CHAPITRE PREMIER

An XX73

-Lidewij... mon heure est venue... mon enfant... tu dois... partir... trouve-toi une école. Mon éducation ne suffira pas et Andromeda t'a négligée...

- Maître Akyra... que suis-je censée faire tout ce temps ?! Je ne veux pas errer seule à ne rien faire ! Vous savez ! Vous savez ! cria son apprentie.

Les larmes aux yeux, elle luttait contre le désir de tout casser. De maudire les dieux. Elle revoyait encore une fois la mort en face. Le vieux sage mourant, respirant avec grande difficulté, prononça quelques mots :

- Lidewij... trouve-toi une école, d'accord ? (Il haleta) Et ensuite... fais ce que t'as dit ta mère... je sais que tu voulais la défendre... alors tu exécuteras ces paroles.. et quand tu auras accompli sa volonté... tu seras libre de faire ce que tu veux d'... d'accord mon enfant ?

-O... oui Maître Akyra, sanglota Lidewij.

Le pauvre était déjà presque à l'agonie, mais la jeune elfe était décidée à rester avec lui jusqu'à son dernier souffle. Maître Akyra souffla une dernière fois.

- Ah... que tu as grandi depuis ce jour funeste, chère Lidewij... Tu as maintenant...

Maître ne finit jamais la fin de sa phrase.

- Treize, lâcha Lidewij, toute sanglotante, entre deux spasmes. Cela fait treize ans que je suis née.

Lidewij pleura. Elle pleura très longtemps. Fit voler des objets en les envoyant se fracasser contre le mur. Elle invoqua même Hadès contre les lois anciennes, mais il ne répondit pas.

* * *

Lidewij traversa le salon vide en trombe. Elle se dirigea vers l'énorme armoire abritant les sabres et katanas de Maître, fit voler la vitre grâce à une quelconque pression de l'air sur le verre et s'empara du sabre qui lui avait toujours destiné : Kelatris. Maître aimait donner des noms aux armes, car il prétendait qu'elles avaient une conscience si son maître était attaché à elle. Et il avait toujours dit que Kelatris appartiendrait à Lidewij dès lors qu'il l'avait recueillie après le génocide de son clan. L'énorme temple dans lequel ils vivaient était plus du style grec qu'asiatique, comme d'ailleurs toutes les demeures de l'Elvyr-Ercdaya. Mais Maître Akyra avait des origines asiatiques des fenghuangs, qu'il lui avait toujours dit. « Alors pourquoi votre maison est comme celle de tous les autres, à la façon des temples grecs pour honorer les dieux ? » « Tu es maligne, lui avait-il répondu. Ici, ma chère enfant, rien n'est juste. Et même si je voulais honorer mes origines, je ne pourrais pas, mon enfant. Même si ma demeure est si éloignée du château royal qui te hante tant ».

Se saisissant de Kelatris, elle revint sur ses pas pour se retrouver devant l'escalier qui menait à sa chambre. Une grande chambre avec un côté sans mur. Avant, elle avait eu peur de tomber, mais Maître lui avait expliqué qu'il y avait une sorte de champ de force invisible qui faisait office de vitre. Et cette « vitre » donnait une merveilleuse vue sur la forêt Elvyr-Ercadyenne qui menait au village prochain.

Elle s'approcha de la malle brune où elle avait commencé à empiler une énorme quantité de vêtement pour ranger l'arme, les mains légèrement tremblantes à l'idée de tenir une arme. Elle finit de boucler sa valise puis la descendit au salon, essayant de ne pas regarder le cercueil en verre de Maître Akyra. Prenant un manteau et de solides bottes, elle jeta un dernier regard triste par-dessus son épaule avant de le diriger vers le papier que lui avait laissé son défunt tuteur et de quitter la demeure.




Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top