensais pas que tu enlèverais ta serviette comme ça.

- Parce que c'est ma faute ? m'indignai-je en prenant soin de bien nouer ma serviette autour de moi. 

- Ce n'est pas ce que j'ai dis, dit Jughead en me tournant toujours le dos. Désolé, vraiment.

- Et donc, pourquoi tu es là ? voulus-je savoir.

- Je voulais qu'on parle.

- Je ne vois pas ce qu'on pourrait se dire. Ah, à moins que notre conversation se finisse sur un lit : toi au-dessus et moi en-dessous, puisque j'ai l'impression que c'est ta nouvelle manière de dialoguer.

Il se risqua à retourner la tête vers moi et soupira :

- J'ai compris, tu es énervée, mais Jenna, ce n'était rien. Enfin, je veux dire, je ne suis pas avec Betty, on n'a pas encore mis les choses au clair.

- Super, lançai-je. Je ne vois pas pourquoi tu m'expliques cela, tu fais bien ce que tu veux.

- La preuve que non. Ça te met en colère.

- Je suis en colère parce que tu fais n'importe quoi ! m'exclamai-je. Un coup tu es avec Betty, un coup tu m'embrasses mais ta relation avec Betty n'est pas claire, et ensuite tu l'embrasses elle, alors que la situation est toujours aussi obscure. Avant de faire quoi que ce soit, tu devrais réfléchir à ce que tu veux vraiment. Tu as presque eu un mois pour éclaircir les choses avec Betty. Au bout d'un moment, il faut savoir ce que tu veux.

Il demeura silencieux.

- Je crois qu'on s'est tout dit, murmurai-je. Maintenant, ça te dérangerait si je m'habillais ?

Je déverrouillai  la porte et Jughead s'en alla sans un mot de plus. Cela me brisa le cœur.

Le repas se passa plutôt bien car je réussis à éviter Jughead. Sans trop tarder, nous nous mîmes au lit, car la journée avait été assez fatigante. Et pourtant, j'étais loin de me douter que demain, j'allais vivre un véritable cauchemar.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top