42. Birds of a feather
*
Ils avaient décidé de partir.
Jungkook l'avait réveillé tôt dans sa chambre à la clinique Yu et l'avait empressé de s'habiller avant de s'enfuir en catimini à travers les couloirs de la sombre et sinistre clinique.
Ils avaient tout fait pour rester silencieux, marché sur la pointe de leurs pieds, fait attention où ils avançaient, surveillé jusqu'au moindre mouvement de toute ombre suspecte, mais, le rire cristallin de Jimin avait tout gâché et alerté le personnel médical de leur petite escapade.
Ce n'était pas sa faute. Honnêtement. La situation lui avait paru tellement ridicule aussi. Lui en pyjama avec des motifs de poussins, emmitouflé dans son éternel châle rouge, suivant Jungkook aveuglément à travers les couloirs comme s'ils étaient entrain de commettre un crime... Il avait pouffé, hoqueté puis éclaté d'un rire tellement fort et joyeux que l'écho avait traversé le bâtiment entier.
-Chim! Jungkook avait protesté dans un chuchotement agressif. Cela avait redoublé le rire de l'ainé. Arrête... Il avait pouffé également en voyant le visage rouge et heureux du plus bel homme de Devil Hills.
Pendant un instant qui lui parut pourtant une éternité, il l'avait admiré, regardé comme la pierre la plus précieuse qui soit et avait gravé dans sa mémoire les quelques secondes où les yeux de Jimin s'étaient fermés en demi lune, où ses joues s'étaient rougies et enflées et que ses adorables petites dents croches s'étaient entrouvertes pour laisser filer la plus belle musique de l'univers.
Il n'avait pas vraiment songé, il n'avait pas pensé, il avait simplement franchi le peu de distance qui les avait séparé puis ravi son souffle, ses lèvres et son coeur. Il l'avait embrassé profondément, passionnément, langoureusement, goûtant et savourant la bouche tentatrice qui s'était moquée de lui des secondes plus tôt.
-Koo... Jimin avait chuchoté un peu pantois, un peu sur la lune.
-Hmm? La cause de son état d'hébètement avait fait sur un air vague, teinté d'une douce rêverie alors que sa bouche effleurait encore celle de Jimin, prête à faire d'elle captive de cette bonne vieille danse, plus vieille que l'existence elle même.
-Je crois qu'ils nous ont retrouvé... Jungkook avait écarquillé les yeux à l'instant même où la lumière vive d'un flash ne lui attaque la rétine et qu'un des gardes ne cria après eux.
-Oh merde! Il avait alors pris la main de Jimin dans la sienne, fermement serrée, lui confirmant qu'il avait l'assurance de ne jamais le laisser aller.
Et Jimin l'avait suivi, sans hésiter et aveuglément. Ils avaient couru en riant, en criant, les gardes après eux, l'écho de leurs pas rapides à la suite de leurs ombres furtives. Ils s'étaient enfuis et cela avait été la chose la plus drôle qu'ils aient jamais faite.
Ils étaient partis.
Jungkook avait apparemment laissé sa voiture devant la clinique et c'est avec une certaine maladresse causée par leur incapacité à rester sérieux deux secondes, qu'ils grimpèrent sur les sièges de l'auto.
Et ils s'en sont allés.
Ce n'était évidemment pas prévu. Jimin somnolait dans son lit d'hôpital, ennuyé et seul depuis des heures et Jungkook comme un prince charmant était apparu. Sa détresse avait disparu dès le moment où les yeux brillants de malice de son ancienne Némésis s'étaient posés sur sa forme affaissée sous les tonnes de couvertures. Il l'avait alors attrapé, ils s'étaient enfuis et ils étaient partis.
Ils avaient rapidement quitté la ville vers une destination inconnue. Honnêtement, Jimin s'en foutait. Il avait mis sa tête par dessus la vitre et avait laissé le vent être maître de ses cheveux déjà en pagaille.
Il avait souri au ciel à peine teinté de rose, il avait éclaté de rire avec l'aube et s'était mis à fredonner le dernier tube en vogue que Taehyung l'avait forcé à apprendre par coeur.
-Friends just for now, yeah but friends don't say words that make friends feel like more than just... Il hurlait à l'espace alors qu'ils s'enfuyaient au rythme du vent et du temps.
Jungkook le regarda un instant, abandonnant des yeux la route vide pour s'enivrer du tableau de pur bonheur qu'était Park Jimin et en fut tellement heureux que son coeur en explosa, que les papillons dans son ventre vibrèrent en une cadence qui rappelait celle d'une chanson d'amour que son appa avait l'habitude de lui chanter dans le temps. À l'époque il n'avait pas compris, il n'en avait pas capté le sens mais maintenant tout était clair. Park Jimin.
Toutes les chansons d'amour qu'il avait entendu jusqu'à présent, tous les poèmes, toutes les hymnes et les sonnets vers la lune. Tout prenait sens et tout était Park Jimin.
-Pitié, j'adore cette chanson! Jimin fit d'une voix un peu enrouée d'avoir autant crier quand il se fut finalement assis sur son siège, attrapant au passage une bouteille d'eau pour soulager ses cordes vocales.
-Je croyais qu'elle te soûlait et que t'en avais marre que Tae la joue en boucle depuis sa sortie. Jungkook répliqua avec douceur.
-Oui mais ça c'est parce que je veux pas qu'il prenne la grosse tête, tu vois.
-Trop tard, Chim, sa tête est déjà plus grosse que les fesses de Miss Sana. Jimin haleta de choc en se tournant brusquement vers lui. Jungkook cligna bêtement des yeux, un peu sonné d'avoir à admirer de plus près les traits ravissants de son amour et à moitié confus de la vive réaction de l'héritier.
-Yah, Jeon Jungkook, d'où tu regardes les fesses de Miss Sana? L'ainé demanda tout en lui tapant l'épaule avec sa bouteille vide.
Oh?
Oh!
-Non attends, Jungkook tenta de se défendre sous l'assaut de l'autre, je regarde pas ses fesses, elles me regardent toutes seules promis. L'ainé haleta encore.
-T'es un sale pervers avoue.
-Non je te jure. Il prit une petite pause avant de sourire en coin. Et puis... t'as vu la paire aussi!
-Non, parce que je suis respectueux moi. Jimin bouda en croisant les bras. Jungkook roula des yeux moqueurs.
-Dis que t'es homo et basta.
-Je le suis.
-Tsk! Cette paire de fesses te ferait questionner ta sexualité, no cap.
-Yah, Jeon Jungkook!
Ils s'étaient chamaillés par la suite, ils avaient un peu bataillé sur quelle playlist mettre avant de choisir celle de Jimin, bien sûr. Ils avaient ensuite discuté des derniers potins de la ville, omettant judicieusement tout ce qui concernait le maire et laissèrent ensuite le vent les guider jusqu'à un lac quelque part sur les rebords de la lande.
Ils s'étaient alors garé devant l'eau calme et s'étaient alors assis sur le capot de la voiture, Jimin appuyé contre Jungkook, se laissant baigner par le spectacle enchanteur qu'était le lever du soleil. Un spectacle magnifique et inédit réellement mais... ils n'avaient d'yeux que l'un pour l'autre et en oubliaient la multitude de couleurs qui s'élevaient dans le ciel à l'heure où les coqs chantaient leurs habituelles hymnes.
-Où va t-on, Koo? Jimin demanda d'une voix anxieuse alors que Jungkook le tenait fermement contre lui.
-Je ne sais pas. A t-on besoin de savoir, franchement Chim?
-Je ne pense pas non. Je voulais demander.
-Hmmm... Un doux silence les berça encore quelques secondes avant que Jungkook ne reprenne la parole:
-Je n'arrivais pas à dormir et tu me manquais...alors je me suis levé et me suis assis devant ma fenêtre, tu sais, celle qui donne sur ta chambre. Et es tu au courant que parfois de tous petits oiseaux viennent se nicher dans ton attrapeur de rêve?
Jimin secoua la tête négativement alors que ses doigts se délectaient de la douceur des cheveux de Jungkook entre eux.
-Benh il y'en a. Parfois, je les regarde depuis ma fenêtre lorsque tu me manques et que j'espère avoir la chance que tu passes devant la tienne mais... tu n'es jamais là.
Il ajouta ces derniers mots, son visage teinté d'une certaine mélancolie et de résignation comme si... comme si le fait d'espérer un truc pareil en revenait à courir après un mirage... Jimin lui avait toujours paru comme un mirage au fond. Et il l'était à présent, n'est-ce pas?
-Tu n'es jamais là vraiment, tu sais. Sauf ces minuscules oiseaux si petits et fragiles qu'on se demande comment ils en sont arrivés là, aussi loin de la forêt, aussi éloignés du confort de leurs nids, aussi haut dans les collines jusqu'à ta fenêtre et... Il tenta de reprendre son souffle qui lui échappait.
-Et?
-Et je les ai vu tout à l'heure. Et je me suis dit... nos vies sont comme celles de ces petites choses, toutes aussi fragiles et délicates, toutes aussi incertaines et sans réels lendemains pourtant, elles risquent le confort de leurs habitations, elles partent sans savoir si elles pourront en revenir et viennent se nicher contre les plumes d'un vieil attrape rêve depuis longtemps oublié.
-Je me suis dit... pourquoi ne pas partir un peu toi et moi? On quitterait notre nid et on irait là où le vent nous mènerait, qu'importe si c'est un attrape nigaud, un attrape vent ou un attrape rêves? On irait loin, on s'envolerait et on partirait loin de Devil Hills. On en est parti pas vrai, Chim?
Jimin se redressa pour regarder par dessus son épaule au loin, là où une pancarte branlante annonçait une bienvenue assez sinistre à ceux assez fous pour mettre les pieds à Devil Hills. Il sourit, secoua frénétiquement la tête puis rit, léger.
-On est parti, Kook-ah. Ce dernier laissa aussitôt échapper un rire étranglé, soulagé, empli d'une énergie nouvelle.
-Tu veux aller où?
-J'irai où tu iras.
-C'est d'un cliché!
-J'avoue... Jimin pouffa, songeant que c'était typiquement un truc de Jungkook d'être aussi mièvre. Mais c'est vrai. Allons là où nous mènera la route. Allons vers la mer... J'ai envie de voir la mer un peu. Je n'ai jamais réellement été à la mer, la plage... J'ai envie de sable, de soleil et de nouveauté.
-Allons à la mer alors.
Ils étaient partis vers la mer. Ils avaient passé des heures sur la route à chercher, à s'embrasser parfois et à rire de l'étrangeté de tout cela. Ils avaient eu faim et s'étaient arrêté à un mcdo pas terrible où ils avaient entamé une bataille de nourriture et Jimin pouvait jurer que des frites pendaient à ses cheveux et que maintenant il avait des mèches rouges de ketchup dans ses cheveux blonds.
Ils avaient ensuite repris la route. Ils s'en étaient allés vers un chemin assez cahoteux sur les conseils plus que chaleureux des quelques locaux présents dans le petit fastfood et bientôt, ils avaient débouché sur un sentier près duquel ils avaient abandonné la voiture pour continuer à pied.
Ils avaient alors marché quelques minutes et avaient atterri sur une plage privée dont le sable était tellement blanc qu'il brillait du même éclat aveuglant du soleil.
Ils en avaient rigolé, avaient fait une course poursuite tout le long de la petite plage, leurs pieds nus enfoncés dans le sable quand même tiède malgré cette période de l'année. Ils avaient ri fort, hurlé tout ce qui leur était passé par la tête et s'étaient laissés tomber par terre essoufflés, terrassés par la chaleur qui augmentait, rouges, heureux, vivants.
Ils étaient vivants et ils étaient partis de Devil Hills.
-Pourquoi t'as pas pensé à apporter un truc pour nous baigner? Jimin râla au bout de quelques minutes à admirer la mer tentatrice. L'eau m'a l'air tellement bonne!
-Je m'excuse prince Jimin, Jungkook fit en levant les yeux au ciel amusé. J'aurais dû deviner à l'avance que tu aurais une soudaine envie de plage et de baignade. Pardon, pardon.
-Oui oui, il bailla en enroulant ses bras autour du corps chaud de Jungkook qui se laissa faire tout content. Fais mieux.
-T'es d'une mauvaise foi!
-Hmm et toi t'es nul. Il s'enfonça un peu plus contre Jungkook, laissant échapper un long soupir de bien être. Il était tellement bien là qu'il ferait une petite sieste si il en avait la possibilité.
-Tu veux réellement te baigner?
-Bien sûr... j'veux dire, j'aimerais vraiment goûter à la mer au moins une fois avant...
-Baignons nous alors?
-T'es fou! Je suis en pyjama je te signale!
-Débarrasse t-en?
-Je n'ai rien en dessous, Koo. Il avoua d'une petite voix timide et anxieuse.
-Oh... Jungkook se redressa pour s'asseoir, forçant Jimin à faire de même, une moue ennuyée sur son visage de s'être fait retirer de son doudou. L'orphelin enleva alors sa veste puis son t-shirt. Ton tour. Jimin s'étrangla aussitôt estomaqué.
-Mon... quoi? Il regarda Jungkook les yeux agrandis d'horreur. Jeon Jungkook n'était tout de même pas sérieux? Ou l'était il?
-Un vêtement contre un autre. L'autre haussa les épaules comme si cela n'était rien, comme s'il ne venait pas de lui demander de se dévêtir devant lui et au milieu de nulle part. On ira à ton rythme hyung. Ne t'en fais pas. Comme si ça allait le rassurer! La bonne blague!
-Mais... Koo... Il regarda fébrilement autour de lui, cherchant quelque chose, une échappatoire, n'importe quoi en fait! M... mes cicatrices.
-Je sais, je les ai vu et cela ne change rien au fait que tu es à mes yeux la plus belle personne de tout l'univers et bien au delà. Jimin ne répondit pas, il gardait ses épaules affaissées, dubitatif et incapable d'assimiler les mots de Jungkook. Tu sais que j'ai des cicatrices également hyung?
-Bien sûr je... il déglutit. Il allait dire qu'il était l'auteur d'un bon nombre d'entre elles mais préféra se taire. Valait mieux. Tout cela devenait glauque tout à coup, il pensa en entourant ses jambes de ses bras pour se faire tout petit.
-Hyung... Jungkook fit en se rapprochant. Il lui prit les mains pour l'asseoir un peu mieux. Il guida une de ses mains sur sa poitrine où une vilaine cicatrice semblait avoir mis longtemps à guérir.
Lorsque les doigts glacés de Jimin prirent contact avec sa peau, ils en frémirent tous les deux et Jungkook se fit violence pour ne pas demander plus. C'était un peu trop tôt pour cela.
-J'ai eu celle ci à New York, une transaction qui a mal tourné. Jimin eut une expression ébahie et Jungkook en fut enamouré. Il était tellement adorable ainsi. Et celle là, il le guida plus loin, c'est en fuyant les Oh, je suis tombé sur un tronc et ça s'est un peu enfoncé là.
-Je suis désolé. L'ainé gémît de honte.
-Ce n'est rien... Et là, il lui montra ailleurs, c'est le shérif... je me souviens plus pourquoi, il eut un rire sans joie, faut croire qu'il aimait m'attaquer sans raison.
-Pardon, Koo.
-Arrête... Il fit en déposant un léger baiser sur ses lèvres humides pour le rassurer. Tu vois celle ci? Il lui en montra une autre sur son épaule, j'ai parié avec Tae que je pouvais soulever cent kilos et j'ai échoué. Ce jour là il m'a pris dix balles. C'est deux jours plus tard que j'ai appris qu'il a triché et fait ajouter des kilos en plus, le connard. Cela fit glousser Jimin.
-C'est tout lui, oui.
-Et ça...
Il continua ainsi encore quelques minutes, énumérant certaines qu'il s'était fait bêtement, d'autres qui témoignaient la souffrance dans laquelle il avait vécu toute sa vie et certaines autres qui dataient du temps où ses parents étaient encore vivants et qu'il était un petit chenapan.
Jimin en eut les larmes aux yeux sur beaucoup, rigola sur quelques unes, fut franchement inquiet pour plusieurs autres et se jura de faire promettre à Tae d'arrêter ses paris stupides et immatures avec Jungkook.
-Hyung... Conclut il ensuite, je n'ai pas la prétention de te dire que je comprends ce que tu ressens par rapport à ton corps et je ne veux pas te forcer non plus mais sache que je ne te juge pas. Je les ai vu et...
-Peux tu m'aider? Jimin l'interrompit.
-Huh?
-Je... l'héritier lui montra ses mains parcourues de violents tremblements, je n'y arriverai pas seul.
-Oh. Oh, oui bien sûr. Jungkook se mordilla la lèvre, nerveux tout à coup.
Que Jimin lui demande cela, qu'il soit assez courageux pour le faire...
C'était important pour lui comme pour l'héritier de franchir ce cap dans leur relation. Certes, ils avaient déjà fait l'amour et tout mais, pour lui, ce que Jimin lui demandait là maintenant, relevait d'un autre degré d'intimité qui lui renversait l'esprit.
-Tu es sûr?
-Oui, s'il te plait.
L'orphelin prit une grande bouffée d'air avant de se rapprocher un peu plus de Jimin, leurs genoux collés l'un à l'autre. L'ainé avait baissé la tête, gêné, honteux. Jungkook la lui releva après lui avoir tendrement attrapé le menton.
Il le regarda un long moment, se délecta de chaque parcelle de sa peau, retraçant dans sa mémoire toutes les nuances de roses et de pêche qui dessinaient ses traits et ferma un instant les yeux pour s'assurer qu'il n'oublierait pas cet instant et que Jimin était éternellement tatoué dans sa mémoire. Jimin se tortilla, gêné, troublé, intimidé.
-Non, ne me fuis pas s'il te plaît. Tu es magnifique, hyung.
-Arrête de mentir un peu. L'ainé rétorqua mollement.
-Je jure hyung. Et tu trouverais cela bête n'est-ce pas... et assez déconcertant si je te disais combien je rêve de te donner mes yeux? Ne serait ce qu'une fois pour que tu voies et que tu comprennes ce que je ressens lorsque tu apparais devant moi.
-Et alors quoi? Jimin demanda dans un souffle.
-Mon monde, mon tout, mon éternité, tout est rempli de toi et tu me submerges à un point tel que je n'ai alors d'yeux que pour toi. Il n'y a que toi pour moi, Chim. Vraiment. C'est bête n'est-ce pas?
-Bête... pas trop... Flippant, oui beaucoup. L'autre voulut rigoler dans une tentative assez vaine pour cacher son trouble.
Jungkook pouffa.
-Juste, n'aies pas peur, okay. Jimin hocha simplement la tête. Tu es prêt?
-Yah, à t'entendre on dirait que je vais faire un saut à l'élastique du haut du mont Everest. Fais vite qu'on en finisse! Il se montrait nonchalant et indifférent pourtant, Jungkook qui avait entamé de déboutonner son haut de pyjama pouvait sentir tout contre ses doigts les battements incontrôlables de son coeur. Ils étaient deux à être aussi agités.
L'orphelin détacha jusqu'au dernier bouton du doux pyjama, prenant son temps pour habituer l'autre à la caresse du vent, au regard peu subtile du soleil sur sa peau parsemée de milliers d'étoiles qu'il jurait n'avoir jamais vu. Il prit son temps à chaque minuscule bouton, son regard attaché à celui de Jimin dans lequel il pouvait lire une telle détresse qu'il lui en fallut beaucoup pour ne pas s'arrêter là et laisser tomber.
Pourtant il ne s'arrêta pas. Il alla à son rythme, au rythme des vagues derrière eux qui semblaient attendre tout comme Jimin, la fin de tout cela. Il demeura calme, le rassura de mots doux et aimants et se gaussa d'avoir réussi à faire en sorte que tout se passe en douceur lorsque finalement, il fit glisser un pan du vêtement de son épaule.
Le souffle de Jimin se coupa en écho à celui de l'orphelin à la peau pâle dévoilée.
-C'est bon vas y. L'ainé parla dans un souffle à peine perceptible.
Jungkook ne se le fit pas dire deux fois et continua alors jusqu'à retirer complètement le vêtement, serrant tous deux les dents, l'un pour ne pas hurler d'effroi, l'autre pour ne pas crier de rage lorsque les doigts de Jungkook effleuraient les morceaux de peau abimée.
Lorsqu'il ne lui resta que son bas de pyjama, Jimin inspira puis expira longuement avant de lui tourner le dos. Jungkook put alors voir les dégâts et l'ignominie de la haine humaine. Il serra les poings, impuissant.
Lentement, très lentement par la suite, il passa un doigt hésitant sur une plaie blanche et acariâtre faisant tressaillir Jimin qui lui attrapa aussitôt son autre main pour la serrer durement, douloureusement. Le coeur de Jungkook se brisa un peu plus.
-Je ne sais pas comment je les ai eu. L'héritier commença à dire tout bas. Honnêtement je ne veux jamais savoir. Tout ce dont je me souviens, c'est le placard dans ma chambre où je m'enfermais lorsque j'avais fait quelque chose de mal, ses pas quand elle se dirigeait vers ma chambre et... Je pouvais toujours les entendre, les identifier.
Dans une vaine tentative de le rassurer et l'encourager, Jungkook entama de doux mouvements, un peu hésitant quand même, tout contre son cou, là où des noeuds anxieux s'étaient entremêlés jusqu'à l'étouffer. Jimin lui en fut reconnaissant.
-Ses pas étaient faussement légers, longtemps calculés pour qu'ils paraissent parfaits et adéquats pour la jeune fille fragile qu'elle se donnait comme figure. Mais je voyais le faux dans sa vérité façonnée et elle me terrifiait la plupart du temps.
-Comment tu as pu vivre toutes ces années sans...
-J'oubliais. Il répondit comme s'il s'agissait d'une évidence.
Et réellement, tout cela était tellement évident maintenant qu'il savait. Aujourd'hui encore il ne se rappelait que de quelques bribes qui lui échappaient souvent et qui ne restaient que rarement pour l'empêcher de perdre totalement la tête. Honnêtement, il perdrait complètement la tête s'il réalisait l'abus qu'il avait vécu. Pour l'instant, il voyait cela comme un souvenir tellement lointain qu'il doutait qu'il n'ait jamais réellement existé. C'était mieux ainsi.
-J'oubliais tellement facilement et ça l'arrangeait aussi. Elle m'avait sous sa coupe et j'en ignorais tout. Sa voix se cassa à mi-mot. Pourtant je continuais à toujours vouloir le meilleur pour elle, à me sacrifier pour qu'elle ne souffre jamais. Mère-grand la détestait alors j'ai fait en sorte qu'elle l'oublie un peu et qu'elle jette son dévolu sur moi. Si seulement j'avais su que tout ce temps j'étais doublement puni...
Il termina ces derniers mots dans un sanglot sec et dénué de larmes. Il n'avait plus la force de pleurer. Il l'avait trop fait et en avait assez maintenant.
-Je ne comprends réellement pas, hyung... J'y ai réfléchi ces derniers jours et je ne comprends pas. Pitié, comment a t-elle pu? Comment... je ne comprends pas... Jungkook se lamenta, écrasé par son impuissance et l'horrible sensation d'être inutile.
Jimin lui fit face à nouveau pour lui tenir la main. Jungkook se laissa faire, amorphe et dégoûté de lui même, de sa culpabilité et de ce qu'il avait longtemps ignoré.
-Moi non plus tu sais. Moi non plus. Elle est morte et... Soupir, j'aurais juste voulu savoir... pourquoi? Si... peut-être avais je été autrement elle m'aurait moins haï? Peut-être était-ce dans ma façon de parler? Le fait que je ne sache rien et que je suis ennuyeux? Peut être était-ce ma maladie? J'étais un tel fardeau... Qui voudrait d'un frère qui s'oublie?
-Moi je veux de toi. Le plus jeune protesta aussitôt avec véhémence. Jimin lui sourit gentiment, ses yeux emplis de larmes qui ne coulaient pourtant pas.
-Tu ne sais pas ce que c'est... Et moi non plus d'ailleurs. Il avoua d'une voix lasse. Tu as la chance de pouvoir raconter chacune de tes blessures et les porter comme si tu sortais de la guerre, comme le héros que tu es mais... je n'ai pas ce luxe.
-Mais hyung attends...
-Que sais tu d'avoir un fardeau comme moi sous ta responsabilité? Sais tu ce que c'est de te réveiller un beau jour et d'avoir à nettoyer un adulte de dix neuf ans parce qu'il s'oublie jusqu'à ce point là? Le dire à voix haute le remplissait énormément de honte. Il baissa la tête, incapable de supporter le regard de Jungkook sur lui. Il ne survivrait pas d'y voir de la pitié. Il en mourrait.
-Sais tu comment c'est de ne plus arriver à communiquer avec lui parce qu'il ne sait plus comment formuler les phrases, les mots et tu te dis, « merde, comment savoir s'il est en danger, s'il ne le sait pas lui même? Comment savoir quoique ce soit lorsque lui même ne sait rien?»
-Sais tu la panique de te rendre compte que cette personne a brusquement cessé de respirer un beau matin, pas parce qu'il est mort non, mais parce qu'il n'a plus la conception de l'action? Il l'a tout simplement oublié...
-Ce n'est pas de ta faute, il faut que tu comprennes, hyung!
-Sais tu ce que c'est de s'occuper d'un dément? Jimin l'ignora pour continuer avec plus de hargne, animé de mépris et de rancoeur pour sa propre personne. C'est l'enfer et tu te mets à penser que ta vie est pourrie, et qu'il ferait mieux de mourir pour que tu sois enfin libre de lui. Tu te mets à te détester et tu le détestes lui, un peu plus chaque jour et jamais moins que la veille.
-Je suis désolé, Chim, tellement.
-Je ne sais pas tout ça moi même. Ce dernier fit en haussant les épaules faussement indifférent. Je l'ai lu. Elle l'a dit dans son journal. Elle m'a détesté. Profondément. Plus que tout.
-Mais elle n'est plus, hyung, n'est-ce pas? Elle ne peut plus te faire de mal, pas vrai? C'est toi qui est maintenant libre d'elle.
-Oh Koo... Jimin sourit tristement en lui tenant tendrement la joue. Il voulut lui dire qu'il ne sera jamais libéré de l'influence de Yoonji et tout ce qu'il était aujourd'hui, résultait de ce qu'elle avait fait de lui. Mais elle me manque. Tous les jours. C'est idiot n'est-ce pas? Jungkook secoua la tête négativement.
-Bien sûr que non, hyung. Le plus jeune avoua à contre coeur. Elle était ta soeur et Dieu sait qu'aujourd'hui encore je garde un minuscule espoir de voir Kim Mina me prendre dans ses bras ne serait-ce qu'un instant. Alors non, ce n'est pas idiot. Et tes sentiments sont valides, hyung.
-Je n'ai jamais souhaité qu'elle meurt, tu sais. Il lui dit avec empressement, plus pour se convaincre que toute autre chose. Peut être aurais je pu lui faire changer d'avis sur moi... J'aurais pu je ne sais pas... lui montrer que je ne suis pas aussi minable qu'elle le croyait. Je...
-Tu n'es pas minable, hyung.
-Mais si... Et... et je l'aimais tellement, Yoonji. Ma Yoonji. Ma petite soeur chérie. Pourquoi l'avoir tué? Que s'est-il passé bordel? Est ce que tu sais quelque chose? Il pressa Jungkook en lui attrapant fébrilement les bras. Est-ce que les autres me cachent encore des trucs?
-Hyung shh... Il se glissa derrière l'ainé pour se coller à lui, le sentant se crisper un peu au contact de son torse contre son dos sans pour autant se détacher.
-Elle était tellement belle et intelligente et pleine de vie. Il continua à marmonner d'une toute petite voix.
-Elle était surtout une sorcière. Jimin gloussa malgré lui et lui mordilla le bras pour le punir.
-T'es sorti avec elle, je te rappelle.
-L'erreur est humaine et pauvre moi, j'ai été humain et fait l'erreur de me laisser berner. Ils rigolèrent tous deux du ton dramatique que Jungkook avait employé et Jimin lui fut reconnaissant d'avoir détendu l'atmosphère ne serait-ce qu'un peu.
-Hyung, le jeune homme reprit hésitant, je ne veux pas paraître insensible mais... je pense qu'il est temps maintenant de passer à autre chose et laisser ta soeur pourrir... hum... je veux dire se reposer en paix.
-Je dois trouver son meurtrier. Au moins ça je le lui dois, non?
-De ce que j'ai appris d'elle, je ne serai pas étonné si elle a simulé sa mort juste pour l'attention.
-Pitié Jungkook ce serait horrible de faire ça et je sais que je ne peux pas me vanter de l'avoir connu, mais quand même! Elle ne ferait jamais un truc pareil.
-Tu serais étonné de ce que les gens comme elle sont capables de faire, Chim. Jimin se garda de tout commentaire.
Elle n'irait pas jusque là, pas vrai? Yoonji ne serait pas aussi vile, n'est-ce pas? Il comprenait qu'elle l'ait détesté ce qui était normal mais en arriver là?
-Mais bon... Jungkook reprit, ignare du cheminement toxique de la pensée de son hyung, on est à la plage Chimchim. Il y a le soleil, le sable, la mer et je meurs d'envie de te voir nu.
-Yah, t'es trop un pervers! Hurla Jimin en se détachant aussitôt de son étreinte.
-Nous nous sommes enfuis pour être loin de tout ça alors profitons juste de toi et moi. Au diable Yoonji! L'orphelin se garda d'ajouter que c'était sûrement là où elle était maintenant, à brûler comme l'horrible sorcière qu'elle était. Amusons nous, na?
-J'adore l'idée. Jimin finit par dire en souriant.
-Tu viens?
-Avec toi? Partout sans hésiter.
-Alors viens...
Et Jungkook s'était levé. Il lui avait tendu la main un sourire aussi éclatant que le blanc du sable, aussi brillant que les rayons du soleil sur ses lèvres charnues. Jimin la lui avait pris et ensemble ils s'étaient dirigés vers l'eau.
-Oh... mais c'est qu'elle est bonne en plus!
Ils étaient restés les premières minutes au bord de l'eau, Jimin encore un peu craintif de se débarrasser de son bas de pyjama et intimidé de voir Jungkook aussi à l'aise dans sa peau. Il n'était pas cela, lui. Il ne pourrait jamais l'être. Aussi abimé l'avait on rendu, il serait éternellement dégoûté de ce à quoi il ressemblait.
-Hyung, tu ne vas pas rester là tout le temps, rassure moi! Tu voulais la mer!
-Je ne suis plus sûr, Kook-ah.
-Je sais! Il s'exclama comme s'il venait de trouver la meilleure idée au monde.
Et, avant même que Jimin n'ait pu lui demander de quoi il voulait parler, il se débarrassa rapidement de son propre short et ce fut les fesses à l'air qu'il courut vers la mer, riant franchement de l'expression choquée de Jimin.
Il s'était alors plongé dans l'eau, disparaissant sous les vagues, submergé par la mer qui l'accueillit avec bonheur et Jimin le regarda faire, sidéré.
Il le regarda s'amuser joyeusement, nu comme un ver. S'éclabousser seul et rire de trucs stupides qu'il faisait avec le courant et les vagues et la flore encore visible sur cette partie de la côte et Jimin fut enamouré de l'image éthérée qu'il envoyait alors.
Au bout d'un temps qui parut toute une vie, il capitula. Et les mains tressautant, il fit glisser son bas de pyjama et l'envoya atterrir quelque part loin sur le sable.
Déglutissant une ou deux fois, il se laissa attirer dans les bras enjôleurs de la mer et rejoignit Jungkook en lui sautant vivement sur le dos, faisant sursauter le pauvre homme qui ne l'avait pas vu arriver.
-Tu es venu. Ce fut plus un soulagement qu'un constat.
-Ne t'avais je pas dit que j'irais avec toi partout où tu voudras?
Jungkook n'avait pas répondu, il avait seulement ri et l'avait enfoncé sous l'eau pour le faire suffoquer. Jimin s'était offensé et s'était vengé. Ils avaient alors entamé une bataille d'eau puérile et s'étaient amusés comme des fous dans l'eau, sous le regard bienveillant du soleil, dans l'étreinte protectrice de la mer. Loin du monde, loin de tout et surtout, loin de Devil Hills.
-Tu sais ces petits oiseaux dont tu as parlé... Jimin commença alors qu'ils étaient allongés sur le sable, nus, se laissant paresseusement sécher au soleil. Jimin songea vaguement qu'ils subiraient bientôt les conséquences du terrible coup de soleil qui les guettait mais s'en ficha un peu sur l'instant.
-Hmm... ils ont quoi? Jungkook bailla près de lui.
-Peut-être ne reviennent ils jamais dans leurs nids... peut-être s'envolent ils beaucoup plus loin que les collines, que ma fenêtre et peut-être ont-ils longtemps abandonné Devil Hills et qu'ils ont fait nids ailleurs. Il roula sur le ventre pour mieux regarder l'orphelin à peine éveillé. Ne crois tu pas?
-Ça doit être bien je pense, abandonner Devil Hills. Jimin fredonna un instant les paroles de la chanson préférée de Tae, dessinant avec un peu de sable humides, des arabesques indéchiffrables sur le torse frémissant de Jungkook.
-Quand tu t'en iras, il parla à nouveau sur un ton faussement indifférent, te souviendras tu de moi? Jungkook ouvrit ses yeux noirs brillants tels deux lacs sans fond pour le regarder comme s'il venait de perdre la tête.
-Chim, je ne quitterai pas Devil Hills sans toi. Jamais.
-Mais... Chim protesta tout de même, il n'y a pas d'avenir avec moi, Jeon. Et... tu as le kittygang et tous ces autres gens qui comptent sur toi là bas.
-Oui mais je m'en fous. Jungkook répliqua les sourcils froncés. Je serai là où tu seras. Si c'est pour rester à Devil Hills et devenir la poussière qui hante ses chemins alors qu'il en soit ainsi. Si c'est pour m'envoler avec toi comme ces petits oiseaux vers nos propres attrapes rêves ou vers quoique ce soit qui tentera de nous attraper dans notre envol, bordel Chim, il en sera ainsi.
Jimin se mordilla la lèvre troublé de la véhémence de ces mots. Devait il se fier à lui? Il l'avait déjà laissé avant, non? Qu'est ce qui le garantissait qu'il ne s'en irait pas à nouveau? Et s'il s'en allait, que resterait il de lui? Il ne pouvait pas se permettre de le croire.
-Tu as dit... tu as dit que les Min allaient... et que tu...
-Oui c'est vrai. L'orphelin le coupa dans sa lancée. C'était avant que je ne réalise réellement. Que je ne comprenne vraiment que ma place est près de toi, avec toi.
-Je ne veux pas que tu te sentes obligé de... Jungkook se tourna alors sur le côté et l'attira dans son étreinte, pressant leur nudité ensemble, entremêlant leur douloureuse envie de se retrouver l'une à l'autre.
-Je serai là Chim. Il chuchota tout contre sa bouche. Où tu iras, à Devil Hills, partout, ailleurs, dans cette vie maudite ou dans la prochaine, je resterai et tu ne te débarrasseras pas de moi.
-Koo, tu pleures. Jimin constata simplement en voyant les larmes involontaires perler sur les joues du plus jeune. Encore.
-Parce que tu ne comprends pas. Jungkook gémit son front collé au sien, lassé, impuissant. Hyung, je suis ces petits oiseaux qui n'ont plus de nids et tu es mon attrape rêve contre lequel j'ai trouvé repère.
-Je ne vaux pas toute cette peine.
-Peu importe ce que tu crois. Je resterai si tu resteras et j'irai où tu iras. Toi et moi on fait une belle paire, ne vois tu pas? Quand je te regarde, je me vois et je vois pourquoi je suis encore de ce monde et ça me frustre tellement... tu ne me croirais jamais même si je te répétais ces mots encore et encore tous les jours.
-Tu ne me crois jamais quand je te dis que tu es... que je... il s'étouffa en sanglots, hyung, je ne sais pas pourquoi je pleure mais juste... ne me dis pas non. Ne me repousse pas. Laisse moi rester avec toi et envolons nous ensemble, d'accord?
-D'accord, Koo, tout ce que tu veux.
Et Jungkook l'avait embrassé, longuement, la promesse de l'éternité avec lui sur le bout de ses lèvres asséchées par le sel et la mer.
Au milieu du sable, de l'eau salée et de l'univers, ils firent l'amour comme cela, sans aucune arrière pensée, sans réelle prise de tête, sans les doutes du lendemain, sans les résidus amers du passé.
Jimin, alangui sur le sable blanc où sa peau rougie y contrastait magnifiquement fut tout ce dont Jungkook avait besoin pour se dire qu'il avait pris la bonne décision. Qu'il resterait avec lui et qu'il s'en irait lorsque lui également s'en ira.
Personne ne les avait attrapé dans leur fuite, personne n'avait eu vent de leur lieu d'escapade et personne n'avait pu venir à leur rescousse. Ils étaient partis, ils avaient quitté leurs nids et attrapés les quelques bribes d'un rêve qu'ils avaient toujours eu: Un instant de bonheur éternel loin de Devil Hills.
Ils n'eurent personne pour les empêcher, personne pour les réprimander et leur dire que tout cela était mal et que le fruit de leur abomination les rattraperait.
Qui les rattraperait alors qu'ils avaient déjà atteint le nirvana? Ils mouvaient en harmonie sur un tempo aussi vieux que le monde, Jimin empli de Jungkook de son sel et de sa sèvre et Jungkook lui, entouré de Jimin, imbibé de sa chaleur qui le submergea jusqu'à l'ivresse, jusqu'à en mourir et revivre au dessus de lui, essoufflé, rassasié, heureux, vivant.
Ils étaient vivants, emboités l'un dans l'autre sur une plage au milieu de nulle part couverts de sable, de sueur et de semence.
Ils étaient partis et avaient attrapé leur rêve.
{~}
<Hello!
<Oui encore un chapitre!
<Je ne voulais pas vous laisser avec les chapitres bien nuls d'hier du coup, me revoici!
<Vos avis? Qu'est ce que vous avez le plus apprécié dans tout ce tralala?
<Bientôt ce sera la fin et je m'en suis pas encore fait à l'idée. Du coup j'ai ajouté 2,3 chapitres hehe.
<Donc... c'est tout. Je garde toujours les questions pour si y a des trucs que j'ai négligé et pour les plot holes faites savoir en commentaire.
<Merci de vos lectures à bientôt !!>
xoxo.
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