Lily

Voilà c'était dit. Pour la première fois en 6 mois j'en parlais enfin, un grand sentiment de vide s'empara de moi comme si j'avais donné une partie de mon fardeau, je le sentais toujours mais il devenait un tout petit peu plus supportable et j'en pleurais de joie et de peine. Jay décida après de longues minutes au creux de ses bras réconfortant de changer de sujet espérant que ma cascade se tarisse.

Jay : Lara n'a pas de père ?

Lily : Non. Enfin si, c'est Harvey son père. Il m'a quitté quand il a appris que j'étais enceinte. Rien n'était trop beau pour lui mais il avait d'autres projets pour sa personne que d'élever un 'gosse' alors il m'a posé un ultimatum c'était soit lui soit elle alors je lui ai dit qu'il valait mieux pour nos deux réputations que personne ne sache la raison de notre séparation et il a accepté. En même temps ça fait tâche d'abandonner sa fille pour sa carrière. Enfin bref j'étais sûre de moi et je le suis toujours. Lara est la meilleure chose qui me soit arrivée. C'est vraiment une petite fille pleine d'énergie. Bah d'ailleurs tu sais le jour où on a failli s'embrasser et que j'ai reçu un appel.

Il plissa les yeux, son nez se retroussa légèrement et un sourire fugace traversa son visage probablement aussi vite que le souvenir qui venait de refaire surface. Il hocha la tête et je ne pus m'empêcher de l'embrasser. C'était doux, délicat et tendre mais je remarquai une sorte de gêne comme s'il n'avait pas l'habitude. Je balayais cette idée de ma tête tandis que mon aimable et très serviable cerveau s'occupa de me faire une liste non exhaustive des conquêtes qu'on attribuait à Jay. Je grimaçais à cette idée avant de continuer.

Lily : C'était son école qui m'a appelé. Elle est dans une classe spéciale mais sa maternelle a principalement des classes disons classiques avec des enfants pas toujours très tolérant. Et c'est ma fille donc elle ne se laisse pas faire. Donc ce fameux appel c'était la principale qui m'informait que Lara avait mis son poing dans la figure d'un garçon qui l'avait traité de débile et qu'elle devait sûrement l'être car elle n'avait pas de père.

Un petit rire s'échappa de sa bouche avant qu'il ne caresse ma joue affectueusement. Je pouvais voir dans ses yeux bleus, suivant chacun de ses gestes, toute la tendresse que je lui inspirais mais quand son regard croisa le mien un voile s'abattit sur ses si belles prunelles et une petite pointe se fit sentir dans mon cœur.

Jay : Ça doit lui peser de pas avoir de père ?

Lily : Je fais de mon mieux, elle a un maître déjà à l'école alors quand il y a des sorties père-enfant il s'occupe d'elle ça lui fait du bien mais elle voit très bien autour d'elle l'amour que prodigue les parents à leurs enfants et je crois que quelque part elle en souffre. J'essaye d'être là pour elle d'endosser les deux rôles mais j'avoue que ça devient de plus en plus compliqué parce qu'elle comprend de mieux en mieux le monde qui l'entoure, il faut que je sois plus présente avec elle pour ne pas qu'elle manque de quoi que ce soit. Déjà Dieu merci ce n'est jamais l'argent qui manquera pour elle mais je veux qu'elle soit aimée comme je l'ai été. Par contre si tu t'inquiètes du fait que je lui trouve absolument un père et que je suis prête à sauter sur le premier venu c'est pas du tout le cas. T'as aucune responsabilité et je te forcerai jamais à quoi que ce soit !

Jay : Pas du tout je sais juste ce que ça fait.

J'attendis un petit moment la suite sans qu'elle ne vienne alors je passais mes bras autour de son cou et passais à califourchon sur lui. Ses mains trouvèrent instantanément le chemin de mes fesses alors que je finis mon énième bière. Il me prit le cadavre des mains avant de le déposer sur la table basse avec ses petites copines.

Lily : Sers moi Jay. Encore plus fort.

Il s'exécuta calant ma tête au creux de son cou.

Lily : Jay ? Est-ce que tu as déjà aimé quelqu'un ?

Ma question le surprit, je sentis sa main tressaillir sur mes fesses malgré tout il prit une grande respiration avant de me répondre.

Jay : Ça changerai quoi ?

Je ne bougeais pas d'un pouce même si j'avais une furieuse envie de le regarder dans les yeux et d'affronter son regard. Je commençais à cerner Jay, c'était quelqu'un de très pudique et réservé pour qu'il s'ouvre à ce point à moi déjà c'est qu'il ne devait pas être insensible à moi mais il ne fallait pas que je le bouscule non plus. A la manière d'un animal sauvage il fallait le laisser venir en lui faisant croire qu'il faisait ça de son plein gré. Je me contentais de passer mes mains dans ses longs cheveux noirs, des frissons lui parcoururent l'échine et j'en suivis le tracer du bout de sa nuque au creux de ses épaules pour l'inciter à continuer.

Jay : Aucune. Je... J'ai pas eu une enfance facile et je me suis promis de ne jamais tomber amoureux pour ne pas souffrir. C'est aussi dégueulasse que ça en a l'air, j'enchainais les coups d'un soir sans affect, sans attache. C'était facile, limpide. La semaine c'était repos et le Week end fiesta. Ça m'allait très bien comme rythme de vie jusqu'à ce qu'un petit chaton vienne à mon concert, tu dois la connaître...

Sa tête toujours blottie contre la mienne j'eu soudain un doute. Est ce qu'il voulait de ce genre de relation avec moi aussi ?

Jay : C'est une petite brune, des yeux émeraudes avec un caractère de tigresse. Elle est assez petite et mignonne.

Lily : Connais pas.

Il releva enfin la tête pour me regarder dans les yeux et à ce moment je sus qu'il pouvait faire ce qu'il voulait de moi ce soir. J'étais toute à lui. Il sentit que l'atmosphère se réchauffa entre nous et j'enlevais mon tee shirt, me retrouvant en sous vêtement sous ses yeux assombris. J'arrêtais mes caresses, le scrutant pour voir chacune de ses réactions pour les mémoriser au cas où ce soir soit le dernier. Je crois qu'il ne savait pas vraiment si je voulais faire ce qu'il avait en tête ou peut-être ne voulait-il pas être trop entreprenant toujours est-il que je pris les devants. Je me relevais sans un bruit, pris mon tee shirt de nuit avant de me diriger vers ma chambre un sourire en coin sur les lèvres.
Il se laissa facilement prendre au jeu et me suivit. Dans la chambre je récupérai mon portable sur ma table de nuit pour faire juste un truc.

Lily : J'en ai pour une seconde !

Trop impatient ou jaloux ? Non pas jaloux c'est ridicule. Je m'emportais vraiment un peu loin quand même. Peu importe pourquoi mais il passa ses bras sur mes épaules, sa tête sur la mienne et il observa mon écran.

Lily : Je mets de la musique dans la chambre de Lara.

Jay : C'est pas sécurisé du tout ça chaton... Je t'installerai quelques firewalls...

Sa tête était maintenant au creux de cou où il déposait une myriade de baisers, sa voix sensuelle caressa mon cou et le réchauffa presque automatiquement.

Jay : Un type qui touche un peu à l'informatique peut à 50m d'ici, passer par ta Wifi et foutre le bordel chez toi...

Lily : Ce sera avec plaisir dans ce cas d'abuser un peu plus de toi... !

Je me tournais dans ses bras en lui souriant avant de déposer un baiser sur ses lèvres et descendre l'escalier en ferraille près des fenêtres de ma chambre. Il me regarda un sourcil levé se demandant probablement si je pensais toujours à la même chose que lui. Une fois en bas j'entendis des pas dans l'escalier, je préparais l'eau du bain, mis une bombe de bain à l'intérieur, tamisais la lumière, préparais quelques bougies sous ses yeux attendrie avant de me déshabiller complètement et rentrer dans l'eau rosi d'où ce dégageait une sensuelle odeur de jasmin et d'Ylang Ylang.

Il se déshabilla à son tour avant de me rejoindre. Il se plaça en face de moi et j'attendis qu'il soit bien installé pour me rapprocher et passer mes jambes de chaque côté de sa taille. Je caressais ses cheveux qui flottaient sur l'eau sous son regard chaud. Ma main descendit le long de sa mâchoire avant de remonter sur ses lèvres pour en faire le contour. Nous sommes restés un moment à seulement se découvrir l'un l'autre. Il avait toujours connu le sexe pour se satisfaire tandis que je voulais lui montrer son autre facette si délicieuse. Celle de l'attente, de la découverte, du désir et enfin du plaisir. Je sentis ses baisers changés pour être plus doux, plus délicat, j'en étais ravie.

Finalement quand l'eau se rafraîchit nous sommes sortis et je me suis blottie dans une immense serviette qui nous couvrait tous les deux. Il releva ma tête de son index avant de goûter mes lèvres puis il intensifia notre baiser peu à peu. La serviette tomba à mes pieds alors qu'il m'entraîna doucement vers les escaliers. Je marchais sans même regarder où je mettais les pieds plus rien n'avait d'importance à par ces mains aventureuses et sa bouche conquérante. Une fois devant il me souleva sans effort d'une main et monta tranquillement les marches sans jamais arrêter de m'embrasser, se chargeant seulement de faire quelques pauses vitales, avant de se coucher avec moi sur le lit. Une de ses mains caressa mon visage jusque dans mes cheveux laissant sur son passage une peau incandescente avant de revenir vers mon épaule et descendre vers mes seins durement impatients. Ses caresses m'arrachèrent quelques suppliques, au début aussi faible qu'un souffle avant que mon corps soit irrémédiablement appelé contre le sien.

Mais il avait d'autres idées pour moi, il m'obligea à me coucher sur le dos, sa tête descendit le long de mon corps et il s'arrêta au niveau de ma cicatrice qui créait une frontière tout le long de mon bas ventre et l'embrassa sur toutes sa longueur avec un millier de baisers avant de cacher sa tête entre mes jambes pour mon plus grand plaisir. Et là c'est comme si je vivais une renaissance, des frissons courraient sous ma peau alors que mes muscles répondirent par une tension continue, mon cerveau lui n'était plus. Il m'avait quitté depuis un moment me laissant avec un écran brouillé devant mes yeux clos. Mes poumons semblaient être autant en difficulté que s'il faisait tourner la boutique tout seul séparément. Mon corps tout entier ne demandait que cette sensation de bien-être ultime, ces picotements, cet essoufflement, ce désir non dissimulé et assouvi tandis que mon cœur bondissait ravi du choix de mon amant. Quand mon plaisir atteint son paroxysme, tout tentative de pensées échoua lamentablement, j'étais comme un volcan en irruption. Il remonta vers moi fier de lui et s'insinua en moi méticuleusement observant chacune de mes expressions. En d'autres circonstances ça aurait pu me gêner mais pas là, j'étais à l'aise dans ses bras, je n'avais aucun souci avec mon corps et puis son regard n'était pas intrusif mais curieux.

A ce moment, je n'aurais souhaité être à aucun autre endroit sur Terre qu'entre ses bras. Juste avant que nous atteignîmes ensemble cet endroit appelé nirvana, béatitude, extase, paradis je plongeais mes yeux aux plus profond des siens, il capta mon regard sur lui et se brancha sur la même fréquence. A cet instant précis je pouvais voir qu'il n'avait plus aucune barrière, il me laissait accès à ses pensées sans filtre. Je profitais de cette chance à sa juste valeur avec délectation laissant mon regard planté au sien, je voulais retenir ce moment. Le chérir pour m'en souvenir aussi longtemps que possible. Sa main caressa mes yeux avant de glisser le long de mes joues et un sourire se dessina sur mon visage. Ses yeux semblèrent fondre devant mon expression et il m'embrassa avant de donner l'ultime coup de rein qui nous arracha définitivement à notre contemplation mutuelle.