20, 21 et 28 janvier 2015
Youri refusait de bouger malgré les grognements de son aîné. Exaspéré, il posa ses couverts.
— J'ai compris, je le ramène dans sa chambre et je lui fais boire une bouteille de sang pour qu'il dégrise.
Janna lui offrit un sourire en coin et Artiom lui jeta un regard noir.
— Merci à toi Artiom. On vous garde une part de dessert à tous les deux, ne t'inquiète pas.
— Trop aimable, votre Majesté.
Janna gloussa devant le ton contrarié de son conseiller et le regarda partir avec son fardeau qui s'accrochait toujours à lui en chantonnant.
Artiom n'avait jamais réalisé que la zone appartement qu'il partageait avec Youri était si loin de la salle à manger.
— Artiom, pourquoi tu marches vite ? Dis, dis, dis ! Hein, dis !
Le jeune conseiller était accroché à sa taille et se collait à lui. Et comble de malchance pour Artiom, Youri était un peu plus grand que lui, ce qui le rendait encore plus envahissant. Niveau force, il surpassait largement son cadet, mais il se refusait à risquer de lui faire mal par accident. Il soupira. Ce n'était vraiment pas ainsi qu'il imaginait sa soirée. Youri recommença à chanter une chanson en russe tandis qu'ils continuaient à avancer. Pendant ce qu'il sembla des heures au vieux vampire, mais seulement sept minutes dans la réalité, il les fit pénétrer dans leurs appartements. Il attrapa dans le réfrigérateur d'appoint une bouteille de sang synthétique et tira Youri jusqu'à la chambre de ce dernier. Il le fit, tant bien que mal asseoir sur le lit après avoir parlementé pour qu'il lâchât sa taille.
— Allez Youri, bois ça, que tu dégrises enfin.
Le jeune conseiller se balançait doucement et agitait ses jambes au bord du matelas.
— Non, non, non, j'ai pas envie, ce n'est pas drôle.
— Bois.
Youri leva la tête et croisa le regard d'Artiom.
— Non, non, non mon cher, je ne bois rien du tout. J'ai pas soif.
Artiom posa la bouteille sur la table de chevet, avant de ne la faire exploser dans sa main à force de la serrer trop fort.
— Très bien, en échange de quoi tu bois cette bouteille ?
Le sourire de Youri s'élargit.
— Un bisou magique !
Bien qu'embarrassé, il déposât un baiser sur le front de Youri.
— Maintenant, tu bois.
Ce dernier avait pris un air boudeur, visiblement déçu de la tournure des évènements, mais obéit. Il retira ses chaussures avec l'aide de son aîné et s'allongea.
— Bien, essaye de dormir.
Artiom fut toutefois retenu par le poignet.
— Reste avec moi, ne pars pas.
Ils avaient certes, des centaines de fois, dû dormir dans le même lit ou la même tente, mais jamais l'un d'eux n'était alors sous une emprise quelconque. Et par principe, Artiom refusait de s'allonger à côté de Youri sachant que ce dernier n'avait pas l'esprit clair. D'un autre côté, il n'avait pas le cœur de le laisser. Il se dégagea doucement, attrapa la chaise rangée dans un coin de la pièce et la déposa à côté du lit. Il s'assit dessus.
— Je m'installe là et je ne bouge pas. Ça te va ?
Youri semblait encore bouder, mais le sang devait commencer à faire effet, car il s'endormit avant de pouvoir répondre. Artiom leva les yeux au ciel, remonta la couverture sur le jeune conseiller, bien que le froid ne pouvait l'atteindre, et se cala comme il put sur la chaise pour s'endormir à son tour.
À son réveil, Youri sentit une vague douleur lui enserrer la tête. Les évènements de la veille lui revinrent en mémoire et il se maudit intérieurement. Maudite sangria. Au moins, il avait l'alcool joyeux et Artiom n'avait pas eu à le voir pleurer toutes les larmes de son corps. Cela aurait pu être pire. Il ouvrit les yeux et s'installa péniblement en position assise, bénissant le mur pour son soutien. Il sourit lorsqu'il remarqua que son aîné s'était finalement endormi sur la chaise, la tête posée sur le matelas. Youri posa brièvement une main dans ses cheveux bruns.
— Artiom, il est déjà neuf heures.
Le vieux vampire s'éveilla immédiatement, ne dormant jamais très profondément. Il cligna des yeux, s'étira et se leva sans un mot. Il revint rapidement avec une bouteille de sang et une d'eau, qu'il tendit à Youri, avant de se réinstaller sur la chaise.
— Bois les deux, ça éliminera ton mal de tête.
— Vraiment ? Merci.
— Oui. Tu sais, j'ai déjà bu de l'alcool. Et même si cela date d'avant la naissance de Sa Majesté, je me souviens très bien de la sensation le lendemain matin. Cette substance n'est vraiment pas tendre avec nous.
Youri se retint de ricaner face à l'image d'un Artiom bourré qui s'imposa à son esprit. Afin d'éviter de dire une bêtise, il s'occupa de boire le contenu des bouteilles.
— Comment as-tu pu ne pas sentir que cette carafe contenait une boisson alcoolisée ? Ton odorat est aussi bon que celui d'un vieux vampire. Sa Majesté n'a pas relevé, mais cela me semble improbable que tu aies été distrait à ce point.
Youri posa les bouteilles vides à côté de lui et fixa ses mains, gêné. Face à son silence, Artiom soupira.
— Pourquoi as-tu fait exprès ?
— Ce n'était pas prémédité !
Le vieux vampire haussa un sourcil. Il ne s'attendait pas à ce que son ami soit aussi embarrassé par la situation.
— Alors quoi ? Je ne suis pas en colère et je ne t'en veux pas. Je suis juste un peu agacé, c'est tout, principalement car je n'ai pas encore mangé mon dessert et parce que j'ai passé ma nuit sur une chaise. Donc, vas-y, je t'écoute.
Youri ne croisa toujours pas son regard.
— Je pensais vraiment qu'il s'agissait de jus de fruit, jusqu'au moment où j'ai eu mon verre sous le nez. J'ai alors pensé que ce serait une opportunité de me donner du courage. C'était stupide et je suis désolé. Sa Majesté va m'étrangler si elle apprend pourquoi j'ai fait ça.
Artiom pencha la tête.
— Du courage pour quoi faire ?
— Pour te parler.
Le vieux vampire croisa les bras contre son torse.
— Je ne pensais pas te faire peur à ce point.
Vexé, il tourna son regard vers la porte. Youri, réalisant le malentendu, s'extirpa tant bien que mal des couvertures et s'agenouilla sur le rebord du lit.
— Non, pas dans ce sens-là ! Évidemment que je n'ai pas peur de toi ! C'est juste que ça m'a rendu triste lorsque tu as déclaré être trop vieux pour un nouveau chapitre de ta vie... Alors j'en ai parlé à Sa Majesté. La conclusion était que je devais te dire ce que je pense.
Artiom avait reporté son regard sur Youri et décroisé ses bras.
— Dans ce cas, je t'écoute.
— Plus le temps passe, plus je suis terrifié que tu te décides à achever ta vie une fois que tu auras atteint les mille ans, comme cela arrive parfois. Comme...
— Comme sa Sainte Majesté Ludmilla.
— Oui. Même si la seule reine que j'ai connu est Sa Majesté Jannochka, j'ai appris notre Histoire et j'ai peur que tu préfères te résigner à la solitude jusqu'à en avoir assez. Avant je ne disais rien parce que notre mode de vie n'était pas stable et l'avenir beaucoup trop incertain. Mais aujourd'hui, ça a enfin changé. Ce château est notre nouveau foyer. Notre maison pour la suite de l'éternité. Pour la première fois depuis qu'on a quitté Doma, on est certain de ne plus déménager. Alnwick est le territoire de notre reine. Et dans cette perspective, je ne peux pas imaginer que dans moins de deux cents ans tu te décides à mourir parce que tu es soi-disant trop vieux pour être de nouveau heureux. Je refuse d'accepter ça ! Je...
Perdu dans son monologue, Youri n'avait pas réalisé que quelques larmes de stress roulaient sur ses joues. Il sentit alors Artiom s'asseoir à côté de lui.
— Regarde-moi.
Youri pivota et s'installa en tailleur face à son aîné, mais refusa de croiser son regard.
— Tu as raison sur un point. Tant que nous n'avions pas d'endroit où rester, je refusais de penser à l'avenir, même si parfois je me suis laissé aller à rêver. Même si j'ai ressenti de la jalousie voire de la possessivité alors que je n'en avais pas le droit. Sa Majesté aime me taquiner encore avec ces incidents.
Youri leva brièvement la tête avant de réaliser de quels évènements Artiom parlait.
— Tu, tu aurais pu me le dire. Flirter avec ces gens n'était pas très passionnant.
Artiom sourit.
— Non. Ce n'était pas le moment. Et même maintenant, où, c'est vrai, nous n'avons plus à bouger, je ne sais pas s'il me reste du courage pour prendre le risque de m'engager à nouveau. La simple idée d'un nouvel espoir brisé me terrifie. Je suis trop vieux pour accepter une nouvelle blessure de ce genre.
— Malgré le combat que l'on vient de mener, nous vivons à une époque où de plus en plus de lois sont faites en faveur des vampires, où la cohabitation existe. Kiara et Sean travaillent avec la police depuis des décennies. Notre Majesté est archéologue. Beaucoup des nôtres se mêlent aux humains sans problème. Il y aura toujours du racisme, mais les humains sont déjà racistes entre eux. Il est donc difficile de souhaiter que tous les mortels acceptent d'autres créatures.
Youri se mit à genoux et se pencha pour poser son front contre celui d'Artiom.
— D'après moi, l'avenir s'annonce rempli d'espoir. Certes, j'ai probablement l'optimisme de la jeunesse, mais je ne pense pas que ce soit un mal. Sa Majesté saura protéger notre futur et le sien, surtout maintenant qu'elle a de nouveau quelqu'un à aimer.
Il attrapa les mains d'Artiom.
— Je ne veux pas te paraître insistant ou te mettre mal à l'aise. Mais j'ai tellement peur que tu finisses par disparaître quand tu auras atteint ton premier millénaire.
Artiom serra les mains de Youri et parla enfin.
— Sa Sainte Majesté Ludmilla m'a dit peu avant de s'éteindre qu'il serait grand temps pour moi d'aimer de nouveau, car j'avais perdu mon épouse bien trop jeune et qu'elle était certaine que je trouverai auprès de qui passer mon éternité. Et visiblement, notre reine actuelle est d'accord.
— Je ne t'oblige à rien, tu sais.
— Je t'aime Youri, depuis bien plus de cent cinquante ans. Il me manque juste le courage de faire face à l'avenir.
Et avant que Youri ne trouve quoi répondre, Artiom l'embrassa. Enfin.
Les jours suivants, pendant que Liz et Clifton se battaient avec les divers problèmes administratifs liés aux dégâts causés à l'Agence, les autres s'activaient à achever le nettoyage tandis qu'une entreprise installait un échafaudage en vue des travaux de reconstruction de la façade. D'après l'assurance, l'accident étant considéré comme un attentat avec une bombe magique à visée haineuse contre des vampires, les frais supplémentaires seraient couverts par la ville. Et comme il s'agissait du célèbre château d'Alnwick, la reconstruction avait été classée comme prioritaire, malgré la saison. Artiom et Youri, quant à eux, s'occupèrent d'organiser les obsèques de tous les vampires décédés soit au combat soit aux mains des meurtriers. Janna avait décidé de prendre en charge l'intégralité des frais, afin, d'au moins, alléger ne serait-ce qu'un peu le tourment des familles. Elle avait aussi décidé de mettre en place une cellule psychologique avec des psychologues vampires bénévoles.
La semaine d'après, Kiara et Sean avaient convenu d'un rendez-vous en visioconférence et avaient souhaité que tous les membres de l'Agence soient présents. Au moment de s'installer, Artiom invita Aurae à s'asseoir à côté de Janna.
— Tu es certain ?
— Tu es officiellement la nouvelle compagne de Sa Majesté. Ta place est là désormais. Tu vas devoir t'y habituer.
Janna serra la main d'Aurae en lui souriant.
— Ne t'en fait pas, l'avantage d'être à côté de moi est qu'on te servira à manger en premier si jamais nous sommes invitées quelque part.
Aurae ne put contenir son rire. En face, Liz, Hayden et Clifton souriaient de ce bonheur retrouvé. Youri termina de brancher l'ordinateur et lança la visioconférence, avant de rejoindre Artiom debout, derrière leur reine. Kiara et Sean apparurent à l'écran et, comme le voulait la tradition, ce fut ce dernier, le plus âgé des deux, qui entama la conversation.
— Bonjour à tous, merci de nous accorder de votre temps. Majesté, Mademoiselle Aurae, merci à vous également.
Aurae sentit une vague d'embarras l'envahir.
— Avant de commencer, nous tenions à vous témoigner, à tous, notre plus profonde gratitude pour votre aide précieuse lors de cette affaire. Grâce à vous, nous avons évité le pire et enrayé le mal avant qu'il ne prolifère davantage. À présent, si vous le permettez, je vais laisser Kiara vous expliquer l'ordre du jour.
La chef vampire replaça une mèche de ses cheveux.
— Merci Sean. Bonjour à tous. Majesté, Mademoiselle Aurae, mes hommages. Hayden, merci encore de m'avoir sauvé la vie.
Le géologue sourit.
— Avec plaisir !
Artiom leva les yeux au ciel.
— Peut-on revenir à une conférence plus protocolaire, je vous prie ? Si vous voulez discuter, faites le plus tard.
Youri et Janna murmurèrent un « vieux ronchon, va », et Kiara s'excusa d'un hochement de tête, avant de reprendre.
— Même avant la série de kidnappings, plusieurs chefs vampires nous avaient contactés avec une demande commune. Mais comme nous sommes les plus proches, géographiquement parlant, de vous Majesté ; ils souhaitaient que Sean et moi soyons les messagers.
Janna fronça les sourcils.
— De nos jours, nous avons la chance d'être plutôt bien intégrés aux humains malgré encore quelques discriminations et d'avoir de nombreuses lois de notre côté. La société évolue de plus en faveur d'un équilibre entre eux et nous. Toutefois, nous autres, chefs vampires, sommes tous d'accord sur un point. Il nous manque de la cohésion. Plus de cohésion signifie davantage de transferts d'informations et la disparition totale d'accidents comme celui que nous avons dû traiter. Et nous espérions que vous accepteriez de redevenir officiellement la reine des vampires.
Il n'y eut soudain plus un bruit dans la salle de réunion. Artiom s'apprêta à parler, mais Janna le coupa d'un geste et se leva.
— Kiara, Sean, je comprends parfaitement votre demande et celles des autres. Je perçois la logique. Mais vous souhaitez que je règne sur quoi au juste ? Je n'ai plus de sanctuaire et de royaume. Je n'ai plus ni paix ni maison à offrir. Je suis la reine d'un monde disparu. Que voulez-vous de moi ?
Artiom et Youri indiquèrent d'un signe de tête à Aurae, Liz, Hayden et Clifton de ne surtout pas intervenir. Sean reprit la parole.
— Majesté, ni Kiara ni moi ne pouvons comprendre qu'elle a été la vie dans la mythique Doma. Par contre, contrairement à ce que vous semblez penser, tous les vampires connaissent votre existence. Les plus anciens parlent de vous aux plus jeunes. De vous, mais aussi de vos aïeules. Comme les humains, nous avons des livres d'Histoire. Doma et les reines en font partie. Majesté, vous êtes notre Histoire, pour nous tous. Vous représentez l'espoir de vivre en harmonie avec les humains. Vous incarnez la puissance guerrière, mais aussi la paix.
Il se tut un instant et Kiara continua.
— Majesté, pourquoi pensez-vous que chaque vampire vous traite avec autant de respect et de révérence ? C'est parce que pour nous vous êtes la clé de notre espèce. La protectrice de notre avenir. Savoir, sagesse, beauté et intelligence. Vous êtes notre reine à tous, depuis votre couronnement. Sean et moi n'avons d'ailleurs connu que votre règne. Nous ne vous demandons pas de changer quoi que ce soit à votre vie Majesté. Évidemment. Mais nous souhaiterions simplement que votre présence soit officielle. Que nous puissions vous contacter au cas où. Et puis, après tout, vous vivez dans un château et Alnwick et alentour sont officiellement votre territoire. Je vous en prie Majesté.
Janna soupira.
— Puis-je prendre le temps d'y réfléchir et vous rappeler d'ici une ou deux heures ? J'ai vraiment besoin de peser le pour et le contre.
Sean et Kiara acquiescèrent, s'inclinèrent et raccrochèrent. Janna se leva brusquement.
— Clifton, je peux te parler une seconde ?
Tout le monde fut surpris de ce choix, particulièrement ses conseillers. Elle marcha jusqu'à une salle hors de portée d'ouïe vampirique et ferma la porte.
— Que puis-je pour toi, ma petite Janna ?
Clifton boitait encore et s'installa sur une chaise, posant sa canne à côté de lui.
— Chef... Si je redeviens officiellement la reine vampire aux yeux du monde, l'Agence sera connue comme mon château. Au sens littéral du terme. Et Alnwick passera en territoire vampirique royal. Qu'en penses-tu ? L'Agence est tienne. Je ne veux pas en ternir l'image.
— Assieds-toi, Janna. S'il te plaît.
La vampire acquiesça.
— Comme je te l'ai dit auparavant, mon testament est déjà fait. À mon décès, le célèbre château d'Alnwick sera tien, parce que je souhaite que l'Agence demeure dans notre famille si spéciale pour toujours. Parce que c'est moi qui partirai en premier, mais qu'après ça, je souhaite que Liz et Hayden puissent finir leurs existences d'humains ici avec vous. Parce qu'après ça, je souhaite qu'Aurae, toi, Artiom et Youri fassiez vivre cet endroit pour toute votre éternité. J'ai la chance de pouvoir léguer un foyer magnifique à de la famille qui ne peut mourir de vieillesse.
Janna avait les larmes aux yeux et tentait de garder contenance.
— Tu sais Janna, quand ma femme et ma fille ont été assassinées par un vampire, j'étais désemparé et terriblement seul. Mis à part mon travail, mes recherches et mon argent, je n'avais absolument rien. Je m'imaginais déjà, plus de trente ans plus tard, croupir dans la solitude, entouré de vieilles reliques. Et puis l'Agence a eu du succès. Liz est arrivée. Puis toi. Puis Hayden et enfin Aurae. On avait tous besoin d'un endroit où s'ancrer de nouveau. On a tous gagné une nouvelle famille. Une famille d'humains et de vampires. Alors ça sera une grande fierté pour moi si l'Agence devient la résidence officielle de la reine vampire. Mais ne compte pas sur moi pour faire la révérence, mes rhumatismes ne me le permettent plus.
Janna éclata de rire, sécha ses larmes et enlaça doucement Clifton pour ne pas risquer de le blesser par accident.
— Merci pour tout Clif. Tu n'imagines pas à quel point ça me touche.
L'archéologue lui sourit, attrapa sa canne et se releva péniblement.
— Allons retrouver les autres. Oh, et puis avouons-le, Aurae sera magnifique en compagne royale.
Janna gloussa de bonheur.
— Rejoins-les, je vais chercher ma couronne.
Le regard de Clifton s'illumina de fierté.
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