Chapitre 3
Here we are !
Nous y sommes !
***
Le temps passait et les pieds de Jane commençaient à la martyriser. Son sac sur l'épaule droite l'irritait et elle aurait fait n'importe quoi pour avoir Kiny à ses côtés sur le moment.
Une heure s'était écoulée ? Deux ? Trois ? La jeune fille n'en savait rien, mais il devait être au moins 7 heures car la nuit avait maintenant complètement laissé place au jour. Le vent soufflait moins fort, l'air était plus chaud, Jane surprenait quelques fois des animaux gambader entre les arbres et les oiseaux chantaient gaiement dans leurs nids perchés dans les hautes branches.
Après avoir transplané de Londres à la grande forêt qui menait au Portoloin, la famille s'était mise à marcher sans arrêt et Jane avait l'impression qu'on lui enfonçait des pieux dans les cuisses à chaque pas franchi.
-Papa, on arrive quand ? demanda-t-elle.
Son père menait la marche et ne semblait pas fatigué par cette longue ascension. D'un côté, le Quidditch était quelque chose qu'il adorait et il aurait raté le match pour rien au monde.
-Bientôt, bientôt.
Jane souffla; cela faisait une demi-heure qu'il lui répétait sans cesse la même réponse.
-Tu as l'air fatiguée.
C'était Octela qui venait de la rejoindre. Elle aussi semblait épuisée à cause de sa respiration lente qui s'entendait clairement, mais Jane était sûrement la plus démunie de ressources.
-Un peu. Le marche m'épuise.
-Je te comprends, rit légèrement Octela.
Les deux jeunes filles s'entendaient vraiment bien, au grand soulagement de Jane. Elle se souvenait qu'à Poudlard, l'année précédente, elle avait imaginé une dame insupportable aux airs supérieurs comme ce genre de marâtre que l'on retrouvait dans les contes Moldus qu'elle s'amusait à lire étant petite. Et à son grand étonnement, c'était tout le contraire; Octela était souriante et joviale. Elle s'occupait de Jane comme de sa propre fille et les deux filles ne rataient jamais une occasion de passer du temps ensemble. Jane lui avait un peu raconté sa surprenante vie. Octela avait bu ses mots, surtout quand elle avait parlé des trois dernières années. La surprise avait été aussi grande que la joie quand Jane lui avait appris qu'elle était amie avec le célèbre Harry Potter. Octela avait voulu tout savoir de lui, et n'avait cessé de lui répéter qu'elle avait de la chance. Mais ça, Jane le savait déjà.
Quant à Octela, elle ne savait pas grand chose sur elle. C'était une dame plutôt réservée qui n'étalait pas sa vie devant tout le monde. Octela dirigeait une association nommée Free Elves, comme lui avait dit son père, et c'était à peu près tout. Elle était fille unique et ses parents étaient morts dans un accident de voiture quand elle avait eu 4 ans. A partir de ce moment là, elle avait vécu chez ses grands-parents qui étaient décédés quelques temps après qu'elle soit partie fonder sa propre vie. Elle était sortie quelques mois avec un garçon, mais avait fini par mettre fin à sa relation quand il était devenu beaucoup trop possessif à son goût. Elle espérait que Chris était le bon, et Jane n'en doutait pas. Les deux amoureux étaient inséparables.
-Nous y voilà ! s'écria Chris, quelques temps après.
Jane se mit à courir vers son père même si la douleur à ses jambes était brûlante et vit à la lisière de la forêt une grand pleine couverte de végétaux qui se perdait derrière les nuages. Il n'y avait personne à part quelques oiseaux qui virevoltaient par ci-par là.
Les trois s'avancèrent vers le champ et Jane découvrit une vieille canette de Coca toute écrasée et salie à terre.
-Nous y sommes, dit-elle en s'asseyant près d'elle.
-Dans quelques minutes nous devrons tenir cette canette et nous serons propulsés à quelques kilomètres. Si nous ne sommes pas à l'heure, tout tombe à l'eau. Vous avez compris ? demanda Chris en s'asseyant à ses côtés.
Jane hocha la tête. Elle connaissait parfaitement le fonctionnement d'un Portoloin, mais son père avait cette manie de tout répéter sans arrêt comme si elle était amnésique.
Un Portloin était un simple objet anodin qui permettait aux sorciers de se déplacer d'un endroit à un autre à un horaire précis. Cela pouvait prendre n'importe quelle forme, tant que ça n'attirait pas l'intention des Moldus. La plupart du temps, ils ressemblaient à des déchets usagés bons pour la déchetterie.
-Dans moins d'une minute ! s'écria Chris en regardant sa montre d'argent.
Jane vérifia qu'elle tenait toujours son sac sur son épaule et posa un doigt sur la canette. Il suffisait d'un simple contact avec le Portoloin pour être transporté d'un point à un autre quand l'heure était venue.
Son père et Octela firent de même et Chris se mit à compter sans quitter sa montre du regard;
-Trois... Deux... Un !
Soudain, Jane se sentit décoller du sol et se mit à tournoyer à toute vitesse autour de la canette qu'elle essayait de ne pas lâcher. Elle planait maintenant dans les airs à une vitesse fulgurante et le vent lui frappait violemment le visage.
-Ça nettoie les sinus, hein ? rit son père.
Il avait l'habitude d'utiliser le Portoloin. Quand il devait se rendre à un endroit précis pour son travail et qu'il ne pouvait pas transplaner par manque de discrétion, il utilisait un Portoloin.
-Allez ! On lâche !
Jane déglutit. Lâcher ? Maintenant ? Alors qu'elle était à plusieurs mètres du sol ? Ça lui semblait être une mauvaise idée, bizarrement.
Son père ne sembla pas partager son point de vue car il desserra son emprise sur la canette et disparut dans le vent en moins d'une seconde sous le regard terrifié de sa fille. Octela ne tarda pas à le suivre après avoir jeté un regard entendu à Jane, et celle-ci respira un bon coup avant de les imiter. Elle perdit tout contrôle de ses mouvements et sentit son corps se bousculer dans tous les sens, avant qu'elle ne s'étale brusquement face contre terre.
Elle gémit sous la faible douleur et se redressa. Un peu plus loin d'elle, la vieille canette roulait dans les hautes herbes.
Elle regarda autour d'elle à la recherche de son père et d'Octela, mais elle ne vit aucun des deux. Pendant une seconde, elle redouta avoir lâché le Portoloin trop tard, mais un mouvement dans le ciel attira son attention.
Son père et sa compagne marchaient tranquillement dans les airs, un grand sourire dessiné sur leurs lèvres.
Jane crut pendant un instant que des ailes leur étaient poussé dans le dos, mais elle dut abandonner cette idée quand ils remirent pieds à terre.
-Que... bafouilla-t-elle.
Mais ses mots se perdirent à cause de l'incompréhension. Elle avait l'impression de ressembler à une Moldue qui découvrait le monde des sorciers. Elle qui avait cru tout connaître des Portoloins...
-Je t'apprendrai, lui dit son père en s'avançant vers elle.
Jane hocha la tête et s'empara de son sac qui avait quitté son épaule à cause du choc.
Les trois se remirent en route, et bien vite, Jane entendit des cris et des détonations. Sans pouvoir empêcher un sourire d'apparaître sur son visage, elle accéléra le pas et découvrit bientôt une vue qui l'impressionna plus qu'elle ne l'était déjà.
Des milliers de tentes de toutes les couleurs étaient disposées sur plusieurs kilomètres. Des centaines de personnes slalomaient entre elles en parlant bruyamment. Certains portaient des chapeaux et des écharpes rouges ou vertes, tandis que d'autres planaient au dessus de l'emplacement sur leurs balais. Des farceurs s'amusaient à faire éclater des pétards tandis que d'autres chantaient leur hymne à tue-tête, énervant les voisins qui petit-déjeunaient près de leurs habitats.
Jane sourit en se mettant à courir sans attendre son père vers ce spectacle qui la ravissait.
Enfin, elle y était.
A Suivre.
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