Surnaturelle Nature : Le camp
12 juin 2022
Ambiance
Notre monde moderne, horreur, surnaturel, végétation
Maître de jeu
Mon ami Lilith
Personnages (joueurs)
• Clara : fille au milieu de la vingtaine, professeure d'auto-école. Ambidextre et a peur du noir
• Djack : jeune homme pharmacien. Possède un sac de médicaments avec lui, auxquels il est addicte
• Feelis Martial ou Marsy : homme au milieu de sa trentaine, missionnaire humanitaire. Très endurci mentalement mais aussi très dévoué (il ne supporte pas de ne pas pouvoir aider quelqu'un en détresse)
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Clara, Djack et Feelis sont trois amis qui ont décidé de prendre environ un joli mois de congé pour pouvoir prendre de vraies longues vacances et partager de bons moment ensemble. Les trois amis sont dans leur van, préparé exprès pour leur long périple et donc équipé de matelas, d'une petite cuisinière et d'un petit frigo. Clara conduit pendant que les deux autres au fond jouent aux cartes en attendant d'être à destination. Ils ont rendez-vous à la gare avec un certain Steven. Ils sont au Portugal pour ce tronçon de leurs vacances à voyager dans l'Europe.
-J'ai entendu dire qu'ici, il y fait grand beau mais que des fois, il y a des plus diluviennes qui peuvent nous tomber dessus d'un coup, dit soudainement Feelis pendant sa partie de cartes.
-Oui j'ai entendu la même chose ! lui dit Clara depuis l'avant du van. Et ça permet des fois aux plantes de pousser plus vite que prévu.
-Stöck, annonce alors Djack en posant une carte et en prenant la plie.
-Mais qu'est-ce que tu m'énerves ! râle son adversaire en montrant les dents.
Les roues du van ralentissent et finissent par s'arrêter complètement à l'approche de la petite gare en question. Steven, un homme grand aux cheveux noirs et bouclés, les accueille avec un grand sourire. Après s'être salués, partagé des accolades, il leur explique que lui est venu en train jusqu'ici. Clara lui propose donc naturellement de monter dans leur van et de les guider jusqu'à leur destination. Sur la place du co-pilote, Steven leur raconte plein de choses sur l'endroit qui sera leur lieu de vacances pour quelques jours, Feelis et Djack juste derrière les deux sièges pour écouter l'homme parler.
-Vous savez, le camp est vraiment beau ! Il y a de plus en plus de gens qui s'y installent !
-Combien y a-t-il de gens à présent là-bas ? demande Feelis, curieux.
-Environ une quarantaine je crois ? réfléchit Steven. Vous les rencontrerez, vous verrez ils sont tous gentils ! Il y a aussi des nouveaux arrivants comme vous, depuis quelques mois au minimum je dirais. Il y a aussi la pizza party tous les vendredis soirs, parce qu'une des fondatrices du camp a fait construire un four à pizza. Ces soirées sont géniales !
-Super ! J'en ai l'eau à la bouche ! leur confie Djack.
Au bout d'environ deux heures voire deux heures et demi, le trio d'amis et leur invité arrivent presque à destination. Le van entre dans une forêt claire où d'autres pneus ont déjà foulé la terre et tracé des sillons dans le sol faisant office de route. En continuant à avancer, ils finissent par apercevoir un pont en pierre sous lequel passe une rivière plutôt importante. Le clapotis des vaguelettes est régulier et reposant à entendre.
Le van traverse le pont. Là ils tombent sur une grande clairière avec trois bâtiments de diverses tailles. Steven les guide alors sur un autre chemin de terre sur la gauche après le pont pour aller se garer. Le van tourne et arrive après une dizaine de secondes de chemin dans une clairière où il y a déjà plusieurs vans parqués et quelques tentes dressées. On distingue quelques gens s'affairer tout autour de leur habitation de fortune.
-Voilà ! Tu peux t'arrêter là Clara ! Ici c'est convivial, ne vous prenez pas la tête quand vous parlez aux gens. Je vais vous amener à la fondatrice du camp.
Steven guide alors les trois nouveaux visiteurs à travers un autre petit chemin, plus petit, à gauche de celui qu'ils ont emprunté en van il y a quelques minutes de ça, et ils arrivent dans la clairière principale qu'ils ont vue il y a peu. Ils s'arrêtent devant le plus grand des bâtiment, une sorte de grand préau sous lequel sont disposées plusieurs tables et bancs. Clairement le hall ou salle à manger, et le lieu de rassemblement du camp.
Une femme avec de courts cheveux courts blonds et ondulants au vent arrive alors en trottinant gaiement vers eux.
-Bonjour ! Vous devez être les nouveaux ! Je me présente, moi c'est Marie ! Et vous ?
-Djack. Bonjour, dit timidement l'homme assez jeune.
-Je m'appelle Feelis Martial, ou appelez-moi Marsy c'est égal ! rit le second homme du trio.
-Et moi c'est Clara, enchantée.
-Moi je vous laisse, j'ai à faire, vous êtes entre de bonnes mains ! leur lance alors Steven se tournant les talons. À plus tard !
Le trio les salue quand Marie leur dit avec un grand sourire :
-Vous venez ? Je vais vous faire un tour du camp pour vous faire visiter !
-Avec plaisir !
Le trio accompagné de sa nouvelle guide se promène alors à travers le camp. Le hall où ils se trouvent en ce moment est effectivement leur lieu de rassemblement, de communauté et de communication. Ils voient dans un coin le fameux four à bois à pizzas. Ensuite, durant leur petite trotte, Marie les questionne sur le comment ont-ils pris connaissance de ce lieu.
-Steven. C'est lui qui nous en a parlé.
-Il nous a aussi parlé de la pizza party du vendredi soir ! ajoute Clara avec appétit.
-Vous tombez bien ! lâche alors Marie en riant. Demain c'est vendredi ! On fera des pizzas dans le four que vous avez vu tout à l'heure demain soir !
-Génial !
-Quelle est l'histoire de ce lieu ? demande Feelis curieux.
Marie leur explique alors pour les informer un peu plus en détails :
-J'ai créé ce lieu il y a quatre ans. Il restait des ruines d'une ancienne communauté, il y a un endroit laissé et l'autre vous verrez, c'est là que nous avons placé le dortoir. J'étais encore avec mon co-fondateur, François, français comme moi, qui n'est plus au camp aujourd'hui. Nous n'étions plus d'accord sur certaines choses mais moi je suis restée. On a créé ce camp dans le but de, je pense que vous le savez déjà, vivre une vie plus écologique, par nous-même en petite communauté pour voir à quel point nous pouvions subvenir à nos propres besoins. Tout le monde aide et tout le monde se soutient. C'est ça la vie en petit groupe d'individus comme nous. Puis de plus en plus de gens sont arrivés comme vous, même si j'ai cru comprendre de Steven que vous étiez de passage, en vacances. Par contre certains sont là depuis deux ou trois ans. D'autres, depuis quelques mois tout au plus.
-Trois ans ? Je vois, fit Feelis surpris.
Ils arrivent alors devant la bâtisse ressemblant à une maison à droite quand on arrive du pont en pierres contenait en fait la cuisine. Marie pousse la porte et ils entrent dans une pièce carrelée de bleu et blanc, un lieu très clair et épuré avec des ustenstiles et des ingrédients posés sur la table centrale. Ils y rencontrent là deux jeunes femmes entre vingt et trente ans.
-Bonjour, je suis Emilie, dit la plus grande des deux. Je suis la cheffe ici, si vous souhaitez un plat en particulier n'hésitez pas à demander et je ferai ce que je peux pour répondre à votre demande !
Elle désigna par la fenêtre des zones planes où sortaient çà et là des tiges et des feuilles vertes.
-On a un potager ici, des fois on se fait livrer aussi mais c'est plus rare. On essaie de se limiter au maximum à des plats végétariens ou vegans. Mais de temps en temps il y a quand même un peu de viande disponible. J'espère que vous vous plairez parmi nous !
-Merci ! Moi c'est Clara. Lui Feelis et lui Djack.
-Enchantés.
-Moi, c'est Julie, se présente alors la deuxième femme d'un air timide. J'aide Emilie à cuisiner ici. Je suis son assistante en quelque sorte.
-Enchantés, répétent les trois amis.
-Comment faites-vous pour l'eau ? s'enquit Clara n'ayant pas vu de lavabo dans la cuisine.
-J'allais y venir ! fit Marie. Voici le puits !
Peu après les quelques potagers, une poignée de buissons abritaient un trou entre les arbres bordant la clairière. Les trois jeunes gens virent apparaître un cercle de pierre classique avec au-dessus un petit toit et une poulie de laquelle pendait un seau en métal.
-Une association nous avait créé ce puits en creusant jusque dans, je crois, une nappe phréatique. Nous nous approvisionnons en eau ici seulement et cela suffit à nos besoins.
-Super ! Magnifique, lâche Djack avec enthousiasme.
Proche du lieu du puits, il y a un hangar à outils dont Marie ouvre la porte. Il n'y a pas grand-chose à voir à l'intérieur à part des outils divers, comme des houes, des bêches, une fourche et autres. C'est un simple hangar à outils.
-Venez vous servir quand vous voulez. C'est toujours ouvert, leur dit Marie en refermant la porte.
-Merci
Ensuite, le petit groupe ressort de cette zone légèrement cachée et part sur la droite. Un chemin entre les arbres monte encore vers la droite. Après quelques secondes de pente très douce, ils arrivent à un bâtiment en bois avec la base en granit, quelque chose d'assez typique du Portugal pour repousser la chaleur en été et garder la chaleur dedans en hiver.
-Voici notre dortoir. On est plusieurs à dormir ici, parmi ceux qui vivent vraiment là. Mais il y a de la place aussi pour vous si vous voulez.
-Je...hésita Clara un peu craintive. Je crois qu'on va rester dormir dans notre van. On est équipés pour.
-Pas de souci, leur fait Marie avec un sourire bienveillant. Laissez-moi quand même vous faire visiter l'intérieur.
-Volontiers !
Ils entrent par la porte de devant. Une grande salle commune se montre à eux, avec un pilier central, un gros tronc d'arbre imposant. Du parquet est disposé partout sur le sol, normalement en pierre brute, et des affiches et des tapisseries concernant le camp recouvrent les murs là où il n'y a pas de fenêtres. Ces dernières sont grandes et laissent passer beaucoup de lumière. Marie leur montre aussi l'étage, avec des rangées de lit, l'escalier en bois craque un tout petit peu sous leur poids. La pièce est lumineuse elle aussi et paraît très chaleureuse.
-Voilà, on a à peu près fait le tour ! leur dit Marie avec sa voix douce en descendant le chemin vers la clairière principale. Est-ce que vous avez d'autres questions ?
Le trio échange un regard.
-Je crois que c'est tout bon.
-N'hésitez pas à me solliciter si vous avez une question je reste à disposition ! En attendant profitez bien de votre séjour ici !
-Merci !
Le lendemain se déroule alors sans aucun accroc. Tout se passe bien, le soir tous les membres du camp ainsi que leurs trois nouveaux visiteurs festoient avec joie et bonne humeur. Les pizzas sont excellentes, même si Feelis a ramené des ananas qui ne sont clairement pas au goût de tout le monde. La fête dure jusque vers minuit quand tout le monde retourne au dortoir, dans leur tente ou leur véhicule pour passer une bonne nuit.
Le lendemain, quand les trois amis ouvrent les yeux, il y a encore de la pénombre. Clara, sensible au noir et au manque de lumière, murmure :
-Il est quelle heure ?
Djack débranche son téléphone qui chargeait depuis le début de leur nuit et l'alluma.
-Dix heures et demi...
-C'est pas normal qu'il ne fasse pas jour à cette heure-ci...grommèle Feelis en sortant de son lit.
En tant que missionnaire humanitaire, il a l'habitude de prendre les devants quand il se passe quelque chose ou qu'il faut agir. Il attend que ses amis se lèvent à leur tour et quand il se dirige vers la porte du van, Clara s'exclame :
-Fais attention Marsy !
Ce dernier ouvre la porte et sort.
Ses bottes qu'il a rapidement enfilées atterrissent sur un tapis de feuilles et de racines entremêlées. Étrange, hier encore c'était un sol de terre battue avec quelques rares touffes d'herbe. Il regarde rapidement tout autour de lui. Le haut des arbres semble s'être anormalement rassemblé à la canopée pour former une sorte de dôme de feuilles et de branches. Tout autour de lui, les troncs lui paraissent plus épais et plus inquiétants. Puis il regarde à nouveau par terre et son regard est attiré par leur véhicule. Certaines racines se sont détachées du sol et sont collées contre la paroi en bas du van...
Feelis prend peur. Il rentre immédiatement dans le van et confie à ses amis ce qu'il vient de voir.
-On dirait qu'on a dormi plusieurs années...leur dit-il avec un ton sûr dû à son mental d'acier. La végétation a quasiment tout envahi.
-Ce n'est pas possible...bredouille Clara.
-Qu'est-ce qu'on fait ? demande alors Djack.
-Clara n'est pas bien dans le noir et cette pénombre c'est déjà beaucoup. On se fait la malle !
-Oui, leur dit Clara sur un ton peu serein.
Elle s'assied à la place conducteur et au démarrage du van, les phares s'allument. Les amis voient alors les tentes encore dressées et les véhicules vus la veille, ou du moins ils considéraient ça comme la veille, dans la lumière des phares. Les tentes comme les véhicules sont entourés de racines, comme des lianes, qui semblent peu à peu enfoncer ces habitations de fortune dans le sol.
-Il...Il faudrait quand même vérifier s'il y a encore des gens vivants, comme nous, dit Feelis au bout de quelques secondes de silence rompu seulement par le bruit du moteur de leur van.
Il ne supportait pas l'idée d'abandonner des gens. Déformation professionnelle.
Clara soupire et finit par dire :
-D'accord. Mais je ne suis pas sereine, on va prendre de quoi se protéger au cas où.
-Je suis pas vraiment à l'aise non plus, je suis d'accord avec toi, affirme Djack.
Celui-ci empoigne alors un des seuls grands couteaux de cuisine, se disant qu'une lame affûtée serait assez désagréable à porter pour un homme comme Feelis qui voulait aider les gens. Ce dernier prend entre ses gros poings un balai dans le placard des affaires de ménage. Clara, sans rien, a alors une idée et fouille dans leur caisse à outils pour réparer le van au cas où, et elle s'équipa d'une grosse clé anglaise avant d'enfiler ses petites chaussures noires.
Les trois amis sortent du van, prudents. L'air est chaud, moite, très pesant...Ils ont de la peine à respirer. On dirait que l'air est...Plus épais, et que l'oxygène est combiné à autre chose dans l'air ambiant.
Ils approchent le van le plus proche d'eux, semblable au leur. Feelis toque à la porte en demandant :
-Il y a quelqu'un ?
Pas de réponse.
Il tambourine contre la porte qui résonne. Toujours pas de réponse.
Alors Djack allume la lampe de poche de son téléphone et éclaire l'intérieur depuis dehors par la vitre.
Dans ce van, les affaires du quotidien comme les matelas sont toujours là mais dans un assez grand désordre et semblent abandonnées depuis plus longtemps qu'un seul jour...
-Personne...constate avec soulagement Clara qui s'attendait à voir des corps à l'intérieur.
-On essaie une tente, lance Feelis en se rapprochant de celle qui est le plus proche de leur propre van. Il y a quelqu'un ?
Pas de réponse...
Feelis prend alors la décision d'ouvrir la fermeture éclair. Toujours personne dedans. Clara est soulagée. Ils remarquent là que le petit chemin pour passer d'une clairière à une autre à pied avait été entièrement envahi par la végétation, comme si ce raccourci n'avait jamais existé. Les jeunes gens retournent dans leur van.
-Le mieux c'est de partir. On bouge d'ici ! Pleins gaz Clara ! dit Feelis qui n'avait pas non plus un bon sentiment entouré de toute cette nature oppressante.
Le van se met à rouler, détachant avec un peu de résistance les racines déjà accrochées au bas de leur véhicule et dans ses roues, mais c'est sans grande peine qu'il démarre. Elle file droit vers le chemin pour repasser dans la clairière principale. Il leur semble plus étroit que la dernière fois qu'ils y sont passés à leur arrivée. Après avoir tourné à droite une fois, sur le petit pont en pierre, deux choses quasi simultanées se produisent.
Premièrement, la forêt se referme sur eux, ne laissant aucune place quelconque pour partir en van ou même à pied, et deuxièment, des racines plus résistantes se coincent dans les roues et finalement cette fois le van s'immobilise. Impossible d'avancer dans deux sens du terme différents.
-Je...Je peux plus avancer. On est coincés...dit Clara.
Djack poussa un juron.
Après quelques minutes de silence, ils se disent qu'ils devraient mieux sortir de ce van pour aller voir s'il reste des gens vivants ailleurs et pour peut-être trouver de quoi se nourrir. La pénombre les désavantagera grandement, surtout avec Clara paniquée à l'idée du noir.
Les trois amis sortent alors du véhicule après que Djack se soit équipé de son sac de médicaments et de premiers secours. Feelis regarde les roues de leur van, coincées par des racines démoniaques entourant les châssis des pneus. Il grommèle puis tourne les talons pour suivre Clara et Djack déjà à quelques pas de lui.
-On veut aller voir s'il reste de l'eau, dit Djack en désignant la rivière du doigt, qu'ils voient mal dans la pénombre.
Elle ne fait plus ses clapotis caractéristiques, il s'est alors posé des questions. Normalement, on n'entendrait que ça aussi proches de l'eau et avec ce silence pesant.
Une fois sur la rive, ils remarquent que l'eau semble...Visqueuse. Elle ne coule plus, ou très peu et elle est plus opaque qu'une eau normale. Djack se saisit alors d'un bâton qui traîne au sol et le plante dans l'eau de la rivière.
On entend un horrible bruit de succion, c'est la matière est très gélatineuse. Ce n'est clairement pas, ou plus, de l'eau.
Djack ressort le bâton et observe avec ses amis le bout recouvert de cette masse visqueuse qui coule lentement. Ils n'arrivent pas à déterminer ce que c'est...
Djack finit alors par lancer la branche au milieu de la rivière. Ils voient alors le bâton s'enfoncer dans les vaguelettes très légères avant de disparaître complètement. Les trois amis tournent alors les talons à la rivière, sans échanger un mot mais n'en pensant pas moins. Des milliers de questions apparaissaient, tournaient puis subsistaient dans leurs esprits aussi troublés que cette eau étrange.
Dans le camp, quand on arrive du pont, le bâtiment le plus proche est la petite maison avec son tout petit préau qui sert de cuisine pour tout le monde.
Les amis y entrent par la porte principale, tout est plongé dans le noir...L'ambiance est pesante et Clara, malgré son couteau à la main, se cache derrière Feelis, le plus apte à défendre quelqu'un. À la lueur du flash d'un de leur téléphone, ils regardent l'intérieur de la pièce carrelée dont ils se souviennent encore bien, mais cette fois-ci, rien n'est chaleureux...Des plantes ont brisé les vitres et les racines envahissantes jonchent le sol en abondance, plus qu'à d'autres endroits. Le grand frigo a les portes ouvertes et un immense tronc épais en sort, il semble presque à l'étroit dans ce petit conteneur et ses branches s'élève vers le plafond, qu'il n'a pas encore réussi à traverser pour découvrir le ciel et le peu de soleil dont il devrait normalement avoir besoin.
Ils font quelques pas dans la cuisine dans l'obscurité quand Djack bute sur quelque chose au sol, sous les racines entremêlées.
-Qu'est-ce que...
Puis il pousse un petit cri. C'est un corps...
De là où ils sont, ils ne voient que son dos. Le corps est petit, chétif, et emprisonné par des branches comme un boa constrictor autour de sa victime.
-Vous...Euh...Ça va ?
Pas de réponse. Feelis finit par retourner légèrement du pied le corps.
Morte. C'est Emilie...Elle ne respire plus. La lumière du téléphone éclaire alors son visage, des racines entourent son corps en plus de rentrer dans sa bouche et dans son nez, rendant ses yeux vitreux et ayant retiré toute vie de son corps...
Cela provoque un choc réel sur les trois amis complètement sidérés, tétanisés. C'est Clara qui sort de sa torpeur en premier et hurle.
-Ça va, je suis là, ça va...tente de la calmer comme il le peut Feelis en la prenant par les épaules.
Elle finit par se calmer mais quelques larmes roulent encore sur ses joues. Djack ne le dit pas mais lui aussi est fortement ébranlé. Il fouille dans la cuisine et trouve un couteau de cuisine, semblable à celui de leur van. Il le donne à Clara, qui peut sans trop de problème se défendre avec deux armes. Et lui a déjà un couteau.
Ils ressortent du bâtiment encore secoués mentalement.
-On fait quoi ? demande Djack avec le teint encore un peu pâle.
-Je propose qu'on aille voir dans le hangar à outils...propose Clara. Il faudrait mieux s'armer au cas où on doit se défendre...
-Déjà que je n'étais pas à l'aise, maintenant qu'on a vu un corps...Bonne idée, allons prendre des outils ! déclare Feelis en avançant d'un pas décidé.
Le trio se met en route pour le hangar à seulement deux minutes de marche depuis la cuisine. Pour ça, ils passent devant les potagers. Enfin, les anciens potagers...
Ce qui était encore un potager la dernière fois qu'ils étaient venus dans les parages avait été envahi par deux grosses structures en forme d'oignon, faites de racines et de branches nues entrelacées de façon très serrée.
Il y a une fente sur le devant de cette sorte d'oignon. Il semble que quelque chose bouge à l'intérieur, Feelis sent son instinct être mal à l'aise...Alors soudain, il se baisse, attrape un caillou et le lance avec précision dans la fente. La réaction ne se fait pas attendre.
-HEY !
Un homme barbu sort de cette fente. Il a dû probablement prendre l'impact du caillou sur lui. Il tient quelque chose entre ses mains, les amis ne distinguent pas très bien quoi mais ça ressemble à un gros bâton. L'homme leur hurle dessus :
-Qu'est-ce que vous faites là ? Y a pas de place pour vous ici ! Je...Je vous donnerai pas mon parent ! Dégagez de là !
-Que...Qu'est-ce qui se passe ici ? tente de demander Djack.
-Je sais rien ! Dégagez de là ! Y a pas la place pour vous je partagerai pas !
Feelis fait un pas en avant pour tenter de demander quelque chose aussi mais l'homme réagit plus vite que ce que Feelis avance. Il ramasse à son tour une pierre et la lance sur le jeune homme. Ce dernier, pris au dépourvu, n'arrive pas à esquiver et se le prend au visage.
Avant que ça ne dégénère vu comme cet homme barbu n'a pas envie de communiquer, le trio s'éloigne. Quand ils se retournent, ils ne le voient plus.
Dans l'air épais il y a une sorte de brouillard qui empêche de voir à plus d'une demi-dizaine de mètres. Cela les handicape un peu mais ils continuent à avancer, selon leur plan initial.
Après cet incident, ils se sont directement mis en route pour la cabane à outils.
Seulement, en arrivant...
Ils aperçoivent un homme avec une sorte de fourche à la main, juste devant le hangar, qui semble monter la garde.
Il les regarde...
De ses yeux vides, presque blancs, vitreux...
-Euh...Bonjour ? tente Djack.
Pas de réponse. L'homme cligne à peine les yeux, toujours rivés sur eux.
-On...Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Pas de réponse.
-On aimerait passer pour prendre des outils. C'est possible ?
Toujours aucune réponse...L'atmosphère est lourde, ils ont peur, surtout Clara cachée derrière ses deux amis, l'homme les met clairement mal à l'aise.
Soudain, un peu sur un coup de tête et pour tenter une action, Feelis s'élance avec son balai entre les mains et attaque de front cet homme inconnu !
Ce dernier esquive sans grande peine et assène alors un violent coup avec le manche de sa fourche dans l'estomac de Feelis, qui est projeté en arrière avec force. On l'entend pousser une exclamation le souffle coupé, signifiant le choc et la douleur, et il roule un peu plus loin en lâchant son arme de fortune.
En entendant le bruit du choc et en voyant leur ami valdinguer en l'air, Djack et Clara ne réfléchissent alors pas plus loin. Ils s'élancent tous les deux dans la bataille.
Djack lance une attaque et réussit à effleurer le bras de l'homme avec son couteau. Clara réussit à lui donner un coup de clé anglaise dans le bassin mais il ne flanche pas, elle n'a probablement pas mis assez de force dans son coup. Feelis, qui s'est rapidement relevé et a rempoigné son balai, s'élance aussi et donne un violent coup dans la poitrine du type qui se met à tousser en crachant un peu de salive.
C'est le moment ! Djack profite de ce moment de pause et assène le coup final en plantant son couteau dans la gorge de l'homme qui pousse à peine un petit cri de douleur. Djack se fait asperger de ce qui semble être le sang de l'homme qui gicle de sa carotide tranchée.
Il tombe au sol, mort. Djack s'essuie le visage avec ses mains. La matière sortie du corps de leur adversaire est visqueuse, elle pique un peu, elle ressemble beaucoup à l'eau de la rivière vue avant. Quand il finit d'enlever les derniers résidus de son visage, il se dirige vers Feelis qui s'est assis par terre.
-Ça va ?
-J'ai...J'ai pris un gros coup...
-Je vais te soigner un peu...Enlève ton haut.
Feelis s'exécute, Djack lui applique alors sur le torse une crème avant de lui enrouler un bandage tout autour du torse. Il en profite pour avaler un cachet quelconque pendant que son ami se rhabille.
À distance, Feelis ouvre le hangar avec le bout de son balai avec une certaine appréhension. Les trois amis retiennent leur respiration.
Mais une fois les portes ouvertes, rien ne se passe. Le trio respire un coup.
Ils fouillent alors le hangar en s'éclairant avec la lumière d'un téléphone. La zone entière est recouverte par ce dôme d'arbres, ce qui obstrue la lumière du jour, mais en plus dans un hangar hermétiquement fermé ou presque, on n'y voit rien.
Feelis et Djack s'arment alors chacun d'une houe à l'embout en pierre et Clara trouve dans un coin deux mateaux, pas trop lourds ou difficiles à manier.
Quand ils sortent du hangar, ils voient au loin une lumière transpercer le brouillard tout autour d'eau. Elle vient du chemin qui va direction le dortoir. Et elle se dirige vers la clairière dans laquelle ils sont...
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Je me rends compte que c'est très long finalement quand on rédige le tout sous une forme de roman, donc je vais créer plusieurs parties pour séparer le texte et ne pas faire un chapitre de 10'000 mots...😅
Merci pour votre lecture, n'hésitez pas à voter si vous avez aimé ! 😊
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