III - We all make poor choices

Marlène

La nuit est tombée, je dois enfiler ma robe de sorcière, je hais ma vie. Certaines personnes aiment la mode sorcière. Je n'en fais pas partie. Mais si il y a une chose sur laquelle eux et moi on peut s'accorder, c'est que les robes de Poudlard sont esthètiquement atroce.
Certes, c'est traditionnel. Mais décider que pour ne pas avoir des robes qui se démodent après un temps, le mieux, c'est de s'assurer qu'elles ne soient jamais à aucune mode possible, c'est... audicieux, disons.

"Je suis pas un parangon d'élégance, mais j'ai une esthétique, ok ? Un style, un visuel, une individualité au lieu d'être un uniforme de plus dans la masse-
- Ok, on a pigé, Jean-Paul Gauthier. Maintenant habille-toi et bouge."

J'ouvre la bouche, la referme. Enfile mon uniforme avec une grimace. Lance ma chaussure sur Dorcas, parce qu'elle l'a mérité pour cette phrase. Sors de la cabine une minute plus tard.

"Hey, tu peux me passer ma converse ?"

Je demande à Dorcas avec des yeux de bébé phoque adorable. Pour toute réponse, elle me lance la chaussure dans la gueule.

"La violence ne résoud pas tout, Meadows, va falloir que tu l'apprennes.
- Tu vois, c'est pour ce genre de pharses que je t'ai larguée quand on avait 13 ans."

Je laisse échapper une exclamation.

"Mensonge ! Tu m'as larguée pour Cynthia Belgorth."

Dorcas grimace.

"On fait tous des mauvais choix dans la vie. Cynthia Belgorth en est définitivement un."

Je n'arrive pas à savoir si elle parle de son choix de sortir avec ou du choix des parents Belgorth d'avoir une fille, et vu qu'il y a une autre Serdaigle de sixième année dans les toilettes, en train de se changer également, je n'ose pas poser la question.
En parlant de toilettes, on devrait vraiment mettre un vestiaire dans ce train, à chaque fois qu'on doit se fringuer, c'est le bordel.

Quand on revient dans le wagon, les autres sont changés et discutent des profs qu'iels espèrent avoir - ou plutôt ne pas avoir, parce que le sujet est sur l'Histoire de la Magie.

"Comment on peut rendre un sujet aussi passionnant que les guerres gobelines ennuyeux ?"

Un vague silence suit le commentaire de Frank, parce que même Lily, première de promotion de leur Maison, et dépassant bon nombre de Serdaigles, ne qualiefirait pas ce sujet de "passionnant". Et je peux la comprendre, c'est objectivement le truc le plus chiant dont j'ai entendu parler.
Les sorciers étaient racistes avec les gobelins y'a deux siècles ? Pas une surprise, ils sont racistes avec les gobelins de nos jours. Soyons honnête, la société sorcière est ouverte sur certains points autant que le patron de Gringotts est ouvert au communisme.

Une demi-heure plus tard, le train ralentit finalement et s'arrête en gare de Homesgade. Sirius, James et moi partons en courant vers les portes, décidés à les atteindre avant que le train stoppe et que des centaines d'élèves s'accumulent sur les plateformes.
Laissant ma valise cogner dans absolument tous les objets (et êtres vivants) qui se dressent sur mon chemin, j'arrive à décrocher une deuxième place, tellement essoufflée que je suis à la limite de l'hyperventilation.
Sirius nous rejoint, tenant sa valise et la sacoche que James lui a balancé pour "jeter du lest".

"Je vous déteste."

J'affiche une moue faussement triste.

"Désolée babes, on a gagné équitablement.
- J'pourrais pas mieux dire.
- Chut, James, t'as totalement triché," je le reprends.

Je lui en veut pas trop, j'aurais définitivement perdu si Sirius s'était pas mangé un sac de livres dans la gueule. On quitte le train ensemble, retrouvant le reste du groupe devant une calèche, excepté Peter, Dorcas et Frank, qui sont déjà montés dans la calèche d'Emeline Vance. Comment iels ont pu nous doubler alors qu'on a couru sur la moitié du chemin? Me pausez pas la question, j'en ai aucune foutue idée.

Je me tourne vers Lily et Remus, commentant nonchalament :
"Vous devriez prendre la première calèche, vous êtes censés arriver tôt au château pour faire votre devoir de gens responsables.
- La première?" questionne James, confus.
"Bruv, on tiendra jamais à six, réfléchis," réplique Sirius comme une évidence.

Les calèches sont faites pour quatre personnes et on tient parfois à cinq si on est suffisamment légers, mais faut pas non plus déconner. Le poids de six personne est beaucoup trop à gérer. On est magiques, mais y'a des limites. Alice prends la parole:

"Je prendrai la prochaine alors, j'ai pas très faim." Comment? Qui? Pourquoi? Alice, j'envie ton appétit raisonnable. James ricane:

"Personnellement je suis pas pressé d'arriver et de retrouver McGo'." La prof de métamorphose, qu'on a eu à partir de la quatrième année, est jeune mais flippante. Je comprends James, franchement.
"Ecoutez les enfants c'est bien sympa mais moi j'ai la dalle, j'vais avec Remus et Lil's!
- Je suis James, si ça te dérange pas," réplique Sirius, à qui j'envoie un thumbs up en réponse.

On grimpe tous les trois dans la calèche, pour réaliser que Benjamin Fenwick est déjà assit à l'intérieur, ce qui donne lieu à un silence... tendu. Le Serpentard nous ignore, regardant par la fenêtre d'un air rêveur, et je suis soudainement très contente que James et Sirius ne soient pas avec nous, parce que Fenwick m'a personnellement jamais rien fait de mal et que je suis à peu près sûre que y'a une raison pour laquelle il évite la plupart de ses camarades de Maison depuis l'année dernière.

"Ca t'ennuie si on s'assied?" questionne doucement Remus. Fenwick hausse les épaules.
"Absolument pas, tant que j'ai pas à bouger."

Franchement, compréhensible. La calèche démarre, et nous partons à flanc de colline vers le château, une vague conversation sur les profs prenant place, dérivée des spéculations de Lily sur les emplois du temps. J'entrevois parfois un sourire amusé se dessiner au coin des lèvres du Serpentard, bien qu'il reste résolument silencieux, les yeux fixés sur la nuit sombre au dehors.

Le véhicule s'arrête finalement dans l'une des cours du château, et je saute au-dehors alors qu'il n'est pas totalement arrêté, trop emplie d'enthousiasme et d'apréhension pour me soucier de sécurité alors que je regarde les portes ouvertes devant moi où s'engouffrent des élèves.

Finalement.

On est rentrés.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top