-JOYEUX ANNIVERSAIRE !

Jane hurla de surprise quand Harry, Hermione, Ron, Cole et Auror se précipitèrent sur elle au petit-déjeuner. Ils éclatèrent tous de rire tandis que la jeune sorcière tentait de reprendre son souffle.

-Vous êtes malades !

-T'aurais dû voir ta tête, c'était quand même magique ! rit Cole.

Cole et Ron se tapèrent dans les mains pendant que Jane faisait semblant de se marrer.

-Ahah, très drôle. J'ai failli mourir le jour de mon anniversaire à cause de vous !

-Tu nous aurais pas manqué ! rétorqua Ron.

Cole et Ron se tapèrent une nouvelle fois dans les mains et Jane leva les yeux au ciel. Elle était amie avec des gamins. Auror s'approcha d'elle et lui saisit les épaules. Elle la regarda droit dans les yeux.

-Je n'ai pas vraiment compris quand t'es née. On m'a dit que ton anniversaire c'est le 4 janvier, mais que c'est aussi le 5 juin. Donc on va dire que c'est aujourd'hui. On ne se connait seulement depuis le début de l'année, mais sache que tu es une fille extraordinaire et que tu ne mérites pas tout ce qui t'arrive. Moi et tes amis Gryffondor et Serdaigle, on sera toujours là pour toi. Tu peux compter sur moi.

Jane la prit dans ses bras et la remercia. Elle était très attachée à Auror. Elle avait pleine confiance en elle et la considérait presque comme sa sœur, alors qu'elle ne se parlait que depuis septembre. Si elle la perdait un jour, elle doutait de s'en remettre complètement. Elle était un peu comme Hermione.

-Bon, c'est beau tout ça, mais j'ai faim ! On peut aller bouffer ? demanda Cole en se dirigeant déjà vers les tables.

Ni une ni deux, le groupe se sépara pour rejoindre leurs tables respectives. Jane s'assit avec Auror qui s'empiffrait déjà de céréales et de gaufres. Jane resta un instant dans ses pensées.

Ça avait beau être son anniversaire, elle n'appréciait pas cette journée. 16 ans auparavant, Selwyn avait tué sa véritable mère et l'avait abandonnée. Elle trouvait cela irrespectueux d'être aussi joviale dans de telles circonstances. Que penserait sa mère de là où elle était ? Et sa mère adoptive ? Ne préférait-elle pas qu'elle la fête le 5 juin, comme elle l'avait décidé avec Chris ? Jane secoua la tête et se concentra sur le discours de Auror. Peu importe, après tout. Les choses étaient comme elles étaient.

-Je peux te parler ?

Auror s'interrompit et Jane releva les yeux. Malefoy se tenait en face d'elle, et la fixait de ses yeux gris.

-Euh... oui... répondit la jeune fille en se levant.

Sans voir le cœur que Auror formait avec ses mains, elle le suivit hors de la salle. Elle ignorait pourquoi il tenait à lui reparler. Cela faisait depuis la rentrée qu'ils s'évitaient. Même lors des rondes ils ne s'adressaient pas la parole. Alors pourquoi maintenant ?

Ils finirent par arriver dans une salle de classe vide, et Drago ferma la porte derrière elle. Il fouilla dans sa poche et lui tendit son ancienne baguette, intacte. Jane resta sans voix. Elle ne pensait pas qu'elle la retrouverait un jour, maintenant qu'elle en avait une nouvelle.

Elle lui prit des mains et la caressa. Elle était toujours aussi belle, mais elle attendait de voir sa performance. Sa deuxième baguette manquait d'énergie et était difficilement maniable. Retrouver sa première allait lui permettre de retrouver ses anciennes capacités.

-Comment... ? demanda-t-elle en se tournant vers Malefoy qui l'observait en silence.

-J'ai dit à mon père que ça ne servait à rien de la garder puisque tu en as une autre. Il allait la briser mais je l'en ai empêché en lui faisant croire qu'elle me servirait de rechange au cas où je perdrais ou casserais la mienne. Il m'a cru, et voilà...

Jane hocha la tête. Elle ne comprenait pas pourquoi il faisait cela. Elle lui avait jeté à la figure qu'elle ne voulait plus entendre parler de lui, et il continuait de se montrer adorable envers elle.

-Pourquoi tu...

-Disons que c'est un cadeau d'anniversaire.

La jeune fille se figea. Alors lui aussi connaissait son passé.

-C'est mon père qui m'a raconté. Comme il est... enfin bon, tu vois... il m'a tout dit.

Jane resta silencieuse. Elle détestait que les gens sachent des choses sur elle. Surtout quand cela traitait de Selwyn. Si ça se trouve, elle ignorait des choses que lui savait.

-Il y a autre chose que je dois savoir ?

Malefoy secoua la tête.

-Non. Pas à que je sache.

Il se dirigea vers la porte, et Jane fut tentée de le rattraper. Mais elle se souvint de ce qu'elle lui avait dit et ne fit rien. Ce fut lui qui se tourna vers elle.

-Juste une chose : fais attention.

Il quitta la pièce et Jane ne put se retenir. Ce qu'il lui avait dit l'intriguait trop. De quoi devait-elle faire attention ? Il ne pouvait pas partir en la laissant avec ce simple avertissement.

-De quoi tu parles ? Je dois faire attention à quoi ?

Drago s'arrêta et soupira. Il revint sur ses pas et se positionna juste en face d'elle. Jane réalisa à quel point il était pâle. Plus qu'à l'habitude. Ses yeux avaient perdu de leur clarté et sa lèvre supérieure avait légèrement enflé.

-Je te dis simplement qu'il se prépare des choses, et que tu dois te tenir prête. C'est tout.

Il fit demi-tour, mais Jane le retint une nouvelle fois en le tirant par le bras.

-Qu'est ce que tu as ? D'habitude tu es pâle, mais là c'est limite si je vois pas à travers toi. Ça va pas ?

Drago la scruta un instant, puis sourit amèrement.

-Tu te soucies de moi, maintenant ? ricana-t-il. Je vais très bien, ne t'inquiète pas. Occupe toi de me détester, parce que tu n'es pas prête d'arrêter. Crois moi.

Il se dégagea et traça son chemin. Jane le regarda partir. Elle était vexée par sa réponse, mais comprenait complètement. Elle n'avait pas le droit de le rejeter et de revenir aussi facilement ensuite.

Quelque part, elle s'en voulait de l'avoir éloigné de lui. Au fond d'elle, elle savait qu'il n'était pas aussi arrogant et hypocrite qu'il le montrait. Il se donnait une simple image, mais sa situation de famille en donnait une tout autre. Drago n'était pas Lucius, et Lucius n'était pas Drago. Elle avait pensé qu'en faisant une croix sur lui, elle serait à l'abri, mais elle s'était trompée. Drago n'avait jamais tenté de la blesser ou de, pire, la tuer. Il avait respecté son choix, et maintenant, elle regrettait ses paroles. Le petit Prince de Serpentard lui manquait un peu, elle devait se l'avouer.

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Le reste de la journée, elle pensa au garçon aux cheveux blonds qui lui avait fait longtemps tourné la tête. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi il l'avertissait pour ensuite lui demander de se mêler de ses affaires. Pourquoi lui avait-il rendu sa baguette ? Qu'est ce que tout cela signifiait ? D'où venait cette blessure à la lèvre ? Que s'était-il passé pendant ses vacances ? Malefoy devenait de plus en plus énigmatique, et, connaissant sa curiosité, ce n'était pas bon pour la jeune fille.

Au dîner, alors qu'elle regardait le blond rire avec Zabini, pendant que Auror lui racontait ses vacances avec ses grands parents, quelqu'un lui tapota l'épaule et elle se retourna. Hermione lui tendit le journal, la mine grave. A côté d'elle, Harry et Ron regardaient par terre.

-Qu'est ce qu'il y a ? demanda-t-elle en prenant la Gazette du Sorcier.

-Tu nous as bien dit que Loukas prenait l'avion de Stockholm à Moscou du 2 au 3 janvier, n'est ce pas ?

-Oui...

-Très bien. Alors, lis. Mais je te préviens : tu vas avoir un choc.

Jane les scruta tour à tour. Elle n'aimait pas ces regards. Harry s'était avancé vers elle et lui frottait le dos, comme pour la réconforter. Auror s'était levée.

Jane ouvrit la première page de couverture, mais seul le ministre apparaissait, accompagné d'une quinzaine d'employés.

-C'est à la page 6.

Jane s'empressa de tourner les pages, et une boule se logea dans son ventre quand elle vit la photo d'un avion écrasé contre des montagnes enneigées. Auror s'était rapprochée d'elle et Harry lui tenait désormais les épaules.

Elle se mit à lire le commentaire juste au dessus de la photo.

"Ce 3 janvier, l'avion partant de Stockholm, à destination de Moscou, s'est écrasé dans les montagnes de Russie, causant la mort de 88 personnes. "Nous sommes attaqués" furent les derniers mots prononcés par le pilote avant qu'il ne perde le contrôle de l'avion. 32 passagers se battent encore contre la mort.

Il n'en fallut pas plus à la jeune fille pour que son monde s'écroule. Son cœur lâcha, et elle tomba dans l'inconscience

A Suivre.