Chapitre 3 : Auguste

Dimanche 20 Août

La fin des vacances arrivait. Mais Clara n'avait toujours pas cédé. Elle ne partirait pas. Elle ne mettait plus un orteil hors de la chambre. Sage. Clame.

Mardi 22 Août

Aujourd'hui, un événement des plus surprenant se produisit. Un garçon, qui quelques temps avant jouait à la plage le long de la rivière, était venu sous la fenêtre de Clara. De là, il lui avait criée :

«-Eh toi ! Oui toi, là haut. Je t'ai vue nous regarder jouer. Tu veux venir ?»

Surprise, elle ne lui avait pas répondu. Comme il restait là, en bas, elle lui avait dit de monter. Et là, allez savoir pourquoi, elle lui avait parlé. Elle lui avait dit pourquoi elle ne pouvait pas venir jouer, pour quoi elle les regardait. Et il avait écouté. Là, assis sur le seul fauteuil de la chambre, il avait écouté sans l'interrompre. Lorsque ses camarades étaient venus à leurs tours sous la fenêtre en appelant "Auguste, Auguste, tu fais quoi ? Reviens!". Il était descendu, mais seulement après avoir promis à Clara qu'il reviendrait.

Vendredi 25 Août

Chaque jour depuis le fameux jour, il était revenu, comme promis. Soit il restait sous la fenêtre, soit il montait. Et il demeurait là, dans sa chambre, à parler peut-être, ou à jouer. Personne n'en savait rien car la porte restait close jusqu'à ce qu'il parte. Et elle restait là, le sourire aux lèvres.

Mercredi 30 Août (Après-midi)

Lorsqu'Auguste entra dans la chambre de Clara ce jour-là, il avait une idée bien précise en tête. Il ne voulait plus la voir se morfondre chaque jour un peu plus, se renfermer. Il voulait la voir être heureuse. Même s'ils leur fallaient désobéir.

Ce matin-là, lorsqu'elle vit Auguste entrer, elle sut que la journée serait mouvementée. Pourtant, il la rassurait, la soutenait. Il était ce qui lui permettait de tenir, de ne pas sombrer. Elle lui avait tout dit : son envie de voir la mer, ses parents qui n'étaient jamais là, sa malformation. Tout sauf le fait que sa malformation devenait de plus en plus grave. Mais ce matin les résultats de ses test avaient décidé de son destin pour elle. Et elle lui dirait tout. Alors quand il s'assit au bout de son lit, elle fut directe avec lui :

«-Auguste, tu te souviens de ma malformation qui avait un tout petit peu empiré ces derniers mois?

- Oui

-Je t'ai mentis. Elle est devenue très grave. Et maintenant... sa voix se brisa. Maintenant...»

Et elle éclata en sanglots. Elle ne pouvait pas ! Pas encore ! Pas maintenant ! Pas comme ça ! Auguste la serra contre lui, laissant ses larmes dégoulinées. Et il lui murmura à l'oreille :

«-Moi, j'ai un cadeau pour toi. Ce sera le plus beau cadeau de ta vie.

Elle le regarda les yeux embués.

-Je vais t'emmener voir la mer.»


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