Chapitre 4 : Charlie
VENDREDI 15 AVRIL 2016, 06 : 15 A. M.
TIME SQUARE, NYC
APPARTEMENT DE CHARLIE, CHAMBRE
Le silence régnait dans la pièce. Aucune vibration ne faisait trembler l'air, aucun mouvement ne fendait l'espace. Seul le battement cardiaque de la jeune cubaine perturbait ce vide perceptible.
Allongée sur son lit, les bras derrière la tête, les jambes croisées l'une sur l'autre, le regard vide, elle compte chaque minute, patientant dans le calme le plus complet. Ses pensées sont perturbées, vague, sans aucune maitrise. Alexis Rogers, la belle australienne aux doigts de fée, est la cause de cette soudaine insomnie. Les quelques traces de son passage, sont encore visible sur le corps de Charlie. Les sensations exquises qu'elle a pût ressentir pour elle ne sait quelle raison, une seconde fois, reviennent comme des échos s'estompant avec le temps. Les sensations disparaissent peu à peu et un sentiment de néant vient les remplacer, encore et encore. Ses lèvres pressant contre les siennes, descendant dans son cou, mordillant, suçotant cette partie sensible, baladant la pulpe de ses doigts au gré de leur envie, explorant chacune des fractions de l'anatomie de la belle aux yeux verts sans jamais toucher son intimité. Elle n'avait jamais connu autant de délicatesse avec des mouvements brutes et bestiaux, autant de douceur et de jouissance.
Les souvenirs reviennent, les gémissements ressortent alors qu'elle remarque sa main enfouit dans son caleçon, caressant sa partie sensible. Trouvant cette situation trop gênante et spontanée, elle retire brusquement sa main de là où elle s'était logée.
Pourtant, tous ces souvenirs en font renaître d'autre, tout aussi intense mais flou. Un sentiment de vécu s'empreint dans son corps, une question persiste dans sa tête, une question qu'elle voulait refouler puisqu'elle ne comprenait ni sa logique, ni son sens : "est-ce vraiment la première fois que je couche avec elle ?" Une question à l'allure simple mais finalement très complexe. Ses souvenirs s'embrouillent pourtant elle se résigne à comprendre. "Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" se disait-elle à voix haute, durement dans un souffle, voyant bien que ce n'était pas possible.
Elle fixe sa montre sur son poignet gauche, 7 : 30 A.M., elle doit partir dans une heure, elle n'a pas vu le temps passer, tellement que ses pensées corrompues par l'australienne l'ont transporté. Finalement elle décide de quitter la douceur de son lit et rejoindre la cuisine de son appartement pour préparer son petit déjeuner. Le silence y règne, la sérénité y respire, pourtant, le manque ne faisait que ronger Charlie, qui en se souvenant de la nuit passée avec sa future partenaire, n'avait pas l'esprit reposé.
Kylie, absente à la maison, est partie dormir chez une amie avec qui elle irait à l'école aujourd'hui. Charlie en avait profité pour sortir en boîte de nuit, pour décompresser et passer à autre chose, ramener une fille dans son lit. Mais elle avait bloqué au moment du baisé. Déboussolée, elle s'était enfuie du Night-Club, où elle s'amusait depuis presque deux heures et demie avec sa prétendante. Une heure et demi de marche lui avait permis de se calmer et rejoindre son appartement qui pourtant se situait à un quart d'heure de marche de la boîte. En définitif, elle s'était retrouvée à ressasser sa nuit agitée avec le beau mannequin aux yeux couleurs chocolat, l'empêchant de s'endormir.
Elle se prépare un thé Earl Grey, sort des œufs et du bacon, et fait ses œufs brouillés. Elle allume la télé et savoure son petit-déjeuner dans le calme.
* * * * * * * * * * *
Assise en face de son ordinateur, dans son bureau, érigé au dernier étage du Rockefeller Center, près du bureau du grand patron, Charlie trie les potentiels photos qui pourraient plaire à sa patronne. Chacune sont prises dans une tenue et une position différente, illustrant un sentiment ou une émotion différente, mystère, désir, sensualité, intensité, tentation, ... Finalement, seulement cinq sur cinquante pourront correspondre aux attentes d'Emilya Rogers.
* * * * *
C'est aujourd'hui que ce déroule la seconde confrontation entre la société Miss Vogue et Alexis Rogers, mannequin de Wilhelmina Models, afin de connaître la réponse de cette dernière au poste de seconde égérie dans la société gouvernée par sa mère qu'il faut rappeler, qu'elle déteste purement et simplement, au côté de la principale égérie Charlie Edwards, avec qui elle entretient une relation assez ambigüe. Cela risque d'être tendu et explosif.
Le stresse monte chez Charlie en repensant à la soirée d'avant-hier et à sa lâcheté au réveil dans la chambre de la frisée. Le rendez-vous est prévu dans seulement trente minutes, pourtant ses mains sont déjà moites au simple fait de rencontrer encore une fois, l'intensité de ses beaux yeux bruns.
Elle file quand même vers le bureau de sa patronne, le pas lourd de sens, fragilité, regret, appréhension. Cette dernière patiente dans son bureau, assis sur son siège au prix exorbitant, tapant frénétiquement sur le clavier de son ordinateur. Elle relève la tête et lance un sourire assez crispé à son employée qui lui répond par le même, redoutant l'arrivée temps attendu d'Alexis. Le stresse continue de grimper. On pourrait croire qu'un attentat va toutes les deux, les toucher, pourtant ce n'est qu'une simple femme qui répondra par oui ou par non à l'offre d'emploi émise par Emilya. Enfin simple femme n'est pas le terme que donneraient les deux femmes enfermées dans le bureau : affamée, aigrie, apathique, imprévisible, haineuse, dangereuse, tout puissante, insatisfaite, instable, contrariée, ennuyée, insensible, irritée et méfiante, en somme, une terreur à leurs yeux.
Encore dix minutes et la terreur débarque pour donner sa réponse. Dix petites minutes qui ne sont pas assez longue pour les deux femmes. Une sonnerie retentit, les faisant sursauter sur leur siège, une sonnerie de téléphone. Emilya active le haut-parleur de celui-ci et la voix de la dame à l'accueil résonne :
« - Votre fille vient d'arriver, elle se trouve en ce moment dans l'ascenseur. Elle va arriver dans cinq minutes.
- Très bien merci Ashley. Puis elle raccroche.
Levant les yeux vers le visage de Charlie, Emilya lui exhibe toute son angoisse et sa vulnérabilité. Charlie lui souffle : « tout va bien se passer. ». Plus les minutes et les secondes passent, plus la panique monte en Charlie. Le bruit de l'ouverture de l'ascenseur s'enclenche, le bruit de talons claquant contre le sol verni, résonnent dans les bureaux. Et voilà, c'est parti, la confrontation va commencer.
Une belle femme aux courbes avantageuse débarque devant la porte du bureau de la fondatrice, une belle brune aux yeux d'un sombre intense, de longues jambes, un fessier tonic, un ventre plat, une belle et ferme poitrine, des épaules fines, un visage délicat. Habillée d'un jeans noir, d'un-t-shirt uni blanc et d'un perfecto noir. Ses pieds sont chaussés de bottines en cuir noir fendues sur les côtés. Son look rock est accessoirisé par des lunettes larges de motard.
« - Je vois qu'on m'attendait avec impatience ! Constata la prétendant à l'offre d'emploi.
- Bonjour Alexis, annonça d'une petite voix tremblante, Charlie Edwards.
- Ah bonjour Charlie, tu sais quoi, hier, j'ai fait un rêve, j'ai rêvé avoir couché avec une belle jeune femme aux cheveux aussi noirs que le néant lui-même et aux yeux aussi verte qu'une pomme Granny Smith. Résuma-t-elle amèrement, regardant la belle brunette. Mais pourtant, ce matin, je me suis réveillée frustrée de découvrir mon lit vide parce que je pensais refaire des folies avec le corps de la mystérieuse fille. Etonnant non ?
- On n'est pas là pour parler de ça, je passerai chez vous ce soir pour en discuter.
- De quoi parlez-vous ? Interrompu la fondatrice, ne comprenant pas le sens de cet échange.
- Rien qui vous concerne/j'ai couché avec ta précieuse égérie ! Répondirent chacune, en même temps précipitamment Charlie et décontractée Alexis.
- Euh, d'accord. Pour revenir au sujet principale, qu'elle est ta réponse ?
- Avant de répondre, es-tu prête à faire quelques concessions ? Demanda arrogamment le model de Wilhelmina.
- Du genre ? Répondit suspicieuse Emilya.
- 25% de ton entreprise, un salaire de 500'000 $ par an et un bureau au même étage que vous, à côté de celui de Charlie.
- Mais c'est complètement fou un salaire de 500'000 $, répliqua bruyamment Charlie, outrée par les différentes demandes de son anciennes conquête, c'est 150'000 $ de plus que le mien.
- Alors ? Demande-t-elle ignorant l'exclamation de Charlie.
- Un bureau à côté de celui de Charlie, 15% de la société et un salaire de 450'000 $ par an.
- Quoi ? Fit Charlie dépassée.
- Je suis étonnée, je ne te pensais pas aussi coopérative. Je n'attendais que 400'000 $ et seulement 7,5%, j'aurais quand-même dit oui.
- Tu m'as eu, sale g... se retient Emilya, espérant qu'elle ne change pas d'avis.
- Salle garce, oui je sais. Je dois dire que je t'ai eu en beauté comme on dit. J'en suis assez fière. Bon ! Où est-ce que je signe. »
Emilya, femme connue comme inébranlable et tout puissante vient de tomber face à sa propre progéniture. Le choc a été violent. Elle désigne du doigt, les clauses du contrat, avec un stylo à l'effigie de la société posé dessus.
Alexis le lie méticuleusement, corrigeant les différentes recommandations pendant environ quinze minutes. La tension est à son comble et elle redescend au moment où le stylo émet un son lorsqu'il signe au nom de A. Rogers. Le mot "enfin" court dans l'esprit de Charlie et Emilya alors que la preuve est là. Alexis Rogers devient officiellement seconde égérie de Miss Vogue au côté de Charlie Edwards. elle se redresse de la feuille et se dirige vers la porte, se retournant au dernier moment.
« - Mauvaise fin de journée, MÈRE ! Avertit Alexis à sa génitrice, accentuant bien sur le mot "mère".
- Oui c'est ça.
- A ce soir Charlie. Prononce-t-elle en y ajoutant un clin d'œil.
- ..., Charlie ne répliqua rien. »
La porte claque dans un bruit sourd, une brise légère les traverse, alors qu'elles soufflent toutes les deux de soulagement. "Ça aurait pût être pire" se disaient-elles. Mais la situation avait tourné à leur avantage alors qu'elles étaient assez sceptique, le contrat était finalement signé.
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