Chapitre 33
L'espoir recommençait à renaître, mais le lendemain, lorsque son frère le déposa à son école secondaire, il comprit qu'il ne pourrait se cacher plus longtemps. À peine à la sortie de son premier cours qu'il fut appelé au secrétariat où ses parents l'attendaient mécontent. Le père semblait en colère et la mère en larme.
''Comment oses-tu monter notre fils contre nous? Qu'as-tu dit à Marc pour qu'il croit tes balivernes.''
Le blond resta bouche bée un moment. Pas une crise. Pas maintenant, en plein couloir devant plein de témoin.
''Ont peut aller parler dehors?'' demanda-t-il avec un faible espoir.
''Alors c'est ce que tu as décidé? Vivre dans la honte et la perversion de l'homosexualité?''
''Je ne suis pas gay.'' répliqua Rémy en se mordant la lèvre, car de plus en plus de gens se tournaient pour observer la scène.
''Ne fais pas l'idiot. Ton frère nous l'a confirmé et nous a aussi dit que tu n'avais aucune envie de changer, alors de faire avec. Tu crois que j'ai envie de faire avec un homo comme fils?''
Le blond baissa la tête pour cacher les larmes lui montant aux yeux. Trois professeurs vient malgré tout voler à sa rescousse.
''Monsieur, ce n'est pas une façon appropriée pour parler à votre fils. Nous vous demandons de quitter l'établissement.''
''Mêlez-vous de ce qui vous regarde!''
''Justement, le bien être de nos élèves nous concerne. Quitter cette établissement maintenant.''
L'un des professeurs s'approcha alors du blond pour déposer sa main sur son épaule, mais Rémy lui enleva et partit à courir à la recherche d'un refuge qu'il trouva dans les salles de bain. Il s'y enferma avant de se mettre à pleurer. Il était une honte. Ses parents avaient raison. Maintenant tout l'école n'en douterait plus. Ses amis ne lui parleraient plus et il devrait changer de ville pour cacher ce désir horrible qu'il avait en lui.
Toc toc toc.
Rémy fit le saut en observant la porte de la cabine. Qui c'était? Son père qui l'avait retrouvé? Un professeur qui demandait des explications? Un étudiant pour l'humilier?
''Rémy, ouvre moi.''
Julien. C'était la voix de son maître. Il débarra la serrure en tremblant et observa son maître se glisser à l'intérieur avant de refermer derrière lui. Le regard acier du faux-roi lui glaça le sang un instant. Le garçon se pencha vers lui pour venir déposer ses lèvres sur les siennes dans un baiser de réconfort.
''Joli spectacle, devant le secrétariat.'' dit le maître en riant.
Quelque peu perdu face au commentaire et ne sachant comment le prendre, Rémy laissa glisser une nouvelle larme.
''Allez debout.''
Rémy se releva incertain.
''Je ne sais pas aimer. Mon amour est violent et ce n'est pas ce genre d'amour que tu as besoin présentement, n'est-ce pas?''
Rémy haussa les épaules et laissa son maître enchaîner.
''Tu n'es pas habitué à perdre le contrôle n'est-ce pas. D'habitude tu gères toutes les situations avec plus d'efficacité, mais ton safeword ne fonctionne pas avec tes parents. Sur eux tu n'as plus le contrôle et la douleur qu'ils t'infligent est réelle. Elle n'est pas désirer. Ça fait mal n'est-ce pas. De ne pas avoir le contrôle sur notre vie.''
Le blond hocha la tête. Il avait toujours eu le contrôle. Même durant leur jeu de sadique, il avait eu le contrôle de dire stop. Mais là sa vie prenait une autre tournure et il ne contrôlait plus rien.
''Rémy, je ne sais pas ce que tu as planifié pour la suite, mais moi aussi j'aimerais avoir un plus grand contrôle sur ma vie. Tu n'avais pas tort, je ne devrais pas rester avec un père irresponsable comme le mien, c'est pourquoi voilà depuis deux ans que je travaille dans une garderie lors des journées pédagogiques et j'ai commencé à ramasser un peu d'argent pour partir en appartement à la fin du secondaire. Peut-être que tu devrais faire pareil et arrêter de te mentir à toi ou ton entourage.''
Le sportif regardait son maître confus.
''Il y aura toujours des gens pour désapprouver tes choix. Mais si tu es heureux et que ce que tu fais et qu'il n'y a pas de conséquence grave sur les autres, alors pourquoi t'empêcher de le faire.''
Ne sachant quoi répondre, Rémy hocha la tête. Voilà pourquoi c'était Julien le maître et pas lui. Car même s'il n'était pas aussi fort physiquement que lui, il le battait sur tous les autres niveaux. C'était un sage au mental d'acier et la classe de la royauté. Il savait utiliser les bons mots au bon moment et omettre l'opinion des autres pour avancer. Pour sa part, il n'avait fait que cherché l'approbation de tout le monde pendant des années.
''Mon frère m'a donner du travail à sa job.''
''Parfait. Maintenant je te préviens. Le directeur te cherche. Il veut te rencontrer pour parler de la situation et vérifier si tu as besoin d'un soutien. Mon conseil, n'accepte pas de prendre ta journée libre. Peut-être crois-tu ne pas être capable d'endurer les regards aujourd'hui, mais tu n'en sera pas plus capable demain ou un autre jour. Affronte l'école maintenant, car tu n'auras plus jamais le courage de le faire.''
''Je vais me faire...''
Julien déposa sa main sur la joue au blond pour le forcer à relever la tête et le regarder dans les yeux.
''Les autres ne te feront rien du tout. Après la scène de tes parents, tu t'attends à quoi. Tout le personnel enseignant est de ton côté. Ils ne laisseront rien passer pour ton bien-être. Et crois-moi, tu as dû attirer la pitié de bien des gens. Eux aussi, ils te protégeront.''
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top