1 moi et demi passa. Septembre laissa place à novembre. Celui ci était aussi froid que l'humeur de Jane.

Rien ne s'était amélioré depuis la punition. Chaque jour, elle s'éloignait un peu plus du trio. Harry refusait de la regarder dans les yeux et les deux ne se disaient plus un mot. A plusieurs reprises elle avait essayé de discuter, mais il la renvoyait bouler comme si c'était la peste. A cause de ça, Jane ne restait plus avec Hermione et Ron. Elle passait le clair de son temps avec Auror et Cole, regardant ses amis oublier sa présence. Hermione tentait bien que mal d'être un minimum là pour elle et de raisonner Harry, mais ce dernier n'écoutait pas et les empêchait d'entretenir une relation comme avant. Ron n'osait prendre le parti de personne et passait du temps avec Jane quand il pouvait, mais la jeune fille avait vite compris que ça ne durerait pas. Ils allaient finir par se séparer et s'oublier. Jane en souffrait atrocement.

De plus, les cours de DCFM étaient devenus ennuyeux à en mourir. Alors que les autres professeurs faisaient de leur mieux pour préparer leurs élèves aux B.U.S.E, Ombrage ne semblait pas y prêter attention. Dévouée à sa méthode, les baguettes et la pratique étaient interdites. Le livre n'était que leur seule base de travail. Sans oublier qu'elle ne se lassait jamais de chambrer Jane et Harry dès qu'elle le pouvait.

Chris, qui prenait souvent des nouvelles de sa fille, lui avait confié que l'Ordre ne se portait pas bien. Fudge verrouillait toutes les informations et les disparitions s'accumulaient. La guerre avait commencé de la même manière la première fois, et la deuxième approchait, ils le savaient tous.

Mais personne n'était prêt à se battre. Parce que personne ne voulait se confronter à la réalité.

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Le premier weekend de novembre arriva. Jane décida qu'il était temps de mettre les choses au clair avec Harry. Elle ne supportait plus la distance qu'il mettait entre eux, et entre elle et Hermione et Ron. Elle avait besoin que tout redevienne comme avant, comme cette fille et ce garçon qui se considéraient comme meilleurs amis. Comme ces enfants de 11 ans qui venaient de se rencontrer dans le Poudlard Express. Elle avait l'impression que c'était si loin. Elle avait du mal à croire que quelques mois auparavant, ils avaient été amis. Ils n'étaient plus que des connaissances, et Jane refusait que cela dure. Qu'ils oublient les moments qu'ils avaient partagés ensemble. Elle refusait que cela devienne des souvenirs regrettés.

Elle se rendit donc dans la salle commune des Gryffondor et se retrouva coincée quand la Grosse Dame lui demanda le mot de passe. Comme elle ne faisait plus partie des Rouges et Ors, elle n'avait plus droit d'y entrer.

-Sil vous plaît ! la supplia-t-elle. J'ai été dans cette maison pendant 3 ans !

-Et vous n'y êtes plus, rétorqua la Grosse Dame sur un ton catégorique. Le mot de passe ?

Jane souffla de frustration. Il fallait que ça tombe sur elle, bien évidemment.

-C'est la règle, mademoiselle. Rien que la règle. Vous ne pouvez pas l'enfreindre. Si tout le monde le faisait, imaginez un peu ! Bon, si vous ne savez pas, je vais me remettre à chanter.

Jane grimaça quand la diva s'apprêta à lui casser les oreilles, mais Ginny arriva à la rescousse.

-Draconis.

-Et vous m'interrompez, en plus ! se mit à hurler la Grosse Dame. Bon, allez-y !

Le portrait s'ouvrit et Ginny l'entraîna avec elle. Jane la remercia et la laissa monter dans son dortoir. Quelques secondes plus tard, Hermione lui sauta dans les bras.

-Qu'est ce que tu fais ici ? lui demanda-t-elle avec un grand sourire.

Jane se détacha de son amie et jeta un regard à Harry qui ignorait sa présence, comme d'habitude.

-Je viens m'expliquer avec l'Elu, ricana-t-elle en s'approchant de son ancien meilleur ami.

Ce dernier, se sentant concerné, releva la tête vers elle et la fusilla du regard. Jane se mordit la lèvre, toujours aussi sensible à ses remarques. La tâche allait être beaucoup plus dure que prévue, finalement.

-Qu'est ce que tu veux ? demanda-t-il d'une voix froide.

Jane souffla un bon coup ; c'était à elle.

-J'aimerais savoir pourquoi tu es aussi... je sais pas comment dire... méchant avec moi !

Harry ricana et se laissa tomber sur le canapé.

-Tu devrais apprendre à réfléchir, Jane ! dit-il. C'est de ta faute si on en est là !

Jane leva un sourcil. Mais que lui avait-elle fait ?

-Pardon ? Qu'est ce que je t'ai fait ? se mit-elle à crier involontairement.

Harry se leva et s'approcha d'elle. Jane ne baissa pas le regard. Elle n'allait pas repartir sans explication.

-Tu le sais très bien ! Madame est contente d'être à Serpentard ! Madame est contente de nous laisser tomber ! C'est ça que je te reproche ! se mit-il à crier lui aussi.

-Quoi ? Mais je ne vous laisse pas tomber ! C'est toi qui...

-Ne me rejette pas la faute dessus ! Tu savais très bien qu'en changeant de maison on allait être séparés ! Et tout ce que tu as trouvé à dire c'est que tu te plaisais à Serpentard !

-J'ai jamais pensé ça ! Je savais qu'on allait rester aussi proches, même séparés ! Comme en première année !

Jane était estomaquée. Comment son meilleur ami pouvait-il penser ça d'elle ?

-Bien sûr ! Alors explique-moi mademoiselle Auror ! Elle est devenue très vite ton amie ! Si vite que tu ne traînes plus qu'avec elle !

-Comment voulais-tu que je reste avec vous alors que tu me faisais la gueule ?

-Ne me rejette pas la faute dessus !

-MAIS C'EST DE TA FAUTE ! A chaque fois que j'essayais de te parler tu me renvoyais bouler ! Alors bien sûr que je ne reste plus avec toi ! Tu es devenu si...

Elle s'interrompit. Jane ne voulait pas empirer les choses.

-Si quoi ? Vas-y, dis ! insista Harry en faisant un pas de plus vers elle. J'attends !

A côté, Hermione et Ron étaient tétanisés. Aucun des deux n'osait intervenir. Ils n'avaient jamais vu leurs amis se disputer de la sorte.

-SI ABRUTI ! Tu ne penses qu'à toi ! Tu ne te demandes jamais ce que ça me fait de savoir que mon meilleur ami me snobe ou de voir mes amis s'éloigner de moi ! Non, bien sûr ! Il n'y a que Harry Potter !

-Alors c'est ça, ton problème ? ricana Harry. Tu es jalouse de moi ? En fait, tu es comme tous ces Serpentard ! Mais attends, tu es à Serpentard, non ?

L'attitude d'Harry donnait à Jane l'envie de lui mettre des baffes. Elle ne l'avait jamais connu aussi puéril et hypocrite ! Elle bouillait de colère. Encore un peu et elle allait exploser.

-Arrête, Harry...

-ARRÊTER QUOI ? TOUT CE QUE J'AI DEVANT MOI C'EST UNE SERPENTARD JALOUSE ! TU N'ES QUE CA ! MOI QUI CROYAIS TE CONNAITRE ! J'ESPÈRE QUE T'AS HONTE DE TOI !

Sans pouvoir expliquer pourquoi, Jane eut la soudaine envie de se jeter sur Harry et de lui déchirer les membres. Elle serra les poings tandis que sa respiration s'accélérait. Elle n'était plus elle-même. Elle avait l'impression que quelqu'un avait pris possession de son corps. Elle ne se contrôlait plus. Une haine brûlante lui consumait l'estomac.

-TU MÉRITES DE CREVER ! lui cracha-t-elle au visage. (Jane se mit juste en face de lui et le regarda droit dans les yeux) J'ESPÈRE QUE QUAND VOLDEMORT TE TROUVERA, IL TE TUERA !

La réaction d'Harry fut immédiate. Il brandit sa baguette et Jane fit de même.

-Stupefix !

-Incarcerem !

Jane évita de justesse le sortilège, tandis que son sort ricochait contre le mur. Elle se releva en même temps qu'Harry, déjà prête à continuer la bataille.

-Confr...

-ARRÊTEZ ! hurla Hermione.

Les deux se stoppèrent mais ça ne leur suffirent pas à se calmer.

-VA-T-EN ! hurla Harry à Jane. JE TE HAIS ! VA-T-EN ! RETOURNE DANS TA MAISON ! TU N'AS RIEN A FAIRE ICI ! VA-T-EN !

Jane ne se le fit pas répéter. Alors qu'elle parvenait à reprendre ses esprits, elle tourna le dos à son ancien meilleur ami et se dirigea vers la porte. Ce fut Hermione qui la retint.

-Jane... s'il te plaît...

La Serpentard se dégagea et secoua la tête.

-Laisse tomber, Hermione.

Sans un mot de plus, elle quitta la salle commune et courut jusqu'à son dortoir avant de s'écrouler en pleurs sur son lit.

Elle n'arrivait pas à croire qu'au bout de 4 ans d'amitié, elle avait perdu son meilleur ami.

A Suivre.