Jadis l'ombre

Seul... Encore seul dans cette foutue pénombre. Pourquoi est-ce lui qui reçoit tout ! Tous les honneurs. Toutes les médailles... Toute cette foutue attention, alors que moi je n'ai que dalle. Je suis là pourtant ! J'existe moi aussi ! Mais, il n'y a personne qui ne porterait attention à un être aussi médiocre que moi je suppose ?

Cela fait trop longtemps que je suis enfermé ici. Trop longtemps que la personnalité, soit disant parfaite de l'autre idiot, effrite la mienne... Trop longtemps que nous ne sommes plus un, mais deux.

Tous ces mouvements, jadis nôtre, je les connais par cœur. Ça me rend malade. Il me rend malade. 

J'hésite entre la colère ou la jalousie. Probablement que je ressens les deux. Ces sentiments sont nouveaux pour moi qu'importe qu'ils soient bon ou mauvais... Je m'en fiche, je me sens enfin vivant même si je ne sais pas réellement qui je suis... 

Du moins... Je ne suis plus sa copie.... En fait, je m'en persuade tellement depuis si longtemps que je ne sais même plus depuis quand j'existe... J'en suis venu même à me créer ce joli tempérament de feu. Je ne pu m'empêcher de rigoler... Tout à mon honneur que je sois né avec une pointe d'humour. Il le faut bien... vivre ici est un véritable calvaire.

En fait, ce n'est qu'une illusion de vie. Ici, dans ce noir perpétuel, c'est plus une question de survie. Survivre pour ne pas disparaître à nouveau. Pour ne pas redevenir un.

Cette pensée m'écœure plus que je n'aurais pu l'imaginer. Seul mon acharnement et ma persévérance me garde loin de la disparition.

- Je peux t'aider moi, déclare une voix grave dans l'obscurité.

- T'es qui toi, crachais-je au tac. Montre toi ou reste dans ton trou ! 

Moi demander de l'aide ? Plutôt rester coincé ici. J'arriverai à trouver un moyen de sortir d'ici par mes propres moyens. Je n'ai pas besoin de personne et surtout pas d'une voix sortant de nulle part. Je suis né seul et je me débrouillerai seul.

La voix se mit à rire ce qui m'inspirai une nouvelle vague de dégoût. Si je pouvais seulement posséder un corps, je lui ficherais mon poing en plein milieu de sa face à ce vantard. Mais la seule chose que je pouvais faire ici, était de broyer du noir. Quel jeu de mot pourri pour moi qui ne suis qu'une ombre médiocre.

- Je pourrais t'aider, répète la voix. Je pourrais t'offrir ce que tu souhaites le plus... Être le maître de toi-même.

Je ne répond rien à ces mots doucereux. Être le maître de moi-même... C'est une utopie pour quelqu'un comme moi. Je ricane finalement à ces mots.

- Je ne suis pas stupide. Je sais qu'il y a toujours un revers à une médaille...

- Tu as raison. Je ne te mentirai pas, continua la voix. En échange, je veux que tu te débarrasses du héros nommé Link. Je crois que tu le connais bien.

Si j'avais possédé un corps, on aurait pu me voir sourire de toutes mes dents.

- Fallait le dire plutôt le vieux, ricanais-je, voyant enfin la porte de sortie s'ouvrir grande devant moi.

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