Chapitre 10
Jane passa le restant de la journée avec son père. Octela avait été dans l'obligation de se reposer jusqu'au lendemain pour pouvoir sortir de l'hôpital en forme. Le père et la fille avaient reçu l'autorisation d'emmener les jumeaux avec eux. Rien ne semblait anormal.
Pendant les vacances, avant d'aller au Quartier Général, Chris avait agrandit la maison et avait bâti une petite chambre pour les nouveaux-nés. Jane avait insisté pour qu'ils dorment dans sa chambre, puisqu'elle était absente les trois quart de l'année, laissant à son père le temps de faire les finissions. Mais Octela avait refusé ; elle voulait que ses enfants soient le plus près d'elle. Et Jane comprenait.
Ils s'étaient occupés de leur donner à manger, de changeur leurs couches et de les dorloter. A chaque fois que Jane en prenait un dans ses bras, elle avait l'impression qu'il allait s'envoler tellement il était léger.
Le soir-même, Jane fut de retour à Poudlard. Elle avait gardé une photo d'elle et de Tommy et Aiden avec elle pour penser à eux. Elle avait demandé à son père s'ils passaient le Noël chez eux ou au Quartier. Sa seule réponse fut qu'elle verrait bien et qu'il lui réservait une surprise.
Jane regagna son dortoir alors que le château était déjà endormi.
Le lendemain, elle descendait les escaliers pour aller prendre son petit-déjeuner quand elle croisa ses trois amis qui en revenaient. Elle se demanda s'ils allaient passer à côté d'elle sans la regarder, ou s'ils auraient l'amabilité de s'arrêter. Jane fut soulagée quand Hermione la prit dans ses bras.
-Où t'étais passée ? On t'a cherchée toute la journée ! s'égosilla-t-elle.
Jane rit dans sa barbe. Elle avait du mal à la croire.
-Vraiment ? leur jeta-t-elle.
Ses trois amis se figèrent et Jane ressentit une once de remord, qui disparut bien vite.
-Qu'est ce qu'il y a ? demanda Ron.
Jane secoua la tête. Ils ne s'étaient donc rendu compte de rien... Elle tourna la tête vers son meilleur ami qui gardait les yeux baissés. Lui avait compris.
-Rien, dit-elle en leur souriant faussement. Mes frères sont nés.
Ses amis restèrent un instant silencieux. Ron la regardait avec des yeux de merlan frit (nda : je vous conseille pas de regarder ce que c'est des yeux de merlan frit parce que c'est franchement dégueulasse. Je regrette d'avoir cherché sur Google.) Hermione avait la bouche ouverte, comme si elle gobait les mouches et Harry avait relevé la tête, ses incroyables yeux verts stupéfaits. Jane retint un rire.
-Tes frères sont quoi ? rugit Ron.
-Nés.
Aussitôt, Hermione se jeta sur elle et la fit basculer en arrière. Jane tenta de se rattraper aux rampes alors que les tableaux les regardaient d'un mauvais œil.
-Mais c'est super ! Et ils vont bien ? Ils s'appellent comment ? Comment va Octela ? Et toi ? Ils sont mignons ?
Jane ne put encaisser toutes ces questions et s'embrouilla dans ses réponses. Harry le remarqua rapidement et obligea Hermione à se détacher de son amie.
-Calme-toi, Hermione. Laisse-la respirer.
Jane ne le remercia pas. Ce qu'il lui avait fait -ou n'avait pas fait- restait en travers de sa gorge. Elle lui en voulait toujours.
-Oui, ils vont bien. Ils s'appellent Aiden et Tommy. Octela va bien, moi aussi, et oui, ils sont mignons. Très mignons.
Pour confirmer ses propos, elle sortit la photo et leur tendit. Ses trois amis se penchèrent et la regardèrent avec des yeux attendris.
-Ils sont trop mignons, dit Hermione sans quitter la photo des yeux. Vous allez faire comment pour les reconnaître ?
-Ce ne sont pas de vrais jumeaux. Pas d'après les Médicomages. Pour l'instant on les habille différemment et ils ont chacun leur propre coin dans leur chambre. Mais vu que je suis leur sœur, il doit y avoir un truc qui fait que je les différencie.
-Ouais, bah prie pour pas qu'ils soient comme Fred et George. Sinon tu vas fuguer de chez toi, souffla Ron en lui rendant la photo.
Ils éclatèrent tous de rire. Jane était contente qu'ils ne l'aient pas complètement effacée. Ils restaient toujours autant complices. Comme elle l'avait pensé la veille ; ils n'avaient pas fait exprès de ne pas lui garder de place. Elle s'en faisait pour rien.
Hermione leur proposa de se retrouver au premier cours et tous acceptèrent. Jane allait descendre, tandis que le trio remontait, quand on la tira en arrière. Elle se retrouva face à Harry.
-Qu'est ce qu'il y a ? lui demanda-t-elle même si elle savait déjà.
-Je voulais m'excuser pour hier. J'aurais dû te défendre ou faire taire cette peste de Pansy.
Jane croisa les bras. Elle ne pouvait pas le nier, les yeux chagrinés de son ami la touchaient. Mais elle ne se laissa pas démonter. Elle voulait plus d'explications que d'excuses.
-Alors pourquoi tu l'as pas fait ? demanda-t-elle d'une voix adoucie.
Harry se gratta la nuque, tout d'un coup hésitant.
-Je sais pas... je pensais que tu allais encore la remettre à sa place, comme tu le fais si bien (Jane sourit) et quand j'ai vu que tu disais rien, j'ai compris que ça te touchait vraiment. Je voulais venir m'asseoir à côté de toi quand McGo est arrivée.
Jane hocha la tête. Elle ne lui en voulait plus. Il avait beau avoir des raisons stupides, il avait pris le temps de s'expliquer et de s'excuser.
-C'est pas grave.
Elle lui sourit et s'éclipsa. Elle avait l'étrange sensation que tout n'était pas réglé.
Quand elle arriva dans la Grande Salle, elle était l'une des dernières. Elle s'assit à sa place et remarqua qu'il ne restait plus que six personnes parmi ces Serpentard. Pansy n'en faisait pas partie, ni Crabbe, Goyle, Theodore ou Malefoy.
Les six restants étaient seulement des personnes qu'elle ne connaissait pas. Ou seulement de vue. Mais aucun d'eux ne fit attention à elle.
Tranquillement, elle commença son petit déjeuner, quand elle sentit des yeux la fixer. Elle tourna la tête vers la gauche et vit un garçon à l'autre bout de la table la regarder avec un sourire hostile. Quand elle se tourna vers lui, il dévia le regard. Jane fronça les sourcils. Pourquoi la fixait-il ?
Elle se re-concentra sur son petit-déjeuner quand le garçon recommença. Elle se tourna une nouvelle fois vers lui, et il fit comme si de rien n'était. Jane soupira.
Cette situation se répéta 3 fois de plus. Elle sentait que la prochaine serait la fois de trop.
Et ça ne rata pas. Quand elle se tourna vers lui et qu'il détourna les yeux pour la quatrième fois, elle explosa.
-C'est quoi, ton problème ?
Le garçon leva les yeux vers elle et la regarda, étonné.
-Tu parles à moi ? demanda-t-il.
-Pourquoi tu me fixes ?
Le garçon sourit. Jane ne le comprenait pas. A sa place, elle aurait été mal à l'aise.
-J'ai le droit de te regarder, traîtresse.
Jane se rembrunit. Elle venait de comprendre à quelle classe de Serpentard ce garçon appartenait. Depuis son intégration dans sa maison, elle avait rencontré les Serpentard gentils, et les Serpentard méchants. Le garçon aux cheveux noirs faisait partie de la deuxième catégorie.
-Merci de m'appeler par mon prénom : Jane. Tu seras gentil, répliqua-t-elle.
-Je sais comment tu t'appelles. Tout le monde sait. Jane Windia. Celle qui traîne avec des Gryffondor et qui se la joue intéressante en nous rajoutant des points. Tu es juste pathétique, c'est ce que tout le monde me dit.
Jane ne se laissa pas enfoncer. Elle haussa les épaules, indifférente à ses paroles. Sa première année lui avait assez appris sur les Serpentard et leurs comportements envers elle. Elle ne les craignait plus vraiment.
-Laisse-moi deviner, dit-elle en s'approchant de lui. C'est mademoiselle Parkinson qui t'a dit ça, n'est ce pas ?
Le garçon secoua la tête et se recula.
-Je la supporte pas, cette fille. Toujours à se la jouer princesse alors qu'elle sait même pas combien font 2 + 2. Elle ne sert qu'à foutre la merde partout où elle passe.
Jane n'avait jamais été autant d'accord avec quelqu'un. Elle s'approcha encore de lui, et le garçon recula.
-M'approche pas, la traîtresse ! rugit-il.
-Je m'appelle Jane, insista-t-elle, étrangement calme. Et toi ? Histoire que je sache à qui j'ai affaire.
Le garçon ricana. Qui avait-il de si drôle ?
-Je te dirai jamais mon prénom. Tu le mérites pas.
Jane allait se mettre à crier quand quelqu'un la devança.
-Tom ! Étouffe-toi avec tes céréales et laisse-la tranquille ! Faut que je te dise combien de fois que tu nous fais chier ?
C'était une fille qui devait avoir le même âge que Jane. Elle avait des yeux bleus et de longs cheveux blonds. Elle était magnifique. Elle fixait le garçon avec un air hautain.
Tom grogna sans sa barbe et sortit de la salle. La jeune fille se tourna vers Jane et lui fit signe de la suivre.
-Désolée. Tom est sûrement le Serpentard le plus insupportable. Il fallait que je le fasse partir, sinon il allait pas te lâcher.
Jane lui sourit. Elle ne savait pas quoi dire.
-Au fait, je m'appelle Auror Scott.
-Jane...
-Je sais. Tu es comme Harry Potter : tout le monde sait qui tu es.
Ce n'était pas une reproche ni de la jalousie. Auror s'était exprimée avec une fascination difficilement dissimulée.
Jane resta silencieuse. Elle ne savait pas si un jour elle arriverait à se faire à l'idée que tout le monde la connaissait sans jamais lui avoir parlé...
A Suivre
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