Chapitre 3 - La condition

Jay

Jay : Putain de merde, ma tête...

Mes yeux agressés par le soleil ne voulaient pas s'ouvrir tandis que le bruit horripilant et bien trop fort de mon réveil me vrilla les oreilles ajoutant un peu de grain à moudre à ma tête déjà sur le point d'exploser.

Je sortis mon portable de ma poche pour éteindre le bruit de plus en plus assourdissant mais moins de 5 minutes plus tard le vacarme recommença de plus belle et mon portable me glissa des mains pour s'écraser sur le sol. Je me relevais donc en ronchonnant avant de me rendre compte que le lieu dans lequel j'étais n'avait rien à voir avec ma chambre ou même mon appartement.

J'étais sur un putain de banc de Central Park allongé en travers comme un clochard. Je me penchais pour éteindre mon portable quand je me rendis compte de l'heure. 8h, fais chier on est à une bonne demie heure de marche des bureaux de la maison de disque sans parler que je devais sentir aussi bon qu'un mec qui mariné dans sa bave alcoolisée et son début de vomi, mes cheveux collaient aux pourtours de mes lèvres souillés de divers liquides.

Soudain je percutais enfin. Dexter et Cali. J'avais moins d'une heure pour les trouver. Instinctivement je levais la tête vers le ciel et mon regard se posa sur une crinière blonde endormie sur un arbre avec un putain de réveil de mer. Je me levais vite fait pour aller secouer Simba.

Jay : Oh fils de pute tu crois que c'est avec un putain de réveil de vagues que tu vas te réveiller !

Il sursauta en entendant mon ton manquant de tomber de sa branche il se rattrapa au dernier moment avec ses deux bras à quelques centimètres du sol.

Jay : Bouge toi Simba faut qu'on trouve Timon.

Il se lâche enfin sur ses deux pieds en souriant légèrement les yeux aussi fin qu'un trait il me prit dans ses bras en me tapant le dos virilement.

Dexter : Cali doit pas être loin.

Nous avons commencé à la chercher à droite et à gauche sans la trouver avant que je ne sente mon portable vibrer dans ma poche, je décrochais sans faire attention à l'identité affiché sur mon portable.

Jay : Allo ?

Ma voix était un mélange d'agacement et d'empressement pour presser mon interlocuteur sur la raison de son appel.

Cali : Alors encore en train de dormir la belle au bois dormant ?

Jay : Merde Cali t'es où ?

Cali : Je vous attends devant, je suis rentrée chez moi ce matin pour prendre une douche et me changer et quelque chose me dit que vous devriez faire pareil les sauvages.

Un coup d'œil à mon portable m'informa que même en taxi se serait trop juste, je pestais dans le combiné tandis que Cali me coupa.

Cali : J'ai déjà prévenu Matt, il a emprunté la voiture de Diego pour que vous soyez chez vous en moins de deux, il vous attend à la sortie la plus proche de vous. Par contre vous n'aurez pas le temps d'aller tous les deux chez vous alors il faudra que Dex t'emprunte des fringues.

Dexter m'observa avec inquiétude ne comprenant pas notre conversation.

Jay : Putain de merde Cali t'es génial on se grouille !

Je fis un signe à Dexter et nous sommes partis en courant vers la sortie. J'essayais de lui expliquer un peu ma conversation avec Cali et il soupira de soulagement en se tenant le cœur.

Comme prévu par Cali, Matthew qu'on appelait plus souvent Matt, nous attendait et fit vrombir le moteur quand il nous aperçut.

Matt : Bonjour messieurs je cherche des stars à emmener chez eux pour qu'ils soient présentables !

Dexter et moi nous sommes regardés en souriant avant de monter pressement dans la voiture rouge vif. Effectivement en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire nous étions en bas de chez moi. Je pris une douche, suivit rapidement de Dex et je lui passais quelques fringues assez 'soft' pour lui en j'enfilais moi aussi une tenue décontractée.

Après ce rapide mais précieux détour nous sommes descendus en quatrième vitesse pour rejoindre Matt qui nous attendait en bas et il fila aussi vite que l'éclair dans le dédale de rues de New York. Une fois devant, Dexter et moi respirions enfin comme si nous avions retenu notre respiration. Cali était effectivement devant, bien coiffée, habillée comme à son habitude mais propre sur elle. Il était 8h45, magnifique.

A peine étions nous sorties que Cali nous sauta dans les bras avant de nous ouvrir théâtralement les portes de la maison de disque. Une fois devant le guichet d'accueil une jeune femme appela tout de suite Monsieur Maxwell pour le prévenir de notre présence tandis qu'elle nous fit asseoir sur les sièges près d'elle en nous proposant une boisson chaude.

Tous ensemble : Café !

Cali : S'il vous plaît.

Dexter et moi l'avons regardé avec stupéfaction. Voilà que Cali venait de nous reprendre sur la politesse, un comble. La standardiste revînt quelques secondes plus tard avec 3 tasses brulantes qu'elle nous tendit avec un grand sourire. Je lui retournais évidemment son sourire ce qui provoqua l'hilarité de Dex et un regard méprisant de Cali.

Dexter : Tu t'arrêtes jamais. Me chuchota-t-il

Je souris en lui faisant non de la tête tandis que je portais le liquide brûlant à mes lèvres. Une gorgée me suffit pour comprendre qu'elle l'avait bien corsé pour réveiller mes neurones endoloris par l'abus d'alcool. De derrière son bureau elle me fit un clin d'œil auquel je répondis en levant mon gobelet vers elle, un sourire aguicheur sur les lèvres.

Quelques minutes plus tard l'ascenseur tingua au loin et j'aperçus deux personnes. Il y avait Monsieur Maxwell indéniablement et une femme à ses côtés à peu près du même âge mais très bien conservé. Un regard à Dex me suffit pour comprendre qu'il pensait la même chose que moi. Ils se rapprochèrent de nous et je pus mieux observer cette belle blonde filiforme dans son tailleur cintré. Un plaisir pour les yeux. Quand elle me tendit la main elle refroidit immédiatement l'atmosphère.

La blonde filiforme qui fait visiblement tourner la tête de Jay même s'il lui en faut peu : Bonjour, Madame Maxwell.

Oh. Elle continua ses poignées de mains tandis que Mr Maxwell finit par moi avant de nous intimer de le suivre dans son bureau comme prévu.

L'ambiance dans l'ascenseur était aussi froide qu'une nuit des plus froides et rudes au fin fond de la Sibérie. Un coup d'œil dans le miroir sur le plafond me fit voir que Cali avait les mains derrière son dos et en regardant plus en détail je pouvais même voir qu'elle croisait les doigts. Je lui souris et c'est à ce moment que son regard croisa la mien dans la vitre. Un sourire triste se peigna sur visage alors je lui montrais sans parole que ce sera toujours avec elle en mimant d'accrocher mes deux index entre eux.

Elle me sourit cette fois franchement et Dexter qui n'avait rien manqué du spectacle nous fit un clin d'œil avant que les portes ne s'ouvrent sur un large bureau bien plus grand que mon appartement entier.

Tout était minimaliste et à sa place. La seule chose qui donnait du charme à la pièce et toute son importance était les disques d'or et de platines accrochés au mur. Une décoration et une collection que très peu de personnes possédait.

Un coup d'œil à Cali me fit sourire, elle ne semblait pas du tout à l'aise et essuyant ses mains moites sur son jeans. Je dois avouer qu'elle avait fait un effort, sa tenue ne comportait que très peu de trou et n'était en rien vulgaire. Un tee shirt blanc, une jean large troué légèrement aux genoux et des baskets noirs. Sobre, efficace.

Les Maxwell nous invitèrent à nous asssoier sur un canapé disposé au milieu du bureau tandis que les époux, eux, partagèrent la banquette d'en face. Un contrat fut lourdement déposé sur la table basse entre nous tandis que Mr Maxwell prit la parole.

Monsieur Maxwell : Nous tenons tout d'abord à vous remercier d'être là, en avance qui plus ai ce qui nous ravis. Madame Maxwell m'assiste dans la signature de contrat et autres papiers administratifs étant donné qu'elle est notre avocate.

Monsieur Maxwell donna la parole à sa femme en un regard et une tendre caresse sur la main alors que nous acquiescions de la tête à chacun de ses mots.

Madame Maxwell : Alors mon mari m'a dit qu'il vous avait parler d'une seule condition en contrat sans en évoquer un mot je vais donc vous éclairer pour que vous soyez pleinement certain de signer en toute sérénité. Nous ne sommes pas ici pour vous rincer, et ramasser le jus de votre talent avant de vous jeter comme des éponges usagées. Nous voulons que vous soyez notre groupe fard.
C'est pour cela que dans le présent contrat une close a été ajouté, qui est l'ajout d'un membre.
Il ne sera pas au choix de votre part, il est déjà tout désigné et c'est Lily Koslow. Elle joue divers instruments donc pourra s'adapter à vous à votre convenance et elle rajoutera une touche plus féminine à votre groupe. Nous sommes pour l'harmonie et deux filles, deux garçons nous paraît être une bonne balance.

Cali : Rajouter un membre ? Mais on est très bien comme ça sans avoir à ajouter une jeune gamine arriviste !

Je lançais un regard réprobateur à ma bassiste qui le soutenu, des flammes dansant dans ses yeux clairs.

Madame Maxwell : J'ai bien peur que ce ne soit pas négociable...

Alors la fille qui hantait ma tête depuis des jours allait faire partie de notre groupe... Je me surpris à sourire niaisement avant de poser la question qui nous brûlait tous les lèvres.

Jay : Pourquoi l'ajouter à notre groupe ? Elle est mondialement connue et n'a pas besoin de nous ?

Monsieur Maxwell baissa la tête avant de soupirer en se levant. Il attrapa une feuille sur son bureau et me la tendit tristement.

Monsieur Maxwell : Ce n'est pas vous qui avez besoin d'elle mais elle qui a besoin de vous. Ce qui est écrit sur cette feuille c'est la seule phrase qu'elle ne m'ait écrite en 6 mois. Il est arrivé un drame dont ce n'est pas à moi de vous parler et depuis elle ne chante plus.

Je lus la phrase écrite sur le papier qu'il m'avait tendu et il était écrit 'Je n'ai jamais vécu je me suis toujours contentée d'exister.'. Même moi dans mes pires moments de manque d'inspiration et de syndrome de la page blanche n'avait jamais fait si peu. 6 mois, 1 phrase.

Monsieur Maxwell : Je sais ce que vous vous dites. Qu'elle est feignante n'est ce pas ? 6 mois pour écrire une phrase c'est se foutre du monde et pourtant... C'était une fille hyper active, une joie de vivre innocente plaquée sur son visage et maintenant vous l'avez vu de vos propres yeux. Elle s'est renfermée complètement sur elle même, elle évite toute conversation sérieuse et se contente de fuir ses problèmes.

Madame Maxwell : Ne pensez pas que nous vous embauchons en tant que bouche trou, ce serait mal nous connaître. Nous croyons réellement en votre talent et il se trouve que mon mari et moi pensons que vous pourriez faire un quatuor parfait.

Je réfléchis un instant mes yeux naviguant de cette feuille en face de moi à mes musiciens. Je savais que Cali était contre mais je n'avais pas l'avis de Dex et c'est lui qui tranchera. Les yeux dans les miens il acquiesça.

Dexter : Moi franchement tant qu'elle chante bien et qu'elle fait pas de batterie ça me va.

Je lui souris en le remerciant intérieurement quand madame Maxwell se pencha vers Cali et sur le ton de la confidence lui avoua :

Madame Maxwell : Je comprends parfaitement votre désarrois mademoiselle mais sachez qu'on vous comprend. C'est pour cela que nous avons demandé à Lily de vous faire une demo dans une de nos salles d'enregistrements. Un mot de votre part et nous y allons. Ça ne vous engage à rien pour le moment mais voyez au moins son talent par vous même.

Cali : Parfait.

Je ne m'attendais pas à une réponse aussi rapide et sèche de la part de ma bassiste et j'en étais ravie. Je la remerciais du regard et elle me sourit en échange. Nous nous sommes donc tous levés sous l'exclamation enthousiaste de monsieur Maxwell.

Monsieur Maxwell : À la bonne heure !

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