Le lendemain, je me réveille à 11h30. Je pousse un soupire d'aise sous ma couette. Une odeur vient me chatouiller les narines. Mais... ça ne sent pas l'omelette ! Je me lève en essayant de reconnaître cette délicieuse odeur.

Je vais dans le salon, personne. Je vais donc à la cuisine. John est aux fourneaux tandis que Julien est assit sur une chaise et le regarde faire.

- Aujourd'hui je fais des croque-monsieur pour changer !

- J'espère que tu ne vas pas les faire griller...

Je rigole, les garçons à ma suite.

- Au fait Sophie, t'es pas encore aller à la salle de bain ? me demande John.

- Quoi ? Je pue ?

Julien éclate de rire.

- Mais non ! Mais va quand même dans la salle de bain.

- Euh... okay.

Je me dirige vers la salle de bain d'un pas hésitant. Qu'est ce qui m'attend dans cette pièce ? Je pousse la porte lentement, le coeur battant. Quand je découvre la chose qu'il fallait que je trouve, mon coeur explose de joie. Un jacuzzi !! Je pousse un cri sur aiguë. Mon dieu !! J'arrive pas à croire que Julien s'est souvenu que je lui en avais demandé un ! Les deux frères me rejoignent dans la salle de bain.

- Alors ? T'es contente ? me demande Julien.

- Bien sûr que je suis contente !

Je m'avance vers eux, le sourire aux lèvres et les prends dans mes bras. Câlin collectif !

- Je suis la fille la plus heureuse du monde en ce moment même !

Nous restons enlacés ainsi pendant un certain temps quand, soudain, une terrible odeur de brûlé vient chatouiller mes narines.

- John ? Je crois que t'as oublié les croque-monsieur dans le four...

- Merde !

Il se détache de nous et file à la cuisine. Je regarde Julien, hilare. John ne changera donc jamais ! Il est trop tête en l'air pour faire la cuisine... J'éclate de rire suivis par Julien.

- Eh ! Je vous entends ! Arrêtez de vous moquez de moi !

Mais notre rire est tellement contagieux que John commence à rire avec nous.

10 minutes plus tard, on est tout les trois à table et on déguste les croque-monsieur. Ils sont évidemment extrêmement grillés... Mais comme j'ai faim, je les mange. Je finis même l'assiette de Julien qui, lui, n'a pratiquement rien mangé.

Après le repas, je décide d'envoyer un message à Anthony pour lui demander son adresse (même si je la connais par coeur) :

A : Anthony

Salut Anthony ! J'espère que tu passe de bonnes vacances ? Moi en tout cas, elles ont bien commencées, j'ai retrouvé mes frères donc je suis super contente ! Bref ! Je t'envoie ce message pour savoir ton adresse pour la fête de ce soir. Ce serait bête que je ne puisse pas venir à cause d'une stupide adresse non ? Alors répond moi vite !

Et j'envoie.

Après avoir envoyé ce message, je décide de me poser devant la télé.
Mon tel vibre, Anthony m'a répondu :

De : Anthony

Coucou Sophie. Oui mon début de vacances se passe bien merci. Voici mon adresse : 52 rue du violon. J'ai hâte de te voir à ma fête !

Bon ! Voilà une bonne chose de faite ! Je regarde l'heure : 15h52. Il faut que je me prépare... Comment il faut s'habiller pour une fête au juste ? Je soupire et vais dans ma chambre. J'ouvre grand mon armoire de vêtement et la vide entièrement sur le sol. Wahou ! Je savais pas que j'avais autant de vêtement ! Il y en a même dont j'ignorais l'existence ! C'est dingue ! Bon ben... c'est partit pour au moins deux heures d'essayage intensif ! Youpi...

Au bout de 2h06 exactement d'essayage, j'ai enfin trouvé une tenue adéquate. Sachant qu'on est en hiver et que je ne supporte pas les collants, je n'ai pas pu prendre de vêtements court. Du coup, mon choix s'est arrêté sur un jean slim noir avec quelques trou, des bottines noires à petits talons, un T-shirt blanc assez banal et une veste en cuire noire. Ce sera bien je pense. Je ne veux pas en faire trop non plus...

J'enfile donc cette tenue et regarde l'heure : 17h58, bientôt 18h. Mon coeur bat plus vite. Je commence à stresser, c'est pas bon... Je respire profondément pour essayer de me calmer et file à la salle de bain. Pendant un instant, j'envisage d'essayer mon nouveau jacuzzi. Après tout, y a que ça qui puisse me détendre...
Puis, je me ravise. C'est une très mauvaise idée. Je risque de m'endormir dedans et de rater la fête...

Je soupire et commence à mettre une touche de maquillage sur mon visage. Du mascara et du rouge à lèvres suffiront largement. Puis je me coiffe les cheveux. J'hésite... Je me les attache ou je les laisse détachés ? Je soupire. Pourquoi je m'attarde sur des futilités pareil ? Qu'est ce qu'on s'en fout si j'ai les cheveux attachés ou détachés ! L'important, c'est que j'arrive à démasquer Georges Mylo sans me faire démasqué en retour !

Je secoue la tête et sors de la salle de bain. J'ai décidé de laisser mes cheveux détachés pour une fois.

Je retourne au salon et vois les deux garçons assis à la table en train de discuter. Je regarde l'heure, il est 18h30. Mais je suis bête ! Je ne sais même pas à quelle heure commence la fête ! J'envoie vite un message à Anthony :

A : Anthony

Re Antho ! C'est pour savoir à quelle heure est ta fête ? Merci de me répondre vite.

Je m'assois avec les deux frères. Je suis tellement stressé que j'ai l'impression que je tremble ! C'est une horrible sensation... Julien a l'air d'avoir remarqué mon malaise car il me dit :

- Ça va ? T'es toute bizarre...

- Ouais... on va dire que ça va...

- T'es stressé c'est ça ? me demande John.

Je soupire. Autant leur dire la vérité.

- Ouais... Je sens que je vais tout faire foirer...

Julien pose sa main sur mon épaule sans rien dire tandis que John me dit :

- Ne t'inquiète pas Sophie, je suis sûr que tu vas réussir !

Je fais un petit sourire. Soudain mon portable se met à vibrer. C'est la réponse d'Anthony !

De : Anthony

Soit là pour 21h ce sera parfait !

A : Anthony

OK 21h, c'est noté ! À ce soir !

De : Anthony

Ouais. À ce soir.

Je quitte mon portable des yeux et annonce aux deux frères :

- La fête est à 21h.

- OK, je t'y emmènerais moi-même si tu veux ? me propose John.

- Oh oui ! Accompagnez moi tout les deux !

- Désolé je ne peux pas. Je dois encore contrôler la mission. Mais t'inquiète je serais dans ta tête du début à la fin. me dit Julien.

Je prends une grande bouffée d'air. Je m'inquiète pour rien. John a raison, tout va bien se passer. Après tout il n'y a aucune raison pour que ça ce passe mal ! J'ai toujours réussis mes missions jusqu'à présent, je ne vois pas pourquoi, celle là, je la raterais...

Bon ! Il est 19h, j'ai encore une heure devant moi avant de partir. Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ? Je décide d'aller me mettre devant la télé pour me détendre. Tiens ! Ça fait longtemps que j'ai pas regardé ''les lycéennes des temps modernes'', ma série préférée. Je vais regarder quelques épisodes, c'est pile ce qu'il me faut pour me détendre...

Au bout d'une heure -voire plus- de visionnage, j'entends John m'appeler :

- Sophie !! C'est l'heure !! Faut y aller !!

Mon coeur ratte un battement. Ça y est, c'est l'heure. Le moment décisif est arrivé...

J'éteins la télé et vais rejoindre les garçons devant la porte d'entrée. J'enfile ma veste en cuire, les bras tremblants. John sort. Je me tourne vers Julien qui me fixe. Il est très sérieux et aucun sourire en coin ne s'affiche sur son visage. Je m'approche de lui. C'est alors que sa main se tend vers moi, un objet brillant se trouvant à l'intérieur. Mon sang se glace quand je comprends ce que c'est. Un pistolet. En aurais-je vraiment besoin ? Peut-être...

- Prends le Sophie. C'est plus sûr...

Je hoche la tête. Julien a raison, c'est plus sûr... Je tends la main et m'empare de l'objet métallique. Son poids m'impressionne. Je ne savais pas qu'un pistolet pesait aussi lourd !

- Fait attention, il est chargé.

Je le met dans ma poche intérieur avec hésitation.

- Il se voit là ?

Julien me fixe quelques instants avant de dire :

- Non c'est parfait.

Je m'avance vers lui et le sert dans mes bras. Je me rends compte que cette mission nous a rapproché lui et moi. Avant, je n'osais même pas le toucher et lui il était super froid avec moi.

Je me détache de lui et rejoins John dehors. Nous montons tout les deux dans la voiture et il démarre. Mon coeur bat la chamade. Je vais revoir la maison dans laquelle ma mère est morte. Je vais peut-être même revoir celui qui l'a tué...

Nous arrivons devant l'immense maison des Mylo. Une colère noire m'envahit.

Cling !

- Calme toi Sophie.

Étrangement, la voix de Julien m'apaise et la colère s'en va.

John me souhaite bonne chance, me sert dans ses bras et je sors de la voiture.

J'avance vers la porte d'entrée tandis que John s'en va. Je respire un grand coup et toque à la porte. J'attends quelques secondes puis quelqu'un vient m'ouvrir.

- Oh ! Sophie ! Que ça fait longtemps ! Tu as beaucoup grandis !

Mon sang se glace et mon coeur ratte un battement.