Combats multiples
•~~~{Danawhël}~~~•
Orphée et Danawhël se dirigent vers le centre de soins. Là, Vaëma les attend, debout. Elle respire doucement et semble en pleine forme.
-Il faut acheter un animal pour le sacrifier aux dieux infernaux. dit Orphée. Le mieux, ce serai de trouver une brebis noire. Il faut aussi un rameau d'Olivier pour entourer son cou. Je me charge de tout ça. On se retrouve à la sortie !
Les deux nymphes se dirigent vers le trou qui descend dans le ruisseau, par la même où ils sont rentrés. Elles s'assoient, les jambes pendantes aux dessus de la rivière. Le silence qui s'installe a quelque chose d'intime.
-Danawhël... Crois tu qu'il nous faudra tuer une brebis ? Pauvre bête !
-Vaëma... Danawhël soupire. Si nous ne trouvons pas les Rubis, c'est bien plus qu'une brebis qui mourra.
Le silence revient. Vaëma se concentre sur la contemplation de ses orteils.
Danawhël lui prend la main.
C'est si chaud, pense Vaëma. Si rassurant.
Et de sa voix mélodieuse, Danawhël se met à chanter une berceuse. Elle invente l'histoire de deux filles ordinaires qui sauvent le monde. Elle raconte en détail chaque péripétie. Le monde autour d'elles s'arrêtent un instant. On ne ressent plus rien, on entend. On se repose.
La chanson réchauffe le cœur froid de Vaëma, et la peur s'envole rapidement. Vaëma se dit que la Particularité de Danawhël est une véritable bénédiction.
•~~~{Hermès}~~~•
Allongé sur le lit de roses, la flèche plantée dans sa cuisse gauche, Hermès a les yeux rivés sur Pi. Quand à elle, Pi n'en mène pas large.
-Excusez moi, madame, je ne savais pas qu'on m'inviterai en Olympe, je...
-Oh, ma chérie, ce n'est pas grave. Suis moi, je vais te vêtir convenablement pour le retrait de la flèche.
Les deux femmes quittent la pièce, laissant les deux dieux se fusiller du regard.
-Tu vois, elle est parfaite pour toi ! Voleuse, voyageuse, marchande... ton âme sœur !
Hermès, si ses yeux avaient été des épées, aurait tué immédiatement Éros.
-Je te jure que je ne te livrerai plus aucun message !
A cet instant, deux dames entrent dans la pièce. L'une est Aphrodite, mais l'autre... elle porte une robe de soie fine, bleue comme ses yeux, avec des sandales dorées. Ses cheveux sont lâchés et des vignes s'entortillent entre ses mèches brunes. Elle rougit légèrement lorsqu'elle aperçoit Hermès et Éros. Ses lèvres rouges se contractent en un doux sourire lorsque Aphrodite la présente aux deux dieux.
-Voilà la véritable Pi ! Dans toute sa splendeur ! Ma chérie, tu es craquante ! N'est-ce pas ?
Éros répond par l'affirmative en hochant frénétiquement la tête. Quand à Hermès, il est ébahi. Pi ? La jeune femme qui conduisait une carriole ? Il ne l'a même pas reconnue ! Cela lui change de porter ces vêtements. Elle ressemble à Aphrodite, comme ça. Mais en trois fois plus belle.
-Bien ! Tu as fais ton effet, ma jolie, comme je l'espérais, dit Aphrodite. Maintenant, je vais t'inviter à t'asseoir ici, en face d'Hermy, ma chérie.
Hermès rougit mais ne crie pas sur Aphrodite lorsque qu'elle l'appelle Hermy. Il ne parvient même pas a dire quoi que ce soit.
Pi s'installe doucement sur le siège proposé par la déesse de l'amour.
-Alors, mes amours, dites moi, ça va ? Bref, bref, dit Aphrodite en voyant le regard d'Hermès. Je vais m'adresser à toi, Hermès. Veux tu que Éros tire une flèche sur Pi, si elle veut, ou préfères tu que l'on retire la tienne ?
Un long silence de réflexion s'installe.
•~~~{Danawhël}~~~•
Orphée les rejoints. Il tient sous son bras une brebis noire et de son sac dépasse des morceaux de bois d'olivier.
-Il nous suffira de les assembler en une couronne et de la passer autour de la tête du petit.
Et ils comptent ensemble jusqu'à trois. Ils sautent dans la rivière située à trente mètres en dessous d'eux. Le pouvoir de Poseidon, circulant dans les veines de Vaëma, leur permet un atterrissage en douceur.
-Bon, par où va t-on, maintenant ? Demande Vaëma. Tu connais une entrée des Enfers pas loin ?
Orphée jette un œil autour de lui. Il se met à calculer une distance avec le soleil, et s'écrie :
-Oui ! On y sera d'ici quelques heures, si on se dépêche. C'est une grotte en pleine montagne. Il va falloir que vous couriez, les filles.
Les deux nymphes poussent un long soupir.
-S'il le faut vraiment... dépêchons nous, il fera bientôt nuit, dit Danawhël. Oh non.
Un nouveau tremblement a lieu.
-Il va falloir qu'on voyage de nuit. Tout le monde a une arme ? D'accord. Allons y.
Et la petite équipe commence un grand périple. Ils courent sur des kilomètres. Le jour fraîchit. Il fait de plus en plus sombre. Le vent souffle et ébouriffe les cheveux du trio. Vaëma affronte une nouvelle façon de respirer : la course à pied. Son rythme cardiaque est très élevé. Elle déglutit régulièrement.
Au bout d'un moment, ils commencent à s'enfoncer véritablement dans la montagne. C'est le crépuscule. Danawhël entend déjà les grondements des monstres. Soudain, le dernier rayon de soleil disparaît. Danawhël est aux abois. Elle entend quelques branches craquer et quelques feuilles voler. Soudain, un bruit se fait entendre. Un grondement, suivi de nombreux coups de griffe. Le trio se retourne et Danawhël est saisie d'effroi. Là où ils se trouvaient quelques instants auparavant se tiennent deux créatures hideuses engagées dans un combat sanglant. Les coups de griffe et les hurlements résonnent dans le bois.
La première créature est un monstre. Une sorte d'araignée de deux mètres de haut. Contrairement aux autres araignées, elle a un seul œil et trois dards.
« Une Zula » pense Danawhël. « mon pire cauchemar » pense t'elle parcourue d'un frisson.
L'autre créature aussi est monstrueuse. Il s'agit d'un espèce de loup-garou, mais son poil est comme du fer.
« Un Igoul » réalise Danawhël. « Mais un humain se cache à l'intérieur... »
Il est en train de perdre le combat. Le trio recule doucement. Au bout d'un moment, ils se remettent à courir. Un cri de détresse se fait entendre, celui de l'Igoul, suivi d'un bruit sourd. Le silence de la forêt s'installe. Un silence d'autant plus inquiétant que la Zula a disparu.
Danawhël continue de courir, mais elle est plus attentive que jamais.
Alors, tout se passe très vite. Vaëma disparaît dans un cri. Danawhël a juste le temps d'apercevoir la grosse patte velue de l'araignée géante, qui entraîne son amie, elle même évanouie. Orphée jette son coutelas juste avant que la Zula disparaisse dans la montagne à jamais, et la touche. Elle lâche le corps inerte de Vaëma et sa patte se rétracte sur elle même.
Enfin, elle disparaît dans un effroyable hurlement, suraigu.
-Vaëma ! Vaëma !
Danawhël se jette aux pieds de son amie et prend son pouls. Elle tremble de peur. Les yeux baignés de larmes, elle regarde Orphée et lui dit d'une voix tremblante :
-Elle...va bien. Elle... s'est évanouie quand elle a vu l'araignée. Il faut qu'on fasse une pause le temps qu'elle se réveille.
-Non. Nous n'avons pas le temps. Je suis désolé, mais il faut continuer. Il faut qu'on la porte chacun son tour en trottinant.
Un bruissement de feuilles se fait entendre.
-Il faut qu'on bouge. Elle va revenir, elle n'est pas loin. Vu que tu es bien meilleure que moi au combat, je vais prendre le premier tour de portage. On y va !
Orphée attrape Vaëma et la place en califourchon sur son dos. Le duo se remet en route. La forêt sombre est éclairée par la pleine lune et projette des ombres inquiétantes sur le sol. Au bout de quelques minutes de course, un crissement se fait entendre.
-Elle est là. Prépare toi, murmure Orphée.
Effectivement, l'énorme œil brille dans la pénombre. Danawhël le fixe. Deux énormes pattes sortent alors de sous les arbres à une vitesse ahurissante et chargent la nymphe. Orphée, un peu en retrait, humecte les lèvres de Vaëma pour accélérer le réveil. Armée de son coutelas, Danawhël enchaîne les mouvements et les entailles. Couverte de coupures et de blessures, elle parvient enfin à faire couler le sang de la Zula en enfonçant son coutelas dans sa patte droite. Celle ci pousse un gémissement et accroche le bras de Danawhël avec la griffe située sur sa patte avant gauche. Danawhël pousse un cri de douleur déchirant. Elle recule et arrache un morceau de son pantalon, qu'elle utilise pour serrer son bras et stopper l'hémorragie. Elle ferme les yeux et se concentre un instant. Elle tente une offensive de loin, et lance le coutelas dans l'œil du monstre. Mais ce dernier repousse l'arme avec deux autres de ses pattes velues.
« Il faut que je l'occupe. » Se dit Orphée. Il part cacher Vaëma derrière une souche, attrape plusieurs pierres rondes et les lance vers la créature. Celle ci se désintéresse immédiatement de la nymphe pour s'occuper de repousser les cailloux.
Danawhël en profite immédiatement et s'agrippe au dos de la Zula. Elle perd son équilibre, se raccroche et finit par atteindre l'œil du monstre, où elle plante férocement son coutelas, et le retire. Elle continue comme ça, faisant pleurer des larmes de sang à l'araignée, jusqu'à ce qu'un nouveau tremblement secoue tout le corps de l'araignée et fasse tomber la nymphe.
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