Possession
Recouverte de sang et de poussière, Danawhël se relève. Elle jette un regard méprisant au corps sans vie de la Zula, et prend quelques flacons dans la sacoche de voyage. Elle s'approche ensuite de l'araignée et prélève dans un des flacons un peu de sang d'œil de Zula, une denrée médicinale très chère sur le marché, puis prend un autre flacon et presse avec son doigt sur un des trois dards. Elle récolte ainsi du venin de Zula, un poison très puissant.
Elle prend un autre flacon et presse le deuxième dard, qui libère de l'acide. Heureusement, le flacon est en verre spécial et ne craint aucune matière. Il a été construit avec du sable du Styx, le rendant incassable.
Elle se munit alors du dernier flacon et récupère une substance visqueuse.
-Orphée, tu vois cette substance ? C'est du fil empoisonné. C'est avec ça qu'elles construisent leurs toiles. Il vaut mieux ne pas s'en approcher...
Et elle plonge les quatre flacons dans la sacoche. Elle s'approche alors de Vaëma et Orphée, qui tente de la ranimer.
-Danawhël. Il faut qu'on y aille. Les monstres se pressent dans le bois. Ils sont attirés par l'odeur très forte de la brebis noire, dans mon sac. Et crois moi, il y a dans cette forêt des choses bien pires que des Zulas.
Un frisson parcours la nymphe. Pire que son pire cauchemar ? Elle ne veut même pas y penser.
-Bien. Remettons nous en route.
Soudain, elle chancelle et tombe. Orphée se précipite. Danawhël tremble de tous ses membres. Ses yeux se colorent alors d'un bleu électrique. Elle regarde Orphée et lui dit, d'une voix grave qui n'est pas la sienne :
-Nymphes, hommes, femmes, monstres, écoutez moi ! Votre seigneur arrive. Il reprend du pouvoir, et vous le savez. Si vous aidez les titans, vous serez grandement récompensés et épargnés. Vous qui connaissez mes plans, vous savez que je vais gagner. POUR LES TITANS, ET À BAS LES DIEUX !
Danawhël tombe au sol, secouée de tremblements incontrôlables. Ses yeux perdent peu à peu leur couleur électrique. Orphée, perdu, se penche au dessus d'elle et lui éponge le front avec une serviette humidifiée, en lui répétant :
-Là, là... c'est fini, c'est fini... là, là...
•~~~{Hermès}~~~•
Hermès regarde Pi. Elle est si belle, si libre...
-Ne...ne retirez pas la flèche. Je suis heureux d'aimer quelqu'un comme toi, Pi.
Aphrodite a les larmes aux yeux et sourie. Éros rigole dans son coin.
Pi, quand à elle, est radieuse. Elle regarde Hermès comme si elle ne l'avait jamais vu.
-Et moi, je serai heureuse d'aimer quelqu'un comme toi, Hermès.
Alors, elle jette un regard à Éros et regarde Hermès dans les yeux. Éros choisi sa plus belle flèche, rouge et dorée, la plus droite du lot et la plus longue, il arme son arc et tire. La flèche vient se ficher dans l'arrière de la tête de Pi, et commence à se dissoudre doucement. Celle d'Hermès fait de même. Bientôt, plus aucune flèche n'est visible. Juste deux personnes qui se regardent. Aphrodite est très heureuse et pendant un instant, tous oublient les Titans, les Rubis, la fin du monde... jusqu'à ce qu'un nouveau tremblement ai lieu. Tous les sourires disparaissent et Aphrodite claque des doigts, ce qui fait disparaître Pi dans un nuage de fumée bleue. Hermès se lève, l'air grave, et se dirige vers la sortie. Une fois de plus, il traverse le palais et arrive dans les appartements les plus grandioses de l'Olympe : les appartements de Zeus et Héra. Il toque à la porte et une grosse voix se fait entendre.
-Entre, mon cher Hermès. Quelles nouvelles m'apportes tu ?
Hermès passe la porte d'or massif. Il arrive dans une pièce avec d'immenses colonnes de marbre zébrées de noir. Un lit de la taille d'une petite maison est sur la droite, contre le mur blanc. Au fond de la pièce se trouve une grande table d'ébène et d'or, ainsi que des chaises et des fauteuils. La pièce est richement décorée en plante d'or massif. Assis sur le tapis, Zeus médite. Dans sa toge d'or, avec sa grande barbe grise et ses yeux électriques, aucun doute a avoir sur son rôle : il est bel et bien le roi des dieux dans toute sa majesté. En face de lui se trouve un grand miroir décoré de saphirs et d'émeraudes. A l'autre bout de la pièce, il y a une porte d'ébène, qui donne sûrement sur la salle de bains. La porte s'ouvre soudainement sur une déesse splendide.
« Moins splendide que Pi quand même » se dit Hermès avec un sourire.
Elle porte un grand chignon et laisse quelques mèches brunes s'éparpiller sur son cou. Ce dernier est entouré d'un collier d'émeraude, de la même couleur que ses yeux purs. La déesse porte des sandales d'or et des boucles d'oreilles assorties. Sa robe de soie est blanche, d'un blanc nacré, parsemée d'étoiles d'or. Elle flotte nonchalamment sur le corps fin de la reine des dieux.
-Héra, dit Hermès en posant un genoux au sol.
Héra le regarde avec attention et bienveillance.
-Mon petit. Comme tu es beau ! As tu des nouvelles concernant les Titans ?
Hermès commence alors son long récit sur la création des Rubis.
•~~~{Danawhël}~~~•
Danawhël regarde Orphée. Soudain, elle se met à pleurer.
-Pardon... pardon... il a pris possession de mon âme ! C'était horrible !
-Chhhht... là, là... calme toi. Il faut que tu te calme. Ça fait juste cinq minutes que tu est tombée dans les vapes. Calme toi.
Danawhël reprend petit à petit sa respiration. Elle sèche ses larmes et ferme les yeux. A sa droite, Vaëma se met à remuer doucement. Orphée se précipite sur elle et lui prépare un déjeuner. Danawhël regarde autour d'elle. La nuit est encore noire. Les monstres ne sont pas loin, elle le sent. Il faut se remettre en route le plus vite possible, s'ils ne veulent pas combattre.
Elle s'approche aussi de Vaëma.
-Salut. Ça va ?
-Salut. Je pourrais aller mieux.
Puis soudain, elle voit les blessures de Danawhël.
-Hey, mais toi par contre, ça va pas ! Tu t'es battue ?
Danawhël acquiesce. Vaëma devient d'un coup très pâle.
-Contre... la grosse araignée, là ? Tu t'es battue contre ça ! Et en plus tu as gagné !
Vaëma saute au cou de son amie et se met à sangloter de bonheur.
-Tu es si courageuse...!
Danawhël quand à elle est surtout heureuse que son amie soit réveillée. Ils vont pouvoir quitter cet endroit.
-Tut, tut, tut ! On ne bougera pas tant que la princesse n'aura pas mangé, dit Orphée comme s'il lisait dans les pensées. Et toi aussi, chère guerrière, il faut que tu manges !
Il leur tend une écuelle remplie d'une sorte de pâtée violette. Danawhël fait la grimace mais se force à manger.
Une fois les deux écuelles propres, ils se remettent en route.
-Au fait, c'était quoi ce plat ?
Orphée pouffe de rire.
-Des pattes d'araignée, très chères !
Vaëma est prise d'une nausée.
Danawhël et Orphée rigolent.
-Eh bien, oui, il faut faire avec ce qu'on a, les filles !
Et le trio rit de plus belle. Enfin, ils arrivent devant une immense montagne. Orphée longe la roche et invite les filles à faire comme lui.
-Ensuite, il faudra escalader. Pour le moment il faut trouver une fissure assez grande pour qu'un chat puisse passer.
Le trio longe donc la roche et au bout d'un moment, découragés de ne pas trouver, ils s'assoient sur un rocher.
-Bon. Attendez un instant, il faut que je réfléchisse...
Alors Vaëma s'étend au soleil. Danawhël quand à elle reste bien éveillée. En effet, elle a remarqué un écureuil qui vient de sortir de nulle part. Elle suit le petit animal du regard.
-Attendez moi ici, vous deux, dit elle a Orphée et Vaëma. Je reviens vite.
Et elle se met à suivre le petit écureuil. Très discrètement, elle l'accompagne dans sa cueillette aux noisettes sur le sol. Enfin, les mains bien pleines, il se dirige vers la montagne. La nymphe le suit. Ils prennent un chemin compliqué et bien caché, mais Danawhël marque de temps à autres une croix sur les arbres pour retrouver son chemin. La nuit est de moins en moins sombre et les rayons du soleil commencent à percer le ciel. Le petit écureuil poursuit sa route et arrive enfin devant la montagne. Et là, il disparaît dans une fissure, entre deux roches. Danawhël est si heureuse ! Elle a trouvé. Elle court en sens inverse en suivant les flèches et finit par retrouver Vaëma et Orphée, toujours sur leur rocher.
-Par ici ! Ici ! leur crie elle. Vite ! J'ai trouvé !
Alors les deux la suivent en courant. Ils se repèrent aisément grâce aux croix sur les arbres. Enfin, ils arrivent devant la faille.
Orphée passe sa main dans la faille et tire sur quelque chose. Un rondin de bois apparaît dans sa main. Il se met à le tailler frénétiquement avec son poignard.
Enfin, une grande baguette se forme. Il la place dans la faille et pousse, pousse, jusqu'à agrandir légèrement la faille. En sueur, il demande aux nymphes de l'aider. Vaëma s'en charge toute seule : possédant les facultés musculaires des naïades, elle déplace la roche avec une grande facilité. Alors, ils peuvent tous passer à quatre pattes très facilement. Ce qu'ils découvrent alors fascine les nymphes.
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