Tu sais, parfois je m'efface,

Je disparais,

Je ferme les yeux,

Je me coupe du monde

 Et je vous oublie,

Je t'oublie.

Je m'imagine un monde sans peine et sans douleur,

Loin de celui-ci,

Emplie de haine et de rancoeur.

Parfois je m'efface,

Je vous efface,

Je t'efface

Et j'oublie.

Je m'imagine une vie douce et belle,

Loin de celle-ci,

Qui telle un ours m'ensorcelle.

Elle me broie de ses mots mordants,

Me griffe de ses tournants acérés,

Me séduit de ses rêves mielleux 

Et m'enjolive la vérité tranchantes.

Alors pendant un court instant,

 Je délaisse ma peine,

Refoule ma haine et mon dégoût,

Ravale ma colère et mon envie de vengeance

Et  vous abandonne en ce monde puéril,

Vous acquitte de vos dettes,

Vous efface de mon esprit.

Écouteur dans les oreilles,

Ou casque sur la tête,

Je refaçonne le monde à mon image 

Et quand enfin la musique s'arrête,

Qu'il est temps de revenir ici bas,

Qu'il est temps de passer la porte et de vous retrouver,

Je reviens plus légère de mon voyage éphémère.

Je vous ai oublié pendant un laps de temp,

Pendant un court instant  j'étais dans tes bras et j'aurais voulu y rester éternellement.