("Tu as dix-sept ans."

Une forme indistincte se dégage de la brume.

"Un grand passage pour les hamanimaux. Dernière représentante de ta race, tu seras hors du commun. Déjà, tu seras louve. Mais de plus, ta capacité de transformation sera complète. Tu ne sera jamais complètement humaine mais tu pourras être totalement louve ou un autre animal. Tu aura les atours du dernier animal transformé. De plus, un fruit du démon est à ta portée. Il n'est que pour toi. Toi seule. Tu verras donc ses particularités. C'est un Zoan mythique."

La forme s'éloigne.

"Qui êtes vous ?"

Elle se confond dans la brume.

"Répondez !"

Une fois disparue, une douleur transperce le brouillard)

"Nasuada ! Oh mon dieu !"

Je criais, hurlais à m'en arracher les poumons, les cordes vocales. Des spasmes me prirent. Ils furent bloqués par un poids sur chaque membre. Durant de longues minutes, ce supplice infâme se transmit à travers les veines, artères, nerfs, muscles... Un seul mot pouvais décrire mon état d'esprit.

Le chaos.

A travers les brumes de mon esprit, j'entendais une personne répéter inlassablement mon nom. Tantôt murmure, tantôt cri. Mais ne subsistait que la litanie.

"Nasu. Nasu. Nasu. Me lâche pas !"

La brûlure diminua enfin, mes pleurs s'apaisèrent et mes spasmes s'arrêtèrent. Seuls quelques sanglots subsistaient, ainsi qu'une gêné au niveau  du bas de mon dos.

"D-de l'eau..."

Ma voix, rauque, cassée me fit frémir. Marco fouilla dans mes affaires avant d'en sortir une gourde, de la déboucher et de pencher goulot vers moi. Je bus silencieusement quelques gorgées en remerciant du regard Marco. Il releva la gourde une fois fini.

"Que s'est il passé ?

-Euh...

-Par ailleurs, tu as des oreilles trop mignonnes et une belle petite queue, yoï.

-?!"

Je bugais sur les mots. Donc... La voix de mon rêve avait raison ?

"Bah... Il est quelle heure ?

-6 heures du matin."

Je soupirais.

"Tu as quelque chose de prévu ?

-Non, yoï.

-Donc... Euh... Je viens d'un autre monde mais en même temps non. Je suis née ici. Sous Flevance."

Je lui expliquais toute l'histoire. Il en avait le droit.

"Donc tes oreilles et ta queue c'est permanent, yoï ?

-Oui...

-Tant mieux, yoï. Tu es bien mignonne avec."

Je rougis. Il commença à caresser mes poils et je me mis à gemir de contentement. Ces parties étaient bien plus sensible que les autres.

"Et ton fruit, yoï ? Tu sais lequel c'est ?

-Non. Tout ce que je sais c'est que c'est un Zoan mythique.

-Problématique."

Il réfléchissait tout en continuant les caresses. J'avais de plus en plus l'impression d'être un chien. Je m'assoupissais sous ses doigts et finis par plonger dans le sommeil. Il était midi.

Un mouvement me réveilla. J'ouvris les yeux pour tomber sur une pièce blanche. Entièrement. Je regardais autour pour voir une infirmerie immense. Encore fatiguée, je me rendormis.

La porte en s'ouvrant me réveilla.

"Alors, tu es de retour parmi nous, yoï ?"

Je lui souris  et essayais de parler. Une voix horrible sort de ma gorge. Marco me donne un verre avec une paille.

"Merci.

-Derien, yoï. J'ai trouvé ça dans ton sac, qu'est ce?

-Le fruit du démon... Enfin je crois.

-Alors, bon appétit, yoï !"

Il me l'enfonce dans le gosier et me force à mâcher. Obligée d'avaler le fruit malgré son goût immonde, je toussais juste après. En même temps un fluide inconnu parcourra mes veines. Un orage éclata.

"Tu n'as plus tes oreilles et ta queue mais tu as les yeux d'or et d'argent avec des petites plumes sur les bras."

Je suivais les changements de mon corps avec hébétude.

"Ton fruit c'est celui de l'oiseau-tonnerre.

-Hm ?

-Un oiseau immense avec trois paires d'ailes."

Je deviens abasourdie. Trois paires d'ailes ?! Mais où loger tout ça sur un oiseau. Il doit vraiment être immense.

"Ok..."

J'aimerais retrouver ma forme de louve ! S'il vous plaît !

Ça marche pas. Bon les atouts se sont développés avec les capacités. Il faut donc que je débloqué les capacités de la louve.

Plus facile à dire qu'à faire. Difficilement, je parviens à rétablir une ouïe supérieure à la normale.

"Tu fais quoi, yoï ?

-J'essaie d'être mi-louve. Plus facile à dire qu'à faire."

Il me sourit et s'assit à côté de moi. A peine un instant plus tard que mes atouts lupins sont de retour. Je soupirais de soulagement.

"Tu es très douée.

-Merci mais je n'ai aucun mérite. Ce n'est que de la logique. Je dois t'emmener à Oyaji.

-Si tu veux ! Allons-y."