Chapitre 13

Jane passa le reste de la journée à éviter Harry. Ce qu'il lui avait dit l'avait mise dans une colère noire et elle n'était pas prête à reparler à son meilleur ami de si tôt.
Elle qui pensait qu'il aurait été incapable de lui lancer une telle chose à la figure, elle s'était trompée.
Elle s'était assise à côté d'Aurore et Hermione pendant les derniers cours, expliquant à cette dernière ce qui s'était passé.
Hermione avait juste supposé qu'il avait dit ça sur le coup de l'énervement et qu'elle essayerait de lui parler. Mais depuis, aucun des deux n'était revenu la voir.

Le soir arriva, et Jane fut bien obligée de se rendre à son heure de colle.
Constatant qu'Harry n'avait pas pris la peine de l'attendre, elle s'y rendit seule et gravit les escaliers qui menaient au bureau de sa gorgone de professeur.
Elle toqua et la voix irritante d'Ombrage lui permit d'entrer.

-On attendait plus que vous, lui sourit-elle faussement en indiquant Harry déjà installé à sa table.

Jane ne répondit rien et prit place à côté de lui. Harry ne fit aucun geste. Jane en fut vexée mais ne dit rien.

Dolores leur distribua des parchemins, deux plumes et s'installa à son bureau.

-Vous allez faire des lignes aujourd'hui, monsieur Potter et mademoiselle Windia, leur dit elle en attrapant sa tasse café, lui aussi rose. Vous écrirez "Je ne dois pas dire de mensonges."

Des lignes ? Seulement ? Jane s'attendait à pire. Elle réprima un rire et Harry esquissa un sourire discret.
Connaissant Dolores et l'amour qu'elle leur portait, Jane aurait pensé qu'elle les aurait obligés à nettoyer son bureau rose et décoré d'assiette de chats.

-Vous ne m'avez pas donné d'encre, informa Harry.

-Moi non plus, continua Jane en évitant de prêter attention à l'ignorance qu'Harry venait de lui infliger.

-Oh, vous n'en aurez pas besoin, leur sourit Ombrage en remuant son café.

-Et on doit écrire combien de lignes ? demanda Jane.

-Autant qu'il le faudra pour que le message s'imprègne.

Ombrage leur sourit et leur fit signe de commencer leur punition.
Jane s'y attéla immédiatement. Plus vite elle s'y mettait, plus vite c'était réglé.

Elle n'avait écrit que trois lignes quand une douleur fulgurante cisailla sa main. Elle y jeta un coup d'œil et découvrit avec horreur que des entailles déchiraient sa peau.
Abasourdie, elle les regarda former la phrase "I must not tell lies" sur sa peau maintenant rouge.
Horrifiée, elle s'arrêta d'écrire et lança un regard à Harry qui semblait aussi confus qu'elle. Lui aussi avait la marque sur le dos de sa main.

Jane regarda sa professeure qui sirotait derrière eux sans leur prêter attention.
Et soudain, elle tilta.
"Autant qu'il faudra pour que le message s'imprègne"
Quelle garce.
Elle était en train de les torturer alors que c'était interdit.
Jane sentit un colère monter et serra les dents pour éviter de se jeter sur elle.
Qu'est ce qu'elle la détestait !

Ombrage finit par leur faire face et leur sourit en s'approchant d'eux.
Jane rêvait de lui arracher le sourire de son visage frippé.

-Oui ? demanda-t-elle d'une voix innocente en s'approchent de son bureau.

Jane se mordit la lèvre tandis qu'Harry tentait de garder son calme. Lui aussi ressentait une haine incomparable à nulle autre contre sa professeure.

-Rien, répondit elle à contre coeur.

Ombrage leur sourit et se pencha vers eux.

-C'est exacte. Il n'y a rien parce que vous savez que vous méritez cette punition, n'est ce pas monsieur Potter et mademoiselle Windia ?

Jane serra son poing intacte sous sa robe.
Ombrage s'obstinait à les faire taire, mais Jane n'avait pas peur d'elle. Ni du Ministère, d'ailleurs.
Elle savait qu'un beau jour ils seraient obligés de se rendre à l'évidence, et jusque là, la jeune sorcière n'allait pas se laisser faire. Elle allait crier sur tous les toits que Voldemort était revenu et avait tué Cedric Diggory. Qu'importe qu'elle s'attire les foudres, elle ne s'arrêterait pas.

Ombrage n'attendit pas leur réponse et les laissa partir, après avoir vérifié que la phrase avait pénétré la peau assez profondément.

En proie à une haine sans limite, Jane emballa ses affaires et bouscula Harry qui ne fit rien pour la rattraper. Lui aussi elle le détestait pour se comporter avec elle comme un abruti.

Elle traversa le couloir à toute vitesse et se rendit dans sa salle commune.

-Alors, ta colle ? ricana Pansy.

-TA GUEULE ! lui hurla Jane sans prendre le temps de la regarder.

Elle monta les escaliers quatre à quatre, balança ses affaires sur le sol, se jeta sur son lit et se mit à frapper du poing valide sur son coussin pour évacuer sa colère.
Puis elle s'effondra sur son lit et ferma les yeux.

Elle allait finir par exploser.
Personne ne la croyait quand elle affirmait que Voldemort était en vie, Harry lui faisait la gueule sans qu'elle ne sache la raison, et Poudlard se transformait en dictature à cause d'une professeure aux vêtements roses bonbons.
1 semaine à peine était passée depuis la rentrée mais elle en avait déjà marre.
Marre qu'on la regarde comme une psychopathe, marre que tout le monde soit contre elle, marre que personne ne l'écoute et que la seule personne qui pouvait la soutenir lui tournait le dos.
Marre qu'elle soit la fille d'un Mangemort.

Elle avait besoin d'air. Elle sortit du château et alla s'asseoir sur les gradins du terrain de Quidditch, regardant le capitaine de l'équipe de Poufsouffle hurler sur ses coéquipiers.
Le premier match qui opposait Gryffondor à Serpentard approchait et Jane avait hâte de regarder Harry et Malefoy se disputer le Vif d'Or. Déjà qu'ils étaient les pires ennemis...

-Salut.

Jane se retourna et sourit en voyant Cole s'installer à côté d'elle.
Elle l'avait complètement oublié, totalement obnubilée par les derniers événements.

-Ça va ? demanda-t-elle.

Elle était ravie de le voir. Cole ne se prenait pas la tête et il arriverait sûrement à lui changer les idées.

-Ça va. Et toi ? Tu t'es remise de...

Il s'interrompit quand Jane se figea. Elle ne voulait pas parler de Cedric. Surtout pas. Pas avant que sa disparition n'ait complètement cicatrisé dans le coeur de la jeune fille. Cela ne faisait que 3 mois...

-Enfin, dans l'ensemble, ça va ?

Jane soupira et lui confia tout ce qu'elle avait sur le coeur. Voldemort, Harry, le Ministère, Ombrage et ses frères.

Cole l'écouta jusqu'au bout sans l'interrompre.

-Je sais pas trop quoi te dire, avoua-t-il quand elle eut terminé. Mais sache qu'un jour tout le monde se rendra compte que tu as raison. Et puis tu n'es pas seule. Moi aussi je te crois.

Jane le remercia. Si tout le monde pouvait être comme Cole...

Ils continuèrent de parler un peu de leurs vacances puis retournèrent au château pour dîner quand les Poufsouffle eurent fini leur entraînement.

En arrivant, Hermione se jeta sur Jane, suivie de Ron.

-Montre-moi ton bras ! lui hurla-t-elle. J'ai vu la cicatrice d'Harry, tu ne peux pas nier !

Jane souffla. Elle ne voulait pas en parler.

-Elle m'a fait la même chose, et alors ? C'est fait !

- Mais mince, Jane ! Ombrage te torture et tu veux la laisser faire ? Il faut que t'en parles au directeur, insista Ron.

-Pour faire quoi ? Ombrage est au service du Ministère. Elle est là à sa demande. Dumbledore a beau être un grand sorcier, Fudge contrôle tout. Ça ne servirait à rien de lui chercher les emmerdes. Surtout que je suis Jane Windia, la menteuse !

Ses amis n'avaient rien à répliquer, parce qu'ils savaient qu'elle avait raison. À quoi bon se battre pour un échec déjà planifié ?

-C'est gentil de vous inquiéter pour moi, mais je vais bien, leur mentit-elle.

Elle les contourna et allait rejoindre Auror quand Hermione la retint.

-J'ai parlé à Harry. Vous devriez discuter tous les deux. Lui aussi ne sait plus où il en est.

-On aurait pu parler à la punition, mais il a préféré m'ignorer. Laisse tomber, Hermione. J'ai plus envie de discuter de ça.

Elle lui tourna le dos et et s'assit près d'Aurore qui s'empressa de lui demander comment s'était passé sa retenue.

Ils avaient beau être ses amis depuis 4 ans, Jane avait l'impression de s'éloigner du trio chaque fois un peu plus.

A Suivre.

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