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Les jours se succèdent, les heures d'entraînement s'élargissent, le comeback démarre, les performances n'en finissent plus, les émissions sont de plus en plus nombreuses, la fatigue est devenue une compagne quotidienne, et alors que tout ça commence à peser sur le moral des membres, moi j'en suis presque soulagé.

Il me fallait une pause, quelque temps pour pouvoir digérer tout ce qui se passait dans ma vie. Des choses que je ne contrôlais pas, que je n'arrive toujours pas à contrôler. Des choses qui m'effrayent, qui me rende euphorique, qui me font croire que tout ceci est réel alors que j'en doute très fortement.

Il fallait que je prenne le temps de souffler, pour ne plus me sentir compresser, pour ne plus avoir le souffle couper, comme si j'étais en apnée durant des semaines entières, à angoisser, le cœur battant à tout rompre.

Angoissé de me demander si j'allais pouvoir un jour me confesser à la personne que j'aimais, de me demander si j'allais perdre une amitié si précieuse à cause de mes absurdes sentiments, angoissé d'espérer inutilement une quelconque réciprocité.

Angoissé parce qu'il devient possessif, parce qu'il devient jaloux, parce qu'on commence à devenir trop intime et que ça m'effraye de plus en plus de me retrouver sans rien du jour au lendemain.

Angoissé parce que je commence à ne plus avoir de retenue, parce que je n'arrive plus à m'empêcher de vouloir toujours plus. Vouloir lui dévorer les lèvres, le toucher simplement ou caresser son corps sous toutes ses coutures. Vouloir l'allonger dans son lit alors qu'il a les joues rouges et le regard fuyant de gêne, le serrer dans mes bras, l'embrasser, lui dire que je l'aime pour qu'on finisse par ne plus faire qu'un, dans une bulle de bonheur simple mais tellement passionnée.

Je n'ose plus m'approcher de lui parce que j'ai tellement peur de le brusquer. Je ne peux pas faire de faux pas, j'ai trop à y perdre. Il a confiance en moi et je veux qu'il comprenne que mon amour pour lui est tellement fort que tôt ou tard il finira par en être contaminé. 

Alors grâce à ces journées bien remplies, j'ai réussi à m'éloigner de lui le plus délicatement possible. J'ai réussi à prendre la pause dont j'avais absolument besoin pour m'empêcher de craquer complètement. J'ai réussi par je ne sais quel miracle à m'arrêter la dernière fois, et je savais pertinemment que si je ne m'éloignais pas de lui quelque temps pour que la pression redescende, j'allais finir par réellement le forcer à faire quelque chose pour laquelle il n'était pas prêt.

Je ne me suis pas éloigné totalement bien évidemment. Je suis resté proche de lui malgré tout, en lui parlant chaleureusement comme j'arrivais à le faire avant, en riant, en souriant, en mangeant, en profitant des moments qu'on passait ensemble, mais jamais sans quelqu'un d'autre avec nous. C'était la règle que je m'étais fixé. Si nous n'étions jamais seuls, alors rien de mal ne pouvait arriver.

Seulement, comme une mauvaise habitude, mes regards posés sur lui n'ont jamais cessé. Ils n'ont fait que s'accroître au fur et à mesure que je prenais mes distances, tout comme les siens à mon encontre. Nous nous observions en silence, et je le surprenais souvent à me dévisager avant même que je ne le fasse. Je le voyais se contrôler difficilement lorsque j'étais trop proche de Jooheon, ou même de quelqu'un d'autre, et cela me satisfaisait énormément. Ça me réconfortait dans l'idée que je ne lui étais plus si indifférent et ça me faisais un bien fou. Je me sentais important, et se sentir important pour la personne que l'on aime, c'est un sentiment indescriptiblement parfait.

- Hoseokkie hyung ? entends-je derrière moi alors que j'allais ouvrir la porte donnant sur ma chambre

Ça y est. Cette petite voix douce et ô combien adorable m'appelle enfin. La pause est finie. Que va-t-il advenir de « nous » ?

- Mmh ? réponds-je en me retournant, le cœur tambourinant contre ma poitrine

- Tu viens dormir avec moi ? place-t-il, de sa bouille tendre et enfantine, légèrement gêné

Comme si j'étais capable de refuser.
Regardez-moi ce visage tout mignon.
Oh mon Dieu je craque, ayez pitié de mon âme.

- J'enfile quelque chose et je te rejoins, souris-je tendrement

Avec plus de confiance, il me rend mon sourire en acquiesçant et je m'engouffre rapidement à l'intérieur de la pièce.

- Je vais dormir avec Wonnie, préviens-je mon colocataire, celui-ci déjà affalé dans son lit

- On ne pensait pas que vous tiendrez aussi longtemps, sourit-il malicieusement. Qui a cédé en premier ?

Ces idiots. Toujours à comploter derrière le dos des gens. Ils sont infernaux mais c'est comme ça que je les aime.
Après tout, s'ils n'avaient pas été là, rien de tout ça n'aurait pu se passer, et qui sait, peut-être que j'ai réellement une chance avec lui finalement...

En espérant que je n'espère pas dans le vide parce que plus le temps avance, et plus l'entaille sera profonde.

- Lui, souris-je, un peu plus que je ne l'aurais sans doute dû, puisqu'il se moque ouvertement de moi

- Je suis heureux pour toi hyung, continue-t-il tendrement

- Merci ! J'y vais, bonne nuit Heonnie ~

- Bonne nuit Bunny hyung ~

Je suis tellement content qu'il n'y ait plus rien de gênant entre nous. Il a arrêté ses gestes et questions ambiguës quand il a aperçu que cela devenait plus concret entre le plus grand et moi, et je lui en suis très reconnaissant. Peut-être qu'il n'était pas amoureux de moi au final, peut-être que je me suis fait des idées et qu'il essayait simplement de me pousser à m'affirmer pour pouvoir conquérir plus facilement l'homme que j'aimais. Je ne le saurai peut-être jamais et je pense que le mieux c'est de ne plus y penser, lui comme moi.

- Tu en as mis du temps, m'accueille le paresseux allongé avec la couette lui remontant jusqu'en dessous des yeux

- Veuillez m'excuser, pouffé-je

Il ne répond rien et soulève les draps pour m'inciter à m'installer dessous, ce que je ne traîne pas à faire.

L'un en face de l'autre, nos regards s'attachent et nous restons silencieux durant de longues minutes qui me paraissent très apaisantes.

Je vois bien qu'il réfléchit. Il n'ose pas parler, il ne sait pas comment formuler sa phrase, ou s'il devrait en sortir une. Il a besoin d'éclaircir les choses mais il faut qu'il s'arme de courage pour ça.

- Tu m'as demandé de ne plus m'éloigner, mais, je ne peux pas y arriver si c'est toi qui t'écartes de moi, souffle-t-il, peiné. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que tu as perdu patience ? T-tu... tu as dit oui à Jooheon ? articule-t-il difficilement de sa voix tremblante et incertaine

- Dire oui ? Il ne m'a rien proposé, qu'est-ce que tu racontes, soupiré-je. Je ne pense pas à lui de cette manière tu devrais le savoir mieux que quiconque

- Avec le temps, tu pourrais apprendre à l'aimer, rien n'est sûr...

- Arrêtons-en là parce que tu commences à m'énerver avec tes paroles ridicules, commencé-je, légèrement énervé qu'il ne me fasse pas assez confiance

- Je suis-

- -désolé, je sais Hyungwon, je commence à comprendre, le coupé-je légèrement agacé par son absurde jalousie

Il baisse la tête et ne dit plus rien. Il angoisse, il n'a pas assez confiance en lui et tout ce que je fais c'est le rabaisser plus encore.

- Excuse-moi, je suis fatigué, continus-je calmement. On devrait peut-être simplement dormir, tu ne penses pas ?

Ses grandes mains remontent doucement et finissent par s'accrocher à mon t-shirt. Il fixe ces dernières et expire lentement et silencieusement tout l'air que pouvaient contenir ses poumons.

- Tes lèvres m'ont manqué, murmure-t-il. Embrasses-moi s'il te plaît

- Arrête. Ne dit pas de telles choses, je t'en prie, le supplié-je

Ses doigts se resserrent autour du tissu de mon haut et je sens son souffle se rapprocher de moi. Mon cœur bat beaucoup trop vite, ma poitrine commence à me faire mal.

- Tu es insensible à ce que je peux ressentir. Tu n'imagines même pas à quel point ça a été dur pour moi de m'arrêter dans cette salle de bain. Je ne veux pas te faire de mal, je ne veux pas aller trop vite, continué-je, la voix brisée. Je ne suis pas un surhomme, je suis un être humain, avec des limites à ne pas franchir... terminé-je, les paupières closent et la respiration beaucoup trop rapide

- Embrasses-moi chastement, s'il te plaît, souffle-t-il contre mes lèvres. Je ne t'en demande pas plus. La prochaine fois qu'on sera seuls... ont p-pourra peut-être essayer... p-plus de chose... conclut-il, le rouge aux joues et les mains tremblantes posées contre mon torse

- Tu as intérêt à tenir ta parole Chae Hyungwon, soupiré-je en complétant les centimètres qui nous séparaient

Ma main droite se pose sur sa hanche, alors que la sienne passe délicatement dans mes cheveux. Nos lèvres bougent doucement l'une contre l'autre, c'est timide et agréable, ça fait un bien fou. Mon ventre gargouille de bien-être et son cœur bat tellement fort que je le sens taper contre ma propre poitrine.

Cet instant est tellement parfait que je pourrais en pleurer. La gorge nouée, les yeux humides, je finis par m'éloigner à contre cœur de mon meilleur ami. J'ouvre les yeux et l'observe s'endormir lentement. Avec un sourire amoureux collé aux lèvres, mon pouce caresse sa joue en petit cercle.

- Merci, souffle-t-il d'un air apaisé

Alors que je m'apprêtais à baisser la main, la sienne se pose sur la mienne et la retiens, me surprenant quelque peu. Les yeux toujours fermés, il sourit et replace son bras en dessous de la couette.

- Tu aimes quand je fais ça ?

- Mmh, mmh, affirme-t-il. C'est doux et agréable, ça me berce

Ma bouche s'étirant jusqu'à rejoindre mes oreilles, je continue de faire voyager tendrement mes doigts sur son visage, l'esprit serein.

- Bonne nuit mon ange, chuchoté-je enfin, en posant mes lèvres sur son front, ses joues, son nez et ses lèvres

- B-bonne nuit, répond-il, tout rouge

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- Heonnie est venu dans notre chambre hier soir, sourit de toutes ses dents Minhyuk

- Ce qui veut dire que tout le monde est au courant, lève les yeux au ciel Kihyun

- Doooonc... raconte, sourit le cadet

- J'en sais trop rien, dis-je, un peu embrouillé. On s'est déjà embrassé plusieurs fois, mais je ne suis pas sûr qu'il ait de réels sentiments à mon égard, conclus-je, attristé

- Hoseok, soupire le chanteur principal. Je ne voudrais pas parler trop vite, mais ça m'étonnerait que quelqu'un d'indifférent fasse autant d'effort par peur de perdre une personne proche...

- C'est vrai, sourit niaisement le leader

- Merci pour cette intervention mon cœur, balance le plus jeune, avant de poser ses lèvres sur celles de ce dernier dans un rapide et simple baiser. Et pour quelqu'un comme lui, crois-moi, il en fait déjà beaucoup, sourit-il en s'adressant à moi, m'incitant ainsi à être plus optimiste

- Mmh, soupiré-je, la tête penchée en direction de mon café

- Il y a des gens plus lents que d'autres, continue d'être patient, d'accord ? conclut simplement Kihyunnie

J'hoche la tête et continue mon petit-déjeuner.

Le plus grand finit enfin par rejoindre le séjour et après avoir préparé sa boisson chaude, il vient s'asseoir à mes côtés, un sourire chaleureux aux coins des lèvres alors qu'il me fixe.

Cela me déstabilise légèrement mais je réponds à son bonjour silencieux avec plaisir.

Mes doutes du matin viennent de s'envoler en un éclat. Je ne pense plus à rien hormis sa bouille d'ange qui me regarde comme si j'étais la chose la plus précieuse de sa vie, laissant mon ventre se tordre de bonheur.

Ses cheveux en bataillent, ses yeux à moitié fermés, sa bouche gonflée à cause des heures de sommeil qu'il venait de passer. Il est parfait, j'ai envie de le serrer dans mes bras et de l'embrasser pendant de longues minutes, jusqu'à ce que quelqu'un vienne nous arracher l'un à l'autre parce que cela deviendrait trop gênant. Oui, j'en meurs d'envie. Mais je sais qu'on est encore bien loin de cette relation.

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Après cette journée fatigante d'entrainement, je finis par m'étaler de tout mon long dans mon lit en un énorme soupire à fendre l'âme. Mes yeux se ferment rapidement alors que j'entends la porte s'ouvrir et se fermer. J'imagine que c'est Jooheon qui aimerait lui aussi plonger dans le sommeil.

Le lit s'affaisse sous un second poids et je découvre en ouvrant les yeux que c'est Hyungwon, assis au bord, le regard posé sur mon torse dénudé.

- Hyunggie ? Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je, curieux

- Il commence à faire plus froid, et sans toi, j'me les gèle, confie-t-il, avec cette assurance et cette simplicité qu'il avait lorsque nous étions de simple amis

- Tu as réfléchi longtemps pour trouver cette excuse ? pouffé-je

- Environs... rapidement, sourit-il

- Allez dépêchons-nous, je suis mort de fatigue, souris-je niaisement en me relevant avec difficulté

- Vas-y déjà, moi j'vais pisser, comme ça tu as le temps de réchauffer le lit, balance-t-il en filant vers la salle de bain

- Les désirs du Prince Hyungwon sont des ordres, soupiré-je dans mon coin

Allongé dans ce petit lit une place, je le vois revenir, souriant, avec ses longues jambes dénudées grâce à sa tenue qui ne compte qu'un boxer et un t-shirt trop grand pour lui. Son épaule dépasse d'un côté ce qui rend le tout extrêmement sexy et mignon à la fois. Mon bassin fourmille et la chaleur me monte aux joues. Il s'approche à pas de félin et se glisse à mes côtés. Mon cœur bat encore une fois beaucoup trop vite et mes mains commencent à trembler. Il faut que je me calme et que je pense à autre chose parce que je ne vais pas tarder à perdre mon sang-froid. Sur le dos, le regard bloqué sur le plafond blanc de la pièce, je sens ses mains s'enrouler autour de mon bras alors que son menton se pose sur mon épaule. Son souffle se répercute contre mon cou, faisant frissonner ma colonne vertébrale. Je soupire bruyamment pour reprendre mes esprits, éteint la lampe de chevet et lui embrasse tendrement le front.

Pourvu qu'il ne se contente que de ça.

- Bonne nuit Hyung, murmure-t-il beaucoup trop proche de mon oreille

Merci Seigneur.

- Bonne nuit Trésor ~

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