PDV Clive
Je cours sous les encouragements de mon équipe et marque un panier.
Je me retourne pour voir la seule personne qui compte à mes yeux. Elle me sourit avec les deux pouces levés. Étant dans l'équipe adverse, elle reste discrète. Surtout qu'ils viennent de perdre. Je m'assois sur les gradins et bois dans ma gourde.
Même si je m'entends avec tout le monde maintenant, grâce à Jane, j'ai hâte que les vacances de Noël arrivent.
- Tu as très bien joué !
Me félicite Ruby.
Je la remercie et me concentre sur le match qui se joue devant moi. Ruby m'a demandé de sortir avec elle avant hier et j'ai refusé. Plutôt froidement. Mais en même temps, deux semaines de regard langoureux et des compliments sans sortis de nul part à tout bout de champ, c'est énervant.
- Il sont beaux n'est-ce pas ? J'ai entendu dire qu'ils allaient bientôt se mettre ensemble.
- Qui ?
Je demande distraitement.
- Jane et Ian ! Tu n'est pas au courant ?
Je lève les yeux au ciel, elle est pathétique cette fille. Elle essaye de s'immiscer entre Jane et moi depuis le camping car elle est jalouse.
- Tu dis de la merde.
Je lance en étirant mes jambes.
- Vraiment ?
S'amuse telle alors que Ian prends mon amie dans ses bras après avoir marqué un panier.
Et pour la première fois, j'ai un doute.
***
- Bon appétit.
Grogne Jane maussade.
Elle n'aime pas la présence de la rouquine à notre table. Moi non plus d'ailleurs, mais elle s'invite toute seule.
C'est comme ça depuis des jours. Jusqu'à aujourd'hui.
- Soit tu la vires soit c'est moi qui part.
Je la regarde les yeux ronds. C'est la première fois qu'elle se montre si froide.
- Je lui ai déjà dit qu'elle ne m'intéressait pas. Je ne vois pas ce que je peux faire de plus.
Je réplique sur la défensive.
- Parfait.
Elle chuchote avant de changer de table, juste avant que Ruby ne prenne sa place.
- J'ai cru qu'elle n'allait jamais nous laisser seuls !
Rit celle ci.
Je remarque avec peine, Jane s'asseoir avec Ian et Lisa à l'autre bout du réfectoire.
***
Ça fait deux jours que l'ambiance est glaciale.
Ce n'est donc pas étonnant que des remarques fusent.
- Voilà Ruby la glue. À moins qu'elle tu l'appelles autrement ?
Lance Lisa.
Je lui envoie un regard noir. On ne s'aime toujours pas.
- Tu viens Jane ? Faut qu'on parle de... Du truc.
Murmure Ian à l'oreille de la brune. Je suis assez proche deux pour entendre et voir leur rapprochement physique. Il a toujours un bras sur ses épaules.
Ils s'en vont suivie de Lisa qui retrouve les cheerleaders.
J'ai l'impression que tout m'échappe. Mes sentiments, notre amitié. Tout.
Et je ne peux rien faire...
***
- Arrêtes de la regarder.
S'impatiente la rousse.
- Laisse moi tranquille ! Je crie dans le gymnase. Tu me pourri la vie depuis des semaines ! CASSE TOI !
Je pars aux vestiaires d'un pas énervé, pas très cohérent je sais, mais je ne supportais plus les regards. J'étouffe depuis trop longtemps. Dès que je la vois loin de moi. C'est moi son ami alors pourquoi elle reste avec lui ?
Je me rince le visage et contrôle ma respiration. J'entends du grabuge dans la salle et y retourne pour voir ce qu'il se passe.
- C'est de ta faute tout ça ! Tu le colle à longueur de journée, te mets entre nous !
S'écrie Ruby à Jane.
- C'est toi qui parle d'obstacle ? Tu ruine notre amitié pour un béguin qui n'est même pas réciproque ! Il s'en fiche de toi !
Réplique mon amie.
Je ne peux qu'être fière d'elle à ce moment là. Je ne pensais pas qu'elle lèverai la voix en publique pour se défendre, nous défendre.
- Et puis merde ! Elle continue en colère. Je te le laisse !
Les traits de mon visage tombent.
Mon cœur se brise.
Elle me jette ? Après tout les bons moments passés ensembles ? Elle... M'abandonne ?
Les autres remarques enfin ma présence et se tournent vers moi.
Je ne suis pas assez important pour elle. Sinon, elle n'aurait pas dit ça, juste à cause d'une conne.
Je n'ai rien fait de mal. C'est comme si elle attendait juste un prétexte pour me rejeter.
Je retourne au vestiaire prendre mes affaires et quitte le gymnase sans un regard de plus.
***
- Clive...
- Je n'ai pas envie de parler maman.
Je marmonne le regard dans le vide.
Allongé sur mon lit, j'hésite à redevenir le con que j'étais avant. C'est les vacances et je n'ai aucune nouvelle depuis trois jours...
- Ça ira mieux avec le temps. Les chagrins d'amour passent toujours.
- Je ne l'aime pas.
- Une maman sait ces choses là.
J'entends ma porte de chambre se fermer délicatement et c'est seulement maintenant que j'autorise une larme à couler.
Pourquoi ça fait si mal ?
***
- Merci d'accepter de me parler.
Elle dit sur la réserve.
Je ne réagis pas. Je ne sais pas pourquoi elle est là, assise sur mon lit.
- Je voulais juste m'excuser d'avoir dit... Ce que j'ai dis, devant les autres.
Debout, les bras ballant, je fronce des sourcils.
- C'est tout ?
Ma voix sonne rocailleuse. Je n'ai pas parlé depuis presque une semaine.
- Et je suis venue te rendre tes notes aussi. J'ai tout recopié, elles m'ont beaucoup aidé.
Elle sourit faussement.
- Et tu n'as rien à dire sur notre amitié que tu as brisé en deux secondes ?
Je lance amer.
Rien à dire sur moi...
- Qu'est-ce que tu veux que je dise ? C'est toi qui a choisi d'en arriver là.
Je ris jaune. Elle se fout de moi ?
- J'ai fait ce que tu m'a dit ! Je l'ai repoussée encore et encore.
Je grogne.
- Tu ne lui a pas dit clairement qu'elle gênait. À moi tu me l'as dit ! Tu as étais méchant au début avec moi, mais elle, non.
- Je ne veux plus être ce connard qui blesse gratuitement les gens.
- ET TU AS PENSÉ À MOI ?! Elle crie maintenant debout, une douleur sur le visage. Depuis qu'elle est là, tu as arrêté de me parler au déjeuner, puis en pause et même en sport ! Tu sais combien de fois je suis tombée là semaine dernière ? Une vingtaine de fois ! Cette garce m'a fait des croches pieds dans les couloirs, au self, elle m'a poussé à plusieurs reprises et m'a déjà envoyé le ballon dans la tête ! Et toi ? Tu riais de ma maladresse ! Tu ne voyais rien ! Tu ne prenais pas ma défense face à ses piques mais je me disais que notre amitié valait plus que ça ! Je t'ai demandé de choisir entre elle et moi et tout ce que tu as su répondre c'est " je l'ai déjà recalé, je peux rien faire de plus " ! Tu sais à quel point je me suis sentie comme une merde ? Alors non Clive, je n'ai rien à dire sur notre amitié parce qu'elle n'a jamais existée !
Je tente d'assimiler tout ce qu'elle vient de dire pendant qu'elle reprends son souffle.
- Je ne savais pas qu'elle avait été si peste avec toi...
Je murmure pitoyablement.
- Tu as fait l'aveugle parce qu'au fond, tu aime ça que quelqu'un te cours après. C'est pour ça que tu n'a pas était clair avec moi non plus à la rentrée.
- C'est faux ! C'est plaisant d'être apprécié mais pas par une cruche pareille ! Et toi... Peut être que j'aimais penser que tu m'aimais bien, oui. Mais j'ai changé. Je pensais vraiment avoir laissé aucun espoir à cette fille. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas chassée de notre table ou de nos conversations. Je n'ai pas vu que notre amitié se détériorait et je suis vraiment désolé pour ça, et aussi de ne pas t'avoir défendu. C'est un enfer d'être loin de toi, notre amitié passait avant tout pour moi je te le promets !
Elle n'ose pas me regarder, son regard est dur. Comme si elle campait sur ses positions.
- Je t'ai laissé une seconde chance, mais tu l'as gâchée. Si je suis venue aujourd'hui, c'est parce que tu me manquais, c'est vrai. Mais ce manque... C'est rien comparaît à toutes ces nuits à pleurer.
Non, non, non !
- Jane ne nous fait pas ça. Ne me fais pas ça.
- C'est terminé Clive.
Elle s'approche de la porte et je n'ai qu'une envie, c'est de m'effondrer.
Elle ne peut pas couper les ponts avec moi !
- Jane...
Je supplie la voix tremblante.
Elle abaisse la poignée et je me jette sur elle, la retournant face à moi et plaquant mes lèvres contre les siennes.
Je passe tous mes sentiments dans ce baiser.
Il est triste, mais il est beau.
Pure.
Elle réponds tout de suite au baiser, comme si comme moi, elle en avait envie, comme si, comme moi, sa vie en dépendait.
- C'est toi que je veux. Seulement toi.
Je chuchote contre ses lèvres rougies.
- Clive...
Je comprends vite que le seul obstacle est sa gêne.
Je pose mes mains sur ses joues et les carresse d'un pouce. Le regard amoureux, j'admire ses iris dorés.
- J'attends ça depuis tellement longtemps...
Je l'embrasse à nouveau, heureux.
FIN
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