II - Altruisme et hypocrisie
Sirius
Le train est bondé, à l'habituelle. Ça nous empêche pas de récupérer Peter au milieu du bordel et de chercher un wagon. Evans semble franchement hésitante à partager un compartiment avec nous et je la comprends. James cache très mal son crush, et j'ai pas toujours été sympa avec certaines de ses... fréquentations. L'inverse est également vraie, cela dit. Snape m'a fait plus d'une saloperie.
"Hey, les gens !"
Un claquement de doigt résonne et je me retourne pour voir Dorcas Meadows passer la tête pour un compartiment. Elle hausse un sourcil en voyant la taille du groupe.
"Si vous êtes prêts à vous serrer, on a de la place !
- Dorcas !"
Marlène lui saute dans les bras - littéralement, elle a décollé du sol. Je roule des yeux, pas prêt à admettre qu'elle est absolument adorable (mais les faits sont là). On entre dans le wagon et nous installons comme on peut, vu que Frank Longbottom et Alice Fawley sont également dans le wagon. Je salue le Pouffsouffle d'un signe de tête et d'un sourire et m'installe près de la fenêtre.
"Traître."
Je me tourne vers ma petite amie, un peu confus. Apparemment, elle veut ma place. Je hausse les épaules.
"Fallait être rapide. Assieds toi par terre si tu veux un siège."
Elle roule des yeux, mais si il y a une chose que Marlène apprécie c'est bien s'asseoir n'importe où, elle suit donc le conseil avec une dose raisonnable de regards noirs à mon égard. Même comme ça, on est serrés, et Evans se dirige vers la sortie dès que sa valise est dans le porte-bagage.
"Je vais dans le wagon des préfets vérifier que personne a besoin d'aide ! À toute à l'heure !"
Apparemment, l'altruisme et l'envie de fuir sont un mélange puissant. Rémus lui lance qu'il la rejoindra bientôt juste avant qu'elle claque la porte. La voix de Marlène s'élève depuis le sol.
"Je savais qu'elle était claustrophobe, mais wow, c'était brusque."
Dorcas lui file une tape sur la tête, ce qui me fait penser que je devrais probablement la défendre, mon rôle en tant que petit ami ou une connerie comme ça, mais elle éclate de rire avant que je puisse dire quoi que ce soit.
Un silence s'installe pendant un moment, que Peter casse en demandant si on a passé de bonnes vacances. Ça fait bizarre, ne pas être juste tous les quatre dans le compartiment, mais la présence des autres n'est pas déplaisante. Bon, dans le cas de Marlène, je suis biaisé, mais Frank est un des quelques sang-purs que j'apprécie et bien que je connais moins Alice, sa famille a prit ses distances avec la mienne et rien que pour ça je les estime.
Meadows, c'est celle que je connais le moins. Mis à part qu'elle et Marlène sont allées ensemble à la fête d'Halloween en quatrième année et qu'elle est brillante en magie médicale, je sais rien d'elle. Elle évite les fêtes non officielles, ne joue pas au quidditch et ne vient pas du même milieu que moi, mes principales raisons de croiser quelqu'un en dehors des cours.
Si on ajoute qu'on suit pas les mêmes options...
"Mange tes morts !"
Le hurlement me fait sursauter. James a apparemment pioché une carte peu avantageuse à la bataille magique qu'il a engagé avec Meadows et Frank. Dorcas ricane et repousse une dread derrière son épaule, apparemment confiante. Entre les Jokers qui échangent de carte avec les autres chiffres et les différentes cartes pièges, je le serais moins à sa place.
Pendant les minutes suivantes, j'observe la partie, balançant des commentaires moqueurs régulièrement. Le train démarre bientôt, quittant finalement la gare, et Rémus se lève pour faire son devoir de Préfet.
Ce genre de responsabilités sont cauchemardesques, honnêtement, je sais pas comment il fait. Quelque chose à propos d'aimer rendre service et de maturité.
Le temps passe, on commande un nombre absolument malsain de bonbons, joue à des jeux à la con. Evans et Rémus finissent par revenir s'asseoir avec nous, déjà dans leurs uniformes. Personnellement, j'attends toujours le dernier moment.
"Regarde !"
Marlène se tourne vers moi, un immense sourire sur les lèvres. Elle est debout, accoudée à la fenêtre, observant la lumière dorée de fin d'après-midi embraser le paysage.
"C'est magnifique !"
Je la rejoins, penchant la tête dehors. C'est effectivement superbe, autant que je peux en voir à travers les cheveux qui me volent dans la gueule.
Un rire euphorique passe à mes oreilles et je me tourne vers Marlène, observant ses cheveux blonds entraînés par le vent, ses joues rosies par la bise, son sourire éclatant.
Bordel, je l'aime.
Sans pouvoir m'en empêcher, je prends sa joue en coupe, accroche mes yeux aux siens dans un geste interrogatif. Elle hoche la tête avec enthousiasme et je laisse échapper un bref rire à son expression avant de l'embrasser, pleinement, profitant.
Ce qui me fait briser le baiser est un ton d'étranglement derrière nous. Je me retourne et Frank me regarde avec l'expression de quelqu'un qui vient de voir un épouventard faire un câlin à un détraqueur : complètement effaré, légèrement horrifié et un peu fasciné, avec une bonne dose d'incompréhension.
Oups. J'avais totalement oublié qu'il n'était pas au courant, et connaissait jusqu'à présent la version officielle, à savoir, Marlène et moi nous detestons cordialement et sommes rivaux de longue date.
Ce qui, à la réflexion, va probablement rendre cette année scolaire... ehm... intéressante. Je me penche vers Marlène, murmurant à son oreille afin que seule elle entende :
"À ton avis, combien d'arrêts cardiaques on va provoquer rien qu'en Septembre ?"
Elle explose totalement de rire, se penchant en arrière, toujours accoudée à le fenêtre. Ce qui nous vaut une accusation de gaminerie par Lily Evans, et autant Marlène est suffisamment de mauvaise foi pour dénier ce genre d'accusations, autant je ne me lancerais pas sur ce terrain.
La préfète a probablement raison sur la ruine capillaire que cause le vent écossais, ce qui me pousse à attacher mes cheveux en chignon, tentant de sauver ce que je peux. Marlène ignora totalement cette possibilité ce qui, vu sa longueur et nature de cheveux, est totalement stupide.
Mais sans ses décisions stupides et impulsives, je n'aurais jamais pu être avec elle, donc je ne vais certainement pas me plaindre. Je suis peut-être impulsif téméraire et ne sait pas gérer mes émotions, mais je suis pas hypocrite.
Deuxième chapitre sorti, une scène miroir à l'Épilogue du tome précédent, et un point de vue Sirius impromptu ; que demande le peuple?
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