CHAPITRE 8
En rentrant à la maison dans la soirée, mes parents avaient préparé un dîner colossal. C'était dans leur habitude, juste pour nous dire à quel point on les manquait. Cela m'avait fait grand plaisir mais, je n'avais pas d'appétit. Ils se faisaient beaucoup de souci pour moi. Mon frangin (James) était aussi à la maison. Il était rentré du Canada pour les vacances d'été spécialement pour moi. Il ne pouvait plus me voir dans cet état. Tana et Erica (mes deux meilleures amies) étaient là elles aussi pour le dîner. Personne n'était en mesure de me consoler. J'avais maigri à force de pleurer et de refuser de manger. Tout le monde voulait m'aider mais, j'avais refusé leur aide.
Je m'étais endormie le ventre creux ce soir-là. Le lendemain dès mon réveil aux environs de 9hres, j'avais trouvé un plateau avec des mets légers sur la table de chevet. Comme je voulais prendre un nouveau départ et que j'avais un faim de loup, j'avais tout manger. Ensuite, j'avais pris un bon bain pour me détendre. J'avais repris le lit après parce que j'étais encore affaiblie.
Quelques minutes plus tard, on frappa à ma porte.
— Oui, c'est qui? Disais-je d'un ton agacé.
— C'est Tana. Je peux? Répondit Tana gentiment.
— Oh! Tana! Rentre donc chérie.
— Il fait très beau au dehors. Pourquoi restes tu cloîtré dans ta chambre?
— Ah! Pour rien Tana. Il n'y a rien à faire au dehors.
— Là, tu mens! Aujourd'hui est samedi. Il y a la mer, les rivières, les beaux jardins du sud etc. Tu aimais tellement profiter de la vie autrefois. Qu'est ce qui s’est passé?
— On a grandi. Les choses ont changé.
— Tu n'as pas parlé à Marco?
— Pour quoi faire?
— Tu m'as toujours dit que c'est l'amour de ta vie.
— C'était Tana. "C'était".
— Si tu le dis Dina. Mais, pourquoi souffres-tu toujours si "c'était" comme tu l'as dit.
— Je n'arrive pas à l'oublier Tana. J'ai mal au cœur. J'en peux plus. Je t'ai toujours considéré comme ma sœur. C'est pour cela que je ne peux rien te cacher. Si tu étais à ma place, tu ferais quoi?
— Il s'agit de Marco. Ton pote, ton confident, ta meilleure partie. Si j'avais la chance d'avoir quelqu'un comme lui, je ne le laisserais pas filer. Laisse-lui la chance de s'expliquer.
— Il m'a menti. Mets-toi à ma place. [Reprenais-je d'un ton froissé.] Une bimbo débarque dans l'appart de ton mec avec un bébé de quelques mois et dit qu'il s'agit de son fils. Le mec que tu croyais être le plus sincère au monde. Je m'étais sentie vexée.
— Je te comprends ma chérie.
— Non personne ne me comprend. C'est lui qui est victime. C'est moi la coupable qui ne comprend rien, qui ne peut même pas pardonner.
— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais seulement t'aider chérie.
— Au contraire. Je suis contrariée.
— Je suis désolée Dina. Que puis-je faire pour toi? Dis-moi.
— Il n'y a rien à faire.
— Tu en es sûre?
— Tu ferais quoi pour moi? Lui dis-je avec un air taquin.
— On pourrait piqueniquer au jardin botanique par exemple, allé au Saut-Mathurine, à Fort Platon, tout ce que tu veux. Cela te changerait peut être les idées.
— Je n'ai pas de problème. Allons au jardin botanique.
— Ouah! Je vais le dire à Erica (elles étaient cousines et cohabitaient ensemble). Je crois qu'elle a fini de préparer les sandwichs. Elle sera contente de te voir hors de cette maison.
— Ah bon! Alors, c'était un coup monté? Tout était déjà préparé?
— Nous sommes amies depuis la maternelle. On savait que tu viendrais. Tu n'as jamais résisté à l'appel de la nature. Peut-être que c'est pour cela que t'es amoureuse d'un agronome.
— Vous n'avez pas changé. Dis-je d'un air amusé.
— La capitale change les gens. Ici, on a toutes les raisons de vivre. Pourquoi changer?
— C'est ça, c'est ça. Je demanderai à James de nous accompagner.
— Comme au bon vieux temps?
— Comme au bon vieux temps.
— On passera vous prendre à une heure exacte.
— Pas de problème. On sera prêt avant l'heure.
— * Lè'm wè'w ma kwè.
— Promis chérie.
— Wey. À tout à l'heure.
— Je te conduis à la barrière.
— T'inquiète Tana. Je connais le chemin.
— Comme tu veux. À tout à l'heure Tana.
— Aurevoir Dina.
— Aurevoir Tana.
J'avais mis un jeans bleu et un maillot blanc accompagnés d'un chapeau jaune paille et des sandalettes jaunes. James avait accepté volontiers de nous accompagner. Il portait un jeans bleu aussi, un maillot jaune et des chaussures de sport blanc. Il était très beau. J'allais enfin m'amuser un peu. Je me sentais déjà dans ma peau. Tana et Erica étaient à l'heure comme toujours. Mes parents étaient heureux de me voir enfin sourire. Cela m'avait manqué aussi.
Le jardin botanique était à 2 kilomètres nord de chez nous. On avait pris la voiture de Tana. Sur la route, on avait entonné les chansons de notre jeunesse. James, toujours aussi capricieux s'exclama: " Les filles, vous me casser les oreilles. J'aurais dû rester à la maison. Avec vous, c'est toujours l'enfer". Au fond, on savait qu'il était heureux. C'était sa façon à lui de nous taquiner. Pour l'ennuyer encore plus, on avait mis la musique à fond.
Ce jardin était une pure merveille. Il était tellement beau qu'on croyait rêver. Je me sentais au paradis. On avait choisi le meilleur endroit pour nous installer. On s'était donné des blagues, on avait beaucoup rigolé. Pour un instant, j'avais oublié tous mes soucis. Et d'un coup, je l'avais vu. Il était debout devant nous. J'étais en colère contre les filles car elles n'auraient pas dû me tendre cette embuscade. Je les faisais confiance pourtant. Ce qui plus était, elles le niaient.
— Bonsoir les filles, Bonsoir James. Dit Marco.
— Bonsoir Marco. Répondirent les filles.
— Qu'est-ce que cela veut dire? Lançai-je avec colère.
— Qu'est-ce qu'il fou là lui? Reprit James d'un air hautain.
— Nous ne sommes pour rien. Répondit Erica.
— Tu veux quoi Marco? Reprenais-je subitement avec un regard glacé.
— Tu peux m'accorder quelques minutes s'il te plaît? J'ai à te parler. Me pria Marco.
— Tu veux encore lui faire souffrir Marco? Ajouta James.
— Tais-toi James. Laissons les parler. Reprit Tana.
— Il s'agit de ma petite sœur Tana. Je n'étais pas là avant pour la protéger et maintenant que je suis là, rien de mal ne lui arrivera. Reprit James.
— Oui le héros. Marco était ton condisciple, ton ami. Tu le connais mieux que nous. Il ne la tuera pas. Dit Erica.
— Tu veux lui parler frangine? Reprit Marco en se tournant vers moi.
— Je n’ai pas le choix. Il me traque depuis longtemps. Si je n'accepte pas aujourd'hui, il ne cessera pas. Répondis-je à James.
Il se retourna vers Marco et lui dit: "Si tu touches à un seul de ses cheveux, tu auras à faire à moi."
— Cela n'arrivera pas James. Promis Marco.
— Fais attention à toi frangine. Tu m'appelles si tu as besoin de moi.
— Je le ferai James.
J'étais restée seule avec Marco. Je ne pouvais pas le regarder dans les yeux tellement je me sentais gênée.
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Traduction:
*Lè m wè w m’a kwè= Je te croirai le moment venu.
Qu'est-ce qui va se passer?
À suivre....
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