Le lundi suivant, Rémy avait encore mal au dos. Il avait mis de la crème réparatrice matin et soir, mais certains mouvements lui arrachait encore des grimaces. Il arriva à l'école plus tôt que prévu et se perdit dans son esprit. Il avait adoré la soirée. Il avait souffert, mais ça l'avait tellement excité. Il espérait ne pas avoir fait de bavure avec son maître. Il semblait vraiment fâché à la fin. Allait-il de nouveau l'accepter en temps que soumis?

"Petit cachottier! Pourquoi ne nous avoir rien dit?"

Rémy sortit de sa torpeur pour remarquer ses amis qui venait de débarquer et de l'encercler.

"Avoir dit quoi?"

"Bah que tu as une copine!"

"J'ai pas de copine."

Ses amis le dévisagent.

"Alors pourquoi ne pas avoir profiter de la fille au party?"

Sa bouche légèrement ouverte, Rémy tente de reprendre le dessus.

"C'est que je fréquente quelqu'un c'est juste pas officiel."

"Et c'est qui?"

"Une amie de ma cousine. Elle ne vient pas à notre école. Vous ne la connaissez pas."

"Elle est canon?"

"Ta des photos?"

"Ça fait longtemps?"

Rémy se sentit submergé par toute ses questions et tenta de se ressaisir.

"En vrai les mecs, ont peut parler d'autre chose?"

Ses amis avaient le sourire au lèvre.

"Ah non, on veut savoir. Elle s'appelle comment? Elle ressemble à quoi?"

Rémy déglutit. En professionnel du mensonge, il savait que ceux les plus proches de la vérité était les plus crédibles.

"Julianne, elle à de longs cheveux noir et lisse, des yeux gris, un corps fin et svelte."

Il venait de décrire Julien, mais bon, ce serait plus facile ainsi, vu que la personne qu'il fréquentait était ce garçon. Bon il ne se fréquentait pas vraiment, mais comme si.

"Vous vous voyez souvent? Depuis longtemps?"

"Je la connaissais avant, mais on ne s'était jamais vraiment parlé et ma cousine nous a présenté le mois passé, alors c'est plutôt récent. On ce textait plus qu'autre chose et ça fait deux fois qu'on se voit, pour faire... des choses."

Ses amis se mirent à rire.

"Si vous "faites des choses" je crois que vous avez dépassé le cap de la fréquentation. À moins que tu ne veux pas plus?"

Rémy hésite.

"En vrai, je ne sais pas encore. J'ai jamais penser que ce type de fille soit mon genre, mais le sexe est bon. Peut-être. On se fréquente pour le moment."

Les cours commencèrent et ses amis gagnèrent leur position. Durant toute la semaine, Rémy était collé à son téléphone ou son ordinateur dans l'attente de la prochaine activité avec Julien. Il n'eut jamais de réponse. Devrait-il lui écrire en premier? Est-ce que leur soirée s'était si mal terminée? En tant que soumis, il devait attendre que ce soit le maître qui le convoque. Qu'allait-il faire s'il ne voulait plus de lui. Il avait été un très mauvais soumis, mais tout ça été si nouveau et pour les deux.

Un jour, perdu dans ses pensées, il se voit exclure d'un cours. On lui demanda d'aller au local de retrait et en chemin, il continuait de se poser mille et une questions jusqu'à le voir, lui. Son maître. Il était habillé en vêtement de sport et s'abreuvait à l'abreuvoir à côté du gymnase intérieur. Rémy s'arrêta pour l'observer. Les cheveux de Julien était en partie défait, sa respiration saccadée et des gouttes de sueur perlait sur son front. Il buvait l'eau comme un dernier rempart à l'évanouissement, jusqu'à ce qu'une deuxième personne arrive dans les mêmes vêtements de sport en haletant. Aussitôt, Julien se recula pour laisser place à son condisciple et vient placer son attache dans les cheveux. Leurs regards se croisèrent une demi seconde avant que le maître retourne à son cours.

Julien avait beaucoup à envier aux autres garçons de l'école. Il n'avait pas le physique le plus avantageux et il était nul en sport et pourtant le cœur de Rémy battait plus de sang que nécessaire. Tant pis, il écrirait un message à son maître ce soir. Il voulait le voir. Il avait besoin de le voir. Il accepterait sa punition pour avoir de nouveau demander quelque chose, mais il doit le faire.

À la maison, il se connecta sur le site internet et alla dans ses messages. Il écrit un message assez simple.

Blueslave: Pouvons-nous continuer nos soirées, maître? Je vous promets d'être obéissant.

Lorsqu'il cliqua sur ''Envoye'' un message apparu. L'utilisateur à qui le message était destiné avait supprimé son compte. Rémy se mit à paniquer. Comme ça, supprimer son compte? Ça c'était si mal passé que ça? Non, il l'avait supprimé, car il avait son numéro de téléphone tout simplement. N'est-ce pas? Il allait le rappeler. Il devait le rappeler!

Il se mordit la joue. Il avait gâché sa chance. Il avait toujours eu un tempérament bouillant, mais devant son maître il devait rester silencieux et docile. Qu'est-ce qui lui avait pris!

Il devait se changer les idées et écrivit à ses amis pour qu'il se rejoigne au Mcdonald's du coin. Se changer les idées, mon oeil. Il savait que son ami Théo était dans la même classe que Julien et voulait lui poser des questions subtilement.

"Ça a été votre journée?"

"Oui, pas pire."

"T'avais éduc, je crois."

"Oui et le prof c'est un grand sadique, il nous a fait un parcours militaire. Courir 10 fois le tour du gymnase, ensuite pompe, saut à la corde, redressement assis et on recommence. Je croyais mourir à un moment. Attendez vous au pire."

"Le président est dans ta classe, non?"

"Le soi-disant roi? Oui, le pauvre. Ce n'est même pas un vrai mec. Il n'était pas foutu de faire 5 pompes. Moins que les filles."

Le groupe se mit à rire du commentaire. Rémy se prêta au jeu et la conversation changea de sujet. Il aurait voulu poser plus de questions, mais ça paraissait trop suspect de revenir sur ce sujet. De toute façon, qu'espérait-il des réponses qu'on lui offrirait? Il reçut une notification sur son téléphone et le regarda d'un œil distrait. Numéro inconnu. Son cœur s'emballa et il alla immédiatement voir le message.

Demain, 20h chez moi.

Il avait une deuxième chance. Joie! Il n'allait clairement pas la gâcher.

Je serais là maître.