Chapitre 36


– J'ai tué Sirius Black ! J'ai tué Sirius Black !

Le rire dément de Bellatrix Lestrange se répercutait contre les murs. Jane courait le plus vite possible sur les traces d'Harry en criant son prénom. Ce dernier ne l'écoutait pas.

– Endoloris !

La Mangemort trébucha en lâchant un petit cri. Elle se retourna vers Harry avec un sourire narquois. Jane arriva enfin et s'approcha de son meilleur ami qui s'apprêtait à jeter une deuxième sort.

– Harry... Ne fais pas ça... murmura la sorcière.

– Ne t'en mêle pas.

Jane ignora le ton dur avec lequel il s'était exprimé.

– Harry, je sais qu'elle a tué ton parrain et qu'elle mérite d'être punie, mais ce n'est pas la solution. Je sais à quel point c'est dur de l'encaisser, et je suis autant triste que toi. Sirius était une personne formidable et ne méritait pas de mourir. Mais il est parti, et la tuer ne le ramènera pas. Pense à Lupin. Il a vécu tant de choses avec lui, crois-tu qu'il aimerait que tu te venges ainsi ? Et ton père ? Et Sirius, que dirait-il en voyant son filleul ainsi ? Harry, s'il te plaît, regarde-moi.

Harry accrocha son regard. Le cœur de Jane s'arrêta une seconde face à ses yeux émeraudes éteints et perlés de larmes. Elle s'approcha de lui et lui attrapa le bras avec lequel il tenait sa baguette. Au sol, Bellatrix ricanait toujours.

– Je suis tellement désolée et tu ne peux pas savoir à quel point je suis triste, mais, s'il te plaît, renonce. Si tu t'acharnes sur elle, tu accompliras ce que Voldemort veut que tu accomplisses. Et tu n'es pas comme lui, Harry. Nous, on est là. On va t'aider à surmonter ton deuil. Moi, Ron, Hermione, Ginny, Neville, Luna ... On est là, Harry. On ne te laissera pas tomber. Tu es mon meilleur ami et je refuse de te voir devenir ce que Voldemort veut que tu deviennes.

Les larmes roulaient sur les joues des deux sorciers. Doucement, Jane abaissa le bras de son meilleur ami. Alors qu'elle s'apprêtait à lui prendre sa baguette, elle fut propulsée contre une cheminée et serra les dents quand son dos percuta le mur. La cicatrice d'Harry s'était mise à lui brûler.

– Il faut le vouloir, Harry.

Jane fut prise de convulsions. A côté d'elle, Harry se tordait la gorge. Les deux se crispèrent : le serpent reprenait possession de leur corps.

– Elle l'a tué, elle le mérite.

La voix siffla dans les oreilles de la sorcière. Elle tenta d'ouvrir la bouche, mais sa voix s'était évanouie, comme si on lui avait retiré les cordes vocales. Elle ferma les poings et sa vue se brouilla.

– Tu connais la formule... Fais le !

Lestrange se mit à rire de plus belle quand Voldemort se matérialisa. Jane sentit l'odeur du sang s'insinuer dans ses narines. Harry resta un instant indécis, puis se retourna vers Voldemort qui le désarma en ricanant.

– Trop faible, sourit-il.

Les convulsions avaient cessé et Jane reprenait peu à peu ses esprits. Elle s'agenouilla et tressaillit quand elle croisa furtivement le regard du Seigneur des Ténèbres. Jane était terrorisée devant lui, mais ne laissa rien paraître. Montrer sa faiblesse serait un échec pesant.

À côté d'elle, une cheminée s'enflamma et Dumbledore apparut dans son accoutrement habituel. Jane resta abasourdie face à son arrivée imprévue. Mais d'où sortait-il... ? Et comment avait-il su qu'ils étaient là ?

– C'était idiot de ta part de venir ici, Tom, dit-il calmement. Les Auror sont en route.

– Quand ils seront là je serai parti, et toi tu seras mort.

Il brandit sa baguette et Dumbledore poussa Harry derrière lui. Bellatrix s'enfuit par la cheminée tandis que le directeur et le Seigneur des Ténèbres s'affrontaient. Jane était éblouie par la lumière qu'ils produisaient. Harry arriva à son niveau et la tint contre elle.

Des parties du mur s'écroulèrent autour d'eux. L'Elu obligea Jane à poser sa tête sur genoux tandis qu'il posait la sienne sur celle de la jeune fille. Ainsi, Jane était hors d'atteinte. Harry la protégeait.

Voldemort gonfla sa poitrine et expira une boule de feu qui se métamorphosa en énorme serpent enflammé. Il se précipita sur Dumbledore et Jane ferma les yeux, compressée par la chaleur ambiante.

Dumbledore repoussa le serpent. La boule de feu se dirigea vers Voldemort qui la détruisit d'un coup de baguette. Dumbledore en profita pour former un cercle d'eau dans lequel il emprisonna Tom. Harry voulut se lever pour rejoindre son directeur, mais Jane l'en empêcha : il se débrouillait très biens sans eux.

Au bout d'un moment, Voldemort parvint à se délivrer et toute sa colère éclata. Les vitres se brisèrent en mille morceaux et les bouts de verre écorchèrent le visage de Jane et Harry. Même Dumbledore avait reculé à cause de la puissance.

Pour achever son tour de magie, Voldemort rassembla les bouts de verre et les conduisit vers ses trois ennemis. Jane eut le souffle coupé : elle s'accrocha à la veste d'Harry tandis qu'elle protégeait son visage des morceaux qui fonçaient dans leur direction.

Dumbledore leva sa baguette et les transforma en fines particules qui s'échouèrent à leurs pieds. Jane ouvrit les yeux et se leva, imitée par Harry. Ils rejoignirent Dumbledore. Face à eux, Voldemort ne faisait aucun geste.

Soudain, il s'évapora. Jane se tourna vers son directeur, étonnée de son initiative. Il n'était pas dans ses habitudes d'abandonner si facilement.

À sa gauche, Harry gémit et tomba au sol. Jane se précipita près de lui, vite rejointe par Dumbledore.

– Harry... Qu'est ce qui se passe ?

– Tu as perdu, veillard...

Ses paroles glacèrent les sangs de Jane. Ses yeux étaient devenus blancs et il arborait un sourire démoniaque. Dumbledore l'obligea à reculer. Jane resta en arrière, tétanisée.

D'où elle était, elle n'entendait pas ce qu'ils se disaient. Dumbledore lui murmurait des choses, tandis qu'Harry se tordait de douleur.

– Harry, ce ne sont pas vos ressemblances qui comptent, ce sont vos différences.

Harry se tortillait comme un serpent. Jane éclata en sanglot. Elle avait compris que Voldemort avait pris possession de lui-même. Malgré le refus de Dumbledore, elle se jeta à ses côtés. Elle savait ce qu'elle devait faire pour l'aider.

– Harry... Tu n'es pas faible. Tu es bien plus fort que Voldemort, parce que tu as des amis. Je suis ta meilleure amie, et je t'aime. Hermione t'aime, Ron t'aime, Ginny t'aime. On t'aime tous. Tes parents t'aimaient si fort, Sirius t'aimait si fort... On t'aime si fort. Voldemort n'a pas, et n'aura jamais la chance d'être aimé comme tu es aimé. Reprends-toi, je t'en prie.

Harry s'immobilisa. Pendant un instant, Jane crut qu'il était mort, puis il murmura d'une voix faible :

– C'est vous qui êtes faible. Vous ne connaîtrez jamais l'amour ou l'amitié. Je vous plains sincèrement.

Voldemort quitta son corps et Harry resta évanoui. Ron, Hermione, Neville, Ginny et Luna restaient an arrière, silencieux.

Une sphère infranchissable s'était formée autour d'Harry et Voldemort. Celui-ci tendit sa baguette, et Jane étouffa un sanglot. Ça ne pouvait pas finir ainsi ! Il ne pouvait pas le tuer ! Il ne pouvait pas lui prendre son meilleur ami !

– Tu es faible, Harry Potter, rit-il en se penchant sur lui. Et tu vas perdre. Tu vas tout perdre.

Il s'apprêta à l'achever quand les Auror firent leur apparition. Surpris, il resta un instant immobile, puis disparut définitivement.

Mais ces quelques secondes de surprise suffirent à Fudge à l'apercevoir. Il se figea.

– Il est revenu.

Ils se dirigèrent tous doucement vers Harry qui s'était écroulé dans les bras de Jane, inconscient.

Jane sourit, les yeux rougis par les larmes, en lui caressant sa joue froide. C'était terminé.

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Dans les jours qui suivirent, Dumbledore fut innocenté et réintégré en tant que directeur à Poudlard. Pour ce qui était de Dolores Ombrage, elle fut définitivement renvoyée. Au château, tout redevint dans l'ordre. Les professeurs renvoyés retrouvèrent leur poste, les tableaux leur place, et les restrictions furent abandonnées. Le bureau de l'ancienne directrice fut repeint, et McGonagall insista pour y ajouter sa petite touche. On la croisait parfois en train de se balader toute souriante avec un pinceau à la main. Elle ajouta même 30 points à Harry, Ron, et Hermione chacun pour l'avoir débarrassée du crapaud. Jane, elle, ne reçut aucune récompense de la part de Rogue qu'elle détestait toujours autant.

Quant au ministre, Fudge donna sa démission, et fut obligé d'admettre que Voldemort était de retour.

Certains Mangemorts comme Lucius Malefoy et Selwyn furent arrêtés et envoyés à Azkaban. Drago quitta l'école quand il apprit l'arrestation de son père.

Harry et Jane devinrent les héros de Poudlard, et plus jamais on les traita de fous ou de menteurs. Auror et Cole s'en donnèrent à cœur joie : on les entendait crier dans le château que Jane Windia et Harry Potter étaient leurs amis.

Malgré ça, les deux héros avaient toujours un poids qui les pesait.

A Suivre.

...
2 chap max avant la fin ;)

Enjoy !

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