Interlude: Sun goes down
"Je veux m'enfuir
Je ne veux pas mentir, je ne veux pas vivre
Envoie-moi une arme et je verrai le soleil
Je préfère m'enfuir "
Sun goes down, Lil Nas X
*Quelques fragments de Jeon Jungkook*
Jeon Jungkook savait qu'il n'était pas chanceux. Dieu, tout le monde à Devil Hills le savait! Il était quelqu'un qu'on disait maudit, que la bénédiction des dieux avait fuit alors même que ses premiers pas vers le monde se dessinaient. Et pourtant, malgré tout, il fut un temps où sa vie était pourtant bien.
Cela datait mais, à un moment de sa vie, il avait connu le bonheur et la chaleur que procurait la sensation d'être aimé. Ses parents étaient alors encore en vie. Ils étaient pauvres et arrivaient à peine à joindre les deux bouts mais, ils l'aimaient et faisaient tout pour le rendre heureux.
Jeon Jungkook avait toujours connu la malhonnêteté des gens. Il est le fils des deux personnes les plus haïs de Devil Hills. Ses deux parents avaient partagé durant leur courte vie à deux, un amour que les gens d'ici avaient jugé pécheur, malsain, sale. Tout petit, il se souvenait des trop nombreuses fois où il retrouvait sa maison couvertes de souillures de toutes sortes et de graffitis qui insultaient ces deux personnes qu'il aimait tant.
Il se souvenait de toutes les fois où il avait entendu son papa réconforter son appa qui pleurait souvent, bien trop souvent, les soirs où ils le croyaient endormi. Mais toutes ces fois, chacun de ces moments où il a entendu ses parents pleurer leur peine et leur désir de s'enfuir loin de cette ville maudite, il n'a jamais détesté personne. Ses parents l'ont élevé dans l'amour, ils lui ont appris que partout où il allait, il se devait d'être amour.
Il n'avait jamais haï. Même pas lorsque ses pères moururent dans l'incendie qui ravagea leur maison. Même pas lorsqu'il n'eut d'autre choix que d'aller se réfugier dans le wagon près des rails du chemin de fer. Même pas lorsqu'on le traita avec dégoût et mépris toute son enfance. Même pas lorsqu'un soir d'été, on lui arracha brutalement son innocence. Même pas lorsqu'il se fit abuser régulièrement par ceux qui se disaient bons.
Il ne haït personne. Pas même ses bourreaux, pas même ses parents qui l'abandonnèrent dans cet endroit maudit où il ne connut jamais un jour heureux. Pas même Park Jimin qui eut un malin plaisir à ajouter à l'enfer qu'était sa vie. Il ne haït personne sinon lui même.
Jeon Jungkook ne se détesta pas d'un coup, non. Au contraire, cela lui prit du temps et des années pour développer cette haine malsaine qu'il se vouait à lui même.
Cela commença à la mort de ses parents pour laquelle il se blâma pendant des années et aujourd'hui encore. Puis, lorsqu'il ne put s'occuper correctement de sa vie et que tout se détériora jusqu'à l'enfer. Vint alors le dégoût de lui même qui fleurira ce soir de quatre juillet où des gens honnêtes, intoxiqués, le tirèrent hors de son wagon et pris le peu de ce qu'il lui restait: son innocence et sa dignité.
Dès lors, Jeon Jungkook sombra dans le spiral infernal de la haine de soi. Il se blâma pour s'être laissé faire, il se blâma pour ne pas s'être battu contre ses brutes qui l'avaient cloué à terre pour le déshabiller. Il se blâma pour les avoir provoqué et attiré jusqu'à son antre et plus que tout, il se blâma pour ne pas avoir rien dit, pour avoir accepté d'être le jouet de la laideur humaine silencieusement, sans un mot. Il se blâma tellement fort, tellement longtemps qu'il se détesta.
Comment aurait-il pu aimer quelqu'un comme lui? Quelqu'un qui portait la souillure humaine en lui, quelqu'un qui ne s'était pas défendu contre ses assaillants alors qu'il se disait fort? Quelqu'un qui acceptait les brimades, le harcèlement et la rancoeur des habitants de Devil Hills? Il était faible, il était une merde, un déchet, sans valeur et sans amour. Que restait il d'amour pour quelqu'un comme lui?
Et pourtant, pourtant alors qu'il avait voulu garder son coeur à l'abri, il aima.
La première fois qu'il aima quelqu'un, il tomba si fort si brusquement que lorsque leur histoire s'arrêta, il ne put jamais se relever. Il ne regretta pas, il avait accepté d'aimer cette personne et Jeon Jungkook ne revenait jamais sur ses décisions.
La seconde fois qu'il aima fut différente de la première. Cette fois là, il fut prudent, craintif. Il essaya en vain de rester loin de cette personne qui persistait à vouloir se rapprocher de lui mais, Park Yoonji, gâtée par l'argent et la vie, n'acceptait jamais qu'on lui dise non.
Cependant, il fut facile de l'aimer. Elle était belle, gentille, intelligente et pleine de vie. Elle était sûre d'elle, elle savait ce qu'elle voulait du monde et de la vie et faisait tout pour atteindre ses buts. Dès le premier jour où Jungkook et elle se croisèrent dans un cours commun de théorie sur la musique, elle lui fit savoir qu'elle était intéressée par lui et qu'elle allait le courtiser. Jungkook était resté ebahi un long moment avant de rigoler puis partir sans jeter un regard à la jeune fille. Si seulement il savait...
Il connaissait Park Yoonji pour être l'autre héritière de la seconde famille de Devil Hills mais, ils ne s'étaient jamais réellement croisés avant ce jour là. Yoonji avant ça, allait au lycée de GrayTown et lui, celui de Sunny Ville. De ce fait, malgré qu'ils aient le même âge, ils n'avaient jamais été à l'école ensemble. Pas comme son frère de deux ans son aîné, qui avait fait de Jungkook un martyr durant toutes ses années de lycée... presque.
Jeon Jungkook ne put se débarrasser de la personne qu'était Park Yoonji. Elle était réellement persistante et passait la majeure partie de son temps à courir après Jungkook qui tentait tant bien que mal de la fuir. En vain.
Du jour au lendemain, il se retrouva à prendre leur déjeuner ensemble, derrière le bâtiment du département des arts. Ils s'assirent ensemble en salle de cours, dans le bus durant le trajet aller-retour, ils s'échangerent leurs numéros et un jour, Jungkook decouvrit ses sentiments pour nulle autre que Park Yoonji.
Il les accepta difficilement. Il ne pouvait pas aimer quelqu'un et surtout pas la soeur de... de l'autre. De plus, comment pouvait il aimer quelqu'un quand il n'avait rien à donner, quand il ne s'appréciait même pas un peu? Il repoussa Yoonji pendant des semaines et l'évita avec acharnement, comme les premières fois, pire que les premières fois. Mais Yoonji n'abandonnait pas, jamais. L'avait-il dit?
Un soir où il rentrait chez lui, il la trouva sur les railles du chemin de fer, l'attendant de pied ferme devant son wagon. Sur le coup, Jungkook sentit la honte et son dégoût de lui même s'emparer de lui. L'héritière Park était venu jusqu'à la misérable boite en fer où il avait passé la majeure partie de sa vie, là où sa laideur était visible, là où il avait tout perdu.
Il se souvint avoir voulu fuir mais Yoonji fut plus rapide et l'en empêcha. Elle lui cria dessus, lui dit à quel point elle le détestait pour avoir voulu l'éviter pendant des jours, elle lui dit à quel point c'était horrible d'être loin de lui, et ne pas pouvoir lui parler. Elle lui dit qu'il était égoïste, sans cœur, qu'il pouvait bien aller se faire foutre et elle l'embrassa.
Jungkook se souvient avoir perdu pieds lorsque les lèvres de Park Yoonji avaient rencontré les siennes, et l'explosion de couleurs et d'émotions qui vint chatouiller agréablement son cœur en feu. Ce jour là, il se sentit bien, en paix et il accepta finalement d'aimer Park Yoonji.
Il fut facile de l'aimer, de toutes façons.
Leur histoire fut belle, innocente et plein de moments tellement beaux et touchants qu'en y pensant, Jungkook ne put empêcher son coeur de se serrer douloureusement dans sa poitrine. Il pensa que si il n'avait pas insisté pour que Yoonji vienne à la fête, elle serait encore en vie. Si il ne l'avait pas empêcher de partir aussi brusquement au milieu de la nuit, ou même si il l'avait raccompagné, elle n'aurait pas connu une fin aussi horrible, aussi tragique.
Il savait que quelque chose clochait. Il savait que Park Yoonji était suivi et menacée depuis plusieurs semaines et il n'avait rien fait pour l'aider. Au contraire, il l'avait conduit à sa mort. C'était sa faute. Il était à blâmer. Il était une plaie, un sac à merde, un aimant qui attirait les problèmes partout où il allait.
Pourquoi avait-il fallu qu'il croise Yoonji ce jour là? Pourquoi ne l'avait il pas repoussé dès le début? Pourquoi l'avoir laissé prendre place peu à peu dans son quotidien? Il aurait dû l'empêcher, faire quelque chose, n'importe quoi! Mais il était lâche, un lâche et un égoïste.
Il avait aimé l'attention de Park Yoonji sur lui. Il avait aimé comment elle avait été la seule personne à lui avoir accordé le bénéfice du doute et appris à le connaître. Plus que tout, il avait aimé Park Yoonji.
Il se frappa durement la tête contre une paroi du wagon. Il le faisait depuis un bout de temps déjà, il devait sûrement avoir une grosse bosse mais il s'en fichait. Son visage était encore enflé des coups qu'il avait reçu durant son séjour au bureau du shérif, et ses coupures guérissaient à peine avec son bras qu'il avait dans un plâtre qu'on lui avait mis à contre coeur. En ce qui a trait à ses doigts, il les sentait à peine; de ce fait, il s'en foutait. La douleur était son quotidien depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Il était habitué.
Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait du mal intentionnellement. Et lui, et les gens bons de Devil Hills partageaient ce point commun. La différence c'est que lui, il avait le contrôle sur la souffrance physique qu'il s'infligeait. Il écrasa son front sur la paroi encore une fois, ne faisant pas attention au sang qui coula alors sur son visage.
Il n'avait rien. Plus rien. Depuis qu'on l'avait relâché, sa vie qui était déjà un enfer, avait pris une descente encore plus gigantesque et profonde. Park Jimin avait détruit tout ce qu'il avait de vie. À Devil Hills, il ne pouvait aller nulle part sans qu'on lui crache dessus ou qu'on lui jette des choses à la tête. En deux semaines, il s'est fait tabasser quatre fois au moins sous les yeux indifférents de gens qui se disaient honnêtes.
Il n'avait pas crié, ni gémi, ni appelé à l'aide. Il s'est contenté de subir, il le méritait après tout. Yoonji était morte par sa faute. Il acceptait sa punition.
Il avait perdu et son travail à Devil Hills où il était assistant mécanicien à mi-temps chez le garagiste de la ville, et son autre mini boulot de barman dans un café de Sunny Ville. Mais tout cela n'était rien face à la dernière preuve de la cruauté et de l'influence de Park Jimin. Le pire qu'il vécut ces dernières semaines, ce qui lui avait fait perdre ses moyens et pleurer les larmes de son corps devant tous, fut quand on l'escorta hors de l'université de Sunny Ville.
Il avait perdu sa bourse qu'il avait travaillé dur pour obtenir malgré le harcèlement, malgré les brimades dont il avait été l'objet durant ses années de lycée. Il était un échec, un moins que rien dont ses parents auraient eu honte.
Maintenant qu'il n'avait réellement plus rien. Même plus son wagon qui apparemment était maintenant propriété des entreprises Park, il se demandait si il valait la peine de continuer. Continuer quoi même? Il n'y avait plus d'espoir pour lui. Il n'avait plus personne, plus d'endroit où aller, plus de rêve à réaliser. Il était perdu au milieu de nulle part et il n'avait même plus la force à rien sinon mourir. Il se frappa la tête.
Il se dit qu'il devait sûrement commencer à bouger et rassembler le peu qu'il lui restait. Sûrement.
Lorsque les agents du shérif et certains employés de Park étaient venus le réveiller de ce qu'il appelait sa demeure, on lui avait lancé un seau d'eau sale et puant qui tachait encore sur lui et tenté de le tirer à coup de poings et de pieds hors du wagon. Seul Kim Namjoon qui était arrivé en retard et essoufflé, l'avait défendu et demandé aux autres de lui accorder du temps pour qu'il puisse rassembler ses affaires. Quelles affaires? S'était il demandé alors. Il n'avait rien. On lui avait saisi les quelques affaires qu'il avait pu se procurer au cours des années « pour le bien de l'enquête ».
Il soupira. Il avait perdu assez de temps maintenant et devait bouger.
Il ne prit rien sinon sa couverture qui était l'unique chose qu'il gardait de ses parents, ainsi qu'un sac à dos qui contenait quelques effets personnels qui lui tenaient à coeur et qu'il avait réussi à récupérer. Il prit une profonde respiration qui lui brûla la gorge plus que tout autre chose et sortit. Il accorda à peine un regard aux gens qui attendaient, il hocha simplement la tête vers Namjoon et partit. Il ne se retourna pas, il ne se retourna jamais.
Ses pas lourds et pesants le menèrent loin.
Il ne remarqua rien autour de lui alors qu'il marchait. Pas même les chuchotements des gens qui crachaient leurs venins à son encontre, pas même les enfants qui s'écartèrent brusquement de son chemin en le voyant passer, pas même les yeux tristes et résignés qui le suivirent jusqu'à le voir disparaître au loin. Il marcha longtemps et se retrouva là où il n'aurait jamais cru revenir; sur l'ancien pont qui traversait les eaux de Devil Hills, là où apparemment Yoonji fut assassinée.
Il déposa ses effets par terre et grimpa difficilement sur la rambarde où il s'assit, ses pieds balançant dans le vide.
-Appa, je ne sais pas si tu m'entends mais je suis désolé. Il parla lentement. Peut-être me vois tu du paradis et peut-être vois tu ce que je suis devenu et tu dois avoir honte, n'est ce pas? Ton unique fils est un échec, une erreur de la nature. J'ai essayé tu sais... J'ai essayé autant que j'ai pu mais c'est tellement dur... Pourquoi c'est si dur de vivre? Pourquoi ne suis je pas mort avec papa et toi ce soir là? Pourquoi a-t-il fallu que tu te sacrifies pour me sauver appa? Je ne mérite pas la vie que tu m'as donné, je l'ai gaspillé et maintenant... maintenant je n'ai plus envie de rester ici.
-Il n'y a plus rien pour moi ici. Appa, il pleura le nom de son père sa voix se brisant petit à petit. Appa je suis désolé appa... je suis désolé d'être appelé ton fils, je suis désolé d'être une pourriture, une saleté que l'on a souillé beaucoup trop de fois... appa... je veux juste te rejoindre... c'est trop dur appa. Comprends tu? M'en voudras tu? J'ai tellement mal appa... je veux juste que ça cesse, respirer me fait trop souffrir... vivre me donne envie de mourir... appa... il n'y a plus rien pour moi ici... m'accepteras tu près de toi appa?
-Toi et papa voudrez vous de moi la bas? Suis-je trop sale et dégoûtant pour me tenir à vos côtés? Je veux juste vous voir encore un peu... un tout petit peu... que vous me teniez dans vos bras... pour me dire que ça va aller... est-ce trop demander? Papa...appa... je suis désolé... J'en peux plus... je veux juste... juste mourir... Il souffla le dernier mot en même temps qu'il se laissait tomber dans le vide. Mais avant même qu'il eut le temps de s'échapper, deux bras forts le saisirent et le tirèrent sur terre.
-As tu perdu la tête Jeon Jungkook? Il reconnut la voix de Kim Namjoon et faillit lui hurler dessus mais se retint. Il se redressa calmement, massant son épaule douloureuse que Namjoon avait attrapé un peu trop fort. Il avait un bras dans le plâtre putain!! Il aurait pu le tirer moins brusquement!
-Park Jimin a raison, il faut toujours que tu mettes ton nez dans les affaires des autres.
-Je me fiche de ce que Park Jimin dis de moi. Et tu devrais faire pareil de temps en temps.
Jungkook eut un rire sans joie.
-Facile à dire pour toi, héritier. Namjoon soupira.
-Je suis désolé...
-De?
-J'ai essayé du mieux que je peux de réduire les dommages mais Park Jimin a plus d'influence que moi, adjoint du shérif et fils du maire. Jungkook cligna des yeux un peu perdu. Oh Kim Namjoon... N'arrêteras tu jamais de vouloir m'aider?
Il se souvint alors de la fois où Namjoon lui avait dit qu'il allait entrer dans les forces de l'ordre, pour le protéger et empêcher ces... personnes de lui faire plus de mal. Certes, ils avaient cessé de venir à son wagon depuis que l'héritier Kim était dans la police mais... trop de dommages avaient été fait et cela ne changea presque rien. Il était brisé depuis longtemps déjà.
-Pourquoi essaies tu, Kim Namjoon? Il lui demanda soudainement. Ne voies tu pas qu'il n'y a plus rien à faire pour moi? Je suis brisé et mes morceaux sont éparpillés dans le temps et l'espace. Pourquoi essaies tu de recoller des morceaux qui ne sont plus?
-Parce que tu vaux la peine, Kook. L'héritier lui répondit aussitôt. Tu es la plus belle personne que je connaisse. Malgré toutes les cruautés que l'on t'a faites, ton âme est toujours aussi belle et pure que les premiers jours.
- Mon âme? Je n'ai plus d'âme... Ils l'ont brisé ce soir de quatre juillet lorsqu'ils se sont forcés en moi. Je ne suis pas pur, je ne suis pas beau. Comment peux tu sérieusement me regarder et dire pareille idiotie? Essaies tu de te moquer de moi, Kim Namjoon?
-Ce ne sont pas des idioties ni des moqueries. Et j'affirme ce que je dis parce que je te vois, Jungkook, je te vois et tu es plus que ce que aucun de nous ici ne pourra jamais être. L'héritier le regarda tendrement. Si je pouvais, je te donnerais mes yeux pour que tu te vois, pour que tu comprennes ce que moi je vois lorsque mes yeux se posent sur toi...
Jungkook ne dit rien. Que pouvait il dire, sincèrement? Il laissa son regard divaguer vers l'horizon, se demandant si il était trop tard pour maintenant pour lui de s'en aller et disparaître.
-Devil Hills n'est pas la fin de tout tu sais... Namjoon dit au bout d'un instant. Jungkook lui lança un regard inquisiteur. Toutes ces années et même plus ces derniers jours je t'ai failli. J'ai promis de te protéger et pourtant j'ai échoué. Il voulut répliquer que c'était lui l'échec mais il se tut, Namjoon n'aurait pas aimé l'entendre parler de son être ainsi. Avec... avec hum... l'adjoint se racla la gorge, gêné, on a mis des économies dans cette enveloppe ainsi que certaines autres choses pour te permettre de partir d'ici. Jungkook écarquilla les yeux.
-Quoi? Nam... je ne pense pas...
-S'il te plait, Koo, prends cette enveloppe et pars d'ici. Pars loin et ne reviens jamais.
-Namjoon je ne veux pas de ta pitié et...
-Putain Kook, ce n'est pas de la pitié! Je ne ressentirai jamais rien d'autre que de l'amour pour toi. Je t'aime, tu es mon petit frère et ça me tue de te voir dans cet état. Ça me tue de savoir que tu veux en finir. Koo s'il te plaît... Il vit avec horreur Namjoon s'agenouiller pour le supplier. Il ferma les yeux douloureusement. Il ne méritait pas Namjoon... Malgré qu'il a passé sa vie à le repousser et le fuir, son frère est resté près de lui le protégeant du mieux qu'il pouvait contre l'avis des Kim.
-Nam... s'il te plaît lève toi...
-Pas avant que tu aies accepté...
-Je ne peux pas accepter ton aide.
-Toutes ces années j'ai respecté ta décision de ne pas vouloir de moi. Toutes ces années je t'ai laissé me rejeter parce que je croyais que c'était mieux ainsi. Quel droit ai-je de m'imposer dans ta vie, n'est ce pas? De quel droit je me serais introduit dans ton monde alors qu'on t'a chassé du mien avant même que tu ne nais? Mais je ne peux plus, Koo. Je ne peux plus te regarder souffrir alors que je peux t'aider. Laisse moi t'aider, laisse nous t'aider. S'il te plait.
Jungkook essuya vivement les larmes qu'il n'avait pas pu empêcher de couler. Il était une merde. À cause de lui, Namjoon était inquiet. À cause de lui, Namjoon faisait des choses qu'il ne devrait pas. Y'avait il quelque chose de bien en lui?
-Okay, j'accepte de partir...
-Oh putain merci Koo... Okay maintenant relève toi, il voulut dire. Promets-moi que tu ne vas pas retenter d'y mettre fin.
-Nam... Il lui demandait trop là. Est-ce qu'il savait ce qu'il ressentait? Est-ce qu'il savait à quel point c'était dur?
-Promets moi.
À quoi bon?
-D'accord, je te le promets.
Namjoon se releva aussitôt et lui tendit l'enveloppe que Jungkook accepta à contre coeur. Il avait horreur de ces promesses qu'on lui forçait à faire. D'abord ses parents, puis Yoonji, maintenant Namjoon... Ils savaient tous les quatre que lui, Jeon Jungkook ne revenait jamais sur ses paroles. Il grogna.
-Je t'ai laissé ma voiture, dans le parking de la clinique Yu. Les clés sont dans la boîte à gants.
-Ta voiture?
-Oui... je ne sais pas conduire, Kook. À quoi bon la garder?
-Tes parents ils...
-Maman le sait... je... je lui ai parlé et elle a accepté...
-Ma...man?
Est-ce que... Non! Ne sois pas gourmand, Jeon Jungkook. Ce n'est pas ta vie. Ça ne l'a jamais été.
-Oui.
-Ah. Il tritura ses doigts, gêné.
-Comment va ton bras?
-Oh... apparemment j'ai été chanceux et il n'est pas complètement cassé. Encore deux ou trois semaines de plus dans le plâtre et je serai libre...
-Hmm... tu arriveras à conduire avec? J'avoue j'y avais pas pensé sur le coup.
-Je pense pouvoir me débrouiller. Arrête de t'inquiéter autant, h...hyung. Je n'en vaux pas la peine, il pensa. Il vit Namjoon sourire à l'honorifique. Il se dit qu'il fallait un rien pour rendre heureux l'aîné des Kim.
-Est-ce que je peux te prendre dans mes bras? Ses yeux s'ouvrirent en grand. Quoi, lui? Namjoon veut le prendre, lui, dans ses bras? Il se mordilla la lèvre. Pourquoi pas? Il trembla légèrement.
Il aimerait savoir ce que cela fait de recevoir une étreinte de Namjoon. Il avait été jaloux de Kim Taehyung pendant longtemps. Jaloux des liens qui les unissaient, jaloux de leur complicité, jaloux de ne pas avoir cette vie là. En demandait il trop? Il n'en avait pas le droit. Il était un paria. Il l'avait été toute sa vie et le restera jusqu'à sa mort. C'était un fait.
-Je... si tu veux oui...
Namjoon n'attendit pas une seconde de plus et attira Jungkook contre son torse. Il le serra fort, brisant les dernières barrières qui avaient créé un fossé entre les deux frères. Jungkook se raidit les premières secondes avant de se laisser aller complètement dans l'étreinte. Pour la première fois depuis longtemps, Jungkook se sentit à sa place. Il était à la maison.
Kim Taehyung, quel chanceux tu fais!
-Tu prendras soin de toi n'est ce pas? Namjoon lui demanda doucement.
-Hm...
-Tu dois manger sainement aussi et boire beaucoup d'eau... Mange à ta faim Koo... maintenant que tu as finalement accepté que je t'aide, pitié mange beaucoup et deviens le plus bel homme de Devil Hills... bon, tu l'es déjà, hein... Ne laisse plus les gens te marcher dessus. Tu es fort. Va Koo, suis tes rêves et si tu n'en as plus, crée de nouveaux. Il voulu rire mais son rire fut bloqué dans sa gorge aux derniers mots de Namjoon: Va et vis... je t'aime.
Que pouvait-il bien dire face à ça?
-Je... je ne te déteste pas... fin... je crois... Namjoon éclata d'un rire gras et heureux, faisant vibrer la tête de Jungkook qui était posé sur son cœur. Il sourit doucement. Peut-être y'a t'il encore un peu d'espoir pour lui... un tout petit peu.
Il se détacha finalement de son frère et pris l'enveloppe qu'il mit dans son sac à dos.
-Je vais y aller maintenant.
-Oui, pars avant qu'il ne soit trop tard.
Il hocha la tête. Il était trop tard depuis longtemps pour lui.
-Aurevoir, Kim Namjoon, j'espère qu'on se reverra un jour...
-Aurevoir, Jeon Jungkook. Sois heureux, mon frère.
Ils se sourirent tendrement puis chacun se retourna pour partir, prenant des chemins différents et opposés.
Alors que Jungkook descendait vers ce qui allait être sa vie, il se surprit à prier Dieu de lui accorder une nouvelle chance de recommencer et faire les choses bien. Il lui demanda de l'aider à aller mieux et à apprendre à s'aimer pour pouvoir aimer le monde. Il lui demanda de ne plus jamais le laisser désemparé et perdu, plus jamais.
Une nouvelle histoire s'écrivait pour Jeon Jungkook et avec elle, de nouvelles aventures et de nouvelles personnes à aimer et chérir.
Pendant ce temps, Park Jimin, lui, perdait la tête.
{~}
<Hello again,
<les publications s'arrêtent là pour aujourd'hui
<j'espère que la lecture a été bonne hehe
<à dans quand je voudrai poster à nouveau ou dans deux semaines
<merci de votre temps
<bye>
xoxo
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