1 - Aksel
Il y a cinq ans...
Je ne vois qu'elle.
Elle est magnifique.
Grande, élancée, blonde avec des formes qui ne laisseraient aucun homme indifférent. Son jean skinny bleu foncé met en valeur ses jolies fesses rebondies pour le reste, caché sous sa doudoune, je ne peux que l'imaginer.
Mais que m'arrive t-il ?
Pourtant, avant cette mission, je me suis assez vidé les couilles, non ?
Mon cœur l'appelle...
Ses grands yeux m'hypnotisent...
Je ne pensais pas que cela pourrait m'arriver.
Il faut que je reste concentré sur ma mission, celle de retrouver cette jeune fille disparue depuis une semaine. Nous sillonnons ce lieu, mon groupe d'intervention et moi-même, en collaboration avec la police nationale, pour des recherches plus poussées afin d'analyser tout ce périmètre. Dans la forêt de Chantilly, nous nous rapprochons des étangs. L'équipe cynophile encadre le périmètre et les chiens suivent cette piste. Et moi, pendant ce temps, je ne peux pas m'empêcher de la regarder.
Chaque jour, elle est là, présente sur les lieux pour essayer de retrouver notre disparue. Je vois bien que tout cela l'attriste, je remarque son souffle coupé à chaque fois que nous pensons avoir trouvé quelque chose. J'ai mal pour elle. Elle m'a l'air si fragile. Je ne sais pas ce que la jeune fille recherchée est exactement pour elle même si la ressemblance de la photo est frappante, elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Est-ce sa sœur ? Certainement et je sens bien que c'est important qu'elle soit là. Avec nous. Je me souviens de la fois où elle a fait une crise à mon chef pour être présente sur les lieux. Avec détermination et force, elle avait réussi son coup.
Après plusieurs heures à observer chaque recoin, le chef des opérations demande à notre équipe de nous équiper pour plonger dans les Étangs de Commelles. Ce lac tout en longueur va nous rendre la tâche ardue, en plein cœur de la forêt du domaine de Chantilly, il est entouré d'un chemin pédestre pour tous les amoureux de la nature, ce qui ne permet pas d'avancer rapidement. Un travail de longue haleine m'attend mais je sens que je ne sortirai pas indemne de cette mission.
Mes collègues et moi faisons demi-tour et retournons à notre camion pour le rapprocher et nous équiper. Je la croise de très près. Nos épaules se touchent presque. Nos pupilles se fixent. Leur couleur azur m'envoute. Ma respiration devient de plus en plus compliquée en la frôlant. Cela m'envoie comme une décharge électrique dans tout le corps jusqu'à mon sexe. Putain de merde ! Je secoue la tête et je m'active à marcher en direction de l'orée de la forêt. Mon regard croise celui de mon collègue et accessoirement mon meilleur ami, Tony.
— Qu'est-ce que tu as ? je lui demande.
— Moi ? Rien. Mais toi, tu vas te mettre dans une belle merde.
— Comment ça ?
— Je vois bien tes petits yeux qui déshabillent du regard la pauvre nana qui cherche la fille...
Je le coupe de suite.
— Arrête tes conneries, mes yeux ne déshabillent personne. Je bosse. J'observe juste.
— Ta bite observe aussi en mission, Aksel ?
— Connard !
Tony éclate de rire. Je lui donne un coup d'épaule en signe d'énervement. Il me perce à jour. C'est le seul à me connaître par cœur. Il sait d'où je viens. Il connaît mes plus grands démons. Il est comme un frère pour moi. Un lien de cœur unique en son genre. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans lui. Complètement paumé quand nous avons dû faire le choix le plus dur de toute notre vie, ma mère, mon frère et moi.
— Bon, allez les gars, on avance le camion et on se prépare. La zone est quadrillée pour aujourd'hui, suivant nos résultats, nous verrons pour l'élargir, annonce notre commandant.
C'est moi qui manœuvre le véhicule aujourd'hui. Je me place derrière le volant et mets le contact. Mes coéquipiers montent également et je démarre en trombe, troublé encore par ce bleu ciel qui me regarde. Nous empruntons les routes forestières pour être au plus près de l'étang. Ces bassins sont séparés en trois zones de recherches. Nous approchons de la première zone, l'étang Chaperon. Je me gare devant l'accès pompier et immobilise notre camion.
J'ai effectué avec Tony ma formation pour être pompier plongeur, il y a deux ans. Depuis ce temps, c'est moi qui gère le groupe de plongeurs en tant que chef d'unité, nous sommes quatre qualifiés pour cette intervention aujourd'hui.
— Les gars, on forme deux binômes, j'annonce à mes collègues.
— D'accord, répondent-ils à l'unisson.
— On fait comme d'habitude, si on repère quelque chose, on n'y va pas seul.
Ils acquiescent et nous commençons notre préparation. Chacun sort son matériel. Je sors ma combinaison et monte dans le camion pour l'enfiler. L'élasthanne, aux couleurs officielles des sapeurs pompiers, me serre et moule chaque parcelle de mon corps. Je prends mon rôle très à cœur. Faites qu'elle soit là, près de l'eau à m'attendre. Mais qu'est-ce qu'il me prend sérieux ? Mes pensées sont chamboulées par ces deux yeux azur.
— Tu rêves mon vieux ou quoi ? demande Tony.
— Heu... non ! Pourquoi ?
— Tu es long, tu penses encore à cette fille ? me questionne-t-il.
— Tu sais quoi Tony, ta gueule !
— Ho t'énerve pas ! dit-il en souriant. Allez, laisse-moi la place que j'enfile la mienne.
Prêt, je sors et pars prendre mon équipement de plongée. Ma bouteille d'oxygène sur le dos, mon masque et mes palmes, je m'approche de l'eau. L'eau va être gelée mais nos combinaisons sont faites pour ça. Mes deux autres compères ont mis en place le gonflable pour pouvoir naviguer. Je monte à bord et j'attends Tony pour aller quadriller la zone sous l'eau. Je prépare mon casque jaune qui est encerclé de deux lampes torches submersible et je lève ma tête pour voir ce que fait mon meilleur ami.
Puis, je la vois. Là, en face de notre équipe, près du camion. Nos regards s'accrochent une nouvelle fois et mon palpitant tachycarde. Une sensation étrange me prend. J'ai envie de la protéger contre vents et marées. Contre toute cette merde qui risque de voir le jour si nous retrouvons notre disparue. Je voudrais la prendre dans mes bras. L'envie de l'embrasser devient une obsession. Ma déesse, cheveux aux vents, provoque un sentiment nouveau dans mon cœur et dans mon corps. Je suis hypnotisé.
— Allez, c'est parti chef !
Tony. Il arrive toujours à point nommé. Je secoue la tête pour remettre mes idées en place. Je me reconcentre sur mon travail. Nous avançons au centre de l'étang et je décide d'y aller en premier. Tony me secondera.
Un dernier coup d'œil vers la fille de mes tourments et je me laisse plonger en arrière à la recherche de celle dont la disparition emplit de tristesse ses yeux bleus.
***
Quelques heures plus tard, aucun signe de cette jeune fille. Nous avons cherché dans les trois zones de l'étendue d'eau. Mais rien. Cette journée ne serait pas aussi difficile si je ne ressentais pas une sorte de brûlure en moi. Elle m'observe au loin, rongeant ses ongles d'inquiétude. L'obsession que j'ai pour elle est perverse. Comment puis-je être autant attiré par une femme faible et triste ? Comment puis-je avoir envie de la prendre contre cet arbre ? Mon cerveau et mon corps sont des traîtres. Je réagis au moindre signe d'elle. Je me déteste. Je les déteste mais c'est plus fort que moi. Une main sur mon épaule me fait sursauter.
— Aksel, on s'arrête là pour aujourd'hui. La nuit va bientôt tomber et il faut que vous vous reposiez votre équipe et vous, m'annonce le commandant.
— Très bien, Commandant.
J'appelle mes hommes et nous rangeons notre matériel. Je la vois au loin, pleurer après l'échec de cette journée. Nous n'avons toujours pas mis la main sur le moindre indice et ça me brise le cœur pour elle. J'ai besoin de me changer les idées. J'ai besoin d'oublier cette journée désastreuse qui me pèse plus que de raison. Pourquoi me demanderez-vous ? Je n'en ai aucune idée.
Tout en me changeant et me séchant dans le camion, j'appelle mon connard de meilleur ami.
— Tony ?
— Ouais..
— Ce soir, soirée au Cuban ?
— Quoi ? Tu n'es pas sérieux Aksel, on bosse demain ! me répond-il.
— Putain, vieux, faut que je pense à autre chose. Allez !
— Tu fais chier, sérieux ! Je te jure que si tu as la gueule de bois demain, ne compte pas sur moi pour te couvrir auprès du Commandant....
Je le laisse proférer des insanités à mon sujet et, le sourire aux lèvres, je sors du véhicule. Une fois prêts, nous reprenons la route de la Caserne.
Ce soir, j'ai besoin de me vider la tête et le corps.
***
Ce bar, en plein cœur de Chantilly, que j'affectionne tant, a un style urbain, où sont servis tapas et cocktails, les soirées sont souvent très ambiancées. Avec Tony, nous préférons venir ici plutôt que de finir dans des boîtes de nuit peu fréquentables. Nous aimons la nuit mais nous aimons aussi notre métier.
Après plusieurs verres de scotch vidés, me voilà à rire à gorge déployée avec la première blonde qui s'est présentée à moi. Avenante vers les parties qui l'intéressent, cette pimbêche cherche juste à se faire sauter et c'est ça que je veux. Lever une nana dans un bar pour me perdre en elle afin d'oublier la femme qui hante mes nuits.
Tony me regarde incrédule, aussi déchiré que moi, mais plus prudent tout de même. Il a vite compris la connerie que je compte faire ce soir mais ne me retient pas quand je me lève en bonne compagnie. Comment s'appelle t-elle déjà ? Aucune importance, je compte juste la baiser et la jeter comme le connard que je suis, que j'ai toujours été.
Je sors du bar, titubant un peu mais je ne perds pas de temps. Je l'attrape et la bloque contre un mur en l'embrassant férocement. J'ai toujours été adepte des coups d'un soir. Je ne veux pas de lendemain. Ce n'est pas pour moi. Pas avec les casseroles que je me traîne.
La blondasse couine d'envie et commence à passer sa main sur mon sexe.
Putain ! Rien ne se passe. Je reprends mes esprits et lui demande :
— On va chez toi ?
— Ok, beau gosse, viens c'est juste à côté.
Elle me prend la main et je la suis. Nous courons presque. D'envie pour elle certainement et moi, je n'en sais rien, je suis saoûl et je m'apprête à faire la plus grosse connerie de ma vie.
Arrivé en bas de chez elle, je ne regarde même pas l'endroit où nous sommes, ce qui m'intéresse c'est simplement de tirer mon coup. Nous montons les escaliers deux par deux jusqu'à une porte en bois d'ébène. Celle dont je ne connais pas le prénom, ou plutôt, dont je n'ai rien à foutre, essaye de la déverrouiller avec ces clefs. Je la bloque contre celle-ci, et lui murmure sensuellement.
— Dépêche-toi, ou je te prends à même cette porte.
Elle rigole doucement et gémit sous mes caresses expertes sur la base de ses seins. Je lui mordille gentiment le cou pendant que j'entends qu'elle s'active à ouvrir la porte de son appartement. Un semblant d'excitation parvient à faire éruption dans mon pantalon.
Purée, il était temps car je ne gèrerai pas une panne. C'est hors de question.
La blonde ouvre enfin et nous pénétrons dans son salon. Je n'ai pas le temps d'observer l'intérieur qu'elle se retourne et me saute dessus comme une sauvage. Putain, je vais m'éclater avec elle. Je ferme la porte d'un coup de pied et la colle dessus. Les yeux clos, j'essaie de savourer l'instant quand deux océans viennent s'immiscer dans mon âme. Je me stoppe directement en ouvrant un œil, histoire de vérifier que j'ai en face de moi la première connasse tirée dans ce bar. J'ai un moment de recul mais elle ne se laisse pas démonter. La blonde se débat un peu pour se remettre sur ses pieds et me force à reculer pour que mes fesses se posent sur son canapé en cuir noir. L'excitation dans ses yeux est remarquable, moi, comme un con, je suis obsédé par ces prunelles azur et ça me gonfle. Je ferme les yeux et je l'imagine avec moi à cet instant. Cette beauté qui me retourne le cerveau, ses formes qui me donnent envie de les caresser, ses yeux bleus qui me fixent à chaque avancée dans cette forêt. Elle est une réalité. Je ne peux pas l'ignorer. Alors que je sens qu'on essaye de me retirer mon t-shirt noir, j'ose regarder la nana devant moi. Elle n'est pas moche mais elle n'a rien à voir avec celle qui partage mes journées actuellement.
Elle me rend vivant et je ne connais même pas son prénom, merde ! Enfin pas celle que je vais baiser ce soir, mais celle que j'observe chaque jour pendant que je travaille, celle qui ne m'a pas décroché un mot mais dont les yeux parlent ouvertement. Celle pour qui mon cœur pourrait sortir de ma poitrine tellement il bat fort quand elle est près de moi.
Je secoue doucement la tête pour revenir à ce que la blondasse me fait. Les baisers qu'elle me donne ne me titillent en rien, elle caresse mes abdominaux et je peux voir qu'elle est ravie d'être celle que j'ai choisie ce soir au Cuban café. De ses mains, elle s'attaque à mon jean, qu'elle descend en bas de mes jambes et elle s'active à découvrir ce qui se cache dans mon caleçon. J'ai une demi-molle et j'ai peur de voir sa réaction dans ces yeux. Je n'ai jamais eu de problème avant.
Avant elle, Aksel ! hurle une voix dans ma tête.
Elle l'attrape dans ses mains et avec douceur me masturbe. Je me détends un peu plus sur le canapé et je peux m'octroyer un moment pour fermer les yeux la tête relevée basculée en arrière. Puis, je la vois. Ma blonde aux cheveux couleur blé. Je perçois ses deux billes couleur océan qui me sondent à travers les arbres de cette forêt. Je la revoie se toucher la lèvre inférieur en m'observant plonger.
Ma bite se réveille enfin. L'excitation grimpe d'un cran. Quand une bouche me prend entièrement, je succombe. Je relâche la pression de cette battue, de ces recherches. Les yeux toujours fermés, j'imagine celle pour qui mon cœur bat à la place.
Et c'est en observant sa silhouette, en visualisant ses deux yeux d'une beauté incroyable, que je me perds dans la bouche d'une autre.
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