-HAGRID A UN PUTAIN DE GÉANT CACHÉ DANS LA FORET !

-Ron, baisse d'un ton.

-Non mais Hermione, tu te rends compte ? Un géant ! Je m'étais attendu à tout avec lui, sauf à ça !

Jane sourit en observant le roux tourner en rond sur la tour d'astronomie. Il fallait dire qu'il était marrant à regarder. A côté de lui, Hermione tentait de l'apaiser, et Harry les scrutait sans un mot.

-Ça ne t'étonne pas, Jane ?! Tu dis rien !

La jeune fille haussa les épaules quand son ami lui adressa la parole.

-Pas vraiment. Fallait bien s'y attendre ; en première année il a élevé un dragon, en deuxième on a failli se faire tuer à cause de son araignée géante, et en troisième il nous fait acheter un livre cannibale et oblige Harry et moi à faire un tour d'Hippogriffe. Ce n'est pas étonnant, venant de lui.

Ron la considéra un instant puis finit par s'asseoir en soupirant longuement. Hermione, soulagée qu'il ne bouge plus dans tous les sens, rejoignit Jane.

-On va faire quoi, alors ?

-On va faire quoi ? explosa Hermione. Graupe est le frère d'Hagrid, Ron !

-Et alors ? C'est un géant !

-Et alors quoi ? Tu aimerais que si tu me demandes un jour de prendre soin de Ginny je refuse pour quelconque raison ?

Ron se tut. Hermione lui avait cloué le bec.

-Hagrid nous a demandé de veiller sur lui s'il se fait renvoyer, pas de lui donner le biberon et lui changer la couche. Hagrid est notre ami, on ne va pas le laisser tomber !

-Vous diriez pas la même chose si c'était Aragog.

- C'est une ARAIGNÉE géante et elle a failli nous bouffer, souligna Jane.

-Graup a agressé Hermione.

-On prend soin de... j'ai oublié son prénom... On prend soin du frère d'Hagrid et y a plus de discussion valable, soupira Harry.

Ron lui lança un regard noir et dégringola les escaliers sans leur jeter un coup d'œil. Les trois amis s'échangèrent un regard blasé. Ils en avaient marre d'entendre Ron se plaindre sans arrêt et ne penser qu'à lui. Surtout qu'ils n'étaient jamais d'accord avec lui.

Après tout ce qu'Hagrid avait fait pour eux, ils lui devaient bien ça.

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Comme l'avaient prédit Hermione et Hagrid, Ombrage remplaça Dumbledore au poste de directeur. L'heure d'après, les tableaux avaient été retirés des murs, de nouvelles règles avaient été installées, les sorties à Pré-au-Lard annulées, le Quidditch interdit, les passages secrets bouchés, les moyens de transport magiques détruits et toute liberté réduite à néant.

La Brigade Inquisitoriale s'était attribuée les droits en n'en faisait qu'à sa tête, les anciens membres de l'A.D étaient collés chaque soir, et la dose de devoirs avait doublé, alors que l'examen des BUSE approchait. Jane et Harry demeuraient toujours les souffres-douleurs d'Ombage.

Et cette fois-ci, il n'y avait personne pour protester.

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7 juin 1996 - 2 mois plus tard.

L'examen officiel des BUSE arriva à une vitesse fulgurante. Préoccupée par la santé de Loukas, par Dolores et par Graup, Jane les avait complètement oubliées. Elle s'était mise à réviser une semaine avant. Et elle ne connaissait pas la moitié de ses leçons.

-Bon, on respire, on réfléchit, et tout devrait marcher, essaya de se rassurer Auror en lisant une dernière fois ses notes.

-Je vais essayer de viser l'Optimal en DCFM, et le reste, on verra bien, expliqua Harry.

-Je vais faire pareil, aprouva Jane.

-Je vais tout rater ! On a étudié trop de trucs, cette année ! C'est pas possible !

-Hermione ! Tu auras des Optimals dans toutes les matières ! Compatis avec ceux qui vont se vautrer ! cria Ron en lui frappant l'épaule avec sa feuille.

Ses amis éclatèrent de rire et se souhaitèrent bonne chance. Une fois Ombrage assise sur son fauteuil de reine, les élèves s'installèrent, là où leur feuille d'examen était déjà déposée. Ombrage lança le chronomètre et les laissa retourner leurs feuilles, sans ajouter un mot.

Ils avaient 4 heures pour traiter tous les sujets.

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Une heure était passée depuis le début de l'évaluation, et Jane avait eu le temps de bailler, d'insulter un bon millier de fois Ombrage, d'avoir faim, d'observer le jardin par la fenêtre et de penser à tout, sauf à son interrogation de potions.

Alors qu'elle allait s'attaquer à l'astronomie qu'elle avait à peine relue, une explosion retentit en dehors de la salle. Intrigués, les élèves s'interrompirent et se questionnèrent du regard. Jane se tourna vers Harry juste derrière elle, mais son meilleur ami ne put lui fournir de réponse.

Comme le bruit ne se répéta pas, ils se remirent au travail.

1 minutes après, un nouveau grondement fit trembler les murs. Cette fois-ci, les élèves abandonnèrent leur évaluation et se tournèrent vers Ombrage qui avait perdu son sourire sadique. Ils s'attendaient à ce qu'elle leur dise que c'était prévu, mais son expression les détrompa. Elle était autant déroutée qu'eux.

Comme pour ne pas alarmer les sorciers, elle traversa la salle en silence et ouvrit la grande porte.

Quelques instants plus tard, un feu d'artifice vint exploser en germes bleues au plafond.

-Qu'est ce qui se passe ? demanda Jane en regardant les braises s'écraser au sol.

-Genre je sais, répondit Cole.

Toutes les têtes étaient tournées vers Ombrage qui regardait maintenant dans le couloir. Aucun des sorciers ne comprenait la situation.

Soudain, deux élèves sur leur balai débarquèrent dans la salle en jetant des feus d'artifices. Jane les reconnut immédiatement : c'étaient les jumeaux Weasley qui rigolaient en éparpillant les feuilles.

La salle se transforma bientôt en scène de carnage : les feuilles étaient éparpillées sur le sol, les feus d'artifice rendaient la pièce sans dessus dessous, les élèves se jetaient après les jumeaux et certains même tentaient d'attraper des artifices avec leurs mains. Jane explosa de rire quand elle en vit un exploser dans le visage de Parkinson.

La jeune fille regarda la scène avec un immense sourire. Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas assisté à ce genre de chose. La positivité des jumeaux lui avaient manqué, et ils avaient réussi à lui redonner un peu de joie.

Elle regarda en silence l'énorme dragon de feu poursuivre Ombrage à travers la pièce et la manger. Elle cria de victoire quand les écriteaux accrochés au mur s'écroulèrent et se brisèrent en mille morceaux. Elle avait l'impression que la dictature d'Ombrage était déchue.

Avec Ron et Auror à ses côtés, elle suivit les élèves et les jumeaux dans la cour. Les Weasley balancèrent leurs derniers feus d'artifice dans le ciel, qui esquissèrent le W de leur nom de famille. Jane se mit à applaudir. Les jumeaux avaient toujours été doués pour marquer le coup, et leur adieu avait été leur plus grande réussite. Ils quittaient l'école, mais Poudlard allait se souvenir d'eux.

Alors qu'elle criait avec Auror, elle sentit son corps se vider et tomba à la renverse. Elle ferma les yeux pour se reprendre, et quand elle les ouvrit, elle avait devant elle Sirius, aux mains de Voldemort.

-Il me faut cette prophétie, commença Voldemort.

La froideur de sa voix résonna dans la pièce vide.

-Tu vas devoir me tuer.

-Oh, je le ferai. pendant que tu iras me la chercher. Endoloris !

Sirius fut prit de soubresauts alors qu'il hurlait de douleur. A côté de lui, Voldemort ricanait.

Comme si c'était amusant, il amplifia la torture, et des images se succédèrent dans l'esprit de Jane : une pièce sombre, une boule embrumée, un numéro, une porte, un couloir, et finalement Lucius et Fudge qui discutaient.

La vision s'estompa, et Jane se laissa tomber dans les bras de Ron qui s'étaient assis. A côté d'eux, Auror les regardait avec une inquiétude affolante.

Une fois remise, Jane se détacha de Ron et regarda furtivement autour d'elle, à la recherche de son meilleur ami. Elle n'arrivait plus à penser correctement. La frayeur avait pris possession de son corps et embrouillait ses idées.

-Jane, qu'est ce qui t'as pris ? demanda Auror en s'accroupissant.

-Il faut qu'on trouve Harry, Ron.

-Pourquoi ? demanda le roux sans comprendre. Qu'est ce ce que tu as vu ?

-Sirius est en danger. Voldemort le détient.

A Suivre.