Valjean, garde national
Le mois de juin passa lentement, d'une lenteur mortelle, Valjean n'arrivait plus à dormir la nuit. Il s'épuisait mais il ne pouvait s'empêcher de penser à Javert. Heureusement, le petit Jean était un baume pour son cœur.
L'enfant souriait, l'enfant babillait, l'enfant attrapait de ses petits poings la barbe blanche de son grand-père, heureux de sentir la douceur des poils, faisant sourire le vieux forçat, briller l'azur de ses yeux.
Heureusement car Jean Valjean ne vivait plus.
Aucune nouvelle de Javert. Les journaux parlaient de la grande revue de la garde nationale organisée sur les grands boulevards. Le roi Louis-Philippe voulait fêter l'anniversaire de la Révolution de Juillet le 28, de cette façon. On craignait un attentat mais le roi tenait à sa revue. Il voulait renouer des liens avec son peuple qu'il sentait partir à la dérive. Un roi né d'une révolution craignait plus que tout qu'une nouvelle révolte le chasse de son trône. Louis-Philippe devait y assister entouré des aînés de ses fils. Une famille royale, une dynastie encore jeune. Valjean songeait à Javert. Un attentat ? Durant le défilé ?
Valjean fut très surpris lorsqu'il reçut son affectation.
M. Fauchelevent n'était-il pas membre de la garde nationale ?
Valjean dut essayer un uniforme neuf, l'autre ayant fini dans le feu après son voyage dans la boue de l'égout. Et à cause du sang de Marius.
Cosette battit des mains, heureuse de revoir son père en uniforme. Il était si fringant ainsi. D'ailleurs, Valjean essaya de ne pas remarquer le regard intéressé de Mlle Gillenormand. Même Azelma le trouva beau, elle devait aller voir le défilé avec le fameux fils de ce voisin, M. Benoît Gaffet. On songeait à des fiançailles, on parlait de mariage. Les deux familles se côtoyaient...
Marius était plus circonspect. M. Fauchelevent n'existait plus, alors à quoi bon jouer encore cet alias ?
Secrètement, Valjean songeait à Javert. Un risque d'attentat ? Se pourrait-il que... ?
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