Chapitre 18

Plus les semaines passaient, plus Jane retrouvait le moral. Malgré Ombrage qui persistait à persécuter ses élèves, mener sa propre loi dans le château et instaurer ses règles, le mois de décembre s'avéra plus affriolant que celui de novembre.

Depuis qu'Harry avait mis en place l'A.D, la vie dans l'enceinte de l'école était devenue beaucoup plus amusante. Chaque mois, les élèves inscrits se retrouvaient dans la Salle sur Demande pour s'entraîner à toutes sortes de sortilèges : Stupéfixion, désarmement... Ombrage avait vite saisi qu'il se passait quelque chose dans son dos, et, pour y remédier, collait tous les élèves qu'elle avait dans son collimateur chaque soir, avait instauré une Brigade Inquisitoriale et interrogeait n'importe qui quand elle le voulait. Mais après d'un mois et demi, personne n'avait craché le morceau.

Même si Jane ne s'était pas réconciliée avec Harry, elle devait admettre qu'il était un bon professeur. Tous les élèves le suivaient au doigt et à l'œil et prenaient note de ses conseils.

Jane ignorait si c'était enfreindre les règles ou se sentir entourée qui la rendait si joyeuse, mais elle se sentait bien. Pour la première fois depuis le début de l'année, elle se préparait à se battre, épaulée par ses amis et par bien d'autres. Elle n'était plus seule.

Étonnamment, elle fut déçue quand les vacances de Noël arrivèrent. Même si les décorations dans le château et la bonne odeur du réveillon la rendaient hâtive, elle quitta la Salle sur Demande jusqu'à la rentrée avec une pointe de tristesse. Les cours allaient lui manquer.

<<<

-Je suis crevée ! s'exclama Thylane en se mettant sous ses draps. J'espère que demain on aura le droit à la bûche !

-Moi aussi, soupira Jane.

Les deux ne discutèrent pas longtemps et s'endormirent. Alterner entre les B.U.S.E et l'A, D les épuisaient. Surtout qu'Ombrage ne rendait pas les choses faciles.

Alors que Jane dormait paisiblement, un énième mauvais rêve vint troubler sa nuit.

Comme dans son premier cauchemar, elle était dans un corps qui ne lui appartenait pas. Elle avançait en chuchotant le long d'un long et sombre couloir. Elle s'approcha d'une porte et entra dans la salle. Au loin, quelqu'un se promenait, éclairé par sa baguette magique. Doucement, elle s'avança vers la personne qui se retourna et prit un air terrorisé. Soudain, elle se jeta sur Arthur Weasley qui tomba à terre et cria de douleur. A maintes reprises, Jane le mordit et du sang commença à tacher le vêtement du sorcier. Il s'agita dans tous les sens, victime de compulsions, tandis que Jane continuait à le blesser. 1 fois, deux fois, trois fois, sans jamais s'arrêter.

-Jane ! Jane ! Réveille-toi !

Secouée par les Serpentard, la jeune fille se réveilla en sursaut et chercha du regard Thylane qui se trouvait juste en face d'elle. Celle-ci la regardait avec une inquiétude pesante.

-Arthur... Weasley, tenta-t-elle d'articuler, complètement chamboulée. C'est... Il faut que j'aille voir le directeur...

<<<

-T'es obligée de partir aujourd'hui ?

Jane se tourna vers Thylane qui la regardait boucler sa valise. Elle s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.

-Dumbledore veut que je sois impérativement avec mon père au plus tôt. Après ce qui s'est passé, je ne peux pas rester ici.

Thylane lui sourit tendrement. Quelques minutes après son rêve, Arthur Weasley avait été retrouvé et transporté à l'hôpital. D'après les tableaux, il allait s'en remettre. Ça n'empêchait pas à Jane de s'en vouloir atrocement. C'était elle qui avait mordu Arthur.

-Jane... Tu n'y es pour rien... tu as été possédée par un serpent... Et... tu as sauvé le père de Ron. Sans toi et Harry il serait sûrement mort.

Jane se contenta d'hocher la tête, peu convaincue. Comme ils étaient connectés, Harry avait été victime du même cauchemar. Tous les deux s'étaient retrouvés dans le bureau du directeur pour un interrogatoire. Puis, Rogue avait débarqué et avait emmené Harry avec lui. Jane ignorait pourquoi.

-Je me sentirais bien quand je le verrai en pleine forme.

Thylane hocha la tête et l'accompagna jusqu'au bureau de Dumbledore. Elle la quitta en lui quémandant de lui écrire, puis Jane franchit le pas de la porte et retrouva Harry, Ron, les jumeaux et Ginny qui discutaient. En la voyant entrer, Harry lui sourit faiblement.

-Ah, on attendait plus que toi, Jane, s'exclama Dumbledore.

Il lui fit signe de s'approcher et Jane rejoignit ses amis. Harry et Ron étaient dans un piteux état, tandis que Ginny et les jumeaux tentaient de garder le sourire, mais leurs cernes étaient bien trop visibles pour les croire. Jane sentit la bulle de culpabilité gonfler dans sa poitrine.

-Le Portoloin va vous emmener à Square Grimmaud. Vous retrouverez Molly, Sirius, Octela et Chris.

Ils ne firent qu'hocher la tête et attrapèrent l'objet. Quelques secondes plus tard, le décors disparut et Jane lâcha le Portoloin. Avec cette sensation de tomber dans un vide sans fin, elle atterrit sur un canapé, à côté de Ginny et Fred. Seul Ron avait rencontré le sol.

-Bien sûr, grommela-t-il. C'est toujours moi.

Jane ne put s'empêcher de pouffer quand il gémit en se relevant. Malgré les événements, il râlait toujours autant.

-J'étais sûre que j'avais entendu du bruit. OCTELA, DEMANDE A CHRIS DE METTRE LA TABLE !

Molly venait de débarquer dans le salon et se jeta sur ses fils et sa fille. Elle les enlaça et les embrassa comme s'ils s'étaient quittés plusieurs années, puis prit Harry et Jane dans ses bras.

-Je ne vous remercierai sûrement jamais assez d'avoir sauvé mon mari.

Jane ne fit que lui sourire. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était reconnaissante. Elle avait failli le tuer...

-Comment il va ? demanda Fred.

-Très bien. Il s'est vite remis de ses blessures. Le venin a été extrait rapidement. Nous irons le voir cet après-midi. Allez poser vos affaires avant de déjeuner ! Il faut que vous repreniez des forces !

Dès que Jane parvint dans le couloir, son père vint la trouver et la prit dans ses bras.

-Comment tu te sens ? demanda-t-il.

-Ça va, mentit-elle. Il va bien, c'est le principal.

Chris hocha la tête et la laissa s'installer dans sa chambre avec Ginny. Hermione n'arrivait que le lendemain. Jane leva un sourcil quand elle remarqua que Ginny la fixait.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle.

-Je sais que tu n'es pas très bien avec ce qui s'est passé, et je sais aussi ce qui va te remonter le moral.

-Quoi ? demanda Jane, intriguée.

-On était tous dans le coup. Je n'arrive pas à croire que mes abrutis de frère aient réussi à garder le secret, mais ils l'on fait.

-De quoi tu parles ?

Jane s'était redressée, soudain intéressée. Elle ne comprenait pas ce que Ginny insinuait. Quel secret avaient-ils réussi à lui cacher ? L'excitation la gagna.

-Tu verras. En attendant, j'ai faim. On va manger ?

Comme si de rien n'était, Ginny descendit les marches, alors que Jane se retenait de lui poser des centaines de questions. Elles rejoignirent ses amis et les parents qui étaient déjà attablés. Jane remarqua qu'une place était libre.

-On attend quelqu'un ? demanda Jane.

-Plus ou moins, répondit son père en lui adressant un sourire malin alors que Molly servait le rôti.

Elle vit les jumeaux et Ron sourire dans leurs barbse, ce qui l'intrigua encore plus. Mais qu'avaient-ils manigancé dans son dos ?

-Je suis vraiment la seule à...

-J'ai réussi à endormir les jumeaux, mais je pense qu'ils vont bientôt se réveiller.

Jane lâcha sa fourchette. Cette voix. Elle ne la connaissait que trop bien. Elle resta figée, scrutant son assiette, alors que les autres membres de la maison attendaient sa réaction en silence.

Elle n'arrivait pas à y croire. Ils s'y étaient tous mis, sans jamais lui en parler. Aucun de ses amis n'avait craché le morceau, n'avait semé d'indice, n'avait fait de gaffe. Ils avaient réussi à rester muets, tout ça pour lui offrir la plus belle des surprises. Elle ne s'était doutée de rien. Elle n'arrivait pas à y croire.

Ne tenant plus, Jane releva la tête et croisa ces yeux bleus azur. Ces yeux qu'elle voyait en rêve, dans ses pensées, qu'elle imaginait et qui lui manquaient tant.

Il afficha un immense sourire, et Jane tressaillit. Ce sourire si pur et communicatif. Ce sourire qui avait laissé un vide dans son cœur. Et après plusieurs mois, il était une nouvelle fois pour elle. Seulement pour elle.

Jane se leva et se jeta dans les bras du garçon qui lui embrassa la joue et la serra contre lui, riant à gorge déployée. Le reste de la tablée les regardait avec d'immenses sourires.

Jane ferma les yeux et huma son odeur qu'elle avait oubliée. Après tant de jours à espérer, elle le retrouvait.

-Tu m'as tellement manqué, murmura Loukas dans son cou.

A Suivre.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top