Chapitre 7
I have to save them !
Je dois les sauver !
***
-NOUS TE PRÉSENTONS NOTRE TENTE ! s'écrièrent les jumeaux en levant les bras à l'unisson.
Jane éclata de rire alors qu'elle glissait ses yeux sur la pièce. George et Fred n'avaient visiblement pas changé durant ces deux mois.
Leur habitat était aussi grand que celui de la jeune blonde. Les meubles ressemblaient comme deux gouttes d'eau à ceux de Terrier, une odeur de fête et de magie en ressortait, ce qui donnait un côté fantastique et chaleureux.
-Elle est super votre tente ! dit Jane en se tournant vers Harry.
-On sait, on sait, répondirent une seconde fois les jumeaux. Nous avons la meilleure tente qu'il existe dans le monde de la magie !
-Arrêtez de mentir ! souffla Hermione en s'asseyant sur l'un des lits.
-On ne ment pas ! C'est une vérité affirmée ! se défendit Fred en bombant le torse.
-Une vérité affirmée ? se marra Hermione alors que le reste de la population les regardait se quereller avec amusement. Je suis sûre que tu ne sais pas ce que ça veut dire !
-En tout cas, si une vérité est affirmée, c'est bien que Krum est le meilleur joueur de tous les temps ! s'exclama Ron en se levant brusquement.
George attrapa une flûte à bec et se mit à jouer tandis que Fred dansait en chantant son prénom alors que les autres éclataient de rire.
-Tu n'exagères pas un peu ? dit Jane qui ne pouvait s'empêcher de rire en voyant les jumeaux se comporter comme des sauvages.
-Non ! hurla presque Ron. Y en a pas deux comme lui !
-Krum ?
-On dirait un oiseau à sa façon de voler !
-Krum, Krum !
-C'est plus qu'un athlète !
-Krum, Krum, Krum !
Fred et George se mirent à imiter l'oiseau alors que les rires redoublaient et Fred balança sa tunique aux couleurs de l'Irlande sur Ron qui la retira immédiatement.
-C'est un artiste !
-Kruuuum !
-Je crois que tu es amoureux, Ron, dit Ginny pour le charrier.
Il n'en fallut pas plus pour que la petite troupe se mette à chanter sous les yeux noirs de Ron qui se sentit ridiculisé;
-Viktor je t'aime ! Oui je t'adore ! Quand tu es loin je t'aime plus fort !
Ron voulut se débattre en lançant un coussin sur son frère quand une explosion les fit tous sursauter.
-La fierté des Irlandais, qu'est ce que ça fait comme bruit... soupira George avant de prendre part à la bagarre.
Mais le père Weasley arriva brusquement et son teint pâle les alarma tous. Il n'avait pas l'air aussi enthousiaste que ses enfants.
-Qu'est ce qu'il se passe ? demanda Jane qui sentit l'adrénaline redescendre d'un étage.
-C'est pas les Irlandais, répondit Arthur. Il faut partir d'ici, tout de suite !
-Quoi ? Mais pourquoi ? demanda Fred en reposant son coussin par terre.
-Ne posez pas de questions ! Prenez vos affaires ! Dépêchez-vous !
La sévérité inhabituelle d'Arthur les inquiéta plus qu'ils ne l'étaient déjà, et en moins de deux, leurs bagages furent pliées.
Pourquoi on s'en va ? Qu'est ce qu'il se passe ? Des milliers de questions tourbillonnaient dans l'esprit de Jane et personne ne semblait connaître les réponses. Tout s'était bien déroulé jusque là, pourquoi s'enfuir si hâtivement ?
Arthur ouvrit la tente et une vision d'horreur s'offrit à leurs yeux.
L'atmosphère enchantée et joviale avait laissé place à un carnage sans pareil; la foule courait dans tous les sens en hurlant, des tentes brûlaient, des explosions retentissaient en faisant vibrer le sol, des corps gisaient à terre, certains trébuchaient ou se faisaient piétiner. L'odeur de brûlé piquait la gorge, le ciel s'était assombri et un nuage de poussière rendait les alentours indescriptibles.
Qu'est ce qu'il se passe ? Qu'est ce qu'il se passe ?
Jane sentit la peur la submerger et l'incompréhension monta d'un cran. Plus rien autour d'elle ne lui rappelait les heures auparavant.Tout n'était que carnage et enfer, la Mort rôdait partout, le feu se répandait à une vitesse folle et menaçait de les atteindre.
-Rejoignez le Portoloin et surtout; restez ensemble ! s'écria Arthur en toute hâte. Fred, George ! Vous êtes responsables de Ginny !
Mais ce qu'elle vit cloua Jane sur place. Elle n'entendit plus rien pendant un instant, elle ne vit plus rien à part une troupe de personnes se déplacer en prononçant des formules terrifiantes. Elle ne vit plus rien à part des hommes encapuchonnés, des armes à la main. Elle ne vit plus rien à part des meurtriers se défouler sur les passants en avançant d'un même pas.
"Des Mangemorts"
Ce nom rebondit dans les oreilles de la jeune blonde. Des Mangemorts. Les partisans de Voldemort. Ils étaient là. Ils étaient de retour. Ils n'étaient jamais partis.
Ils allaient tous les tuer.
Soudain, elle sentit une force la pousser en arrière elle revint brusquement à la réalité. Harry lui tenait fermement le bras et lui hurlait de courir tandis que ses amis les devançaient en slalomant entre les tentes détruites.
Courir. Courir. C'était la seule solution. Il fallait courir ou mourir.
Alors Jane pressa le pas, poussée par la terreur et son instinct de survie. Harry n'eut bientôt plus besoin de l'élancer, et elle le dépassa en un rien de temps.
Elle ne voulait pas mourir. Pas comme sa mère. Pas tuer par ces assassins, par ces meurtriers.
Elle rattrapa Hermione sans faire attention à ses amis qu'elle laissait derrière elle et se retourna vivement vers elle. La sorcière était bousculée dans tous les sens par la foule qui s'agitait.
Jane se jeta vers elle et l'aida à s'en sortir.
-HARRY ! OÙ EST HARRY ? cria Hermione en se cramponnant à son amie.
-JE NE SAIS PAS ! IL ÉTAIT DERRIÈRE AVEC TOI !
Ce fut à ce moment là que les deux filles prirent conscience de la réalité.
Ils avaient perdu Harry. Le garçon s'était fait emporté par la vague d'humains. Il n'était plus derrière eux.
Une larme coula sur la joue de Jane quand elle imagina son meilleur ami raide mort au beau milieu de cadavres et de terre brûlés.
Elle voulut faire demi-tour pour le retrouver mais Hermione la rattrapa de justesse.
-NE FAIS PAS ÇA ! IMAGINE QU'ON TE PERDE TOI AUSSI ! IL VAUT MIEUX QU'ON RATTRAPE LE GROUPE !
-MAIS HARRY...
-HARRY EST COURAGEUX ET FORT ! IL VA S'EN SORTIR !
Jane vit dans les yeux de son amie de la confiance. Elle avait raison; Harry pouvait très bien se débrouiller tout seul.
Elle non. Si elle se perdait, elle n'était pas sûre de retourner à Poudlard.
Alors après avoir réfléchi en toute hâte, elle hocha la tête et les deux amies se remirent à courir.
Elles ne savaient pas où elles allaient. Elles cherchaient simplement un endroit où se cacher. George, Fred, Ron et Ginny étaient déjà loin, elles ne les retrouveraient pas.
Elles poussèrent les gens sans pitié, sautèrent par dessus les débris, zigzaguèrent entre les arbres et les obstacles.
Il fallait qu'elles retrouvent le Portoloin. C'était leur point de retrouvaille. Ou une cachette. Quelque chose qui leur permettrait de survivre.
Soudain, Jane se stoppa brusquement dans sa course. Devant elle, sa tente brûlait. Sa tente. Là où son père et Octela étaient retournés après l'avoir laissée avec les Weasley.
Non. C'était impossible. Pas eux. Pas son père. Pas lui.
Cette fois, le cœur de Jane la lâcha et elle fondit en larmes.
-PAPA !!! NON !
Elle voulut se jeter dans la tente pour les retrouver mais Hermione la retint.
-LÂCHE-MOI ! hurla Jane en se débattant. JE DOIS LES SAUVER ! LÂCHE-MOI !
-JANE ! ÇA SERT A RIEN !
La jeune blonde ne voulait pas y croire. Ils ne pouvaient pas être mort. C'était impossible. Pas son père. Celui qu'elle aimait plus que tout. Il ne pouvait pas l'avoir abandonnée. Elle avait besoin de lui. Sans lui elle n'était rien.
Des explosions retentissaient et Hermione lui criaient dans les oreilles, mais elle n'entendait rien. La tente disparaissait sous les flammes, il n'y avait plus aucune trace de vie. Ils étaient morts.
-S'IL TE PLAIT JANE ! ON DOIT PARTIR !
La gifle que lui asséna Hermione la réveilla et elle regarda les alentours comme si elle les découvrait. Elle était en état de choc. Son cœur ne répondait plus.
Son amie l'obligea à bouger et elles se remirent à courir. Leurs jambes les martyrisaient mais ça n'avait plus d'importance.
Mon père n'est pas mort. C'est pas possible. C'est pas possible. Il est vivant. Il s'en est sorti.
Jane avait beau se répéter ces phrases dans sa tête, elle savait très bien que ce n'était que pour se rassurer.
Il était mort. Il était parti. Elle était seule.
Hermione bifurqua et Jane reconnut le chemin par lequel ils étaient passés quand ils avaient quitté le Portoloin.
Ils arrivaient. Ils étaient saufs.
Mais à quoi bon ? Son père était mort.
Les larmes brouillant la vue de la jeune blonde, elle ne reconnut pas immédiatement Arthur et ses enfants se jeter vers eux.
Elle s'affala à terre et se roula en boule en laissant son chagrin se déverser. Elle n'avait plus de raison de vivre.
Elle était seule.
Soudain, quelqu'un la serra fortement contre elle et elle devina immédiatement qui c'était.
Un hoquet de soulagement et de joie lui échappa et elle s'agrippa fermement au cou de la personne.
-J'ai cru que t'étais mort... j'ai cru que t'étais mort... dit-elle entre deux sanglots. J'ai cru... J'ai vu la tente... J'ai cru que t'étais mort... J'ai vu...
-Tout va bien, ma chérie. Je suis là. Je suis en vie. Je ne te quitterai jamais.
Les mots de son père s'ancrèrent sur la rétine de la jeune blonde et elle finit par sombrer dans l'inconscience.
A Suivre.
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