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Il n'a pas croisé mon regard une seule fois aujourd'hui.
Coïncidence ? Je ne pense pas.

Ah ça y est...

Il est 18h17 exactement, et c'est la première fois aujourd'hui que son regard croise le mien.

Et oui, le reflet du miroir de la salle de danse, ça compte aussi.

Je ne vois qu'une seule raison à son agitation...

Non pitié, Hoseok ressaisis-toi ! Ne soit pas gêné, soit confiant !

Bombe le torse, sourit fièrement, soit beau gosse et tais-toi ~

Il rougit là ? Juste après m'avoir regardé ? Je me fais des films ?

Ok s'en est trop.

- Hyungwon, tu veux bien venir avec moi deux secondes ? demandé-je en partant déjà vers les vestiaires

Quelques secondes plus tard, il est là, debout, le regard fuyant et les mains maladroitement posées le long de son corps. Je suis appuyé contre les casiers, le regardant avec intensité, faisant semblant d'être fâché. Il n'aime pas quand je suis énervé, je le sais. Ça ne m'arrive pas souvent mais quand on en arrive là il ne sait jamais quoi dire ou quoi faire, il est angoissé et ne sait pas comment réagir. Il déteste le conflit.

- Chae, regarde-moi, ordonné-je, le ton plus froid que je ne l'aurais cru

Un frisson lui parcourt l'échine, il relève difficilement le visage, et plante ses iris dans les miens. « Chae », ça n'annonce jamais rien de bon en général, il le sait.

- Tu vois, ce n'est pas si compliqué... mmh ? dis-je, le sourcil arqué

Il hoche la tête.

Arrête d'être mal à l'aise, arrête d'être aussi soumis, ça m'énerverait presque réellement.

Je soupire, m'approchant à pas de félin de lui. Je le plaque contre les casiers, les mains de part et d'autre de son corps. Je ne lâche pas ses prunelles et j'attends comme ça quelques instants.

Une fois qu'il devient beaucoup trop mal à l'aise, je prends enfin la parole.

- Est-ce qu'un petit ami devrait réagir comme ça, d'après toi ? susurré-je, le visage beaucoup trop proche du sien pour mon propre bien

Il baisse de nouveau la tête, et là j'ai envie de le secouer de toutes mes forces.

- Merde, Hyungwon ! dis-je, peut-être un peu trop fort

Il sursaute et me regarde, légèrement affolé.

- Tu peux arrêter d'être aussi lâche ? Si tu pouvais te dépêcher à me rejeter, ça m'arrangerait, j'aimerais que tu évites de me faire souffrir inutilement... soufflé-je, en me reculant

- Non, attends ! dit-il, en s'agrippant fermement à mon poignet

- Tu ne sais dire que ça ? dis-je, en enlevant ses mains

Il paraît effrayé, il ne sait pas quoi faire et reste planté là, avec son regard de chien battu.

- Tu ne veux pas me perdre ? demandé-je, calmement

Il secoue la tête.

- Qu'es-tu prêt à faire, là tout de suite, pour que je ne parte pas en finissant tout ce qu'il peut y avoir entre nous ? continué-je, le visage neutre, a contrario de mon cœur

- Tu n-ne peux pas partir. Je... je ne sais pas quoi faire, s'il te plaît, l-laisse-moi du temps... murmure-t-il, la tête baissée

Je relève son menton grâce à mon index, et le regarde dans les yeux. Les larmes noient les siens et mon cœur se serre rien qu'à cette vue.

- Ne me fais pas ça, chuchoté-je. Je ne peux pas te résister lorsque tu es dans cet état

Il me fixe de ses prunelles larmoyantes, ma poitrine me fait souffrir et mon instinct de le dévorer tout cru remonte à la surface.

Il continue de pleurer silencieusement et mon self-control atteint ses limites. Je le serre dans mes bras, caressant son dos doucement. Il tient fermement l'arrière de mon t-shirt de ses mains et nous restons comme ça un moment le temps qu'il reprenne ses esprits.

- Fais ce que tu veux Hyungwon, souris-je chaleureusement. Peu importe ce que tu feras, je serai toujours fou amoureux de toi. Ça a été, et se sera toujours toi, dis-je en lui caressant la joue

Il ferme les yeux, respirant calmement, l'air apaisé. Quelques larmes coulent encore sur ses petites joues adorables et sa main se pose sur la mienne, celle qui le caresse amoureusement.

Pourquoi tu me fais ça ?

Je m'approche discrètement de lui, et pose mes lèvres sur les siennes. Je me retire rapidement, et l'observe, le cœur battant la chamade. Il est tellement parfait.

Ses yeux sont toujours fermés, il attend je ne sais quoi... mais ses lèvres, elles, elles m'appellent, elles me hurlent de les mordre, de les lécher, de les sucer, de les torturer divinement.

Je vais devenir dingue, vraiment, je vais sérieusement perdre patience.

Mes lèvres se collent de nouveau aux siennes, mes deux mains sont désormais sur ses joues et je remue délicatement ma bouche. Ma langue s'aventure à l'extérieure et caresse gentiment sa lèvre inférieure. C'est si doux, si sucré, si putain de délectable.

Je suis allé trop loin, j'ai envie de continuer mais je ne peux pas. Je ne sais pas s'il va y survivre. Je ne sais même pas si moi je vais réussir...

Il reste là, pantois. Il ne me prend pas dans ses bras, ne me retient pas, n'essaye rien du tout. Il se contente juste d'attendre que ça passe...

Je suis en train de vivre un moment magique, que je ne pensais jamais pouvoir vivre, et tout ce à quoi je pense, c'est qu'il attend juste que ce supplice s'arrête.

Après quelques pressions supplémentaires, je décolle mes lèvres des siennes, le regard fixé à ses paupières closes.

Je n'arrive même pas à y éprouver du plaisir et de la joie. J'ai envie de pleurer, je me sens tellement mal.

Il ouvre les yeux et fuit toujours mon regard.

- Merci de ne pas t'être enfouis, soufflé-je, un faux sourire planté sur le visage

- Hyung... je ne fais que te faire souffrir, n'est-ce pas ? dit-il, attristé, les mains de nouveaux pendues à mon bras

Une énorme impression de déjà-vu me submerge et la boule au ventre me revient.

- Pense d'abord à tes sentiments, écoute ce qu'ils ont sincèrement à te dire, quand on sortira réellement ensemble, tu penseras au mien, souris-je faiblement, avec un clin d'œil

- Excuse-moi Hoseok, je suis vraiment désolé...

- Ne dit pas ce genre de phrase, ça sonne beaucoup trop triste, soupiré-je. On en reparlera plus tard d'accord ? Tout ce que je te demande, c'est d'essayer d'arrêter de me fuir, ça marche ?

Il hoche pour la 5000e fois la tête en me souriant timidement, et nous rejoignons la salle d'entraînement avec moins de tension qu'en y entrant.

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- Je ne participe à rien ce soir les gars, je suis mort, je vais me doucher, souffle fatigué le plus grand, tandis que je sors de la salle de bain, torse nu, la serviette sur la tête

- C'est libre ~ chantonné-je, alors qu'il s'avançait déjà vers moi

- Hoseok... commence-t-il avant d'entrer dans la pièce d'eau alors que je me dirigeais vers ma chambre. Tout à l'heure... commence-t-il. C'était agréable...

Il fonce ensuite dans la pièce que je venais de quitter, ne laissant pas de place à la réflexion.

Il est sérieux là ? Il pense s'en sortir comme ça ? Hors de question !

Je retiens la porte juste avant que celle-ci ne se ferme complètement, j'entre en le poussant sans délicatesse, le choppant au passage, après avoir refermé la porte, et le balance contre le meuble du lavabo, le fixant avec passion.

- Tu pensais sérieusement que j'allais laisser passer ça ? demandé-je, les sourcils relevés

Il est effrayé et étonné, il pensait sans doute que je n'allais pas réagir, mais c'est mal me connaître.

- J-je voulais simplement, q-que tu le saches, bégaye-t-il. Je voulais te faire c-comprendre que tu ne devais pas, arrêter d'essayer, continue-t-il, la tête toujours baissée. Je veux aussi te montrer que j'essaie, j'essaie durement, je te le promets...

Je ne me sens pas bien, pas bien du tout. Mon cœur est dans un état indescriptible, la tête me tournerait presque, j'ai envie de m'accroupir et de rester comme ça un long, très long moment, mais je dois faire face à tout ça avec confiance et détermination.

- Essayer quoi Hyungwonnie ? murmuré-je posément alors que mon corps était en feu

- De me faire, t-tomber amoureux de toi, balance-t-il dans un souffle

- Regarde-moi, ordonné-je tendrement, collant mon front au sien, nos regards s'attirants comme des aimants. Est-ce que tu aimes quand je viens dormir avec toi ? murmuré-je

- Oui, chuchote-t-il. Ton corps est bouillant, ç-ça fait du bien, complète-t-il, le regard perdu sur mon menton

Oh ~

- Tu aimes quand je te souris ?

- Oui. Tu es adorable, on dirait un enfant, j'ai toujours envie de te pincer les joues

- Tu aimes quand je suis avec Jooheonnie ?

- Non. Ça m'énerve, j'ai mal à la poitrine et mes mains tremblent. J'ai tellement peur d'être remplacé... souffle-t-il

- Tu as apprécié que je t'embrasse ?

- C'était, agréable, tes lèvres avaient le goût de la tartine grillée, elles sont douces et ta langue me chatouillait, c'était une belle sensation

C'est possible de mourir d'une crise cardiaque à un si jeune âge ?

- Pourquoi es-tu si franc ?

- Je ne veux plus te faire de mal, je veux te dire tout ce qui me passe par la tête, avec sincérité...

- Il était beau mon boxer bleu marine ?

- Tu as un corps de Dieu, ce n'est pas le boxer en soit qui est beau, c'est simplement que tu rends tout parfait

- Tu étais réveillé la nuit dernière ?

- Oui, hésite-t-il à me répondre

- Qu'est-ce que tu as ressenti ?

- J'avais chaud, très chaud. Tes soupirs inondaient mes tympans, ça m'a fait b-beaucoup d'effet

- Vraiment ?

- Oui... heureusement pour moi j'étais fatigué et je me suis vite endormis

- Tu te rends compte de l'effet que tu provoques en moi ?

- Non, pas vraiment...

- Tu me rends littéralement fou, quoi que tu fasses. J'ai envie de te faire tellement de choses... Tu n'imagines même pas lesquelles...

- J'ai une petite idée...

- Ah oui ?

- Mmh, mmh

- Ça te fait quoi de savoir que tu as bandé en entendant ton meilleur ami gémir ton prénom ?

- Au début, je trouvais ça gênant, déstabilisant, honteux. Je me disais que ce n'était pas normal, que je devais avoir un problème. Et puis, au fur et à mesure, cela devenait juste... tellement érotique. Je me suis dit que ça ne changerait absolument rien que je bande pour une belle femme ou pour un bel homme, ça reste une simple question de goût, de préférence. Un homme m'a excité. Et pas n'importe lequel. Le plus sexy qu'il m'a été donné de voir. Alors ce n'est pas vraiment honteux, c'est simplement humain...

- Il faut que je m'asseye, soufflé-je finalement après un long moment de silence

Je pose les fesses sur les toilettes, histoire de reprendre un tant soit peu mes esprits, même si je sais pertinemment que je ne me sentirai pas bien pendant un très long moment.

- Est-ce que ça va aller ? s'inquiète-t-il, s'accroupissant finalement, les mains posées sur mes genoux et le regard planté dans le mien

- Tu as une idée de ce que je veux faire avec toi ?

- J'imagine que tu veux qu'on s'embrasse à nouveau, et ç-ça ne me dérange pas du tout, avoue-t-il, complètement rouge de gêne

Il n'est pas dégouté par moi... il... il a aimé la sensation de mes lèvres sur les siennes...

- Tu me rends complètement dingue Hyungwon, balancé-je, complètement paumé, la tête entre mes mains. Tu n'imagines même pas le contrôle surhumain que je dois avoir pour te résister, toi et ta bouille innocente...

- Je ne suis pas innocent... et je sais que tu désir bien plus, souffle-t-il, le visage cramoisi. Mais, je n'envisage pas encore ce genre de chose, c-c'est beaucoup trop insen-

Sans réfléchir plus longtemps, mon corps agi seul, mes mains se cramponnent à ses joues, et mes lèvres se plaquent sur les siennes dans un mélange de douceur et de brusquerie. Il se tient à mes genoux et je ressens les tremblements de ses mains à travers mon être entier. Sa respiration est aussi désordonnée que la mienne, nos croissants de chairs se caresses délicatement jusqu'à ce que je me lève d'un bond et le pousse rapidement jusqu'au meuble du lavabo. Notre baiser s'enflamme légèrement, ses mains s'accrochent désormais à ma nuque, jouant même avec mes cheveux, tandis que moi, je maintiens ses hanches avec fermeté. Mon cœur ne suit plus la cadence, mon souffle est désormais incontrôlable, tout comme mes pensées et mes pulsions.

Je ne veux pas que cet instant s'arrête. Je veux continuer de l'embrasser, encore et encore, à la moindre occasion, tout simplement quand j'en ai envie, comme un couple le ferait.

Mais ce n'est pas ce qu'on est...

Mes mains glissent dans son dos, sous son t-shirt, et je caresse sa peau si agréablement douce. Je le sens frissonner sous mes doigts.

Ma tête va exploser ! Ce baiser est tellement parfait ! C'est tout ce que j'ai toujours voulu. J'en ai rêvé tellement de fois. Je n'arrive pas vraiment à réaliser. Je n'y crois pas, c'est tellement inimaginable.

Je glisse mon genou entre ses jambes et j'appuie doucement sur son entre jambes ce qui le fait gémir contre mes lèvres.

Oh mon Dieu ça lui fait de l'effet !

Je lui fais de l'effet ?

C'est grâce à moi qu'il est excité comme ça ?

Il s'agrippe un peu plus à mes cheveux et ses soupirs d'aises ne s'arrêtent plus.

Il faut que je me stoppe. Je ne sais pas s'il serait d'accord pour que j'aie plus loin et de toute manière je ne tiens pas à faire ça dans ces conditions.

Avec toute la force dont j'arrive à faire preuve, je m'écarte doucement de son corps qui était collé au mien et pose de nouveau mon front contre le sien. Nos respirations sont erratiques et je reste là quelques instants, histoire de reprendre quelque peu mes esprits. Ses yeux sont toujours clos et ses mains fermement accrochées à ma nuque. Je m'éloigne finalement un peu plus et me dirige rapidement vers la porte. Il se redresse et me fixe de son regard d'incompréhension et de frustration tandis que j'ouvre la porte en lui souriant tendrement.

- J'ai déjà tout essayé Hyunggie... Je t'ai tout dit, alors maintenant, c'est à toi de jouer, conclus-je en quittant la pièce pour rejoindre mon lit

Dans cette histoire, je suis le seul idiot à être amoureux.

Mais est-ce que lui aussi ne l'est pas finalement ?

J'aimerais tellement me mettre ça en tête. Sincèrement.
 

Est-ce que le petit jeu qu'on mène depuis quelque temps maintenant va réellement aboutir à quelque chose de concret ?

Il a l'air de plus en plus réceptif mais est-ce que je l'habitue simplement à mon corps ou est-ce que mes sentiments arrivent à transpercer sa carapace d'homme grand, fier et têtu ?

Je n'en sais rien et finalement je ne veux pas le savoir tout de suite. Je préfère largement me dire que l'homme que j'aime depuis plus de quatre ans est en train de tomber amoureux de moi.
Oh mon Dieu comme cette phrase semble si parfaite. J'en ai mal au ventre.

J'ai embrassé Hyungwon et il a participé. Il avait l'air d'apprécier et il en a même été excité.

J'ai foutu une érection à mon meilleur ami, bordel, j'y crois pas. C'est trop beau pour être vrai.

Tout ce qu'il a pu me dire dans cette salle de bain passe, encore et encore, des dizaines, des centaines de fois dans ma tête, et je m'endors ainsi rapidement, bercé par ses douces paroles qui retentissent pour la millième fois dans mon esprit.

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