Interlude: Fourth of July
*
-Il t'est arrivé quoi encore? Tu sais que tu es un vrai problème, Jeon Jungkook?
Jungkook était assis depuis un certain temps dans sa miteuse habitation, le visage ensanglanté et les traits méconnaissables, lorsqu'un visiteur attendu fit irruption dans son intimité.
-Bon Dieu, qu'as tu encore fait, enfant?
Il ne broncha pas ni ne prit la peine de se retourner lorsqu'il entendit la voix de la personne qui s'était glissée comme un serpent venimeux dans l'ombre de sa piaule. Il l'entendit s'approcher de la chaise branlante où il était assis et en prendre une à peine meilleure que la sienne pour s'asseoir à côté de lui, attrapant au passage sèchement son visage pour l'examiner.
Les doigts de l'autre étaient glacés sur sa peau sensible, brûlants contre la chair sanguinolente, cruels contre la douleur de ses blessures, aveugles à la souffrance de son faciès. Pourtant, il n'était pas surpris. Attristé, bien sûr, toujours, mais pas surpris. Jamais.
-Je vais bien! Il détourna son visage de la main rugueuse et indifférente, faisant pivoter sa tête dans la direction opposée, cachant le désarroi de son malaise.
-Oh, je peux voir ça! Le ton de l'intrus était sarcastique et d'une certaine manière si, si désinvolte. Tu t'es encore battu avec les Oh, c'est ça?
-Non.
-Alors quoi?
-Rien, je suis tombé. Il mentait, ils le savaient parfaitement tous les deux.
-À qui veux tu mentir comme ça, jeune homme? À lui même, au monde, aux gens? Il ne savait pas. Il s'en foutait un peu de savoir.
-Je ne mens pas. Pathétique.
-Ce sont eux, c'est ça? Jungkook se retint de soupirer ou même de rouler des yeux, sachant très bien ce que cela pouvait lui coûter.
-Qu'est-ce que ça peut bien te faire? Honnêtement, il ne voyait pas pourquoi elle le questionnait autant.
Pourquoi savoir? Pourquoi tergiverser? Pourquoi faire semblant de s'intéresser à lui, lorsque même lui ne voulait le faire? Pourquoi ne pas juste s'en aller?
"Pourquoi es tu là? Pourquoi es tu toujours là lorsqu'on sait très bien toi et moi que tu n'es jamais avec moi, même près de moi?" Voulut il demander. Mais demander pourquoi? En vain. Tout lui paraissait vain.
Il avait l'impression qu'ils avaient cette discussion pratiquement toutes les semaines et franchement, cela n'avait rien apporté de nouveau. Rien que le vain espoir d'être quelque chose qu'il ne sera jamais. Tout était vain. Sa vie, le monde, les gens, elle.
Elle venait, l'interrogeait jusqu'à l'intimider, et il finissait par avouer, pour qu'elle lui fasse de vaines promesses qu'elle oubliait dès qu'elle quittait le refuge. Il se retient de renifler : quelle perte de temps et d'énergie ! Il n'a décidément aucune estime de soi. Pathétique.
-Rien, honnêtement. Il le savait mais cela lui fit tout de même mal. Pathétique. Mais tu es quand même mon sang et je ne peux pas les laisser me manquer de respect de la sorte. Alors, était-ce les Oh ou... ?
-Aish ça te servira à quoi de savoir? Il s'énerva enfin. S'énerver? Jungkook, arrête. Tu te ridiculises. Depuis le temps que ça dure eomeonie, c'est maintenant que tu t'en soucies? Kim Mina se pinça dangereusement les lèvres, une grimace d'agacement se dessinant sur son visage parfaitement maquillé.
-Jungkook!
-Pitié eomeonie, laisse tomber.
-T'es un sale gamin, tu sais? Le toisa t-elle avec une moue dédaigneuse.
-C'est quoi le Golden Closet? Jungkook demanda plutôt sur un ton abrupte.
Le Golden Closet. Il voulait savoir pourquoi ce simple nom lui avait tant coûté. Le visage furieux de la femme changea radicalement et un rougissement violent défigura ses traits.
Ah.
-Pardon?
-Le Golden Closet, tu m'as entendu, c'est quoi?
-Qui t'a répété ce nom? Elle balbutia, un brin déconcertée.
-Shérif Choi...
-Shérif Choi? Comment... Son visage se radoucit et une lueur de compréhension illumina brièvement ses yeux. Elle semblait presque... presque humaine. C'était effrayant. C'est lui qui t'a fait ça?
-Est ce important? C'est quoi le Golden Closet?
Mina esquissa un sourire mesquin avant de croiser les bras sur sa poitrine, fixant cruellement sa progéniture. Il n'était que cela, n'est-ce pas ? Un rejeton. Un mouton noir dont il fallait se débarrasser. Dommage qu'il ne soit pas si facilement jetable. Dommage.
-C'est là où j'ai rencontré ton père.
-Tu... qu... appa? Tu as rencontr...é...L'adolescent haleta en levant des yeux brillants vers elle.
Le sourire de la femme s'élargit en quelque chose d'un peu plus malsain, d'un peu plus inquiétant, sournois. Un frisson lui parcourut l'échine et le fit déglutir. Il ne l'admettait pas, mais il avait peur de sa mère. Beaucoup.
-Hmm...
-C'était quoi alors?
-Une maison close et ton père y vendait son corps. Dire qu'il faillit tomber par terre relevait de l'euphémisme. Son père? Non! Est-ce que c'est...? Douloureuse prise de conscience. Il avait eu raison après tout.
Non! Il secoua vivement la tête, obstiné.
Kim Mina mentait. C'est tout ce qu'elle savait faire : mentir. Tout et tout le monde lui mentait. Park Jimin, Oncle San, Sherif Choi et maintenant Kim Mina. Menteuse.
-Pas vrai! Tu... tu mens!
-Pourquoi te mentirais je? Voyons, enfant. Elle eut un petit rire glacial. Il y vendait son corps et In-Su avait été son maquereau là bas. Je l'y ai rencontré et il s'est vendu à moi... comme l'avare d'argent qu'il était.
Pas son père, non. Jamais. Elle, cette... cette bonne femme, ne faisait que mentir. Elle ne pouvait faire mieux que de mentir, après tout. Que pouvait-elle savoir de son père, elle qui ne s'est jamais souciée d'autre chose que d'elle-même? Elle voulait seulement lui faire du mal, salir la mémoire de son pauvre appa. Que savait-elle des gens bien, de leur douleur, de leur misère, de ce qu'ils étaient?
C'était un homme bon, son père, le meilleur. Il l'avait toujours été. Il lui apportait des bonbons au chocolat après l'école, l'emmenait se promener, lui apprenait à lire comme un grand garçon, lui disait d'être toujours gentil avec les autres, lui montrait le monde, le ciel, la terre et le piano, et lui chantait des chansons pour l'endormir. Que savait Kim Mina des gens comme son père? Que savait-elle des bonnes gens?
Kim Mina mentait, cette mégère. Et... et shérif Choi aussi et tous ces gens dégoûtants qui... qui... et puis merde!
-Je ne peux pas... te croire. Son père n'était pas... son père n'était pas ça, et il n'allait pas laisser Kim Mina bafouer sa mémoire de la sorte. Il valait mieux ignorer cette vieille sorcière aigrie. Voilà, c'est tout.
-Pourquoi ne pas demander au shérif, puisque vous êtes si proches? Il se retint de réagir violemment à la mesquinerie de sa génitrice mais se contenta de rester stoïque et de garder un calme qui lui échappait cruellement. C'était un client de ton cher vieux paternel. C'est peut-être pour cela qu'il t'a...
-Pourquoi est ce que tu es comme ça avec moi?Jungkook l'interrompit brusquement, l'empêchant de poursuivre la chose horrible qu'elle s'apprêtait à dire. Mina pencha la tête sur le côté, l'air curieux, comme si elle ne savait pas. Bien sûr qu'elle le savait. Elle l'avait toujours su. Mauvaise. Sorcière.
-Comment?
-Froide, cruelle et si méprisante. Pourquoi tu me détestes autant?
-Je ne voulais pas de toi, Jungkook. N'est-ce donc pas évident? Ses lèvres tremblèrent à ces mots et il lutta pour ne pas gémir pitoyablement à la douleur qu'ils provoquaient.
Ne lui montre pas que cela te touche, Jungkook. Ne lui montre pas. C'est ce qu'elle cherche à faire, elle veut te traîner plus bas que terre et te tuer à petit feu. Ne la laisse pas gagner, ne la laisse pas avoir raison.
Il en avait tellement marre. Marre de faire semblant et souffrir. Marre de ne pas pouvoir dire « Assez » et se rebeller. Il en avait marre et voulait seulement partir, s'envoler loin, ne plus avoir à faire à sa mère, le gens, le monde, la vie. Il voulait juste, juste...
Appa, il voulait son appa. Pourquoi était-il si seul ? Pourquoi était-il un tel fardeau ? Pourquoi était-il si détestable ? Pourquoi personne ne voulait l'aimer ? Qu'avait-il fait au monde ? Quel péché payait-il ici-bas, qui lui coûtait à lui seul tant de choses?
-Tu as failli gâché ma vie et tu essaies encore aujourd'hui. Bien sûr que je devrais te détester pourtant... Jungkook s'humecta les lèvres, rempli d'espoir. Pourtant, je n'y arrive pas parce que tu m'indiffères totalement. Je me fiche complètement de ce que tu es. Que dis je? Elle rigola. Tu n'es rien. Tu aurais dû mieux faire de mourir que de me pourrir autant l'existence!
Oh.
Voilà, c'était dit.
Un gargouillement à peine humain passa la barrière de ses lèvres et son corps trembla en entier. Sa gorge se contracta, son cœur se serra contre lui-même et l'enfant en lui se brisa dans le lointain de sa solitude. Bien qu'il fût en train de mourir de l'intérieur, il se fit violence pour rester impassible, absorbant la méchanceté gratuite de la femme qui l'avait mis au monde.
-Alors pourquoi viens tu me voir toutes les deux semaines? Bien malgré lui, sa voix se cassa. Pathétique.
-Tu es mineure et je ne veux pas avoir de mauvais karma en te laissant à ton propre sort! Il doutait sincèrement que cette femme ait un jour un bon karma ! D'ailleurs, qu'elle vienne ou non ne changeait rien. Il était seul. Si seul et si malheureux. Qu'aurait il donner pour pouvoir juste s'envoler!
-Qui sait ce que tu pourrais faire!
-Je ne ferais rien. Il n'en avait pas la force. Il n'en avait pas l'envie. Et que pouvait il faire à l'encontre de Kim Mina? Il était terrifié rien qu'à l'idée de penser contre elle.
-C'est ce qu'a dit ton idiot de père, voilà qu'il a été se mettre dans la mouise avec les Park et regarde où ça les a mené. Cela piqua l'attention de Jungkook et il leva à nouveau les yeux vers elle. Il se reprocha d'être déçu de la voir à peine attentive à lui, trop occupée à se limer les ongles. Il n'était rien, bien sûr. Avait il déjà oublié?
-Des idiots ces Park, si tu veux mon avis.
-Tu sais quelque chose sur leur mort? demanda l'enfant en fronçant les sourcils. Puis il regretta ses paroles... Pourquoi voulait-il tant savoir ? C'était sa curiosité morbide qui l'avait mené là, après tout. Il n'apprenait jamais de ses erreurs. Stupide.
-Non, Jungkook, ce sont juste les rumeurs qui ont circulé à l'époque. Elle soupira en roulant des yeux, agacée. Bon ça suffit maintenant avec toutes ces histoires, je parlerai au shérif pour qu'il te laisse tranquille. Il se retint de renifler. Il peut pas se payer une pute comme tout le monde, Seigneur!
Une larme involontaire coula et il l'essuya avec humeur. Elle le blessait volontairement et il devait cesser de vouloir qu'elle s'intéresse un jour à lui. Elle le détestait. Non, quel idiot, il lui était complètement indifférent. Dieu, il n'aurait pas pu tomber plus bas!
-Le shérif ne m'a pas... c'est... ce sont... Mina fit claquer sa langue en signe d'agacement et se redressa avec un certain empressement.
-Ça t'arrive de rester tranquille une seconde? Pourquoi vas tu donc les provoquer? Tu aimes ça, n'est-ce pas? Tu aimes jouer la pute comme ton incapable de père le faisait à l'époque?
-Je ne...
-À quoi je m'attendais? Tel père, tel fils! Jungkook préféra ne pas riposter. À quoi bon finalement? Viens que je te soigne, je dois être rentrée dans une trentaine de minutes. Il ne pipa mot et se laissa faire, ses doigts brûlants et brusques sur lui pour le " soigner ". Il doutait fort que quelqu'un comme elle connaisse la définition de ce verbe....
-Je t'ai apporté des provisions et pitié Jungkook arrête de te goinfrer autant, l'argent ne me tombe pas du ciel! Le jeune homme déglutit, bien trop accablé pour répondre.
Les quelques miettes que Mina lui apportait tous les mois arrivaient à peine à lui tenir la semaine et ceci, que parce qu'il mangeait rarement. Il était maigre comme un clou et souffrait sûrement de toute sorte de carence à son avis. Alors de là à l'accuser de se goinfrer... quelle blague, honnêtement!!
-Et puis pourquoi tu ne nettoies pas ce taudis un peu? Ces tendances de vermine que tu traines avec toi, tu...
Toute à ses marmonnements, elle ne vit pas le fils qu'elle avait mis au monde se refermer sur lui-même, perdre le peu de vie qu'il avait dans les yeux et partir à la dérive dans son propre monde. Un monde horrible, angoissant, fait de souffrances qu'il prenait plaisir à s'infliger. Un monde dans lequel il se répétait sans cesse ce jour où tout a basculé. Il s'en souvenait comme si c'était hier...
Il y avait quelque chose de fascinant à regarder la ville fantôme d'un peu plus haut, à voir ses vis, à observer les débris amers de ces gens qui se haïssent, se ruminent et s'enveniment entre eux.
En effet, du petit mont un peu isolé de la vaste plaine, Devil Hills fascinait et était, comme son nom l'indiquait, les collines du diable. Il ne s'agissait pas d'une métaphore, ni d'une exagération, ni d'une histoire racontée pour effrayer les moins crédules. Non, loin de là.
Tous ceux qui connaissaient ce lieu de perdition savaient qu'il y avait quelques bizarreries dans la façon dont elle s'étendait sur la lande sèche, entourée de collines et de montagnes qui racontaient l'histoire lugubre de fantômes éternels. Il y avait de ces choses que l'on voyait, que l'on constatait et que l'on taisait, et qui, pour ceux qui savaient, signifiaient tout.
Devil Hills était de ces lieux où le temps semblait éternellement figé, où la vie semblait l'avoir déserté et où les griffes de la mort semblaient vouloir la suffoquer...
On était en juillet, et même si l'été avait toujours été la saison la plus clémente à Devil Hills, il n'en restait pas moins que depuis quelques jours, un vent chaud et sec soufflait sur l'ancienne région, rendant l'endroit déjà aride beaucoup plus stérile encore.
Jungkook se rappelait ce jour de quatre juillet comme si c'était hier... ou bien était-ce un soir? Il n'arrivait pas à s'en souvenir. Du moins, était-ce ce qu'il voulait laisser croire. En effet, c'était l'épisode qu'il avait toujours voulu oublier dans l'histoire de sa vie, mais qui s'accrochait obstinément aux méandres infernaux de sa mémoire.
Avait-ce été une soirée ? Oui, sûrement. Une soirée qui avait commencé par une journée pas très fameuse, un quatre juillet..
Pour une raison qu'on n'avait jamais cherché à savoir, Devil Hills organisait chaque année à cette date un festival de feux d'artifice dans le parc de la basse-ville, et c'était devenu une tradition dans ce lieu pour le moins singulier.
Jungkook avait toujours trouvé que pour une ville que tout le monde disait hantée et fantomatique, Devil Hills organisait beaucoup trop de festivités et de festivals qui, à son humble, si humble avis, n'enlevaient rien à la morosité de cette partie de la lande. Mais bon, ce n'était pas son problème, et ici, son opinion comptait moins que celle d'un cochon sauvage.
A l'origine, le pauvre orphelin n'avait vraiment pas voulu se rendre à ce festival maudit. Il ne s'y intégrerait pas, et il attirerait sûrement l'attention indésirable de certaines personnes qui n'attendaient qu'un faux pas de sa part pour l'attaquer pour des choses qu'il n'avait pas faites.
Il avait prévu d'acheter quelques paquets de ramyeon et un pack de lait à la banane avec ses maigres économies, en ce jour où la plupart de ces gens n'erraient pas dans les allées de l'épicerie et où il n'aurait pas à se préoccuper de leurs futilités, puis de rentrer chez lui et de lire un peu, de s'occuper de ses propres affaires et de faire comme si son existence n'appartenait plus à ce monde. C'est ce qu'il aurait dû faire, souhaiter disparaître dans l'inexistence et se fondre dans l'air. Mais il fit tout le contraire.
Il était bon à cela, n'est-ce pas? À faire le contraire de ce qu'on attendait de lui.
Il était parfois terriblement obstiné. Aujourd'hui encore, il ne savait pas ce qui l'avait poussé à se rendre à cette stupide fête que ces stupides gens organisaient. Il s'était simplement retrouvé à quelques mètres de la grande plaine qui accueillait le festival, adossé au buste d'un arbre et caché dans la verdure sauvage de cette partie de la ville qui servait normalement de champ, avec son livre et un maigre en-cas.
Pourtant, il s'y était senti à son aise. Il avait fini par s'assoupir un peu en attendant le feu d'artifice, et puis ils étaient arrivés. Sortis de Dieu sait où, ils lui avaient saisi l'épaule comme l'enfer saisit un damné, et sans lui laisser le temps de se débattre contre leur force brute, ils l'avaient traîné plus loin au milieu d'un champ abandonné.
Il s'en souvenait comme si c'était hier. Il avait beau pleurer, crier et pester contre des dieux auxquels il ne croyait pas pour qu'ils lui fassent oublier, il n'y parvenait pas. Et voilà qu'aujourd'hui, il était jaloux de Park Jimin qui oubliait si facilement.
Il se souvenait comme si c'était maintenant, comme si leurs mains sales et répugnantes n'avaient jamais quitté sa peau, comme si l'ombre de leur méchanceté restait attachée à lui, comme une malédiction, comme la fatalité d'une mort certaine.
Il aurait dû s'enfuir, n'est-ce pas ? Il aurait dû protester, implorer leur clémence, et même se rebeller. Pourtant, il ne l'avait pas fait. Il avait été un lâche, une putain de lopette qui s'était laissé fourrer, comme il l'avait si bien dit, cet homme, le shérif Choi.
Il s'en souvenait comme si le tourne-disque de cette ignominie tournait en boucle devant ses yeux, comme si chaque parcelle de son crâne était remplie de cette même tragédie, comme si plus rien n'était lui, comme si tout était eux. Tout était eux et depuis, il n'avait été plus rien.
-N'est- ce pas la progéniture de cette chaudasse de Jeon? Une voix qui lui était vaguement familière s'était moquée de lui. Un rire gras et malveillant avait suivi la déclaration, et il avait immédiatement essayé de se redresser dans les ténèbres qui l'engloutissaient. Les ténèbres l'avaient englouti voilà bien longtemps déjà...
Les personnes qui l'entouraient ne lui avaient pas du tout été familières. Leurs figures avaient semblé floues et, bien trop tard, il avait réalisé qu'ils avaient dû le frapper à la tête, car un liquide chaud et reconnaissable dégoulinait rapidement de son visage et un horrible mal de tête le secouait jusqu'au plus profond de son être.
-Jeon Jungkook... La personne avait encore parlé et il lui avait fallu une minute avant de réaliser qu'il s'agissait du shérif de la ville.
-Qu'est-ce que... "le shérif lui voulait", avait-il voulu demander, mais une baffe lui avait fermé la bouche avant même qu'il ait fini sa phrase et il s'était retrouvé sur le côté, abasourdi.
-Parle que lorsqu'on te le permet petite merde! Une autre voix avait retenti à proximité. Elle était pâteuse, incertaine et passablement cohérente. Ils étaient ivres, avait-il finalement compris..
Silencieux, il s'était contenté de se redresser, les genoux en sang sur le sol caillouteux, attendant qu'ils fassent ce qu'ils étaient manifestement venus faire, le tabasser. Il n'était bon qu'à ça de toute façon, se faire tabasser. Que ce soit par Jimi... Park, les acolytes de ce dernier, les gens ordinaires de Devil Hills et maintenant le shérif. Pathétique, tout ça!
-Je l'admets, maintenant que je peux te voir de près, il s'était rapproché, son visage empestant l'alcool, faisant remonter le peu que son estomac avait pu contenir. Tu m'as l'air pas mal du tout.
Il avait tressailli violemment à ces mots, ne comprenant que trop bien ce qu'ils pouvaient impliquer, repoussant vainement ce qu'ils pouvaient induire.
-Et il est si jeune Soho, comme tu les aimes! Les autres avaient ri, le tintamarre de leur hilarité faisant écho à la peur qui oppressait son estomac déjà bien trop noué.
-Il semble, Jeon, que tu t'immisces là où tu ne devrais pas, et je dois admettre... que mon patron n'a pas apprécié. Jungkook avait froncé les sourcils, confus malgré la panique et la douleur qui le pétrifiaient.
La déroute s'était emparée de tous ses traits et son mal de tête persistant l'avait empêché de saisir exactement ce que le shérif Choi essayait d'insinuer. De quoi diable parlait-il?
-Oh, ne sois pas un tel crétin! Les pédérastes qui étaient tes parents sont morts, pourquoi as-tu voulu te frotter à plus grand que toi, hm?
Attendez... quoi? Il ne voulait pas... Juste... en fait, il voulait en savoir un peu plus sur la mort de ses parents, mais quel était le rapport avec le shérif? L'oncle San ne lui avait rien dit d'important, d'ailleurs? Et qui était son patron? Qu'est-ce qu'ils lui voulaient? Il n'avait rien fait de mal. Il voulait juste....
-Réponds quand on te parle imbécile!
Une gifle cinglante lui avait envoyé le visage sur le côté et il avait lutté pour ne pas crier de douleur. Il s'était contenté de renifler ses larmes et de toucher sa lèvre fendue, la tête baissée.
-Je...
-Toi, lui, nous, vous? Personne ne m'a dit que tu étais un tel nigaud! Une main brusque avait saisi ses cheveux et l'avait forcé à relever la tête. Haletant de douleur, il avait plongé son regard dans celui du shérif, animé par la haine, un peu de cruauté et quelque chose d'autre qui lui avait glacé le sang. Il avait été terrifié à un point tel qu'il pouvait à peine ne pas se faire dessus.
-Dis moi, Jeon. Que cherchais tu à faire en allant questionner ce vieil oncle San?
-Je... je voulais savoir plus sur mes parents... Il avait bégayé piteusement.
-Oh, n'est-ce pas mignon ? avait dit le shérif en adoptant un ton cruel et moqueur qui faisait rire les autres avec lui. Tu veux en savoir plus sur tes parents ? Tu as de la chance, petit Jeon, nous étions amis avant. Au vu de son ton, Jungkook en avait douté. Pourtant, il s'était abstenu de tout commentaire.
-Jeon et moi, hmmm.... il avait laissé échapper un grognement salace qui avait dégoûté Jungkook et il s'était retenu à grand-peine de dégobiller.
Fébrilement, il avait regardé autour de lui, cherchant vainement une aide qui ne viendrait pas. Qui l'aiderait ici bas? Il avait tout de suite réalisé qu'il était définitivement condamné. Bien malgré lui, il l'avait toujours su.
Et c'est également en toute connaissance de cause qu'il était resté en attente de ce qu'ils allaient lui faire, le coeur en miettes, l'esprit en larmes et en sang, tout semblant d'espoir abandonné et le corps déjà meurtri par ce qu'il avait déjà vécu. Il était fichu. Ce n'était pas de l'exagération, c'était un simple fait, un constat qui demeurait une constante dans sa vie si misérable.
-M...Mais shérif... j...Je... je n'ai aucun argent... je sais pas... Il avait quand même voulu protester un peu piteusement. Simple réaction automatique de son cerveau qui n'avait toujours pas compris que c'en était fini de lui. Il avait voulu en rire. Il était ridicule.
-Ne t'inquiète pas, mon garçon. Il avait senti un frisson de dégoût le parcourir à cet appellation, et à la lueur avide qui avait fait briller les yeux de l'animal dans la lumière de l'aube, il avait eu peur de ce qui pourrait lui arriver. De ce qui devait lui arriver.
-Tu as exactement ce qu'il faut pour payer. Et rappelle toi mon chou, un sanglot avait déchiré sa gorge, lorsque plusieurs semaines après tu me sentiras encore palpiter en toi, rappelle toi, courtoisie de Kim Wonho.
Il avait failli s'étouffer à ces mots pourtant il n'avait pas eu le temps de réaliser. Il s'était tout dit, il s'était tout vaincu, il s'était cru prêt à la souffrance, prêt à supporter la douleur certaine, prêt a se forcer à aller de l'avant lorsque tout sera terminé. Pourtant...
Pourtant, il n'avait pas réalisé.
-Tenez-le.
Pourtant rien ne l'avait préparer à ce qui arriva.
Jungkook s'était débattu dès que des mains avaient saisi ses bras et les avaient attachés dans son dos, le forçant à rester à genoux, tandis que d'autres maintenaient sa tête fixe pour l'empêcher de la tourner. Il avait senti la panique parcourir chaque pore de sa peau et une peur monstrueuse lui tordre l'estomac.
-Qu'est-ce que tu veux savoir, hm? J'ai plein d'histoires sur ton papa chéri que je suis sûr que tu meurs d'envie de connaître. Avec horreur, Jungkook avait vu l'homme déboutonner son jean et se débarrasser du vêtement, avant de s'approcher lentement du garçon qui tentait vainement de s'enfuir.
-Je ne veux pas... ça va... je veux plus rien savoir je..
-Tutut! Bien sûr que tu veux savoir, garçon. N'est-ce pas pour cela que tu as voulu de nous jusqu'ici? Tu cherchais et tu as trouvé Jeon Jungkook.
Non, non, non! Il n'avait pas demandé ça! Il n'avait pas voulu de ça! Il avait seulement été chez oncle San et celui ci lui avait raconté toute sorte de choses sur ses parents et... et... il s'était laissé aller. Pitié! Il s'était juste oublié un peu parce que... parce que pour la première fois quelqu'un lui parlait d'eux, pour la première fois quelqu'un semblait se soucier de ce qui leur était arrivé.
Pourquoi devait il payer pour la mort injuste des seules personnes qui l'ont jamais aimé? Pourquoi devait-il souffrir parce qu'il s'était juste senti un peu seul, un peu brisé et qu'il a voulu trouver réconfort dans les anecdotes d'un vieux sénile?
-S'il vous plait... il avait supplié au comble du désespoir mais il savait que s'il existait ne serait-ce qu'un brin de pitié chez ces gens, c'est qu'il était caché bien trop loin de l'oeil pour qu'il soit réel.
-Jeon, Jeon, Jeon... Petit Jeon... N'as tu pas compris? Oh oui, que trop! Personne ne viendra t'aider. Des larmes amers avaient perlé ses yeux, il le savait. Ce soir, mon garçon, tu nous appartiens.
Pauvre, pauvre petit Jeon en larmes et terrorisé avait crié, hurlé, s'était égosiller jusqu'à en perdre la voix mais personne ne vint. Qui viendrait? Toutes ces années, personne n'était jamais venu. Tout ce temps où il criait à l'aide dans le désarroi de sa vie, nul ne s'était donné la peine de le regarder.
Il avait fini par se calmer, il avait fini par s'épuiser, il avait fini par les laisser faire, il avait fini par abandonner et il s'était haï tout le reste de son existence pour cela.
Il s'en voulait d'avoir été aussi con. Il s'en voulait d'être sorti de son cocon. Il s'en voulait de ne pas avoir écouté son instinct. Il s'en voulait d'avoir abandonné trop tôt, de ne pas avoir hurlé plus fort, de ne pas être assez costaud, de ne pas avoir su se battre contre eux, de les avoir laissé prendre part en lui.
Il s'en voulait d'être un tel provocateur. Il les avait provoqué, n'est-ce pas? Si seulement il n'avait pas mis ce short, s'il avait mis un jean ils auraient eu plus de mal à l'atteindre, n'est-ce pas? Si seulement il ne s'était pas douché, il ne s'était pas parfumé, peut être auraient-ils été dégoûtés de lui, pas vrai? Peut être l'auraient ils laissé tranquille? Peut être n'auraient ils pas eu à tacher son âme de leur odeur d'hommes, de sexe et de sang.
Il avait pué par la suite. Lorsque satisfaits et ivres de jouissance, ils l'avaient laissé là. Lorsqu'après avoir abusé de chaque parcelle de son corps, après avoir détruit ses entrailles, après avoir violé le peu de son humanité, ils l'avaient abandonné au milieu du maïs, de leur semences, de l'urine et du sang. Son sang.
Il n'avait pas controlé le temps, il avait oublié l'espace. Dès l'instant où Choi Soho s'était inséré en lui, il n'avait plus fait fi de rien. Le feu d'artifice avait beau éclaté, il n'avait jamais été aussi bruyant que l'echo de son âme qui agonisait. Les rires et les cris des gens avaient beau se répandre sur toute la lande, ils n'avaient pourtant pas pu couvrir les grognements animales de la bête au dessus de lui.
À l'heure où les enfants autour de lui s'émerveillaient de la simplicité des milliers de lumière et de couleurs, son innocence était arrachée et lui, petit lui, gamin lui, plongeait dans l'abysse et les ténèbres.
Il n'avait pas controlé le temps, il n'avait plus remarqué l'espace. Il était resté là, mort, vide et pourtant tellement rempli de douleur. Des heures avaient passé. Ou avait ce été des minutes? Il n'avait pas compté. Il s'était trainé tant bien que mal jusqu'à la rivière pas trop loin. Il avait voulu se noyer, noyer sa souffrance, noyer ses larmes, ses peurs et sa saleté.
Il avait été si sale depuis ce jour. Il avait tant voulu effacer leurs traces sur lui. Il avait tant voulu se débarrasser de cette peau souillée qui s'accrochait à lui obstinément. Il n'y était pas arrivé et aujourd'hui encore, il trainait la carcasse de son humiliation.
Il s'était frotté le dos, le visage, le ventre, les cuisses, avec force, avec dégoût, tout plein de haine pour sa personne, dans une quête amère pour s'arracher la peau lorsqu'il avait réalisé le sang qui n'avait pas cessé de couler. Son sang. Il s'était alors figé, tétanisé, saisi de panique et beaucoup trop accablé par la signification de tout ceci.
Il avait regardé le liquide carmin se fondre dans l'eau. Il l'avait vu disparaître avec la rivière qui coulait au loin. Il l'avait vu ne pas s'arrêter et bientôt rougir l'espace autour de lui. Il l'avait regardé longtemps, des minutes entières, un peu patraque, un peu idiot, un peu abasourdi.
Il avait réalisé qu'il ne réalisait pas. Il avait cligné des yeux, regardé autour de lui. Il avait vu le ciel un peu trop bleu, un peu trop étoilé, un peu trop brillant comme s'il le narguait. Il avait regardé la terre autour, les arbres rigides, le silence de la nature, la transe du temps, comme si tout était dans l'attente d'un éclat qui vint dans une quiétude oppressante.
Il n'éclata pas en sanglots, ni de rire, ni de douleur. Loin de là. Il resta là au milieu du sang et de la mer, au milieu du temps et de l'espace qui s'écroulait pendant qu'il demeurait figé.
Il ne réalisa pas. Il ne s'en rendait pas compte, non. Mais ce soir là, ce soir de quatre juillet, Jeon Jungkook, une énième victime de Devil Hills, perdit la tête.
-Hey Jeon! Jeon? Distraitement, Jungkook tourna le visage vers la voix qui l'appelait sans discontinuer depuis un certain temps. Il cligna des yeux, revenant lentement à la réalité.
Où était il déjà? Ah. Kim Mina. Oh? Il regarda les alentours. Elle était où? Quand était elle parti? Bah, il s'en fichait un peu.
-Oh putain, il t'est arrivé quoi? Une main douce lui prit le visage. Hm? Bordel, on ne t'a pas raté! Ce sont les Oh? Je les ai pertinemment dit de te laisser tranquille, merde! Ils vont m'entendre ces imbéciles!
Il pencha la tête sur le côté, regardant curieusement la personne qui s'animait un peu trop par devant lui. Il eut un doux sourire. Adorable.
-Ce ne sont pas les Oh...
-Qui? Qui a osé te toucher?
-Je suis tombé... Même lui ne croyait pas à ce qu'il disait...
-Mentir comme ça pour aller où? Il s'esclaffa, se sentant nettement mieux en la présence du nouveau venu.
-Je ne mens pas.
-Aish... laisse moi te... eh? Tu t'es soigné seul?
-Non.
-Ah, c'est la personne qui vient te rendre visite, hein? Ta petite amie. Il retint un grognement exaspéré.
-Je t'ai déjà dit que non! Je ne vois que toi!
-Tu sais que tout ceci entre nous n'est pas exclusif, pas vrai? Il soupira. Oui, il avait été très clair là dessus. Il ne risquait pas d'oublier.
-Je sais bien, je ne suis pas idiot.
-Bien. Le jeune homme s'assit en face de lui, les traits toujours aussi inquiets, les sourcils froncés de perplexité.
-C'est ma mère. Il sourit à nouveau à l'expression médusée qui envahit le visage de l'autre.
-Quoi?
-C'est ma mère enfin... ma génitrice qui vient me rendre visite lorsque je ne peux pas te voir.
-Tu as une mère? Jungkook leva les yeux au ciel à la stupidité de la question.
-Tu as cru que j'étais né comment? J'ai deux pères! Nés mâles tous deux.
-Mais alors... pourquoi elle te laisse ici?
-Elle a sa vie. Il fit en haussant les épaules. Effectivement elle avait sa vie que lui continuait à parasiter de par son existence.
Il soupira en pensant à combien ce serait agréable s'il cessait tout bonnement d'exister. Nul ne le manquerait et il débarrasserait le monde de la crasse qu'il était. Si seulement...
-Et alors? Elle peut pas te louer un apart? Elle n'a pas d'argent c'est ça? Tu sais que mon offre tient toujours. Jungkook soupira encore, les yeux perdus sur les mains qui s'étaient emparées des siennes un peu trop calleuses, un peu trop abimées.
-Je ne peux... pas emménager chez toi, Chim. Les épaules de ce dernier s'affaissèrent aussitôt. Il était déçu et Dieu, qu'est-ce que Jungkook détestait le décevoir! Elle ne le voudrait pas.
-Pourquoi?
-Tu n'as pas à savoir, Jimin. Celui-ci roula des yeux en se détachant de lui, boudeur. Jungkook rigola un peu, le trouvant encore plus adorable qu'avant.
-Quel mystère tu fais, Jeon...
-C'est toi qui dit ça?
-Tsk! Tu viendras à la fête samedi? L'héritier demanda, changeant peu subtilement de sujet. Jungkook ne lui en voulait pas, valait mieux qu'ils gardent chacun leurs secrets pour eux même. Il ne voulait pas trouver encore plus de raison pour s'attacher au jeune homme qui avait seulement pitié de lui.
-Non.
-Pourquoi?
-Ce sera une fête chaperonnée, Jimin hyung...
-Et alors ce n'est pas...
-Par le bureau du shérif. Il l'interrompit sèchement.
-Oh. Silence inconfortable. J'avais pas vraiment envie d'y aller, façon. Jimin finit par marmonner au bout d'une minute gênante. Ça te dit qu'on se regarde un film?
-Je ne regarderai pas à nouveau The notebook, Jim.
-Yah, qui a parlé de The notebook ici? L'ainé fit, faussement blessé. Je voulais qu'on se fasse un petit marathon marvel tranquille mais vu ta mauvaise foi... Il se leva de son siège et fit semblant de se diriger vers la sortie. Jungkook le rattrapa par la manche et le tira aussitôt vers lui, profitant de la surprise de Jimin pour le prendre dans ses bras.
Jungkook eut un soupir d'aise lorsqu'il le sentit fondre contre lui, appréciant tout autant le câlin réparateur. Il aimait tellement avoir Jimin dans ses bras! Il y'avait quelque chose de réconfortant et apaisant lorsqu'il le tenait tout près de lui, tout contre son coeur. Il se sentait... revigoré.
-Attends, j'ai pas dit non. Chuchota t-il tout contre le cou de l'héritier.
-C'est tout comme! L'autre l'imita. Et puis, j'ai cru que tu voulais pas de moi aujourd'hui vu comment tu paraissais indifférent à ma présence.
-Ce n'est pas vrai, Chim. Tu me laisses tout sauf indifférent.
-Hmm... J'ai apporté une pizza et de la glace, tu veux bien? Il demanda d'une toute petite voix et Jungkook se retint avec peine de ne pas roucouler d'adoration devant autant de mignonnerie.
Et dire que lui seul avait la chance de voir cette facette de l'héritier de glace, Park Jimin. Il était tellement, terriblement chanceux et rien ni personne ne pouvait changer cela.
Si seulement il avait su...
{~}
<Bonjour!
<Ça fait longtemps hein? Je suis navrée les amis!
<Je manquais cruellement de temps et d'énergie et je collais beaucoup sur ce chapitre au vu du sujet qu'il aborde.
<Je suis toujours pas satisfaite mais étant aujourd'hui l'anniversaire de la publication de Jamais vu, je me suis sacrifiée pour terminer ce chapitre et le poster.
<Depuis comment vous allez?
<Comment vous trouvez ce chapitre?
<Soyez sans crainte, je compte recommencer à poster un peu plus régulièrement et terminer bientôt hehe!
<J'ai envie de re écrire beaucoup de choses et de faits dans les chapitres d'avant parce que selon moi il y'a un manque cruel d'agencement et d'autres trucs.
<Mais bon, c'est ma première histoire longue donc j'essaie de pas trop me prendre la tête et accepter mes erreurs pour que ma prochaine fic soit mieux!
<J'ai tellement envie d'écrire une autre fic pitié :(
<Oh en passant, je compte poster ma fic de l'an dernier "Closer" aujourd'hui ou durant la semaine hehe, préparez vous!
<Bon maintenant ça devient long je m'en vais!
<A bientôt!>
xoxo.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top