J'envoie chier le monde

Un nouveau compagnon ?
T'es qui ?
La voix dans ma tête ?
Ma conscience ?
Non, en fait peut importe je m'en fou.
Moi c'est Axel, j'ai 17 ans, et si tu t'attends à assister à la vie trépidante d'un ado tu peux repartir tout de suite.
Là je vais à l'orphelinat, oui je suis orphelin.
Triste hein.
Je marche sans grande motivation, je déprime, comme d'habitude.

Je sens une main m'agripper et m'entraîner dans une ruelle sombre à l'abri des regards.
Il va peut être se passer quelque chose une fois dans ma vie finalement.

- Tiens je te cherchais, tu te souviens de moi ?

Merde.
Un mafieux.
Oui je trempe dans des affaires pas net, mais que veux-tu, pas de famille qui m'attends, pas d'endroit où rentrer et pas de potes pour traîner.

- Où est mon fric ?!

Du fric ?
J'en ai pas, j'en ai jamais eu.

- Tu t'es bien amusé à jouer avec nous hein, mais là c'est fini, on joue plus, tu comprends gamin ? C'est la cour des grands là !

Amuser ? Moi ?
Je m'amuse jamais.
Est-ce que j'ai même déjà rit ? Où sourit ?
Ça fait quoi de sourire ?
Ça doit être agréable...
J'aime pas ce qui est agréable.

Il m'attrape par le col.
Il est en train de s'énerver.

- Où est mon putain de fric ?!

Il me donne un coup dans le ventre, dans la tête, dans les côtes...

- Tu l'a mis où ?!

Il me frappe.
J'ai peur.
Il me fait peur.
Il m'envoie un coup dans le ventre.
J'ai mal.
Je me retrouve projeté par terre, il est au dessus de moi et me tient toujours par le col.
Il continue de me frapper.

-Je te laisse une dernière chance, OÙ.T'A.MIS.MON.FRIC ?!

Je n'ouvre pas la bouche.
Je sais pas où est son argent. Et même si je lui disais, il me croirait pas. Alors à quoi bon gâcher ma salive.

- Tu t'obstines à fermer ta geule, très bien, je vais t'aider. Mais après ça, tu pourras plus jamais ouvrir t'a grande bouche.

Il va me tuer ?
De toute façon ça n'affectera personne, pas de parents, pas de potes et j'ai jamais eu de copine non plus. La preuve, je suis puceau.
C'est triste, je vais mourrir puceau.
Quoique, c'est peut-être mieux comme ça, parce que qui sais, goûter à ce plaisir m'aurait peut-être redonné l'envie de vivre.
Je ne veux pas vivre.

Il continue de me frapper, mon visage se tord de douleur. Je le vois sortir un couteau.
Alors c'est ça qu'on ressent quand on est sur le point de mourrir, la douleur ?
C'est pas comme si ça me changeais, la douleur et moi on est pote, elle m'a attraper quand je suis sorti du ventre de ma génitrice ( parce que cette femme qui m'a abandonné ne mérite pas que je l'appelle « mère ») et depuis elle m'a jamais lâché, avec la solitude on forme un trio d'enfer.

Je sens le couteau me faire des entailles un peu partout sur le corps.

Puis il lâche le couteau et il recommence à me frapper.
J'ai mal.
Je n'essaye même pas de me défendre, de toute façon, tout le monde meurt un jour, alors mourir maintenant ou plus tard quelle différence.

Ça doit bien faire 5 bonnes minutes qu'il me frappe sans s'arrêter.
Je commence à me repasser ma vie,
Moi qui ai toujours été seul,
Je n'ai jamais cru en la vie, en l'amour ni même au bonheur,
Dans mon monde seule la tristesse existe.
Si je n'avais pas été abandonné ma vie aurait-elle été différente ?
Qui sait, le monde est cruel.

Il reprend le couteau et le place au dessus de moi, un sourire malsain apparaît sur ces lèvres.

Alors je vais mourir ?
Bah, c'est pas comme si j'avais déjà vraiment vécu.

- Des dernière paroles ?

Quitte à quitter cette vie, autant dire ce que j'ai sur le cœur.

- J'envoie chier le monde.

- D'accord avec toi.

Et le couteau traversa mon corps, il le ressortit pour mieux le replanter, il recommença, encore et encore.
Au fur et à mesure que le couteau me plantait je vis trois silhouettes apparaître.
C'est la douleur,
Elle vient me chercher,
Accompagnée de la solitude,
Et de celle que je devine être ma nouvelle amie,
La mort.

J'envoie chier le monde.

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