L'âge
A l'aube de notre enfance
Nous ne sommes qu'innocence.
On voit le monde en rose
Un monde lumineux et sans nécrose.
Mais au fur et à mesure
Que l'on devient mature
On s'aperçoit que les personnes tant aimées
Sont aujourd'hui bien abîmées.
Ô que l'on connait le terrible sort qui nous attend !
Qui nous guette à chaque tournant, à chaque an !
Les rides qui nous gagnent et rognent
Ce juvénile visage devenant vieille trogne.
Une personne inconnue dans le miroir
On s'y penche pour mieux y voir.
Mais notre vue s'est détériorée
Tout comme nos mains décharnées.
Notre être entier !
Creusé par les années !
Le temps, ce croqueur de vie,
Cet avaleur de santé,
Nous a changé en cet être vieilli
Et sans aucune possibilité
Autre que de voir son corps se déliter
Sous les yeux de nos proches, se faner.
Perdre en autonomie et en vigueur,
Voir se dessécher nos cœurs...
Âpre amertume !
Qu'as-tu fait de notre jeunesse ?
Envolée avec ivresse
Près des rivages et de leurs écumes
Où font naufrages nos souvenirs
Et le peu de nos sourires.
C'est dans ses vagues de l'oubli
Que notre vieille carcasse
Roule et se polie
Frappant durement la caillasse.
Mais nos os ne sont plus aussi solides.
Notre peau s'émiette lentement
Pour ne laisser qu'une enveloppe vide
Et des chagrins à nos enfants.
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